Lindustrie de la microélectronique et des semi-conducteurs se distingue par la diversité considérable de ses procédés et de ses produits. Lexposé sur la sécurité et la santé au travail présenté dans ce chapitre concerne la fabrication de circuits intégrés à semi-conducteurs (aussi bien produits à base de silicium que composés de valence III-V) et de circuits imprimés, ainsi que le montage des cartes à circuit imprimé et lassemblage dordinateurs.
Ce secteur se subdivise en de nombreux segments. Aux Etats-Unis, lAssociation de lindustrie électronique (Electronics Industry Association) utilise les catégories ci-après pour ses statistiques relatives aux tendances, aux chiffres daffaires et à lemploi dans ce domaine:
Les composants électroniques comprennent les tubes à électrons (par exemple, tubes de réception, de télévision et à usage spécial), les produits à semi-conducteurs (transistors, diodes, circuits intégrés, diodes électroluminescentes (DEL) et affichages à cristaux liquides, ainsi que divers composants passifs et autres (condensateurs, résistances, bobinages, transformateurs et commutateurs).
Lélectronique grand public comprend les téléviseurs et les autres produits audio et vidéo domestiques et portatifs, ainsi que les matériels de gestion et de transport de linformation comme les ordinateurs individuels, les télécopieurs et les répondeurs téléphoniques. Les matériels et logiciels de jeux électroniques, les systèmes de surveillance domestique, les cassettes vierges audio et vidéo, les disquettes, les accessoires électroniques et toutes les piles et batteries ordinaires se rangent également dans la catégorie grand public.
Outre les ordinateurs à usage général et spécialisés, la catégorie ordinateurs et périphériques comprend les équipements de mémoire auxiliaires et les matériels dentrées-sorties (claviers, souris, appareils de numérisation optiques et imprimantes, terminaux, etc.). Bien que les télécommunications, les communications militaires et lélectronique industrielle et médicale utilisent pour partie la même technologie, ces segments comprennent également des matériels spécialisés.
Lémergence de lindustrie de la microélectronique a eu un impact profond sur lévolution et la structure de léconomie mondiale. Le rythme du changement au sein des pays industriels a été considérablement accéléré par les progrès accomplis dans ce domaine, notamment par lévolution du circuit intégré. Ce rythme est représenté sous forme graphique dans lhistorique du nombre de transistors par puce de circuit intégré (voir figure 83.1).
Du point de vue économique, le chiffre daffaires généré dans le monde par les semi-conducteurs est important. La figure 83.2 reproduit une projection, faite par lAssociation de lindustrie des semi-conducteurs (Semiconductor Industry Association), des chiffres daffaires mondiaux et régionaux entre 1993 et 1998.
Les secteurs des circuits intégrés à semi-conducteurs et de lassemblage dordinateurs et de matériel électronique se distinguent de la plupart des autres branches dactivité par la composition relative de leur main-duvre. Celui de la fabrication des semi-conducteurs compte un fort pourcentage dopérateurs féminins aux commandes des machines de production. Les tâches confiées à cette catégorie de personnel nimpliquent généralement ni le maniement de lourdes charges, ni la nécessité dun effort physique particulier. Par contre, bon nombre de ces tâches demandent des qualités motrices fines et une attention minutieuse. En ce qui concerne les travailleurs masculins, ils prédominent dans les travaux de maintenance, les fonctions techniques et la gestion. On rencontre une répartition similaire dans le secteur de lassemblage du matériel informatique/électronique. Un autre trait inhabituel de cette partie de lindustrie est la concentration de la fabrication dans la zone géographique Asie-Pacifique. Cest notamment le cas des opérations dassemblage final de la production des semi-conducteurs. Ces opérations consistent à positionner et à poser la puce du circuit intégré (techniquement appelée dé) sur un boîtier et un cadre de branchement. Cette étape exige un positionnement précis de la puce, généralement observé à travers un microscope et, partant, une très grande habileté manuelle. Là encore, la main-duvre féminine prédomine. La plupart de la production mondiale se concentre dans les pays de la bordure du Pacifique, avec de fortes densités à Taiwan (Chine), en Malaisie, en Thaïlande, en Indonésie et aux Philippines, et une montée en puissance en Chine et au Viet Nam.
