Le fluor, le chlore, le brome, liode et lastate, élément radioactif plus récemment découvert, composent la famille des éléments connus sous le nom dhalogènes. Les propriétés physiques et chimiques de ces éléments ont fait lobjet détudes approfondies, sauf pour lastate. Ils font partie du groupe VII de la classification périodique des éléments et offrent une gradation presque parfaite de leurs propriétés physiques.
La parenté des halogènes est encore illustrée par la similitude de leurs propriétés chimiques, similitude qui tient à la disposition des sept électrons qui occupent la couche de valence de chaque élément. Tous sunissent à lhydrogène, mais dautant moins facilement que la masse atomique augmente. La chaleur de formation des divers sels diminue également à mesure que la masse atomique de lhalogène augmente. Les propriétés des haloacides et de leurs sels présentent aussi une parenté évidente; la similitude est frappante chez les composés organohalogénés, mais au fur et à mesure que les composés deviennent plus complexes, les caractéristiques et influences dautres constituants de la molécule peuvent masquer ou modifier la gradation des propriétés.
Les halogènes sont utilisés dans le secteur de leau et de lhygiène, les industries chimique, pharmaceutique, du papier, du textile, de larmement, ainsi que dans celles des matières plastiques et du pétrole. Le brome, le chlore, le fluor et liode sont employés comme intermédiaires de synthèse, agents décolorants et désinfectants. Le brome et le chlore sont utilisés tous deux dans lindustrie textile pour la décoloration et le traitement antiretrait de la laine. On se sert également du brome pour extraire lor de ses minerais, ainsi que dans le forage des puits de pétrole et de gaz naturel. Il joue le rôle dignifugeant dans lindustrie des matières plastiques et dintermédiaire de synthèse dans la fabrication des fluides hydrauliques, des frigorigènes et des déshydratants et il entre dans la composition des produits capillaires pour permanentes. Le brome est également utilisé pour la fabrication de gaz de combat et de liquides dextinction.
Le chlore est utilisé pour désinfecter les ordures et pour purifier et traiter les eaux de boisson et celles de piscine. Cest un produit de blanchiment mis en uvre dans les blanchisseries et dans les industries de la pâte cellulosique et du papier. Le chlore est employé dans la fabrication de certaines piles et pour la préparation des hydrocarbures chlorés et il sert également au traitement de la viande, des légumes, du poisson et des fruits. On lemploie aussi comme ignifugeant. Loxyde de chlore est utilisé dans le secteur de leau et de lhygiène, dans les piscines pour la purification de leau ainsi que pour la neutralisation des odeurs. On lemploie comme agent de blanchiment dans les industries alimentaires, les industries du cuir, du textile, de la pâte cellulosique et du papier, mais aussi comme oxydant, bactéricide et antiseptique. Il sert au nettoyage et au tannage du cuir ainsi quau blanchiment de la cellulose, des huiles et de la cire dabeille. Le chlorure dazote a été utilisé antérieurement comme agent décolorant et «bonifiant» de la farine. Liode est également utilisé comme désinfectant dans le secteur de leau et de lhygiène et joue le rôle dintermédiaire dans la préparation des iodures minéraux, de liodure de potassium et des composés organo-iodés.
Le fluor, le difluorure doxygène, le pentafluorure de brome et le trifluorure de chlore servent de comburants dans les diergols pour fusées. Le fluor est également utilisé pour préparer lhexafluorure duranium à partir du tétrafluorure, et le trifluorure de chlore trouve des applications dans le combustible nucléaire et dans le découpage des tubes pour puits de pétrole.
Le fluorure de calcium, que lon trouve dans le spath fluor ou fluorine, est la principale source de fluor et de composés fluorés. Il est utilisé en sidérurgie comme fondant pour augmenter la fluidité des scories. Le fluorure de calcium trouve des applications en optique, en électronique et dans lindustrie du verre.
Le bromure dhydrogène et ses solutions aqueuses sont utilisés pour la préparation des bromures organiques et minéraux et comme réducteurs ou catalyseurs. On les emploie également pour lalkylation des composés aromatiques. Le bromure de potassium intervient dans la fabrication des papiers et plaques photographiques. De nombreuses industries de synthèse consomment de grandes quantités de phosgène, notamment pour la fabrication des colorants. Le phosgène trouve également des applications dans les gaz de combat et les produits pharmaceutiques. On lutilise également dans les insecticides et les fumigants.
La similitude que manifestent ces éléments dans leurs propriétés chimiques se retrouve dans les effets physiologiques quils exercent sur lorganisme. Le fluor et le chlore gazeux, les vapeurs de brome et diode sont des irritants de lappareil respiratoire; linhalation de concentrations relativement faibles de ces gaz et vapeurs procure une sensation désagréable, âcre, suivie de suffocation, de toux et doppression thoracique. Latteinte du tissu pulmonaire qui sensuit peut charger le poumon de liquide, et conduire à un dème pulmonaire parfois mortel.
Le fluor et ses composés sont surtout obtenus, directement ou indirectement, à partir du fluorure de calcium (spath fluor) et des gisements de phosphate (fluorapatite), voire de produits chimiques qui en dérivent. Le fluorure contenu dans les phosphates naturels en limite lutilité et doit, par conséquent, être éliminé presque complètement au cours de la préparation du phosphore élémentaire ou du phosphate de calcium alimentaire ou encore, partiellement, lors de la transformation de la fluorapatite en engrais. On récupère parfois les fluorures sous forme dacide en solution aqueuse ou de fluorures de calcium ou de sodium provenant sans doute dun mélange de fluorure dhydrogène et de tétrafluorure de silicium, ou bien on les rejette dans latmosphère.
Nombre de composés du fluor présentent un risque dincendie et dexplosion. Le fluor réagit avec presque toutes les autres substances, y compris le métal des récipients et des canalisations qui le contiennent si la couche passivante vient à se rompre. La réaction de lacide fluorhydrique avec les métaux produit de lhydrogène gazeux. Une propreté absolue doit régner dans les systèmes de transport afin de prévenir les réactions locales et les risques dincendie qui leur sont liés. On utilise des soupapes spéciales, exemptes de lubrifiant, pour éviter les réactions avec les produits de lubrification. Le difluorure doxygène est explosible sil se trouve en mélange gazeux avec leau, lhydrogène sulfuré ou les hydrocarbures. Sous leffet de la chaleur, de nombreux composés du fluor libèrent des gaz toxiques et des vapeurs corrosives de fluorures.
