Les composés nitrés de la série aromatique forment un groupement de produits chimiques organiques dont le chef de file est le nitrobenzène (C6H5NO2) et qui dérivent du benzène ou de lun de ses homologues (toluène et xylène), du naphtalène et de lanthracène, par substitution dun groupement nitro (NO2) à un ou plusieurs de leurs atomes dhydrogène. Le groupement nitro de substitution peut être accompagné dun halogène ou dun radical alkyle en toute position du cycle benzénique ou presque.
Parmi les dérivés dont limportance industrielle est la plus grande, il faut citer le nitrobenzène, les mononitrotoluènes et dinitrotoluènes, le trinitrotoluène (TNT), le tétryle, les mononitrochlorobenzènes, les nitroanilines, les nitrochlorotoluènes, le nitronaphtalène, le dinitrophénol, lacide picrique (trinitrophénol) et le dinitrocrésol. On connaît suffisamment bien ces composés pour avoir une idée générale de leurs propriétés toxiques et des mesures à prendre pour limiter lexposition et en éviter les effets sur la santé humaine.
Une fraction beaucoup plus large de ce groupement est constituée par des dérivés qui nont jamais été produits isolément en quantité suffisante pour se prêter à une évaluation approfondie des risques quils représentent. Ce sont les dinitrochlorobenzènes, les dichloronitrobenzènes, les nitroxylènes, les nitrotoluidines, les nitrochloranilines, les nitroanisoles, les nitrophénétols et les nitroanisidines.
Les composés nitrés aromatiques sont rarement utilisés tels quels, si ce nest pour la préparation dexplosifs ou comme solvants. Leur principale application réside dans leur réduction en dérivés de laniline pour la production de colorants, de pigments, dinsecticides, de textiles (comme le «Nomex», polyamide thermorésistant), de matières plastiques, de résines, délastomères (polyuréthanes), de produits pharmaceutiques, de régulateurs de la croissance végétale, dadditifs pour carburants, daccélérateurs de vulcanisation et dantioxydants.
Les dinitrotoluènes sont utilisés en synthèse organique, dans les colorants, les explosifs et comme additifs dans les propergols. Les nitrotoluènes servent dans la fabrication de colorants et dexplosifs, ainsi que pour la préparation des toluidines et des acides nitrobenzoïques. Ils entrent également dans la composition de certains détergents, dagents de flottation et sont employés dans lindustrie des pneumatiques. Les nitrotoluènes sont mis en uvre dans la synthèse de filtres solaires et dans la production dinhibiteurs pour carburants. Le 2,4,6-trinitrotoluène est un explosif à usage militaire et industriel. Le nitrobenzène est utilisé dans la fabrication de laniline. Cest un solvant des éthers cellulosiques et il entre dans la composition des pâtes à polir pour métaux, des encaustiques pour parquets et des cirages, ainsi que dans celle des savons. Le nitrobenzène est également utilisé pour le raffinage des huiles de lubrification et dans la production des isocyanates, pesticides, produits chimiques pour la fabrication du caoutchouc et des produits pharmaceutiques.
Dans lindustrie du cuir, le m-nitrophénol sert de fongicide et le p-nitrophénol est employé comme intermédiaire de synthèse dans la fabrication des agents protecteurs. Le 2,4-dinitrophénol est un constituant des produits de développement photographique et il est également utilisé pour la préservation du bois et comme insecticide. La 2-nitro-p-phénylènediamine et le 4-amino-2-nitrophénol entrent dans la composition des teintures capillaires et des colorants pour fourrures.
La p-nitrosodiphénylamine trouve des utilisations comme accélérateur de vulcanisation et comme inhibiteur de polymérisation au cours de la fabrication des polymères vinyliques. Lacide picrique a de multiples applications dans les industries du cuir, du textile et du verre. Il est présent dans les explosifs, les colorants, les germicides, les fongicides, les piles électriques et les propergols. On lemploie également pour la gravure sur cuivre et comme intermédiaire de synthèse. Le tétryle est utilisé comme agent détonant intermédiaire pour dautres explosifs puissants, moins sensibles, et comme charge relais dans certains dispositifs militaires.
En ce qui concerne les manifestations aiguës, le risque le plus important imputable aux composés nitrés aromatiques est la cyanose, latteinte chronique se traduisant par une anémie. Liposolubles, les composés nitrés sont très rapidement résorbés par la peau intacte. Les reins en éliminent une certaine proportion sans métabolisation, mais la plus grande partie est réduite en substances cyanosantes (dérivés nitrosés et hydroxylamines) qui sont dégradées à leur tour en ortho- et para-aminophénols correspondants éliminés ensuite par les urines. Dans trois cas de cyanose sur quatre, on observe la couleur classique bleue ou gris cendré, mais seulement un tiers des victimes se plaignent de symptômes danoxie (céphalées, fatigue, nausées, vertiges, douleurs thoraciques, engourdissements, douleurs abdominales, endolorissement, palpitation, aphonie, nervosité, respiration de Kussmaul et comportement irrationnel). Des analyses de sang et durine sont nécessaires pour confirmer le diagnostic. Des corps de Heinz peuvent être détectés dans les globules rouges. La méthémoglobinémie est décrite en détail ailleurs dans la présente Encyclopédie.
Le pouvoir cyanosant dépend très largement de la nature et de la position des substituants sur le noyau benzénique. En plus de leur pouvoir cyanosant, les nitrochlorobenzènes sont, dans leur ensemble, des irritants cutanés. Les dinitrochlorobenzènes provoquent une dermatite de sensibilisation chez la plupart des sujets, même après un léger contact. Les dichloronitrobenzènes sont dune toxicité intermédiaire.
Les effets chroniques à long terme sont plus insidieux et ne peuvent être établis quà partir de dossiers médicaux bien documentés. Des analyses du sang à périodicité bimestrielle permettent le dépistage dun début danémie sur une période de plusieurs années, même en labsence de toute cyanose détectable ou dune excrétion urinaire sensiblement supérieure à la normale.
Le 2,4-dinitrotoluène affecte les enzymes pharmacométabolisantes des microsomes hépatiques, et son hépatocancérogénicité a été mise en évidence chez le rat. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) la classé dans le groupe 2B (peut-être cancérogène pour lhumain).
Les 1- et 2-nitronaphtylamines sont des métabolites respectifs du 1- et du 2-nitronaphtalène et ont été isolées de lurine de rat. Cest une observation importante eu égard à la cancérogénicité potentielle des nitronaphtalènes.
Le 2,4-dinitrophénol (DNP) a une action toxique aiguë qui bloque le métabolisme cellulaire dans tous les tissus en inhibant la phosphorylation oxydative. En labsence dissue fatale, leffet est rapidement et complètement réversible. Il peut y avoir exposition par inhalation de vapeurs ou de poussières, ou encore de brouillards lorsque le DNP est en solution. Le composé traverse la peau intacte mais, comme cest un colorant dun jaune brillant, la contamination est facile à reconnaître. Une intoxication généralisée peut se produire pendant la production ou lors de lutilisation. A létat solide, le DNP est un explosif et des accidents se sont produits pendant la production et lutilisation. Il convient de le manipuler avec précautions.