Les zones de fabrication des circuits intégrés ont des particularités et des caractéristiques inhabituelles et spécifiques à ce secteur. Elles doivent répondre notamment à des conditions et à des exigences de lutte contre les particules extrêmement rigoureuses. Une zone de fabrication de circuits intégrés moderne typique est une salle blanche de classe 1 ou moins. A titre de comparaison, un environnement de plein air correspondrait à une classe supérieure à 500 000, et une pièce dune habitation normale à une classe denviron 100 000, tandis quune zone de montage final de semi-conducteurs serait approximativement dune classe 10 000. Pour atteindre ce niveau de réduction des particules, il faut que les travailleurs préposés à la fabrication soient habillés dune combinaison entièrement étanche, avec circuits dalimentation en air et de filtration, afin de limiter le niveau de particules quils rejettent. Les occupants de ces zones sont considérés comme une source très abondante de particules fines: respiration, débris cutanés et phanères, vêtements et chaussures. Lobligation du port de vêtements fermés, et les procédures de travail en conditions isolées tendent à donner aux employés le sentiment quils travaillent en milieu «hostile» (voir figure 83.3). En outre, dans la zone photolithographique, le travail consiste à exposer la plaquette à une solution photoactive, puis à projeter sur sa surface une image au moyen dune lumière ultraviolette. Pour réduire la quantité dultraviolets (UV) indésirables dans cette zone, on utilise un éclairage jaune spécial (donnant une lumière exempte de la composante de longueur donde UV normalement présente dans léclairage intérieur). Cet éclairage contribue à donner aux travailleurs limpression de se trouver dans un environnement de travail bizarre et peut éventuellement causer des effets de désorientation chez certaines personnes.
La fabrication dun composant à semi-conducteurs, quil sagisse dun élément discret (semi-conducteur ne contenant quun composant actif, transistor par exemple), ou de circuits intégrés (ensembles déléments actifs et passifs reliés entre eux sur un même substrat semi-conducteur et capables dassurer au moins une fonction de circuit électronique), comprend de nombreuses opérations très techniques et spécialisées. La présente description vise donc à fournir un cadre général et des explications de base sur les principales étapes suivies dans la fabrication dun composant à semi-conducteur au silicium, et des problèmes qui les accompagnent en matière denvironnement, de sécurité et de santé.
La fabrication dun circuit intégré comprend une séquence dopérations qui peuvent être répétées de nombreuses fois avant que le circuit soit terminé. Les circuits intégrés les plus courants demandent lapplication dau moins 6 masques et, en général, de 10 à 24 pour la formation des réserves. La réalisation des microcircuits part dune plaquette de silicium dultrahaute pureté, dun diamètre de 12 à 30 cm. A létat parfaitement pur, le silicium est presque un isolant, mais certaines impuretés, appelées dopants, ajoutées en quantités variant de 10 à 100 parties par million (ppm), le rendent électriquement conducteur.
Un circuit intégré peut être constitué de millions de transistors (ainsi que de diodes, de résistances et de condensateurs) faits de silicium dopé, et tous reliés selon un schéma approprié pour créer une logique informatique, une mémoire ou un autre type de circuit. Des centaines de microcircuits peuvent être réalisés sur une même plaquette.
Six grandes étapes sont communes aux procédés de fabrication de tous les composants à semi-conducteurs: loxydation, la lithographie, la gravure chimique, le dopage, le dépôt chimique en phase vapeur et la métallisation. Viennent ensuite lassemblage, les essais, le marquage, lemballage et lexpédition.
En général, la première étape du traitement dun composant à semi-conducteur est loxydation de la surface extérieure de la plaquette, afin de former une mince couche (environ un micron) de dioxyde de silicium (SiO2). Cette couche sert avant tout de protection de la surface contre les impuretés, et également de masque pour lopération de diffusion qui suit. La possibilité de former cette couche protectrice de dioxyde sur le silicium fait des plaquettes de silicium le substrat le plus utilisé pour les semi-conducteurs. Loxydation, souvent appelée oxydation thermique, seffectue par lots dans un four de diffusion à haute température. La couche de dioxyde de silicium est formée dans des atmosphères contenant soit de loxygène (O2) (oxydation sèche), soit de loxygène combiné à de la vapeur deau (H2O) (oxydation humide). Les températures dans le four vont de 800 à 1 300 °C. Des composés chlorés, sous la forme de chlorure dhydrogène (HCl), peuvent également être ajoutés pour mieux contrôler les impuretés indésirables.
Dans les installations de fabrication modernes, la tendance est aux fours doxydation verticaux, qui permettent un meilleur contrôle de la contamination, de plus grandes dimensions de plaquettes et un traitement plus uniforme. Ils ont en outre un moindre encombrement au sol, et économisent donc le précieux espace des salles blanches.