Le contact avec la peau du fluorure dhydrogène anhydre provoque des brûlures immédiates graves et douloureuses. Les solutions aqueuses concentrées de fluorure dhydrogène provoquent aussi une sensation immédiate de douleur, mais les solutions diluées peuvent ne pas être immédiatement douloureuses ou visibles. Un contact externe avec le liquide ou la vapeur cause une grave irritation des yeux et des paupières, qui peut entraîner une altération prolongée ou permanente de la vision ou une destruction totale du globe oculaire. On a rapporté des cas mortels dus à une exposition cutanée sur un territoire ne dépassant pas 2,5% de la superficie corporelle totale.
La rapidité de lintervention est essentielle et doit comprendre un lavage abondant avec de leau pendant le transport à lhôpital, puis limmersion dans une solution glacée de sulfate de magnésium à 25%, si possible. Pour traiter les brûlures de légères à modérées, il faut appliquer un gel de gluconate de calcium; les brûlures plus graves nécessitent une injection dans et autour de la zone affectée dune solution à 10% de gluconate de calcium ou de sulfate de magnésium. Il est parfois nécessaire de soulager la douleur par une anesthésie locale.
Linhalation de brouillards de fluorure dhydrogène concentré ou de fluorure dhydrogène anhydre peut causer une grave irritation respiratoire et, une exposition même brève, ne dépassant pas 5 minutes, est généralement mortelle dans les 2 à 10 heures qui suivent, en raison dun dème pulmonaire hémorragique. Il peut également y avoir inhalation lors dune exposition cutanée.
Le fluor et autres gaz fluorés. Le fluor élémentaire, le trifluorure de chlore et le difluorure doxygène sont de puissants oxydants et peuvent être extrêmement destructeurs. A concentration très élevée, ces gaz peuvent, de même, être extrêmement corrosifs pour les tissus. En revanche, le trifluorure dazote est nettement moins irritant. Le fluor gazeux forme, au contact de leau, du fluorure dhydrogène, qui produit de graves brûlures et des ulcérations cutanées.
Une exposition aiguë à 10 ppm de fluor provoque une légère irritation cutanée, oculaire et nasale; au-dessus de 25 ppm, lexposition est insupportable, mais des expositions répétées peuvent entraîner une accoutumance. Une exposition intense peut causer un dème pulmonaire, des hémorragies et des lésions rénales et avoir une issue fatale. Le difluorure doxygène produit des effets similaires.
Chez le rat, une exposition aiguë par voie respiratoire à 800 ppm de trifluorure de chlore pendant 15 minutes et à 400 ppm pendant 25 minutes sest révélée mortelle. La toxicité aiguë de ce composé est comparable à celle du fluorure dhydrogène. Dans une étude au long cours sur deux espèces, une dose de 1,17 ppm a provoqué une irritation respiratoire et oculaire et, chez certains animaux, la mort.
Des études de longue durée comportant linhalation répétée de fluor par des animaux ont permis dobserver des effets toxiques sur les poumons, le foie et les testicules à la dose de 16 ppm, et une irritation des muqueuses et des poumons à 2 ppm. Lexposition au fluor était supportable à la dose de 1 ppm. Dans une étude ultérieure sur plusieurs espèces, on na pas observé deffets après une exposition de 60 minutes à des concentrations allant jusquà 40 ppm.
Les données relatives à lexposition industrielle au fluor sont rares et lexpérience que lon peut avoir de lexposition de longue durée au trifluorure de chlore et au difluorure doxygène est encore plus restreinte.
Après lingestion de fluorures solubles en quantités allant de 5 à 10 g, lissue fatale est une quasi-certitude pour un adulte humain. Des décès sont survenus à la suite de lingestion de fluorure dhydrogène, de fluorure de sodium et de fluosilicates, mais on connaît des cas où lintoxication par ces composés ou par dautres fluorures comme la cryolithe, un fluorure peu soluble de sodium et daluminium, na pas été mortelle.
Dans lindustrie, les poussières chargées de fluorures sont responsables, dans une importante proportion, de lexposition effective ou potentielle aux fluorures, et lingestion de ces poussières peut être un facteur déterminant. Lexposition professionnelle aux fluorures peut être due en grande partie à des fluorures gazeux mais, même dans ce cas, lingestion ne doit pas être exclue soit parce quil peut y avoir contamination daliments ou de boissons consommés sur le lieu de travail, soit parce que les fluorures peuvent être aspirés lors dune quinte de toux et avalés. Dans le cas dune exposition à un mélange de fluorures gazeux et particulaires, labsorption peut sopérer par inhalation aussi bien que par ingestion.
La fluorose ou intoxication chronique par le fluor, due à laccumulation de fluorures dans le tissu osseux humain et animal, a été largement décrite. Les symptômes consistent en une opacification accrue du tissu osseux à lexamen radiographique, la formation dexostoses aplaties à la surface des côtes et la calcification des ligaments intervertébraux. La fluorose entraîne également lapparition de tachetures sur lémail des dents. On na pas encore tout à fait élucidé la relation qui existe entre le taux urinaire de fluorures et le dépôt osseux de fluorures. Toutefois, dans le cas où le taux urinaire de fluorures dun travailleur reste constamment inférieur à 4 ppm, il ny a pas lieu de salarmer; lorsque le taux urinaire de fluorure atteint 6 ppm, il faut envisager le contrôle individuel des travailleurs et des mesures de prévention technique; à partir de 8 ppm et au-delà, on doit sattendre à lopacification radiologique du tissu osseux par accumulation de fluor dans le squelette, pour peu que les conditions dexposition se maintiennent au même niveau pendant plusieurs années.
Les fluoroborates ont ceci dunique quune fois absorbés ils sont presque totalement excrétés par les urines. Dans ces conditions, il ne se produit que peu ou pas de dissociation de lion fluoroborate en fluorure et, par conséquent, il ny a pas à craindre de dépôt osseux de fluorure.