Les premiers symptômes de lintoxication sont une transpiration profuse et une sensation de chaleur accompagnée de faiblesse et de fatigue. Dans les cas graves, on observe une tachypnée et une tachycardie, même au repos et, éventuellement, une élévation de la température corporelle. Si la mort survient, elle est brutale et suivie presque aussitôt de rigidité cadavérique. Le DNP exerce ses effets toxiques par un bouleversement général du métabolisme cellulaire, qui se traduit par un besoin excessif doxygène afin dassurer la synthèse de ladénine-nucléotide indispensable à la survie des cellules de lencéphale, du myocarde et des muscles. Si la chaleur produite est supérieure à la chaleur dissipée, il peut en résulter une hyperthermie fatale. Les effets toxiques sont plus graves sur les lieux de travail en ambiance chaude.
Le DNP se réduit facilement en aminophénol, beaucoup moins toxique, mais non inoffensif, et il est éliminé sous cette forme par voie urinaire. En raison de son métabolisme et de son excrétion rapides, et du fait que lintoxication nentraîne pas la modification de la structure tissulaire, labsorption prolongée de faibles doses de DNP ne produit pas deffets chroniques ou cumulatifs. La mise en évidence de DNP ou daminophénol dans lurine par la réaction de Derrien permet de confirmer lintoxication. Il ny a pas de méthémoglobinémie.
Le dinitrobenzène est un composé chimique actif présentant une toxicité générale multiple (il a des effets minimaux sur le système nerveux central (SNC), le sang, le foie, lappareil cardio-vasculaire et les yeux). Il peut provoquer une anémie grave et induire une méthémoglobinémie.
Labsorption peut sopérer par voie respiratoire ou percutanée (par exemple, par le port de chaussures dont le cuir a été teinté en noir au moyen dun colorant au nitrobenzène ou encore de vêtements contaminés chez des travailleurs affectés à la production de nitrobenzène). Leffet toxique le plus remarquable du nitrobenzène est sa propension à causer une méthémoglobinémie. Il agit de manière insidieuse, la cyanose napparaissant que lorsque le taux sanguin de méthémoglobine atteint 15% ou davantage. Par la suite, une hypotension, des céphalées, des nausées, des vertiges, une paresthésie des membres, une asthénie grave généralisée et des troubles corticaux peuvent se manifester si la méthémoglobinémie est importante. Le nitrobenzène exerce également une action toxique sur le SNC et provoque dans certains cas surexcitation et tremblements, auxquels succèdent une dépression profonde, une perte de conscience et un coma. Lanalyse des urines des sujets exposés révèle la présence de nitrophénols et daminophénols, dont la concentration est corrélée au taux sanguin de méthémoglobine. Lexposition répétée peut conduire à des lésions hépatiques pouvant aller jusquà une atrophie jaune, un ictère hémolytique et une anémie de gravité variable, avec présence de corps de Heinz dans les hématies. Le nitrobenzène peut aussi produire des dermatites dirritation ou de sensibilisation.
Lacide picrique et ses dérivés. Les dérivés de lacide picrique importants sur le plan industriel sont les picrates métalliques (de fer, de nickel, de baryum, de chrome, de plomb et de potassium) et les sels dammonium et de guanidine. Certains de ces sels métalliques (ceux de baryum, de plomb ou de potassium) entrent dans la composition des mélanges détonateurs et renforçateurs des bombes, mines et grenades. La toxicité de ces composés peut se manifester après un contact cutané, après inhalation ou ingestion de poussières de lacide lui-même ou de ses sels. Le contact cutané peut provoquer des affections cutanées. Un certain nombre des sels métalliques de cet acide présentent en outre un risque grave dincendie et dexplosion.
Lingestion de quelques grammes dacide picrique, dont la saveur est extrêmement amère, peut provoquer une gastro-entérite aiguë, une hépatite toxique, une néphrite, une hématurie et autres symptômes urinaires. La peau et les conjonctives prennent une coloration jaune, imputable principalement à lacide lui-même, mais aussi en partie à lictère. Parfois, le champ de vision se colore aussi en jaune. Si la mort intervient, elle est la conséquence des lésions rénales et de lanurie. En de rares occasions, la mort est précédée dun ictère et dun coma avec convulsions. On observe des céphalées et des vertiges accompagnés de nausées, de vomissements et de démangeaisons lorsque la substance est résorbée au niveau dun territoire cutané.
Dans lindustrie, notamment celle des explosifs, le principal problème sanitaire est latteinte cutanée, lintoxication générale étant rare. Daprès certains auteurs, lacide picrique à létat solide est un irritant cutané indiscutable, tandis quen solution aqueuse il nirrite la peau que chez les sujets hypersensibles; il provoque une dermatite de sensibilisation analogue à celle que détermine le picrate dammonium. La dermatite sétend généralement à la face et plus particulièrement au pourtour de la bouche et aux ailes du nez. Un dème apparaît avec atteinte papulo-vésiculaire suivie de desquamation. On observe une induration, comme cela se produit avec le tétryle et le trinitrotoluène. Les travailleurs qui manipulent lacide picrique ou ses sels ont la peau et les cheveux colorés en jaune.
Des animaux de laboratoire massivement exposés à des poussières de picrate dammonium pendant des durées allant jusquà 12 mois ont présenté des lésions évoquant une atteinte tissulaire manifeste. Les poussières dacide picrique peuvent causer lirritation non seulement de la peau, mais aussi de la muqueuse nasale. Linhalation de ces poussières sous forte concentration a été la cause de perte de conscience temporaire suivie dasthénie, de myalgie, danurie puis de polyurie. Au nombre des effets oculaires provoqués par lacide picrique figurent lirritation, les lésions cornéennes et des anomalies visuelles (les objets apparaissent colorés en jaune, par exemple) ainsi quune coloration jaune des tissus.
Lacide picrique et ses dérivés inflammables et explosifs doivent être conservés, en faibles quantités, dans un lieu frais et bien ventilé, à lécart de tout risque important dincendie et de toute substance comburante et, de préférence, dans un bâtiment séparé ou du moins non contigu.
Les risques dexplosion liés à la production industrielle du tétryle sont essentiellement les mêmes que ceux que comportent les autres produits de lindustrie des explosifs, encore que le tétryle, relativement stable, ne puisse être rangé parmi les explosifs les plus dangereux.