Les plaquettes de silicium (Si) à oxyder sont dabord nettoyées avec une solution de détergent et deau, puis rincées au xylène, à lalcool isopropylique ou avec un autre solvant. Les plaquettes propres sont séchées, chargées dans un porte-plaquettes en quartz appelé nacelle, et introduites du côté opérateur (côté chargement) du tube ou de la cellule du four de diffusion en quartz. Par le côté entrée du tube (côté source) arrive de loxygène ou un mélange oxygène/azote de haute pureté. La circulation de loxygène «sec» dans le tube est contrôlée de façon à assurer un excès doxygène et permettre la formation du dioxyde de silicium à la surface des plaquettes. La réaction chimique de base est la suivante:
Lorsque cest leau qui sert dagent oxydant, les quatre méthodes couramment employées pour introduire la vapeur deau sont la pyrophorèse, le procédé à haute pression, loxydation éclair et le barbotage. Les réactions chimiques fondamentales sont les suivantes:
Loxydation pyrophorique implique lintroduction et la combustion dun mélange gazeux hydrogène/oxygène. Ces systèmes sont généralement appelés à hydrogène brûlé. Lintroduction du côté entrée du tube des quantités voulues dhydrogène et doxygène, et la réaction qui sensuit produisent de la vapeur deau. Le mélange doit être contrôlé avec précision pour garantir une bonne combustion et éviter laccumulation dhydrogène, gaz explosif.
Loxydation à haute pression (HiPox), techniquement appelée système de pyrosynthèse de leau, produit de la vapeur deau par réaction entre de lhydrogène et de loxygène ultrapurs. Cette vapeur est ensuite introduite par pompage dans une chambre à haute pression, où elle est portée à la pression de 10 atmosphères (atm), ce qui accélère le processus doxydation. La vapeur peut également être produite à partir dune source deau désionisée.
Dans loxydation par barbotage , de leau désionisée placée dans un récipient appelé barboteur est maintenue en permanence au-dessous de son point débullition de 100 °C grâce à une enveloppe chauffante. Le gaz, azote ou oxygène, arrivant à lentrée du barboteur se sature en vapeur deau en traversant leau de bas en haut et passe ensuite par le conduit de sortie dans le four à diffusion. Les systèmes à barbotage semblent être le procédé doxydation le plus répandu.
Dans loxydation éclair , des gouttes deau désionisée pleuvent en permanence sur la surface inférieure chauffée dun récipient en quartz, et sévaporent rapidement en la touchant. Le gaz porteur, azote ou oxygène, passe au-dessus et entraîne la vapeur deau dans le four de diffusion.
La lithographie, également appelée photolithographie ou simplement masquage, permet de créer avec précision les impressions sur la plaquette oxydée. Le circuit microélectronique est formé couche après couche, chacune recevant une forme dimpression fournie par lun des masques composant le circuit complet.
Les procédés de microfabrication des semi-conducteurs sont directement hérités des techniques de limprimerie. Ils sapparentent à la confection de plaques dimpression, généralement métalliques, à la surface desquelles lenlèvement de matière par attaque chimique produit une forme en relief. Cette même technique de base est employée pour obtenir les masques primaires qui serviront à réaliser chacune des couches de fabrication du composant.
Les concepteurs du circuit numérisent les circuits de base de chaque couche. Ce schéma numérisé permet de produire rapidement le dessin de chaque masque et facilite les modifications éventuellement nécessaires, selon la technique de la conception assistée par ordinateur (CAO). Ces systèmes en ligne, qui mettent en uvre des logiciels très perfectionnés, permettent au concepteur dagencer et de modifier les circuits directement à lécran, à laide doutils graphiques interactifs.
Le plan final, ou masque, de chaque couche de circuit est établi par un phototraceur piloté par ordinateur, que lon appelle générateur de motifs. Ces plans phototracés sont ensuite réduits à léchelle réelle du circuit produisant un masque primaire à relief chrome sur verre, qui est reproduit sur une plaque de travail destinée à limpression par contact ou par projection sur la plaquette.
Ces masques définissent le dessin des zones conductrices et isolantes à transférer sur la plaquette par photolithographie. La plupart des fabricants ne produisent pas eux-mêmes leurs masques, mais confient ce travail à une entreprise spécialisée.