Dans une étude réalisée auprès de personnes travaillant sur de la cryolithe, environ la moitié des sujets interrogés sest plainte dinappétence et dessoufflement; une plus faible proportion a mentionné une constipation, une douleur localisée à la région du foie et dautres symptômes. On a constaté un faible degré de fluorose chez des personnes travaillant sur de la cryolithe et exposées pendant 2 à 2,5 ans à ce composé; des signes mieux définis ont été observés chez celles qui avaient été exposées pendant près de 5 ans, les signes dune fluorose modérée se manifestant chez celles qui avaient été exposées pendant plus de 11 ans.
Des cas dasthme professionnel chez les travailleurs dun hall de production daluminium par électrolyse ont été imputés à une exposition aux fluorures.
Les risques imputables au fluorure de calcium (spath fluor) tiennent essentiellement à la nocivité du fluor quil renferme et dont les effets chroniques consistent en affections dentaires, osseuses ou autres. On a observé des lésions pulmonaires chez des personnes ayant inhalé des poussières qui contenaient de 92 à 96% de fluorure de calcium et 3,5% de silice. On en a conclu que le fluorure de calcium potentialise laction fibrogène de la silice sur le tissu pulmonaire. Des cas de bronchite et de silicose ont été rapportés parmi les mineurs de fluorure de calcium.
Les installations industrielles utilisant des quantités importantes de composés du fluor, telles que les usines sidérurgiques et les aciéries, les fonderies daluminium, les usines de production de superphosphates et autres, peuvent émettre dans latmosphère des gaz, des fumées ou des poussières contenant du fluor. On a rapporté des cas de pollution de lenvironnement aboutissant à lintoxication danimaux qui paissaient sur des prairies contaminées, avec notamment une fluorose dentaire (tachetures de lémail) et des dépôts fluorés dans le tissu osseux entraînant une atrophie de ce dernier, et à la corrosion des vitres des maisons voisines.
Le brome est largement répandu dans la nature sous forme de composés minéraux comme les bromures qui sont présents dans leau de mer et les lacs salés. On trouve également de petites quantités de brome dans les tissus animaux et végétaux. On lextrait des lacs salés ou de forages, de leau de mer et des eaux mères résultant du traitement des sels de potassium (sylvite, carnallite).
Le brome est un liquide très corrosif, dont les vapeurs sont extrêmement irritantes pour les yeux, la peau ou les muqueuses. Le contact prolongé avec les tissus vivants peut causer des brûlures profondes, longues à guérir et qui sulcèrent facilement; le brome est également toxique par ingestion, inhalation et résorption percutanée.
Il faut veiller à ne pas dépasser une concentration de brome de 0,5 mg/m3 en cas dexposition prolongée; à la concentration de 3 à 4 mg/m3, il est impossible de travailler sans masque de protection respiratoire. Une concentration de 11 à 23 mg/m3 produit une suffocation violente et on considère généralement quune concentration de 30 à 60 mg/m3 est extrêmement dangereuse pour lêtre humain, une concentration de 200 mg/m3 pouvant entraîner très rapidement la mort.
Le brome présente des propriétés cumulatives, car il se dépose dans les tissus sous forme de bromure et déplace les autres halogènes (iode et chlore). Les effets à long terme comportent notamment des troubles neurologiques.
Les personnes exposées régulièrement à des concentrations trois à six fois supérieures à la limite dexposition pendant 1 an se plaignent de céphalées, de douleurs dans la région du cur et au niveau des articulations, dirritabilité croissante, dinappétence et de dyspepsie. Au cours de la cinquième ou sixième année de travail, on peut constater une perte des réflexes cornéens, des pharyngites, des troubles végétatifs et une hyperplasie thyroïdienne accompagnée dun dysfonctionnement de la thyroïde. Des troubles cardio-vasculaires se produisent également sous forme de dégénérescence du myocarde et dhypotension; des troubles fonctionnels et sécrétoires des voies digestives peuvent également apparaître. On observe des signes dinhibition de la leucopoïèse et de leucocytose dans le sang. La concentration de brome dans le sang varie entre 0,15 mg/100 cm3 et 1,5 mg/100 cm3, indépendamment du degré dintoxication.
Le bromure dhydrogène gazeux est décelable sans irritation à 2 ppm. Lacide bromhydrique, sa solution à 47% dans leau, est un liquide corrosif, jaune pâle, à lodeur âcre, qui vire au jaune foncé sous laction de lair ou de la lumière.
Laction toxique de lacide bromhydrique est deux à trois fois moins prononcée que celle du brome, mais plus aiguë que celle du chlorure dhydrogène. La forme gazeuse et la forme aqueuse irritent les muqueuses des voies aériennes supérieures à partir de 5 ppm. Lintoxication chronique se caractérise par une inflammation des voies aériennes supérieures et par des troubles digestifs, une légère altération des réflexes et une érythropénie. La sensibilité olfactive peut être affectée. Le contact avec la peau et les muqueuses peut causer des brûlures.
Les acides oxygénés du brome (acide bromique et acide hypobromeux) nexistent quen solution ou sous forme de sels. Leur action sur lorganisme sapparente à celle de lacide bromhydrique.
Les bromures ferroso-ferriques sont des substances solides utilisées dans les industries pharmaceutique et chimique et pour la fabrication des produits photographiques. On les prépare par passage dun mélange de brome et de vapeur deau sur un lit de limaille de fer. Le sel de brome sirupeux qui en résulte est déversé à chaud dans des récipients en fer où il se solidifie. Le brome humide (cest-à-dire contenant plus de 20 ppm deau) corrode la plupart des métaux, et le brome élémentaire doit être transporté à létat sec dans des récipients hermétiques en Monel (cupronickel), en nickel ou en plomb. Pour parer au risque de corrosion, on transporte souvent le brome sous la forme de son sel ferroso-ferrique.
On rencontre le bromophosgène, produit de la décomposition du bromochlorométhane, dans la production du violet de gentiane. Il est issu de la combinaison de loxyde de carbone avec le brome en présence de chlorure dammonium anhydre.
Laction toxique du bromophosgène sapparente à celle du phosgène (voir «Le phosgène» dans le présent article).
Le bromure de cyanogène est une substance solide utilisée pour lextraction de lor et comme pesticide. Il réagit avec leau pour donner de lacide cyanhydrique et du bromure dhydrogène. Son action toxique sapparente à celle de lacide cyanhydrique et sa toxicité est probablement similaire à celle de ce composé.