Le personnel affecté à la fabrication du tétryle peut être exposé à des oxydes dazote et à des vapeurs acides en cas de fuite des réacteurs de nitration. La fabrication des explosifs renforçateurs comporte un risque dexposition à des quantités appréciables de poussières de tétryle, de même que la manutention ultérieure de ces composés, notamment les opérations non automatisées de mélangeage, de pesée, de pastillage par compression, de dépoussiérage. Il y a également risque dexposition lors du chargement et de lassemblage des engins explosifs. Les manifestations principales observées après exposition comportent une irritation des muqueuses, une pigmentation et une coloration anormale de la peau et des cheveux, ainsi quune dermatite qui, si lexposition a été massive et prolongée, peuvent déboucher sur une intoxication générale par inhalation et résorption percutanée.
Au début, le tétryle provoque une irritation aiguë des muqueuses nasale et pharyngée. Au bout de quelques jours, les mains, la face, le cuir chevelu et les cheveux des travailleurs exposés prennent une coloration jaunâtre. Si lexposition est importante, les conjonctives sont atteintes et presque toujours hyperémiques; ldème palpébral et périorbitaire nest pas rare. Durant les 2 ou 3 premières semaines dexposition, il apparaît parfois une dermatite érythémateuse localisée au cou, à la poitrine, au dos et à la face interne des avant-bras. Au bout de quelques jours, lérythème peut se résorber en faisant place à une desquamation modérée. Les travailleurs qui ont pu continuer leur travail malgré la dermatite finissent par saccoutumer ou par sendurcir. Toutefois, chez les sujets fortement exposés dont lhygiène individuelle laisse à désirer ou qui ont le teint très clair, la dermatite peut sétendre à dautres parties du corps et prendre une forme papulo-vésiculaire ou eczémateuse.
Dès le troisième ou le quatrième jour dexposition à un empoussiérage très dense, les travailleurs peuvent se plaindre de céphalées et dhémorragies nasales répétées. Lirritation des voies aériennes supérieures ne sétend que rarement aux bronches, les dimensions assez importantes des cristaux de tétryle ne permettant pas leur pénétration en profondeur. Des accès de toux sèche et de bronchospasmes ont cependant été observés. Des diarrhées et des troubles menstruels peuvent se produire occasionnellement.
Une grande partie des troubles provoqués par le tétryle sexpliquent par laction irritante des cristaux. Dans certains cas, la dermatite est de nature allergique; on suspecte alors le plus souvent la libération localisée dhistamine.
Si lexposition est prolongée et intense, le tétryle provoque une intoxication chronique accompagnée de troubles digestifs (par exemple, anorexie, douleurs abdominales, vomissements), de perte de poids, dhépatite chronique et dexcitation du SNC avec insomnie, hyperréflectivité et stimulation mentale. Des cas de leucocytose modérée accompagnée parfois dune légère anémie ont été rapportés. On a également fait état de troubles de la menstruation. Lexpérimentation animale met en évidence une atteinte des tubules rénaux.
Le 2,4,6-trinitrotoluène, communément appelé TNT, a aussi des propriétés méthémoglobinisantes. Pendant la première guerre mondiale, on a observé chez les travailleurs employés à la fabrication de munitions des troubles hépatiques graves et des anémies, au moins 25% des quelque 500 cas rapportés ayant eu une issue fatale. Pendant la seconde guerre mondiale, des effets nocifs ont également été observés. Les conditions se sont probablement améliorées depuis, de sorte que lexposition est désormais beaucoup plus limitée et quil ne devrait pas y avoir dintoxications patentes. Des irrégularités dans le cycle menstruel, des problèmes urinaires et des cataractes ont été également signalés.
Les composés nitrés aromatiques sont inflammables, les dérivés di- et trinitrés étant en outre explosibles dans certaines conditions (chaleur et choc). On a aussi eu le cas de pompes qui, travaillant contre une vanne dévacuation inopinément fermée ou contre une canalisation obstruée, ont produit assez de chaleur par frottement pour faire exploser du mononitrotoluène ou des nitrochlorobenzènes. A lexception du nitrobenzène, les composés nitrés aromatiques ne doivent pas être chauffés en milieu alcalin. Les composés dinitrés peuvent former des sels de nitroglycérine, sensibles au choc, et des incendies ont été provoqués par le chauffage de carbonate de potassium dans de lo-nitrotoluène.
Le contact avec des réducteurs énergiques comme le sulfure et lhydrosulfite de sodium, la poudre de zinc, les hydrures métalliques, ou avec des oxydants énergiques tels que les bichromates, les peroxydes et les chlorates, doit être proscrit pendant le stockage ou le transport. Les dérivés contenant des atomes de chlore réactifs exigent des précautions particulières. Lorsquon procède à la réduction par voie chimique dun composé nitré, ladjonction de ce composé au système réducteur (réduction par le fer en milieu acide, sulfure alcalin, etc.) doit seffectuer par petites quantités et avec un débit tel quil ny ait ni surchauffe ni accumulation de composé nitré en excès.
Lacide nitrique et lacide sulfurique concentrés présentent des risques bien connus, mais lévacuation du mélange de ces deux acides une fois la nitration effectuée appelle à la plus grande prudence, car il renferme des constituants organiques extrêmement instables au stockage ou à chaud. Le produit fini doit être soigneusement lavé et neutralisé pour prévenir toute corrosion métallique ou décomposition spontanée.
Pour pallier efficacement les effets nocifs dus à lexposition aux composés nitrés aromatiques, il faut restreindre lexposition et assurer un contrôle médical. Des études de poste destinées à rationaliser la manipulation, un matériel de laboratoire et dentretien bien conçu et une bonne ventilation permettant de limiter la pollution de lair font partie du dispositif minimal de prévention. Il est préférable que les opérations se déroulent en vase clos. Le cas échéant, lanalyse de lair peut être utile; toutefois, en général, ses résultats sont décevants, à cause de la tension de vapeur très basse des dérivés du nitrobenzène et de la contamination des surfaces aux points susceptibles dentrer en contact avec la peau. Quoi quil en soit, il ne faut jamais perdre de vue que les vapeurs qui se dégagent de charges chauffées, les fuites de canalisations, les opérations mettant en uvre la vapeur, les caniveaux dévacuation des liquides chauds, etc. peuvent être sources de forte contamination des mains ou de pollution du milieu de travail.
Les mesures de sécurité à prendre sont, en ordre defficacité croissante, la protection respiratoire, la rotation des postes, la limitation du temps dexposition, le port de vêtements protecteurs et la protection du corps entier. Les protections respiratoires sont dun usage limité, puisque cest la résorption percutanée qui pose le problème majeur. Léquipement de protection doit être choisi avec soin pour assurer limperméabilité aux produits chimiques utilisés.
Une hygiène individuelle scrupuleuse est indispensable; notamment, une douche chaude prise à la fin du poste, avec de leau et du savon en abondance, réduit limprégnation chronique qui entame la tolérance déjà limitée de lêtre humain aux agents cyanosants. Etant donné que le 1- et le 2-nitronaphtalène pourraient être cancérogènes, lexposition professionnelle à ces composés doit être la plus faible possible.