La nécessité de disposer dune surface extérieure de la plaquette nette de toute trace de pollution et de particules étrangères impose un nettoyage fréquent. Les principaux agents auxquels on recourt sont:
Les plaquettes reçoivent un revêtement de résine photosensible constituée dun polymère à base de solvant, et sont mises en rotation rapide sur une centrifugeuse afin dobtenir une couche mince et uniforme. Une fois les solvants évaporés, il subsiste un film de polymère. Tous les agents de réserve sont sensibles au rayonnement (principalement ultraviolet), qui modifie la solubilité dun polymère organique de synthèse dans un bain révélateur particulier. Ces matériaux se divisent en agents photosensibles négatifs et positifs selon que la solubilité dans le révélateur diminue (négatif) ou augmente (positif) lors de lexposition au rayonnement. Le tableau 83.1 indique la composition des différents types dagents photosensibles.
Ultraviolets |
|||
Proches |
Négatifs |
BP |
Caoutchouc aliphatique à base azide (isoprène) |
Positifs |
BP |
O-diazocétone |
|
Lointains |
Surtout positifs |
||
Faisceau d’électrons (environ 100 nm) |
|||
Négatifs |
BP |
Copolymère acrylate d’éthyle-méthacrylate de glycidyle |
|
Positifs |
BP |
Poly(méthacrylate de méthyle), poly(méthacrylate de fluoralkyle), polyalkylaldéhyde, poly(cyanométhacrylate d’éthyle) |
|
Rayons X (0,5-5 nm) |
|||
Négatifs |
BP |
Copolymère acrylate d’éthyle-méthacrylate de glycidyle |
|
Positifs |
PB |
Poly(méthacrylate de méthyle), o-diazocétone, (poly)méthacrylate d’hexa-fluorobutyle, poly(butène-1-sulfone) |
BP = base polymère; S = solvant; R = révélateur; ND = données non disponibles.
La plupart des agents de réserve étant sensibles aux ultraviolets (UV), la zone de production est normalement éclairée par des lampes jaunes spéciales, donnant une lumière dépourvue des longueurs donde UV (voir figure 83.4).
Les agents photosensibles UV négatifs et positifs sont les plus employés dans lindustrie. Cependant, la part de marché des agents pour faisceau délectrons et rayons X est en augmentation en raison de leur résolution supérieure. Les risques pour la santé que présente la photolithographie proviennent principalement de dangers potentiels pour la fonction de reproduction associés à certains types dagents positifs (par exemple, avec lacétate déthylèneglycol monoéthyléther comme base) qui sont actuellement en cours dabandon dans lindustrie. Des odeurs occasionnellement émises par des agents négatifs (xylène, par exemple) sont également une cause de plaintes de la part du personnel. Compte tenu de ces préoccupations, les hygiénistes du travail du secteur des semi-conducteurs consacrent beaucoup de temps aux prélèvements effectués aux différents stades des opérations de photoexposition. Bien que ces travaux apportent des informations utiles sur ces opérations, il convient de noter que les expositions régulières lors de la centrifugation et du développement restent en général inférieures à 5% de la norme dexposition professionnelle aux solvants en suspension dans lair pour les types de solvants concernés (Scarpace et coll., 1989).
Une exposition dune heure à lacétate déthylèneglycol monoéthyléther à 6,3 ppm a été relevée au cours de lutilisation dune centrifugeuse. Cette exposition était principalement due à de mauvaises pratiques de travail lors des interventions de maintenance (Baldwin, Rubin et Horowitz, 1993).
Après application de la résine photosensible, les plaquettes sont transférées, sur bande transporteuse ou manuellement, de la centrifugeuse à une étuve à température contrôlée sous atmosphère dazote. Un chauffage à température modérée (70 à 90 °C) provoque le durcissement de la résine (étuvage doux) et lévaporation des solvants résiduels.
Pour assurer une bonne adhérence de la couche de résine sur la plaquette, un apprêt, lhexaméthyldisilizane (HMDS), est appliqué sur cette dernière. Cet apprêt fixe leau moléculaire à la surface de la plaquette. Le HMDS est appliqué soit directement par trempé ou centrifugation, soit en phase vapeur, procédé qui présente sur les autres méthodes des avantages en matière de traitement et de coût.
Le masque et la plaquette sont rapprochés lun de lautre grâce à un matériel optique et mécanique de précision, et limage portée par le masque est alignée par rapport aux impressions pouvant déjà se trouver sur la plaquette sous la couche de résine. Pour le premier masque, aucun alignement nest nécessaire. Dans les technologies anciennes, lalignement des couches successives est effectué à laide dun microscope binoculaire et de commandes de précision pour le positionnement de la plaquette par rapport au masque. Dans les techniques les plus récentes, lalignement se fait automatiquement grâce à des points de référence portés par les plaquettes.