Le bromure de cyanogène est aussi un puissant irritant qui, à concentration élevée, peut être cause ddèmes et dhémorragies pulmonaires. Lexposition à 20 ppm pendant 1 minute et à 8 ppm pendant 10 minutes est insupportable. Chez la souris et le chat, une concentration de 70 ppm provoque une paralysie en 3 minutes, et une concentration de 230 ppm est mortelle.
Les composés du chlore sont largement répandus dans la nature, puisquils constituent environ 2% de lécorce terrestre, en particulier sous la forme de chlorure de sodium dans leau de mer et sous forme de carnallite et de sylvite dans les gisements naturels.
Le chlore gazeux est principalement un irritant de lappareil respiratoire. A concentration suffisante, le gaz irrite les muqueuses, les voies respiratoires et les yeux. Dans des cas extrêmes, les difficultés respiratoires peuvent atteindre un tel point que la mort se produit par suite dun collabage du poumon ou dune insuffisance pulmonaire. Lodeur pénétrante caractéristique du chlore gazeux avertit généralement de sa présence dans lair. De plus, à concentration élevée, il devient visible sous forme de gaz jaune verdâtre. Le contact du chlore liquide avec la peau ou les yeux provoque des brûlures chimiques ou des gelures.
Les effets du chlore peuvent saggraver dans les 36 heures suivant lexposition. Une observation attentive des sujets exposés doit faire partie du programme de surveillance médicale.
Exposition chronique. La plupart des études indiquent quil nexiste pas de relation significative entre certains effets nocifs observés et lexposition chronique à de faibles concentrations de chlore. Une étude finlandaise réalisée en 1983 a mis en évidence une augmentation des cas de toux chronique et une tendance à lhypersécrétion muqueuse parmi les travailleurs. Toutefois, les tests ou radiographies réalisés sur ces travailleurs nont pas révélé danomalies de la fonction pulmonaire.
Une étude a été menée en 1993 par lInstitut de toxicologie de lindustrie chimique (Chemical Industry Institute of Toxicology) sur des rats et des souris exposés par la voie respiratoire à du chlore gazeux à des concentrations de 0,4, 1,0 ou 2,5 ppm jusquà 6 heures par jour et 3 à 5 jours par semaine pendant une durée pouvant atteindre 2 ans. Aucun signe de cancer na été décelé. Lexposition au chlore a provoqué des lésions nasales à toutes les concentrations utilisées. Etant donné que les rongeurs respirent obligatoirement par le nez, on ne sait pas comment ces résultats doivent être extrapolés à lhumain.
Le chlore peut saccumuler en concentrations nettement plus élevées que les valeurs seuils habituelles sans être immédiatement décelable; on perd en effet rapidement son aptitude à détecter lodeur du chlore sous faible concentration. On a observé que lexposition prolongée à une concentration atmosphérique de chlore de 5 ppm provoque une atteinte bronchique et une prédisposition à la tuberculose. Lexploration fonctionnelle du poumon montre que des concentrations de 0,8 à 1,0 ppm entraînent une diminution permanente, bien que modérée, de la fonction pulmonaire. Lapparition dacné, appelée communément «acné chlorique», nest pas rare chez des personnes exposées pendant une durée prolongée à de faibles concentrations de chlore. Lémail des dents peut être également attaqué.
Il existe au total cinq oxydes de chlore, à savoir lhémioxyde de chlore ou monoxyde de dichlore, le monoxyde de chlore, le dioxyde de chlore, lhexoxyde de dichlore et lheptoxyde de dichlore; de manière générale, leur action sur lorganisme est identique à celle du chlore et appelle les mêmes mesures de précaution. De tous, le plus largement utilisé dans lindustrie est le dioxyde de chlore. Il irrite les voies respiratoires et les yeux comme le chlore, mais plus fortement. Lintoxication aiguë par inhalation est caractérisée par une bronchite et un dème pulmonaire, les symptômes observés chez les victimes étant la toux, une respiration sifflante, une détresse respiratoire, un écoulement nasal abondant et une irritation des yeux et de la gorge.
Le chlorure dazote est un puissant irritant de la peau et des muqueuses, notamment celles des yeux et des voies respiratoires. Ses vapeurs sont aussi corrosives que celles du chlore. Il est fortement toxique par ingestion.
La concentration létale moyenne (CL50) du chlorure dazote chez le rat est de 12 ppm selon une étude au cours de laquelle des rats ont été exposés pendant 1 heure à des concentrations allant de 0 à 157 ppm. Des chiens alimentés avec une farine blanchie au chlorure dazote manifestent rapidement une ataxie et des convulsions épileptiformes. Lexamen histologique des animaux soumis à lexpérience a montré une nécrose du cortex cérébral et une atteinte des cellules de Purkinje dans le cervelet. Le noyau des hématies nucléées peut être également affecté.
Le chlorure dazote peut exploser sous leffet dun choc, de la chaleur, dondes supersoniques ou même spontanément. La présence de certaines impuretés peut augmenter le risque dexplosion. Il explose également au contact de traces de certains composés organiques en particulier la térébenthine. Ses produits de décomposition sont des dérivés chlorés très toxiques.
Industriellement, le phosgène (COCl2) est obtenu par réaction du chlore sur loxyde de carbone. Du phosgène se forme également lorsque certains hydrocarbures chlorés (en particulier le dichlorométhane, le tétrachlorure de carbone, le chloroforme, le trichloréthylène, le perchloréthylène et lhexachloréthane) entrent en contact avec une flamme nue ou un métal chaud, comme dans les opérations de soudage. La décomposition dhydrocarbures chlorés dans des espaces clos peut produire une accumulation de phosgène en concentration toxique, par exemple lors de lutilisation du tétrachlorure de carbone pour lextinction des feux ou du tétrachloréthylène comme lubrifiant dans lusinage de lacier fin.
Le phosgène anhydre ne corrode pas les métaux mais, en présence deau, il réagit pour donner de lacide chlorhydrique qui, lui, est corrosif.
Le phosgène est lun des gaz les plus toxiques utilisés dans lindustrie. Linhalation de 50 ppm pendant une courte durée est mortelle pour les animaux de laboratoire. Pour lêtre humain, linhalation de 2 à 5 ppm pendant une durée prolongée présente des risques. Le phosgène est dautant plus dangereux quil navertit pas de sa présence et quon peut linhaler en ressentant simplement une légère irritation des muqueuses des voies respiratoires et des yeux aux concentrations de 4 à 10 ppm. Lexposition à 1 ppm pendant une durée prolongée peut provoquer un dème pulmonaire retardé.