Dans la mesure où la chose est réalisable, lacide picrique et ses dérivés toxiques doivent être remplacés par des substances sans danger ou moins toxiques. Lorsque cest impossible, il faut modifier le procédé, lisoler ou encore opérer en vase clos. Il serait bon dadopter des techniques de manipulation automatiques ou mécaniques, une ventilation par aspiration localisée et de travailler par voie humide, afin de réduire au minimum les concentrations atmosphériques. Le contact direct avec ces composés chimiques doit être évité.
Nom chimique |
Synonymes et numéro ONU |
Numéro CAS |
Formule développée |
Acide picrique |
2-Hydroxy-1,3,5-trinitrobenzène; 1,3,5-trinitrophénol; 2,4,6-trinitrophénol |
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1-Amino-2-méthyl-5-nitrobenzène |
2-Amino-4-nitrotoluène; 2-méthyl-5-nitroaniline; 6-méthyl-3-nitroaniline; 2-méthyl-5-nitro-benzéneamine |
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4-Amino-2-nitrophénol |
4-Hydroxy-3-nitroaniline; o-nitro-p-aminophénol; 2-nitro-4-aminophénol |
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1-Chloro-2,4-dinitrobenzène |
4-Chloro-1,3-dinitrobenzène; 6-chloro-1,3-dinitrobenzène; 1,3-dinitro-4-chlorobenzène; 2,4-dinitrochlorobenzène |
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1-Chloro-2-nitrobenzène |
Chloro-o-nitrobenzène; o-chloronitrobenzène; 2-chloronitrobenzène; o-nitrochlorobenzène |
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1-Chloro-3-nitrobenzène |
Chloro-m-nitrobenzène; m-nitrochlorobenzène |
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1-Chloro-4-nitrobenzène |
p-Chloronitrobenzène; 4-chloronitrobenzène; 4-chloro-1-nitrobenzène; p-nitrochlorobenzène |
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Chlorure de 3,5-dinitrobenzoyle |
Chlorure de lacide 3,5-dinitrobenzoïque |
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1,2-Dichloro-3-nitrobenzène |
2,3-Dichloronitrobenzène |
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1,2-Dichloro-4-nitrobenzène |
3,4-Dichloronitrobenzène |
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2,4-Dichloro-1-nitrobenzène |
2,4-Dichloronitrobenzène |
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3,5-Dinitro-o-toluidine |
2-Amino-4,6-dinitrotoluène; 2-méthyl-3,5-dinitrobenzénamine |
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3,5-Dinitro-p-toluidine |
Amino-2,6-dinitrotoluène; 3,5-dinitro-4-méthyl-benzénamine |
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Dinitrobenzène (mélange disomères) |
UN1597 |
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m-Dinitrobenzène |
1,3-Dinitrobenzène; 2,4-dinitrobenzène |
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o-Dinitrobenzène |
1,2-Dinitrobenzène |
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p-Dinitrobenzène |
UN1597 |
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Dinitronaphtalène |
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1,5-Dinitronaphtalène |
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2,3-Dinitrophénol |
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2,4-Dinitrophénol |
2,4-DNP; 1-hydroxy-2,4-dinitrobenzène |
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1,3-Dinitropyrène |
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1,6-Dinitropyrène |
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1,8-Dinitropyrène |
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Dinitrotoluène (mélange disomères) |
Dinitrophénylméthane; dinitrométhylbenzène |
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2,3-Dinitrotoluène |
1-Méthyl-2,3-dinitrobenzène |
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2,4-Dinitrotoluène |
Dinitrotoluène; 2,4-dinitrotoluol; 1-méthyl-2,4-dinitrobenzène |
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2,5-Dinitrotoluène |
2-Méthyl-1,4-dinitrobenzène |
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2,6-Dinitrotoluène |
2-Méthyl-1,3-dinitrobenzène |
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3,4-Dinitrotoluène |
4-Méthyl-1,2-dinitrobenzène |
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1-Fluoro-2,4-dinitrobenzène |
2,4-Dinitrofluorobenzène; 2,4-dinitro-1-fluorobenzène; 1,2,4-fluorodinitrobenzène |
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4-Méthyl-2,6-dinitroaniline |
4-Amino-3,5-dinitrotoluène; 4-méthyl-2,6-dinitro-benzénamine; 2,6-dinitro-p-toluidine |
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2-Méthyl-1-nitroanthraquinone |
2-Méthyl-1-nitro-9,10-anthracènedione; 1-nitro-2-méthylanthraquinone |
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N-Méthyl-N-nitrosoaniline |
Méthylnitrosoaniline; N-méthyl-N-nitrosobenzénamine; méthylphénylnitrosamine; nitrosométhylaniline; N-nitroso-N-méthylaniline |
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5-Nitro-o-anisidine |
2-Amino-1-méthoxy-4-nitrobenzène; 3-amino-4-méthoxynitrobenzène; 2-amino-4-nitroanisole; 2-méthoxy-5-nitroaniline |
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2-Nitro-p-phénylènediamine |
4-Amino-2-nitroaniline; 1,4-diamino-2-nitrobenzène; 2-nitro-1,4-benzènediamine; 2-nitro-1,4-diaminobenzène; 2-nitro-1,4-phénylènediamine |
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5-Nitroacénaphtène |
1,2-Dihydro-5-nitro-acénaphtylène |
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Nitrobenzène |
Nitrobenzol; nitrophène |
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4-Nitrodiphénylamine |
4-Nitro-N-phénylbenzénamine; p-nitrodiphénylamine; p-nitrophénylphénylamine |
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4-Nitrodiphényle |
4-Nitrobiphényle; p-nitrodiphényle; p-phényl-nitrobenzène; 4-phényl-nitrobenzène |
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Nitrofène |
2',4'-Dichloro-4-nitrobiphényléther; 2,4-dichloro-4'-nitrodiphényléther; 2,4-dichloro-1-(4-nitrophénoxy)benzène; 2,4-dichlorophényl-p-nitrophényléther; oxydes de 2,4-dichlorophényle et de 4-nitrophényle |
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1-Nitronaphtalène |