Lalignement effectué, on projette à travers le masque une lumière ultraviolette de forte intensité, fournie par une lampe à vapeur de mercure ou à arc, et à laquelle sont exposées les zones de la couche photosensible non protégées par les régions opaques du masque.
Les différentes méthodes dalignement et dexposition sont lexposition en lumière UV directe (au contact ou à proximité), lexposition UV à travers un objectif de projection pour obtenir une réduction (projection), lexposition avec photoréduction (projection), lexposition directe aux rayons X (proximité) et le balayage par faisceau délectrons (écriture directe). Le procédé le plus employé est lexposition aux UV émis par des lampes à vapeur de mercure ou à arc, à travers des aligneurs de proximité ou à projection. Les résines photosensibles UV sont conçues pour réagir soit à un large spectre de longueurs donde UV, soit de façon préférentielle à une ou plusieurs des lignes principales du spectre émis par la lampe (par exemple, ligne g à 435 nm, ligne h à 405 nm et ligne i à 365 nm).
Les longueurs donde UV les plus utilisées actuellement pour le photomasquage sont de 365 nm et plus, mais les spectres des lampes UV contiennent également une énergie non négligeable dans la région de longueur donde dangereuse pour la santé, à savoir la région actinique située au-dessous de 315 nm. Normalement, les fuites de rayonnement UV provenant du matériel sont inférieures à la fois à la teneur actinique de la lumière solaire et aux normes définies pour lexposition professionnelle aux UV.
Il est occasionnellement nécessaire, lors des travaux de maintenance, dallumer la lampe UV en dehors du boîtier du matériel ou en labsence des filtres protecteurs normaux. Dans ce genre dopération, le niveau dexposition peut dépasser les valeurs limites dexposition existantes, mais les équipements de protection individuelle habituellement portés en salle blanche, cest-à-dire blouses, gants vinyle, masques faciaux et lunettes de sécurité en polycarbonate à filtrage UV, suffisent généralement à ramener le rayonnement UV à des valeurs inférieures à celles en vigueur (Baldwin et Stewart, 1989).
Bien que les longueurs donde prédominantes dans la lumière des lampes aux rayons ultraviolets utilisées en photolithographie soient actuellement égales ou supérieures à 365 nm, la recherche de la miniaturisation dans les circuits intégrés évolués conduit à lemploi de sources dexposition de longueur donde inférieure, comme lUV lointain et les rayons X. Une des nouvelles technologies employées à cet usage est celle des lasers excimères à fluorure de krypton utilisés dans les photorépéteurs. Ces répéteurs font appel à une longueur donde de 248 nm, émise à une puissance élevée. Ces systèmes sont toutefois dotés denceintes de confinement du rayonnement pendant lutilisation normale.
Comme pour les autres matériels contenant des lasers de forte puissance utilisés dans la fabrication des semi-conducteurs, laspect le plus préoccupant concerne la nécessité de neutraliser les sécurités pour lalignement du faisceau. Les lasers de forte puissance présentent en outre lun des dangers les plus importants du point de vue électrique dans lindustrie des semi-conducteurs. Même après mise hors tension, il subsiste un risque élevé de choc électrique dans ces appareils. Escher, Weathers et Labonville (1993) traitent des contrôles et principes de sécurité applicables à la conception de ces systèmes.
La lithographie par rayons X est une source dexposition liée aux technologies les plus modernes. Les niveaux démission de ces sources peuvent conduire à des débits de dose avoisinant 50 millisieverts (5 rems) par an au centre de léquipement. Une restriction de laccès aux zones situées à lintérieur du blindage est recommandée pour réduire au minimum lexposition (Rooney et Leavey, 1989).
La phase de développement consiste à dissoudre et à éliminer les zones non polymérisées de la couche de résine photosensible. On applique un révélateur mélangé à un solvant sur la surface enduite de la plaquette par trempé, par pulvérisation ou par atomisation. Le tableau 83.1 indique les différentes solutions de développement employées. Un rinçage au solvant (acétate de n-butyl, alcool isopropylique, acétone, etc.) est généralement pratiqué après le traitement au révélateur, afin déliminer toute substance résiduelle. La couche de résine qui subsiste après le développement protège les couches individuelles au cours des opérations de traitement qui suivent.>
Après les opérations dalignement, dexposition et de développement de la couche photosensible, les plaquettes sont transférées dans une autre étuve à température contrôlée sous atmosphère dazote. La cuisson à température plus élevée dans cette étuve (120 à 135 °C) provoque le durcissement et la polymérisation complète de la résine à la surface de la plaquette (étuvage fort).