Les cas dintoxication légère sont suivis dune bronchite passagère. Dans les épisodes graves, un dème pulmonaire à retardement se produit parfois. Ce phénomène peut se manifester après une période de latence de plusieurs heures, habituellement de 5 à 8, mais rarement de plus de 12. Le plus souvent, le patient reste conscient jusquau bout; la mort survient par asphyxie ou insuffisance cardiaque. Si le patient survit aux 2 à 3 premiers jours, le pronostic est généralement favorable. Des concentrations élevées de phosgène provoquent une attaque acide immédiate du tissu pulmonaire et entraînent rapidement la mort par suffocation et arrêt de la circulation intrapulmonaire.
Le chlore libre détruit la végétation et peut, dans certaines conditions météorologiques, saccumuler en concentrations susceptibles de porter atteinte aux végétaux; il importe, en conséquence, den interdire absolument le rejet dans latmosphère. Sil nest pas possible de récupérer le chlore libéré pour produire de lacide chlorhydrique ou dautres composés, toutes précautions utiles doivent être prises pour combiner le chlore, notamment par barbotage dans de la chaux. Des dispositions techniques doivent être prises sur le plan de la sécurité, avec système dalarme automatique, dans les établissements de production et à leurs abords, partout où il existe un risque de libération dans latmosphère environnante de quantités importantes de chlore.
En ce qui concerne la pollution de lenvironnement, il faut accorder une attention particulière aux bouteilles et autres récipients utilisés pour le transport du chlore ou de ses composés, aux mesures destinées à maîtriser les risques éventuels, et à celles qui doivent être prises en cas durgence.
Liode nexiste pas à létat natif, mais des traces diodures ou diodates, voire les deux à la fois, sont présentes en tant quimpuretés dans des gisements dautres sels. Le nitrate ou salpêtre que lon extrait au Chili renferme suffisamment diodate (environ 0,2% diodate de sodium) pour justifier une exploitation commerciale. De même, certaines saumures naturelles, aux Etats-Unis en particulier, contiennent des quantités récupérables diodures. Liodure des océans se concentre dans certaines algues (varech), dont lincinération produisait jadis des cendres qui constituaient un débouché commercial important en France, au Royaume-Uni et au Japon.
Liode est un puissant agent oxydant. Au contact de substances telles que lacétylène ou lammoniac, il peut produire une explosion.
Les vapeurs diode, même sous faible concentration, sont extrêmement irritantes pour les voies respiratoires, les yeux et, dans une moindre mesure, la peau. Des concentrations dans lair ne dépassant pas 0,1 ppm peuvent causer une certaine irritation des yeux si lexposition se prolonge. Au-delà de 0,1 ppm, celle-ci devient de plus en plus forte et saccompagne dune irritation des voies respiratoires avant de culminer en dème pulmonaire. La probabilité dautres effets généraux est quasiment nulle, à moins que le sujet exposé à linhalation de vapeurs diode ne souffre de troubles thyroïdiens. Liode est absorbé au niveau des poumons, transformé en iodure dans lorganisme, puis éliminé principalement par voie urinaire. A létat cristallin ou en solution concentrée, liode est un puissant irritant de la peau; on ne peut pas lextraire facilement du tissu cutané où il tend à pénétrer après le contact, causant une lésion durable. Les lésions cutanées provoquées par liode sapparentent aux brûlures thermiques, avec cette différence que la peau brûlée est colorée en brun. Des ulcérations longues à guérir peuvent apparaître du fait que liode reste fixé dans les tissus.
La dose létale moyenne probable de liode par voie orale est de 2 à 3 g chez ladulte et elle est due à son action corrosive sur les voies digestives. En règle générale, les composés iodés (quils soient organiques ou minéraux) se révèlent plus toxiques que leurs analogues bromés ou chlorés. Outre sa toxicité en tant quhalogène, liode se concentre dans la glande thyroïde (propriété que lon met à profit pour traiter les tumeurs thyroïdiennes par liode radioactif 131I), doù il sensuit quune surexposition peut donner lieu à des troubles métaboliques. Labsorption chronique détermine «liodisme», maladie caractérisée par une tachycardie, des tremblements, une perte de poids, des insomnies, de la diarrhée, une conjonctivite, une rhinite et une bronchite. Enfin, lorganisme peut acquérir une hypersensibilité à liode, caractérisée par des éruptions cutanées et de la rhinite ou de lasthme, voire les deux à la fois.
Radioactivité. Liode possède le numéro atomique 53 et une masse atomique qui va de 117 à 139 selon lisotope. Son seul isotope stable a une masse de 127 (126,9004); ses isotopes radioactifs ont une période allant de quelques secondes (masse atomique de 136 et au-delà) à plusieurs millions dannées (129I). Lors des réactions qui caractérisent le processus de fission dans un réacteur nucléaire, 131I se forme en abondance. Cet isotope a une période de 8,070 jours; il émet des rayonnements bêta et gamma dont les pics dénergie sont respectivement de 0,606 MeV (maximum) et de 0,36449 MeV.
En pénétrant dans lorganisme par une voie quelconque, liode minéral (iodure) se concentre dans la glande thyroïde. Par conséquent, si lon tient compte du fait que la fission nucléaire produit une grande quantité de 131I, on peut dire que liode est la substance la plus dangereuse qui puisse être libérée dun réacteur nucléaire, volontairement ou accidentellement.