α-Nitronaphtalène |
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2-Nitronaphtalène |
β-Nitronaphtalène |
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m-Nitrophénol |
m-Hydroxynitrobenzène; 3-hydroxynitrobenzène; 3-nitrophénol |
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o-Nitrophénol |
2-Hydroxynitrobenzène; 2-nitrophénol |
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p-Nitrophénol |
4-Hydroxynitrobenzène; 4-nitrophénol |
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1-Nitropyrène |
3-Nitropyrène |
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p-Nitrosodiphénylamine |
4-Nitrosodiphénylamine; p-nitroso-N-phénylaniline; 4-nitroso-N-phénylaniline; 4-nitroso-N-phénylbenzénamine |
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m-Nitrotoluène |
3-Méthylnitrobenzène; m-méthylnitrobenzène; 3-nitrotoluène |
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o-Nitrotoluène |
o-Méthylnitrobenzène; 2-méthylnitrobenzène; 2-nitrotoluène |
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p-Nitrotoluène |
p-Méthylnitrobenzène; 4-méthylnitrobenzène; p-nitrotoluène; 4-nitrotoluène |
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Tétryle |
N-Méthyl-N,2,4,6-tétranitroaniline; N-méthyl-N,2,4,6-tétranitrobenzénamine; tétryl; trinitrophénylméthylnitramine; 2,4,6-trinitrophénylméthylnitramine |
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2,4,7-Trinitrofluorén-9-one |
2,4,7-Trinitro-9-fluorénone |
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1,3,6-Trinitropyrène |
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2,4,6-Trinitrotoluène |
2-Méthyl-1,3,5-trinitrobenzène; trinitrotoluène; TNT; tolite; tritol |
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Nom chimique et numéro CAS |
Fiches internationales de sécurité (ICSC) |
NIOSH |
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Exposition de courte durée |
Exposition de longue durée |
Voies d'exposition |
Symptômes |
Organes cibles et voies de pénétration |
Symptômes |
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Acide picrique |
Yeux; peau |
Peau |
Inhalation |
Toux, mal de gorge, faiblesse |
Reins; foie; sang; peau; yeux |
Irritation des yeux et de la peau; sensibilisation cutanée; coloration jaune des cheveux et de la peau; faiblesse; myalgie; anurie; polyurie; goût amer; troubles digestifs; hépatite; hématurie; albuminurie; néphrite |
1-Chloro-2,4-dinitrobenzène |
Yeux; peau; voies respiratoires |
Peau; yeux |
Inhalation |
Cyanose labiale, unguéale ou cutanée, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, nausées, vomissements, troubles visuels |
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1-Chloro-2-nitrobenzène |
Yeux; peau; voies respiratoires; sang |
Sang; foie; reins; rate |
Inhalation |
Cyanose labiale, unguéale ou cutanée, étourdissements, céphalées, nausées, essoufflement |
||
1-Chloro-4-nitrobenzène |
Sang |
Peau; sang |
Inhalation |
Céphalées, lipothymie, vertiges, faiblesse |
Sang; foie; reins; système cardio-vasculaire; rate; moelle osseuse; appareil reproducteur; chez l'animal: tumeurs vasculaires et hépatiques |
Anoxie; goût déplaisant; anémie; méthémoglobinémie; chez l'animal: hématurie; hémoglobinurie; atteinte splénique, rénale et médullaire; effets sur la reproduction |
1,2-Dichloro-3-nitrobenzène |
Sang |
Peau; foie; reins |
Inhalation |
Cyanose labiale ou unguéale |
||
1,2-Dichloro-4-nitrobenzène |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons |
Peau; reins; foie |
Inhalation |
Cyanose labiale ou unguéale, sensation de brûlure dans la gorge, céphalées, essoufflement |
||
2,4-Dichloro-1-nitrobenzène |
Sang |
Foie; reins |
Inhalation |
Cyanose labiale ou unguéale |
||
Dinitrobenzène (mélange disomères) |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons; sang |
Foie; peut réduire la fertilité masculine |
Inhalation |
Cyanose labiale, unguéale ou cutanée, sensation de brûlure, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, mal de gorge, faiblesse, troubles visuels |
||
m-Dinitrobenzène |
Yeux; peau; voies respiratoires |
Foie; peut réduire la fertilité masculine |
Inhalation |
Cyanose labiale, unguéale ou cutanée, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, faiblesse, sensation de brûlure dans la bouche, gorge sèche, soif, troubles visuels |
Yeux; peau; sang; foie; système cardio- vasculaire; système nerveux central |
Anoxie; cyanose; troubles visuels; scotome central; goût déplaisant; brûlures dans la bouche; gorge sèche; soif; coloration jaune des cheveux et de la peau; anémie; lésions hépatiques |
o-Dinitrobenzène |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons; sang |
Foie |
Inhalation |
Cyanose labiale, unguéale ou cutanée, sensation de brûlure, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, faiblesse, troubles visuels |
Yeux; peau; sang; foie; système cardio- vasculaire; système nerveux central |
Anoxie; cyanose; troubles visuels; scotome central; goût déplaisant; brûlures dans la bouche; gorge sèche; soif; coloration jaune des cheveux et de la peau; anémie; lésions hépatiques |
p-Dinitrobenzène |
Yeux; peau; voies respiratoires |
Inhalation |
Cyanose labiale, unguéale ou cutanée, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, faiblesse, sensation de brûlure dans la bouche, gorge sèche, soif, troubles visuels |
Yeux; peau; sang; foie; système cardio- vasculaire; système nerveux central |
Anoxie; cyanose; troubles visuels; scotome central; goût déplaisant; brûlures dans la bouche; gorge sèche; soif; coloration jaune des cheveux et de la peau; anémie; lésions hépatiques |
|
2,4-Dinitrophénol |
Voies digestives |
Peau; système nerveux central; sang; yeux |
Inhalation |
Transpiration, palpitations, nausées, vomissements, collapsus et mort |
||
Dinitrotoluène (mélange disomères) |
Sang |
Foie; effets sur la fertilité masculine et féminine |
Inhalation |
Somnolence, nausées, vomissements, faiblesse |
Sang; foie; système cardio- vasculaire; appareil reproducteur; chez l'animal: tumeurs hépatiques, cutanées et rénales |