La plaquette développée subit ensuite une attaque au moyen dagents chimiques humides ou secs (voir «La gravure chimique» ci-après). La plaquette doit être débarrassée de la couche photosensible restante avant la suite du traitement. Cette opération seffectue soit dans des bains de solutions chimiques à température réglée, soit dans un calcinateur à plasma, soit encore par voie chimique sèche. Le tableau 83.2 indique les produits dattaque par voie humide et sèche. Le procédé chimique à sec au plasma, utilisant le même matériel et les mêmes principes opératoires que la calcination au plasma, est décrit ci-après.
Agents humide |
Acides |
Sulfurique (H2SO4) et chromique (CrO3) |
Sulfurique (H2SO4) et persulfate d’ammonium ((NH4)2S2O8) |
Sulfurique (H2SO4) et peroxyde d’hydrogène (H2O2) |
Organiques |
Phénols, acides sulfuriques, trichlorobenzène, perchloroéthylène |
Glycoléthers, éthanolamine, triéthanolamine |
Hydroxyde de sodium et silicates (agents photosensibles positifs) |
Agents secs |
Calcination au plasma (décapage) |
Source d’énergie RF (radiofréquence) fréquence 13,56 MHz ou 2 450 MHz |
Gaz source oxygène (O2) |
Systèmes de pompes à vide |
– Lubrifiées par huile avec piège à azote liquide (ancienne technologie) |
La gravure chimique élimine les couches de dioxyde de silicium (SiO2), les métaux et le polysilicium, ainsi que les restes de résine photosensible selon les dessins souhaités. Les deux grandes catégories de méthodes sont les voies chimiques humide et sèche. La plus utilisée, la méthode humide, fait appel à des solutions dagents dattaque (habituellement un mélange dacides), dans les concentrations voulues, qui réagissent avec le matériau à enlever. Le procédé à sec met en uvre, dans une chambre sous vide et sous tension élevée, des gaz réactifs qui éliminent, eux aussi, les couches non protégées par la résine.
Les solutions de gravure humide sont contenues dans des bacs à température réglée, en polypropylène, en polypropylène ignifuge ou en (poly)chlorure de vinyle (PCV). Ces bains sont généralement équipés dune ventilation dextraction à chambre annulaire, ou dune évacuation par fentes à larrière du bac. Des hottes à écoulement laminaire vertical distribuent de façon uniforme un air filtré et exempt de particules à la surface des bains. Le tableau 83.3 indique les solutions dattaque chimique les plus courantes par rapport à la couche de surface à attaquer.
Matériau à graver |
Agents |
|
Silicium |
||
Silicium polycrystallin (Si) |
Acides fluorhydrique, nitrique, acétique et iode |
|
Dioxyde de silicium (SiO2) |
Solution de gravure tamponnée Acide fluorhydrique et fluorure d’ammonium |
|
Nitrure de silicium (Si3N4) |
Acides phosphorique et fluorhydrique |
|
Gravure CVD oxyde ou de pastille |
Fluorure d’ammonium, acides acétique et fluorhydrique |
|
Métaux |
||
Aluminium (Al) |
Acides phosphorique, nitrique, acétique, chlorhydrique |
|
Chrome-Nickel (Cr/Ni) |
Nitrate d’ammonium cérique et acide nitrique |
|
Or (Au) |
Acides chlorhydrique et nitrique (eau régale) |
|
Argent (Ag) |
Nitrate ferrique (FeNO3) et éthylèneglycol |
|
Composés |
Formule |
Concentration normale (%) |
Acide acétique |
CH3COOH |
36 |
Fluorure d’ammonium |
NH4F |
40 |
Acide acétique cristallisable |
CH3COOH |
99,5 |
Acide chlorhydrique |
HCl |
36 |
Acide fluorhydrique |
HF |
49 |
Acide nitrique |
HNO3 |
67 |
Acide phosphorique |
H3PO4 |
85 |
Hydroxyde de potassium |
KOH |
50 ou 10 |
Hydroxyde de sodium |
NaOH |
50 ou 10 |
Acide sulfurique |
H2SO4 |
96 |
Les hottes darrivée dair verticales, lorsquelles fonctionnent conjointement avec des écrans antiéclaboussures et un système daspiration, peuvent donner naissance à des zones de turbulence aéraulique dans le poste de gravure chimique. Ces effets peuvent réduire la capacité qua le système de ventilation à aspiration localisée de recueillir et dévacuer les contaminants fugitivement émis par les bains en cours dutilisation.