Nom chimique |
Synonymes et numéro ONU |
Numéro CAS |
Formule développée |
Brome |
UN1744 |
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Bromure dhydrogène |
Acide bromhydrique |
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Chlore |
Chlore moléculaire |
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Chlorure dazote |
Nitrure de chlore; trichlorure dazote; trichloramine |
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Chlorure de soufre |
Sous-chlorure de soufre; monochlorure de soufre; dichlorure de disoufre |
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Dichlorure de soufre |
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Difluorure doxygène |
Monoxyde de fluor; oxyde de fluor; fluorure doxygène |
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Fluor |
Fluor |
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Fluorure dhydrogène |
Acide fluorhydrique anhydre |
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Fluorure de calcium |
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Fluorure de carbonyle |
Oxyfluorure de carbone; difluorure de carbonyle; difluoroformaldéhyde; fluorure de fluoroformyle; fluorophosgène |
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Fluorure de perchloryle |
Oxyfluorure de chlore |
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Fluorure de sulfuryle |
Oxyfluorure de soufre |
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Hexafluorosilicate de sodium |
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Hexafluorure de soufre |
UN1080 |
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Iode |
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Oxyde de chlore |
Dioxyde de chlore; oxyde de chlore (IV); peroxyde de chlore |
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Pentabromure de phosphore |
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Pentafluorure de brome |
UN1745 |
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Pentafluorure de soufre |
Pentafluorure de disoufre; décafluorure de soufre |
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Phosgène |
Chlorure de carbonyle; dichlorure de carbonyle; chlorure de chloroformyle |
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Tribromure de phosphore |
Bromure de phosphore; tribromophosphine |
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Trifluorure dazote |
Fluorure dazote |
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Trifluorure de chlore |
Fluorure de chlore |
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Nom chimique et numéro CAS |
Fiches internationales de sécurité chimique (ICSC) |
NIOSH |
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Exposition de courte durée |
Exposition de longue durée |
Voies dexposition |
Symptômes |
Organes cibles et voies de pénétration |
Symptômes |
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Brome |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons |
Peau; poumons |
Inhalation |
Corrosion, sensation de brûlure, toux, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, mal de gorge |
Voies respiratoires; yeux; système nerveux central; peau |
Etourdissements; céphalées; larmoiement; épistaxis; toux; sensation doppression; dème pulmonaire; pneumopathie; douleurs abdominales; diarrhée; éruption évoquant la rougeole; brûlures oculaires et cutanées |
Chlore |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons; peau |
Poumons |
Inhalation |
Corrosion, sensation de brûlure, toux, céphalées, respiration laborieuse, nausées, essoufflement, mal de gorge; les symptômes peuvent être retardés |
Voies respiratoires; yeux; peau |
Brûlure des yeux, du nez et de la cavité buccale; larmoiement; rhinorrhée; toux; étouffement; douleurs sous-sternales; nausées; vomissements; céphalées; étourdissements; syncope; dème pulmonaire; pneumopathie; hypoxémie; dermatite; sous forme de liquide: gelures |
Chlorure de soufre |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons; corrosion par ingestion |
Peau |
Inhalation |
Sensation de brûlure, toux, céphalées, respiration laborieuse, nausées, vomissements |
Voies respiratoires; peau; yeux |
Irritation des yeux, de la peau et des muqueuses; larmoiement; toux; brûlures oculaires et cutanées; dème pulmonaire |
Difluorure doxygène |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons |
Inhalation |
Toux, respiration laborieuse, mal de gorge |
Voies respiratoires; yeux; peau |
Irritation des yeux, de la peau et des voies respiratoires; céphalées; dème pulmonaire; brûlures oculaires et cutanées (lors dun contact avec du gaz sous pression) |
|
Fluor |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons |
Peau |
Inhalation |
Corrosion, toux, essoufflement, mal de gorge, étouffement |
Voies respiratoires; yeux; peau; foie; reins |
Irritation des yeux, du nez et des voies respiratoires; spasmes du larynx et des bronches; dème pulmonaire; brûlures oculaires et cutanées; chez lanimal: lésions hépatiques et rénales |
Fluorure dhydrogène |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons |
Inhalation |
Toux, respiration laborieuse, mal de gorge; les symptômes peuvent être retardés |
Yeux; voies respiratoires; peau; os |
Irritation des yeux, de la peau, du nez et de la gorge; dème pulmonaire; brûlures oculaires et cutanées; rhinite; bronchite; anomalies osseuses |
|
Fluorure de carbonyle |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons |
Sang |
Inhalation |
Toux, respiration laborieuse, mal de gorge; les symptômes peuvent être retardés |
Yeux; peau; voies respiratoires; os |
Irritation des yeux, de la peau, des muqueuses et des voies respiratoires; brûlures oculaires et cutanées; larmoiement; toux; dème pulmonaire; dyspnée; exposition chronique: douleurs digestives; fibrillation musculaire; fluorose osseuse; sous forme de liquide: gelures |
Fluorure de perchloryle |
Voies respiratoires; peau |
Sang |
Inhalation |
Céphalées |
Voies respiratoires; peau; sang |