Anoxie; cyanose; anémie; ictère; effets sur la reproduction |
2,3-Dinitrotoluène |
Système nerveux central; système cardio-vasculaire; sang |
Peau |
Résorption possible |
|||
2,4-Dinitrotoluène |
Système nerveux central; système cardio-vasculaire; sang |
Inhalation |
Cyanose labiale ou unguéale, céphalées, nausées, mal de gorge, vomissements |
|||
2,6-Dinitrotoluène |
Sang |
Peut être cancérogène pour lêtre humain |
Inhalation |
Cyanose labiale, unguéale ou cutanée, diarrhée, étourdissements, somnolence |
||
3,4-Dinitrotoluène |
Système nerveux central; système cardio-vasculaire; sang |
Peau |
Résorption possible |
|||
Nitrobenzène |
Yeux; sang; système nerveux central |
Peau; sang; foie; système nerveux central; rate; peut réduire la fertilité masculine |
Inhalation |
Cyanose labiale, unguéale ou cutanée, étourdissements, céphalées, nausées, perte de conscience, faiblesse |
Yeux; peau; sang; foie; reins; système cardio-vasculaire; appareil reproducteur |
Irritation des yeux et de la peau; anoxie; dermatite; anémie; méthémoglobinémie; chez l'animal: lésions hépatiques et rénales; effets sur les testicules |
4-Nitrodiphénylamine |
Yeux; peau; voies respiratoires; sang; cerveau |
Sang |
Inhalation |
Sensation de brûlure, toux, mal de gorge; voir Ingestion |
||
Nitrofène |
Yeux; peau; voies respiratoires |
Peau; sang; système nerveux central; appareil reproducteur |
Inhalation |
Toux, respiration laborieuse, mal de gorge |
||
p-Nitrophénol |
Yeux; peau; voies respiratoires; système nerveux central; sang; reins |
Système nerveux central; foie; reins; sang |
Inhalation |
Cyanose cutanée, étourdissements, céphalées, fièvre, nausées, essoufflement, faiblesse, transpiration |
||
o-Nitrotoluène |
Yeux; peau; voies respiratoires; sang |
Foie; sang |
Inhalation |
Cyanose labiale, unguéale ou cutanée, toux, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, mal de gorge |
Sang; système nerveux central; système cardio- vasculaire; peau; voies digestives |
Anoxie; cyanose; céphalées; faiblesse; étourdissements; ataxie; dyspnée; tachycardie; nausées; vomissements |
p-Nitrotoluène |
Yeux; peau; voies respiratoires |
Foie; reins |
Inhalation |
Cyanose labiale, unguéale ou cutanée, toux, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, mal de gorge |
Sang; système nerveux central; système cardio- vasculaire; peau; voies digestives |
Anoxie; cyanose; céphalées; faiblesse; étourdissements; ataxie; dyspnée; tachycardie; nausées; vomissements |
Tétryle |
Yeux; peau; voies respiratoires; reins; foie; sang |
Peau |
Inhalation |
Insomnie, toux, céphalées, mal de gorge, épistaxis |
Système respiratoire; yeux; système nerveux central; peau; foie; reins Inhalation; absorption; ingestion; contact |
Sensibilisation cutanée; prurit; érythème; dème des plis nasogémiens, des joues et du cou; kératite; éternuements; anémie; fatigue; toux; coryza (rhume de cerveau); irritabilité; malaise; céphalées; lassitude; insomnie; nausées; vomissements; lésions hépatiques et rénales |
2,4,6-Trinitrotoluène |
Yeux; peau; voies respiratoires; sang |
Foie; sang; yeux |
Yeux |
Rougeur, douleurs |
Yeux; peau; voies respiratoires; sang; foie; système cardio- vasculaire; système nerveux central; reins; |
Irritation de la peau et des muqueuses; lésions hépatiques et rénales; ictère; cyanose; éternuements; toux; douleurs dans la gorge; névropathie périphérique; douleurs musculaires; cataracte; sensibilisation cutanée; leucocytose; anémie; arythmie |
Nom chimique et numéro CAS |
Risques physiques |
Risques chimiques |
Classification ONU/ risques subsidiaires |
Acide picrique |
Risque de décomposition explosive en cas de choc, de frottement ou de secousse. Peut exploser par chauffage. Formation de composés sensibles au choc avec les métaux, notamment le cuivre, le plomb, le mercure et le zinc. La combustion dégage des oxydes toxiques de carbone et dazote. Réagit vigoureusement avec les oxydants et les matières réductrices |
1.1D |
|
1-Amino-2-méthyl-5-nitrobenzène |
6.1 |
||
1-Chloro-2,4-dinitrobenzène |
Le chauffage à environ 149 °C peut causer une violente combustion ou une explosion. Risque dexplosion par chauffage en cas de confinement ou de choc. Se décompose par chauffage, avec dégagement de vapeurs toxiques (oxydes dazote, chlore, chlorure dhydrogène, phosgène). Oxydant énergique qui réagit avec les matières combustibles et les réducteurs. Se comporte comme un réducteur énergique vis-à-vis des oxydants. Réagit avec les oxydants énergiques et les bases fortes |
6.1 |
|
1-Chloro-2-nitrobenzène |
Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
Se décompose par chauffage ou combustion, avec dégagement de vapeurs toxiques et corrosives (notamment oxydes dazote, chlore, chlorure dhydrogène, phosgène). Réagit violemment sur les réducteurs avec risque dincendie et dexplosion |
6.1 |
1-Chloro-3-nitrobenzène |
6.1 |
||
1-Chloro-4-nitrobenzène |
|||
Dinitrobenzène (mélange disomères) |
Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
Risque dexplosion par chauffage en cas de confinement. La combustion dégage des gaz et des vapeurs toxiques. Réagit violemment sur les oxydants énergiques, les bases fortes et les réducteurs avec risque dincendie et dexplosion. Très explosif en mélange avec lacide nitrique |
6.1 |
m-Dinitrobenzène |
Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
Risque dexplosion par chauffage en cas de confinement. La combustion dégage des gaz et des vapeurs toxiques. Réagit violemment sur les oxydants énergiques, les bases fortes et les métaux réducteurs (étain, zinc) avec risque dincendie et dexplosion. Très explosif en mélange avec lacide nitrique |
6.1 |
o-Dinitrobenzène |
Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
Risque dexplosion par chauffage en cas de confinement. La combustion dégage des gaz et des vapeurs toxiques. Réagit violemment sur les oxydants forts, les bases fortes et les métaux réducteurs (étain, zinc) avec risque dincendie et dexplosion. Très explosif en mélange avec lacide nitrique |
6.1 |