Le principal danger présenté par lattaque par voie humide est le risque dun contact cutané avec les acides concentrés. Quoique tous les acides utilisés pour lattaque soient susceptibles de provoquer des brûlures, le plus dangereux dentre eux est lacide fluorhydrique. Le délai qui sécoule entre le moment du contact cutané et la perception de la douleur (jusquà 24 heures pour les concentrations inférieures à 20%, et de 1 à 8 heures pour les concentrations comprises entre 20 et 50%) peut être la cause dun traitement tardif et de lésions plus graves quelles nauraient dû lêtre (Hathaway et coll., 1991).
Historiquement, les brûlures par acide représentent un problème particulièrement aigu dans cette industrie. Le nombre de cas a pourtant baissé ces dernières années. Cette diminution est en partie due à des améliorations apportées aux méthodes dattaque, par exemple par ladoption du procédé de gravure à sec, une robotisation plus poussée et linstallation de systèmes de distribution mécanique des produits chimiques. On peut également attribuer cette réduction à une amélioration des méthodes de manipulation, à une généralisation du port des équipements de protection individuelle, à lamélioration de la conception des enceintes de gravure et à une meilleure formation, aspects auxquels il faudra continuer de porter attention si lon veut voir diminuer encore le nombre daccidents (Baldwin et Williams, 1996).
La gravure chimique à sec fait lobjet dun intérêt croissant et dune utilisation de plus en plus large en raison des possibilités quelle offre de mieux maîtriser le processus et de réduire les niveaux de contamination. Ce procédé enlève efficacement les couches visées par laction de gaz réactifs ou par un bombardement physique.
Des systèmes de gravure efficaces par plasma chimiquement réactif ont été mis au point pour le silicium, le dioxyde de silicium, le nitrure de silicium, laluminium, le tantale et ses composés, le tungstène, lor et le verre. Deux systèmes de réacteurs à plasma sont utilisés, le système cylindrique et le système à plaques parallèles. Tous deux fonctionnent selon le même principe et ne diffèrent en réalité que par la configuration.
Un plasma est semblable à certains égards à un gaz, à la différence près que certains des atomes ou des molécules du plasma sont ionisés et peuvent contenir un nombre important de radicaux libres. Un réacteur typique est constitué dune chambre de réaction sous vide renfermant la plaquette, en général en aluminium, en verre ou en quartz, dune source dondes radio-fréquence (RF), généralement de 450 kHz, 13,56 MHz ou 40,5 MHz, et dun module de commande gérant le temps de traitement, la composition et le débit du gaz réactif, et le niveau de puissance RF. Il comprend en outre une pompe de prévidage lubrifiée par huile (technologie ancienne) ou à sec (nouvelle technologie), reliée à la chambre de réaction. On charge les plaquettes dans le réacteur soit une par une, soit dans des cassettes, la pompe fait le vide dans la chambre et le gaz réactif (le plus souvent du tétrafluorure de carbone) y est ensuite introduit. Par ionisation du gaz, il se forme un plasma dattaque, qui entre en réaction avec les plaquettes en dégageant des produits volatils, lesquels sont évacués par pompage. Lapport de gaz neuf dans la chambre entretient lactivité dattaque. Le tableau 83.4 indique les matériaux et les gaz utilisés pour enlever différentes couches.
Matériau |
Gaz |
Silicium |
|
Polysilicium (polySi)et silicium |
CF + O2, CCl4 ou CF3Cl, CF4 et HCl |
Dioxyde de silicium (SiO2) |
C2F6, C3F8, CF4, SiF4, C5F12, |
Nitrure de silicium (Si3N4) |
CF4 + Ar, CF4 + O2, CF4 + H2 |
Métaux |
|
Aluminium (Al) |
CCl4 ou BCl3 + He ou Ar |
Chrome (Cr) |
CCl4 |
Oxyde de chrome (CrO3) |
Cl2 + Ar ou CCl4 + Ar |
Arséniure de gallium (GaAs) |
CCl2F2 |
Vanadium (V) |
CF4 |
Titane (Ti) |
CF4 |
Tantale (Ta) |
CF4 |
Molybdène (Mo) |
CF4 |
Tungstène (W) |
CF4 |
Une autre méthode est celle du bain à micro-ondes, dans lequel une décharge de micro-ondes à haute intensité produit des atomes métastables à longue durée de vie qui attaquent les matériaux presque à la manière dun acide.
Les procédés physiques sont comparables à un sablage: ils consistent à bombarder physiquement la couche à éliminer avec des atomes dargon. Un système de pompe à vide évacue le matériau détaché. La gravure aux ions réactifs est une combinaison de procédés dattaque chimiques et physiques.