Irritation des voies respiratoires; sous forme de liquide: gelures; chez lanimal: méthémoglobinémie; cyanose; faiblesse; étourdissements; céphalées; dème pulmonaire; pneumopathie; anoxie |
Hexafluorure de soufre |
Peau |
Peau |
Lors dun contact avec le liquide: gelures |
Voies respiratoires |
Asphyxie; augmentation de la fréquence respiratoire et cardiaque; légère incoordination musculaire; troubles émotionnels; fatigue; nausées; vomissements; convulsions |
|
Oxyde de chlore |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons |
Poumons |
Inhalation |
Corrosion, toux, céphalées, respiration laborieuse, nausées, essoufflement, mal de gorge; les symptômes peuvent être retardés |
Voies respiratoires; yeux |
Irritation des yeux, du nez et de la gorge; toux; respiration sifflante; bronchite; dème pulmonaire; bronchite chronique |
Pentafluorure de brome |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons |
Foie; reins; voies respiratoires |
Inhalation |
Sensation de brûlure, toux, essoufflement, mal de gorge |
Yeux; peau; voies respiratoires; foie; reins |
Irritation des yeux, de la peau et des voies respiratoires; nécrose de la cornée; brûlures cutanées; toux; dyspnée; dème pulmonaire; lésions hépatiques et rénales |
Pentafluorure de soufre |
Voies respiratoires; système nerveux central; yeux; peau |
Irritation des yeux, de la peau et des voies respiratoires; chez lanimal: dème pulmonaire; hémorragie |
||||
Phosgène |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons |
Poumons |
Inhalation |
Corrosion, sensation de brûlure, toux, respiration laborieuse, essoufflement, mal de gorge |
Voies respiratoires; peau; yeux |
Irritation des yeux; gorge sèche et brûlante; vomissements; toux; expectorations spumeuses; dyspnée; douleurs thoraciques; cyanose; sous forme de liquide: gelures |
Trifluorure de chlore |
Yeux; peau; voies respiratoires; poumons |
Inhalation |
Toux, respiration laborieuse, mal de gorge |
Peau; yeux; voies respiratoires |
Brûlures des yeux et de la peau (sous forme de liquide ou de vapeur concentrée); irritation des voies respiratoires; chez lanimal: larmoiement; ulcérations cornéennes; dème pulmonaire |
Nom chimique et numéro CAS |
Risques physiques |
Risques chimiques |
Classification ONU/ risques subsidiaires |
Brome |
Vapeur plus lourde que lair |
Dégagement de vapeurs toxiques sous leffet de la chaleur. Oxydant énergique qui réagit violemment avec les matières combustibles et réductrices. Réagit violemment sur lammoniac, les oxydants, les métaux, les composés organiques et le phosphore avec risque dincendie et dexplosion. Attaque certains plastiques, le caoutchouc et divers revêtements |
3/6.1 |
Bromure dhydrogène |
Gaz plus lourd que lair |
Acide fort en solution dans leau qui réagit violemment avec les bases et qui est corrosif. Réagit violemment sur les oxydants énergiques et de nombreux composés organiques avec risque dincendie et dexplosion. Attaque de nombreux métaux, avec dégagement d'hydrogène très inflammable |
8 |
Chlore |
Gaz plus lourd que lair |
Réagit violemment sur de nombreux composés organiques, lammoniac et les métaux finement divisés avec risque dincendie et dexplosion. Attaque de nombreux métaux en présence deau. Attaque les plastiques et le caoutchouc |
2.3/ 5.1/8 |
Chlorure de soufre |
La combustion dégage des gaz et des vapeurs toxiques (chlorure dhydrogène, dioxyde de soufre, sulfure dhydrogène). Se décompose en chlore toxique et en soufre solide par chauffage au-dessus de 300 °C. Réagit sur les peroxydes, les oxydes de phosphore et quelques composés organiques avec risque dincendie et dexplosion. Réagit à lair humide avec dégagement de vapeurs corrosives (acide chlorhydrique). Le contact avec leau provoque une réaction violente qui donne naissance à du chlorure dhydrogène gazeux (ou de lacide chlorhydrique), du dioxyde de soufre, du soufre, des acides sulfureux et thiosulfuriques et du sulfure dhydrogène, qui peuvent corroder les récipients métalliques et provoquer des dégagements dhydrogène inflammable |
8 |
|
Dichlorure de soufre |
8 |
||
Difluorure doxygène |
Gaz plus lourd que lair |
Se décompose par chauffage au-dessus de 250 °C, avec dégagement de vapeurs toxiques (fluor). Oxydant énergique qui réagit violemment avec les matières combustibles et réductrices. Réagit de façon explosive avec le sulfure dhydrogène à température ambiante et avec le chlore, le brome ou liode à chaud. Attaque le mercure. Explose au contact de la vapeur deau. La réaction du difluorure doxygène avec des éléments non métalliques tels que le phosphore rouge et le bore à létat pulvérulent, ou avec la silice, lalumine ou dautres solides de ce genre dotés dactivité de surface, est exothermique et peut être explosive |
2.3/5.1/8 |
Fluor |
Gaz plus lourd que lair |
Oxydant énergique qui réagit violemment avec les matières combustibles et réductrices. Réagit violemment sur leau, avec dégagement de vapeurs toxiques dozone et de fluorure dhydrogène. Réagit violemment sur lammoniac, les métaux, les oxydants et beaucoup dautres matériaux avec risque dincendie et dexplosion |
2.3/5.1/8 |
Fluorure dhydrogène |
Acide fort en solution dans leau qui réagit violemment avec les bases et qui est corrosif. Réagit violemment sur de nombreux composés avec risque dincendie et dexplosion. Au contact de lair, dégage des vapeurs corrosives plus lourdes que lair et qui diffusent au ras du sol. Attaque le verre et dautres composés contenant du silicium |
3/6.1 |
|
Fluorure de carbonyle |
Gaz plus lourd que lair |
Se décompose par chauffage à 450-490 °C, avec dégagement de gaz toxiques. Hydrolyse rapide dans leau en dioxyde de carbone et fluorure dhydrogène |
2.3/8 |
Fluorure de perchloryle |
Se décompose par chauffage, avec dégagement de vapeurs toxiques (fluor, oxydes de fluor, chlore, oxydes de chlore). Oxydant énergique qui réagit violemment sur les matières combustibles et réductrices avec risque dincendie et dexplosion. Attaque certains plastiques et le caoutchouc |
2.3/5.1 |
|
Fluorure de sulfuryle |
2.3 |
||
Hexafluorure de soufre |
Gaz plus lourd que lair pouvant saccumuler dans des locaux bas de plafond en appauvrissant latmosphère en oxygène |