p-Dinitrobenzène |
Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
Risque dexplosion par chauffage en cas de confinement. La combustion dégage des gaz et des vapeurs toxiques. Réagit violemment sur les oxydants énergiques, les bases fortes et les métaux réducteurs (étain, zinc) avec risque dincendie et dexplosion. Très explosif en mélange avec lacide nitrique |
6.1 |
2,4-Dinitrophénol |
Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
Risque de décomposition explosive en cas de choc, de frottement ou de secousse. Peut exploser par chauffage |
|
Dinitrotoluène (mélange disomères) |
Vapeur plus lourde que lair. Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
Peut former des peroxydes explosifs. Peut exploser par chauffage ou exposition à une flamme. Se décompose par chauffage, avec dégagement de gaz et de vapeurs toxiques (monoxyde de carbone, oxydes dazote). Réagit violemment sur les oxydants énergiques avec risque dincendie et dexplosion. Réagit avec les bases fortes et des métaux tels que le zinc et létain avec possibilité de dégagement de chaleur et daugmentation de la pression. Attaque certains plastiques, le caoutchouc et divers revêtements |
6.1 |
2,3-Dinitrotoluène |
Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
6.1 |
|
2,4-Dinitrotoluène |
Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
Peut exploser par chauffage. Se décompose par chauffage, avec dégagement de monoxyde de carbone et doxydes dazote. Réagit avec les bases fortes, les oxydants et les réducteurs |
6.1 |
2,6-Dinitrotoluène |
Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
Peut exploser par chauffage. Se décompose par chauffage, avec dégagement de monoxyde de carbone et doxydes dazote. Réagit avec les bases fortes, les oxydants et les réducteurs |
6.1 |
3,4-Dinitrotoluène |
Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
Peut exploser par chauffage. Se décompose par chauffage, avec dégagement de monoxyde de carbone et doxydes dazote. Réagit avec les bases fortes, les oxydants et les réducteurs |
6.1 |
5-Nitro-o-anisidine |
6.1 |
||
Nitrobenzène |
La combustion dégage des vapeurs corrosives contenant des oxydes dazote. Réagit violemment sur les oxydants et les réducteurs énergiques avec risque dincendie et dexplosion. Attaque de nombreux plastiques. Forme des substances ou des mélanges explosifs (thermiquement instables) avec de nombreux composés organiques ou minéraux tels que les oxydants, le chlorure daluminium + phénol, lhydroxyde de potassium anhydre + de petites quantités de méthanol, laniline + glycérine, le pentachlorure de phosphore, lacide nitrique, lacide sulfurique, le potassium |
6.1 |
|
4-Nitrodiphénylamine |
Se décompose par chauffage ou combustion, avec dégagement de vapeurs toxiques (oxydes dazote). Réagit avec les oxydants énergiques. Incompatibilité avec les oxydants énergiques et les bases fortes |
||
1-Nitronaphtalène |
4.1 |
||
m-Nitrophénol |
6.1 |
||
o-Nitrophénol |
6.1 |
||
p-Nitrophénol |
Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
Peut exploser par chauffage. Se décompose par chauffage ou combustion, en dégageant des vapeurs toxiques constituées doxydes dazote avec risque dincendie et dexplosion. Oxydant énergique qui réagit violemment avec les matières combustibles et les réducteurs. Mélange explosif avec lhydroxyde de potassium |
6.1 |
m-Nitrotoluène |
6.1 |
||
o-Nitrotoluène |
Se décompose en présence doxydants énergiques, dacide sulfurique, de réducteurs, dacides ou de bases, en dégageant des vapeurs toxiques avec risque dincendie et dexplosion. Attaque certains plastiques, le caoutchouc et divers revêtements |
6.1 |
|
p-Nitrotoluène |
Se décompose par chauffage, avec dégagement de vapeurs toxiques (oxydes dazote). Réagit violemment sur les oxydants énergiques et lacide sulfurique avec risque dincendie et dexplosion. Attaque certains plastiques, le caoutchouc et divers revêtements |
6.1 |
|
Tétryle |
Possibilité dexplosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à lair |
Risque de décomposition explosive en cas de choc, de frottement ou de secousse. Décomposition explosive par chauffage à 187 °C. Avec certaines substances oxydables, peut causer incendies et explosions. Explose spontanément au contact du difluorure de trioxygène. Des gaz et des vapeurs toxiques (notamment des oxydes dazote) peuvent se dégager lors de la combustion ou de lexplosion |
1.1D |
2,4,6-Trinitrotoluène |
Risque de décomposition explosive en cas de choc, de frottement ou de secousse. Dégagement de vapeurs toxiques par chauffage. Réagit violemment sur les réducteurs avec risque dincendie et dexplosion. Réagit avec les métaux lourds. Explose par chauffage à 240 °C |
1.1D |
Nom chimique et numéro CAS |
Couleur/ aspect |
Point d'ébullition (°C) |
Point de fusion (°C) |
Masse moléculaire (g/mol) |
Solubilité dans leau |
Densité (eau = 1) |
Densité de vapeur (air = 1) |
Tension de vapeur (kPa) |
Limites dexplosibilité |
Point d'éclair (ºC) |
Température d'auto-inflammation (ºC) |
Acide picrique |
Cristaux jaunes |
300 (explosion) |
122-123 |
229,11 |
Peu soluble |
1,763-1,767 |
7,90 |
150 cf |
300 |
||
1-Amino-2-méthyl-5-nitrobenzène |
Prismes monocliniques jaunes obtenus à partir de solutions dans lalcool |
105-107 |
152,15 |
Peu soluble |
~0 |
||||||
4-Amino-2-nitrophénol |
Aiguilles ou plaques rouge foncé obtenues à partir de solutions dans leau et lalcool |
124-131 |
154,14 |
Soluble |
~0 |
||||||
1-Chloro-2,4-dinitrobenzène |
Cristaux jaunes |
315 |
43-54 |
202,55 |
Insoluble |
1,687 |
6,98 |
1,9-22 |
194* cf |
432* |
|
1-Chloro-2-nitrobenzène |
Cristaux jaunes; aiguilles monocliniques |
242-246 |
31-36 |
157,56 |
Insoluble |
1,348-1,368 |
5,4 |
0,60 |
1,4-8,7 |
123 |
260* |
1-Chloro-3-nitrobenzène |
Prismes orthorhombiques jaune pâle obtenus à partir de solutions dans lalcool |
235-236 |
43-46 |
157,56 |
Insoluble |
1,534 |
5,4 |
<0,13 |
1,4-8,7 |
103 |
260 |
1-Chloro-4-nitrobenzène |
Prismes monocliniques; cristaux jaunes |
239-246 |
80-86 |
157,56 |
Insoluble |
1,298-1,368 |
5,44 |
<0,13 |
127 cf |