Se décompose à la flamme, avec dégagement de vapeurs toxiques doxydes de soufre et de fluorure dhydrogène. Le contact avec des surfaces chaudes produit du dioxyde de soufre. Formation de vapeurs toxiques sous leffet de la chaleur. Réagit avec les oxydants énergiques et les alcalins ou alcalino-terreux |
2.2 |
Oxyde de chlore |
Gaz plus lourd que lair |
Peut se décomposer en explosant en cas de choc, de frottement ou de secousse. Peut exploser par échauffement. Oxydant énergique qui réagit violemment avec les matières combustibles et réductrices. Réagit violemment sur le mercure, le phosphore, le soufre et de nombreux composés avec risque dincendie et dexplosion. Réagit avec leau pour donner de lacide chlorhydrique et de lacide chlorique |
|
Pentabromure de phosphore |
8 |
||
Pentafluorure de brome |
Vapeur plus lourde que lair |
Se décompose par chauffage au-dessus de 460 °C ou au contact dacides ou de vapeurs acides, avec dégagement de vapeurs très toxiques de fluor et de brome. Réagit violemment sur les matières combustibles et les composés organiques, les produits contenant de lhydrogène (comme lammoniac, lacide acétique, la graisse, le papier) avec risque dincendie et dexplosion. Réagit de manière explosive sur leau ou la vapeur deau, avec dégagement de vapeurs toxiques et corrosives. Réagit avec tous les éléments connus, sauf lazote, loxygène et les gaz rares |
5.1/6.1/8 |
Phosgène |
Vapeur plus lourde que lair pouvant se propager au niveau du sol |
Se décompose par chauffage au-dessus de 300 °C, avec dégagement de gaz toxiques ou corrosifs (notamment chlorure dhydrogène, monoxyde de carbone, vapeurs de chlore). Réagit violemment avec les oxydants énergiques. Réagit lentement sur leau, avec dégagement de gaz corrosifs, irritants et toxiques. Réagit violemment avec les amines et laluminium. Attaque de nombreux métaux en présence deau. Attaque le métal, le plastique, le caoutchouc |
2.3/8 |
Tribromure de phosphore |
8 |
||
Trifluorure dazote |
2.3/5.1 |
||
Trifluorure de chlore |
Gaz plus lourd que lair et corrosif |
Se décompose au-dessus de 220 °C, avec dégagement de gaz toxiques (composés du chlore et du fluor). Réagit violemment avec leau, le sable, les composés contenant du silicium, le verre et lamiante. Réagit avec tous les types de plastique, le caoutchouc et les résines, sauf les polymères perfluorés. La plupart des matériaux combustibles senflamment spontanément au contact de cette substance. Réagit violemment avec les matières oxydables, les métaux et leurs oxydes. Explose au contact des matières organiques. Emet des vapeurs très toxiques en présence dacides |
2.3/5.1/8 |
Nom chimique et numéro CAS |
Couleur/ aspect |
Point débullition (°C) |
Point de fusion (°C) |
Masse moléculaire (g/mol) |
Solubilité dans leau |
Densité (eau = 1) |
Densité de vapeur (air = 1) |
Tension de vapeur (kPa) |
Limites dexplosibilité (%) |
Point déclair (°C) |
Température dauto-inflammation (°C) |
Brome |
Liquide brun rougeâtre ou rouge foncé; vapeurs brun rougeâtre; cristaux orthorhombiques |
59 |
7 |
159,81 |
Soluble |
3,102-3,103 |
5,51 |
23,3 |
|||
Chlore |
Gaz diatomique jaune verdâtre |
35 à 34 |
101 |
70,91 |
Peu soluble |
1,408 (liquide) à 695 kPa 2,898 g/L (gaz) |
2,48 |
569-673* |
|||
Chlorure dazote |
Huile jaune ou cristaux orthorhombiques |
71 |
40 |
120,36 |
Insoluble |
1,653 |
4,2 |
19,95 |
(explosion) |
||
Chlorure de soufre |
Liquide huileux dambre clair à rouge jaunâtre |
136-138 |
80 à 77 |
135,04 |
Réaction |
1,68-1,69 |
4,66 |
1,3* |
118* cf |
234* |
|
Dichlorure de soufre |
Liquide rouge foncé ou brun rougeâtre |
59-60 |
122* |
102,97 |
Réaction |
1,621 |
3,55 |
22,6 |
|||
Difluorure doxygène |
Gaz incolore; brun jaunâtre à létat liquide |
145 |
224 |
54,00 |
Réaction |
1,90 (liquide) à 224 °C 2,207 g/L (gaz) |
1,86 |
>101 |
|||
Fluor |
Gaz jaune verdâtre ou jaune pâle |
188 |
220 à 219 |
38,00 |
Réaction |
1,513 (liquide) à 188 °C 1,55-1,70 g/L (gaz) |
1,3-1,7* |
||||
Fluorure dhydrogène |
Gaz incolore |
19-20 |
84 à 83 |
20,01 |
Très soluble |
1,0 (liquide) à 4 °C 0,818 g/L (gaz) |
0,7-1,3* |
100-150* |
|||
Fluorure de carbonyle |
Gaz incolore |
85 à 83 |
114 à 111 |
66,01 |
Réaction |
1,139 (liquide) 2,698 g/L (gaz) |
2,3 |
||||
Fluorure de perchloryle |
Gaz incolore |
47 |
148 à 146 |
102,45 |
Peu soluble |
1,434 (liquide) 0,187 g/L (gaz) |
3,5 |
||||
Fluorure de sulfuryle |
Gaz incolore |
55 |
137 à 136 |
102,06 |
Soluble |
1,7 (liquide) 4,172 g/L (gaz) |
3,5-3,7 |
||||
Hexafluorosilicate de sodium |
Poudre granuleuse blanche |
|
(décomposition) |
188,06 |
Peu soluble |
2,68-2,75 |
|||||
Hexafluorure de soufre |
Gaz incolore; liquide à 50,5 °C |
64 (sublimation) |
51 à 50 |
146,06 |
Peu soluble |
1,88 (liquide) à 50 °C 5,970 g/L (gaz) |
5,1 |
2200-2308* |
|||
Iode |
Ecailles ou plaquettes noir bleuâtre; diatomique; cristaux orthorhombiques, violet noir avec éclat métallique |
184-185 |
113-114 |
253,81 |
Peu soluble |
4,933 |
8,8-9 |
40 Pa |
|||
Oxyde de chlore |
Gaz de jaune à jaune rougeâtre à température ambiante; à létat solide se présente comme une masse cristalline rouge jaunâtre; le liquide est brun rougeâtre |
10-11 |
60 à 59 |
67,45 |
Peu soluble |
1,642 (liquide) à 0 °C |
2,3 |
101 |
10-? |
||
Pentabromure de phosphore |
Masse jaune cristalline |
~100 (décomposition) |
430,49 |
Réaction |
3,61* |
||||||
Pentafluorure de brome |
Liquide incolore; gaz incolore au-dessus de 40,3 °C |
41 |
61 à 60 |
174,90 |
Réaction (explosion) |
2,460-2,482 |
6,05 |
43,6 |
|||
Phosgène |
Gaz incolore |
8 |
128 à 118 |
98,92 |
Peu soluble |
1,381 (liquide) 4,043 g/L (gaz) |
3,4 |
161,6 |
|||
Tribromure de phosphore |
Liquide incolore; liquide jaune pâle |
173-175 |
42 à 40 |
270,69 |
Réaction |
2,85-2,88 |
1,3* |
||||
Trifluorure dazote |
Gaz incolore |
129 à 120 |
217 à 207 |
71,00 |
Insoluble |
1,885 (liquide) à 129 °C 2,902 g/L (gaz) |
2,46 |
~200* |
|||
Trifluorure de chlore |
Gaz incolore; à létat liquide: jaune-vert; à létat solide: blanc |
12 |
76 |
92,45 |
Réaction |
1,77* (liquide) 3,779 g/L (gaz) |
3,18 |
148* |