510* |
|
Chlorure de 3,5-dinitrobenzoyle |
Cristaux de jaune à brun; paillettes |
196 sous 1,60 kPa |
68-74 |
230,56 |
Réaction |
1,33 |
7,6-8,0 |
1,20-1,60 à 196 °C |
|||
1,2-Dichloro-4-nitrobenzène |
Aiguilles obtenues à partir de solutions dans lalcool et le tétrachlorure de carbone; liquide; solide |
255-259 |
40-43 |
192,00 |
Insoluble |
1,456 à 75 °C |
6,63 |
1 Pa |
123* |
||
2,4-Dichloro-1-nitrobenzène |
258-259 |
30-34 |
192,00 |
Peu soluble |
1,55 |
6,6 |
>100* |
||||
3,5-Dinitro-p-toluidine |
171-174 |
197,16 |
|||||||||
Dinitrobenzène (mélange disomères) |
Solide jaune pâle; solide cristallin blanc |
300 |
75-85 |
168,11 |
Peu soluble |
1,6 |
5,79 |
<0,13 |
150* |
||
m-Dinitrobenzène |
Cristaux jaunâtres; plaques rhomboédriques obtenues à partir de solutions dans lalcool; solide jaune pâle |
291-303 |
88-90 |
168,11 |
Peu soluble |
1,575 |
5,8 |
<0,13 |
150 cf |
||
o-Dinitrobenzène |
Cristaux, aiguilles ou plaques incolores ou jaunes; aiguilles obtenues à partir de solutions dans le benzène; plaques; cristaux blancs; solide jaune pâle |
318-319 |
116-119 |
168,11 |
Peu soluble |
1,312 |
5,79 |
<0,13 |
150 cf |
||
p-Dinitrobenzène |
Cristaux blancs; aiguilles obtenues à partir de solutions dans lalcool; aiguilles monocliniques, dincolore à jaune; solide jaune pâle; cristaux jaunes |
297-299 |
172-176 |
168,11 |
Insoluble |
1,625 |
5,8 |
<0,13 |
150 cf |
||
1,5-Dinitronaphtalène |
219 |
218,17 |
Insoluble |
1,586 |
|||||||
2,3-Dinitrophénol |
Cristaux jaunes |
144-145 |
184,11 |
Peu soluble |
1,681 |
6,35 |
|||||
2,4-Dinitrophénol |
Cristaux orthorhombiques, de jaunâtre à jaune |
112-116 |
184,11 |
Peu soluble |
1,683 |
6,35 |
~0 |
||||
Dinitrotoluène (mélange disomères) |
Liquide huileux |
250-300 (décomposition) |
54-93 |
182,14 |
Insoluble |
1,321 à |
6,28 |
0,13 |
207 cf |
||
2,3-Dinitrotoluène |
Cristaux jaunes |
250-300 (décomposition) |
59-61 |
182,14 |
Insoluble |
1,265 |
6,28 |
||||
2,4-Dinitrotoluène |
Cristaux ou liquide huileux |
300 (décomposition) |
67-71 |
182,14 |
Insoluble |
1,321 à 71 °C |
6,27 |
0,13 |
207* co |
||
2,5-Dinitrotoluène |
52,53 |
182,14 |
1,282 à 111 °C |
0,27 |
>110* |
||||||
2,6-Dinitrotoluène |
Aiguilles orthorhombiques obtenues à partir de solutions dans lalcool; solide, de jaune à rouge |
285 |
64-66 |
182,14 |
Insoluble |
1,293 à 111 °C |
6,28 |
2,4 Pa |
207 cf |
||
3,4-Dinitrotoluène |
Cristaux ou aiguilles |
250-300 (décomposition) |
54-61 |
182,14 |
Insoluble |
1,259 à 111 °C |
6,28 |
>110* |
|||
1-Fluoro-2,4-dinitrobenzène |
Cristaux jaune pâle obtenus à partir de solutions dans lalcool |
296* |
26-30 |
186,10 |
Insoluble |
1,472 à 84 °C |
|||||
2-Méthyl-1-nitroanthraquinone |
Aiguilles jaune pâle |
270-276 |
267,25 |
Insoluble |
|||||||
N-Méthyl-N-nitrosoaniline |
225-250 (décomposition) |
15 |
136,15 |
Peu soluble |
1,124 |
4,7 |
|||||
5-Nitro-o-anisidine |
Aiguilles rouge-orange obtenues à partir de solutions dans lalcool, léther et leau |
118-119 |
168,15 |
Peu soluble |
1,207 |
~0 |
|||||
2-Nitro-p-phénylènediamine |
Aiguilles presque noires à reflet vert foncé |
137-140 |
153,14 |
Soluble |
|||||||
5-Nitroacénaphtène |
100-104 |
199,21 |
Soluble |
||||||||
Nitrobenzène |
Cristaux jaune verdâtre ou liquide huileux jaune |
210-211 |
6 |
123,11 |
Peu soluble |
1,204-1,205 |
4,25 |
26 Pa |
1,84-40 |
88 cf |
480-482 |
4-Nitrodiphénylamine |
Aiguilles ou tablettes jaunes obtenues à partir de solutions dans le tétrachlorure de carbone |
211 sous 3,99 kPa |
132-135 |
214,22 |
Insoluble |
7,4 |
~0 |
190* |
|||
4-Nitrodiphényle |
Aiguilles jaunes ou blanches |
340 |
112-114 |
199,21 |
Insoluble |
1,2 |
143* |
||||
Nitrofène |
Solide blanc; cristaux; solide cristallin; solide cristallin jaune; solide fluide, brun foncé |
368 |
70-71 |
284,10 |
Insoluble |
1,33 à 90 °C |
>1 |
~0 |
79* cf |
400* |
|
1-Nitronaphtalène |
Cristaux jaunes |
304 |
59-62 |
173,17 |
Insoluble |
1,331-1,332 |
~0 |
164* cf |
|||
2-Nitronaphtalène |
Cristaux dincolore à jaune |
312-314 |
74-79 |
173,17 |
Insoluble |
||||||
m-Nitrophénol |
Prismes monocliniques obtenus à partir de solutions dans léther et lacide chlorhydrique dilué; monocliniques, dincolore à jaune |
194 sous 9,31 kPa |
96-97 |
139,11 |
Peu soluble |
1,485 |
0,10* |
223* |
|||
o-Nitrophénol |
Aiguilles ou prismes jaune clair monocliniques |
214-216 |
43-47 |
139,11 |
Peu soluble |
1,495 |
0,13 à 49 °C |
102* |
|||
p-Nitrophénol |
Cristaux, dincolore à légèrement jaune; prismes monocliniques jaunes obtenus à partir de solutions dans le toluène; solide, de jaune à brun |
279 |
114-116 |
139,11 |
Peu soluble |
1,270-1,479 |
4,8 |
<0,13* |
223* |
283* |
|
p-Nitrosodiphénylamine |
Plaques vertes à reflets bleuâtres obtenues à partir de solutions dans le benzène; prismes ou plaques bleu acier obtenus à partir de solutions dans leau et léther; plaques jaunes; cristaux verdâtres |
143-145 |
198,22 |
Peu soluble |
|||||||
m-Nitrotoluène |
Liquide jaune |
232-233 |
15-16 |
137,14 |
Insoluble |
1,158 |
4,73 |
27 Pa |
1,47-8,8 |
101 cf |
420* |
o-Nitrotoluène |
Liquide jaunâtre |
222-225 |
10 à 3 |
137,14 |
Peu soluble |
1,161 |
4,73 |
19 Pa |
2,2-? |
106 cf |
305 |
p-Nitrotoluène |
Cristaux jaunâtres; aiguilles orthorhombiques incolores; cristaux orthorhombiques obtenus à partir de solutions dans lalcool et léther |
238 |
52-55 |
137,14 |
Peu soluble |
1,286 |
4,72 |
16 Pa |
1,6-? |
106 cf |
390 |
Tétryle |
Solide, dincolore à jaune; cristaux monocliniques; prismes jaunes obtenus à partir de solutions dans lalcool |
180-190 (explosion) |
130-132 |
287,15 |
Insoluble |
1,57 |
<0,13 |
187* (explosion) |
|||
2,4,7-Trinitrofluorén-9-one |
Aiguilles jaune pâle obtenues à partir de solutions dans lacide acétique ou le benzène |
175-176 |
315,20 |
Peu soluble |
|||||||
2,4,6-Trinitrotoluène |
Rhomboèdres monocliniques; les cristaux des produits commerciaux (aiguilles) sont jaunes; solide incolore ou jaune sous forme cristalline; flocons, boulettes et blocs moulés; flocons écrasés |
240 (explosion) |
80 |
227,13 |
Peu soluble |
1,654 |
7,85 |
6 Pa à 80 °C |
475* |