La pulvérisation cathodique agit par impact ionique et transfert dénergie. Dans un système à pulvérisation, la plaquette est reliée à lélectrode négative, appelée cible, dun circuit à décharge luminescente. Le matériau est chassé de la plaquette par limpact dions positifs, généralement dargon, qui provoquent la dislocation des atomes de surface. Lénergie est fournie par une source dondes RF, dune fréquence de 450 kHz. Un système de pompe à vide maintient le système en dépression et extrait les réactifs.
La gravure et lusinage par faisceau ionique sont des procédés dattaque doux employant un faisceau dions à faible énergie. Le système comprend une source qui produit le faisceau, une chambre de travail dans laquelle lattaque ou lusinage se déroulent, un montage à plaque cible pour maintenir la plaquette dans le faisceau dions, un système de pompe à vide ainsi que lélectronique et les instruments de contrôle associés. Le faisceau dions est extrait dun gaz ionisé (argon ou argon/oxygène), ou plasma, créé par une décharge électrique. Cette décharge est obtenue par application dune tension entre une cathode à filament chaud émettrice délectrons et un cylindre anode situé sur le diamètre extérieur de la zone de décharge.
Lusinage par faisceau dions seffectue dans la plage de faible énergie du bombardement ionique, dans laquelle seules des interactions de surface se produisent. Les ions, qui se situent généralement dans la plage de 500 à 1 000 électronvolts (eV), viennent frapper une cible dont ils chassent les atomes de surface en brisant les forces qui les lient à leurs voisins. La gravure par faisceau dions seffectue dans une plage dénergie légèrement supérieure, avec une dislocation plus vigoureuse des atomes de surface.
La gravure par ions réactifs est une combinaison de la pulvérisation physique et de lattaque par agents chimiques à faible pression. Cette technique met en uvre à la fois un bombardement ionique pour obtenir une attaque directionnelle et un gaz chimiquement réactif, le tétrafluorure de carbone (CF4) ou le tétrachlorure de carbone (CCl4), pour maintenir une bonne sélectivité des couches éliminées. On place une plaquette dans une chambre dont latmosphère est un gaz réactif à une pression faible denviron 0,1 torr (1,3 × 104 atmosphères). Une décharge électrique crée un plasma de «radicaux libres» réactifs (ions) dotés dune énergie de quelques centaines délectronvolts. Les ions frappent perpendiculairement la surface de la plaquette, où ils réagissent en formant des produits volatils qui sont évacués par un système daspiration basse pression.
Les graveuses à sec comportent parfois un cycle de nettoyage pour évacuer les dépôts accumulés à lintérieur des chambres de réaction. Parmi les composés utilisés pour produire le plasma du cycle de nettoyage figurent le trifluorure dazote (NF3), lhexafluoroéthane (C2F6) et loctafluoropropane (C3F8).
Ces trois gaz employés dans lopération de nettoyage, ainsi que beaucoup dautres utilisés dans le procédé dattaque, sont la cause dun problème environnemental que doit résoudre lindustrie des semi-conducteurs, jeune industrie apparue au milieu des années quatre-vingt-dix. Ces gaz à forte teneur en fluor, appelés composés perfluorés (CPF), sont soupçonnés de favoriser le réchauffement de la planète par effet de serre. Compte tenu de la durée de vie dans latmosphère, des CPF comme les NF3, C2F6, C3F8, CF4, le trifluorométhane (CHF3) et lhexafluorure de soufre (SF6), de leur contribution à leffet de serre ainsi que de laugmentation rapide de leur consommation, lindustrie des semi-conducteurs a dû étudier les possibilités de réduire leurs émissions.
Il est apparu que les émissions atmosphériques de CPF provenant de lindustrie des semi-conducteurs résultaient dun mauvais rendement des appareils (dont certains ne consommaient effectivement que de 10 à 40% du gaz utilisé) et de linsuffisance des systèmes de limitation des rejets dans lair. Les épurateurs par voie humide, en effet, néliminent pas efficacement les CPF, et les essais effectués sur de nombreuses unités dincinération ont révélé une faible efficacité délimination pour certains gaz, notamment le CF4. Dans beaucoup de cas, ces installations dincinération décomposaient en fait le C2F6 et le C3F8 en CF4. En outre, le coût dinvestissement élevé de ces équipements, leur forte consommation énergétique, le fait quils laissent passer aussi dautres gaz à effet de serre et quils émettent de dangereux polluants comme sous-produits de combustion ont conduit à conclure que lincinération nest pas une méthode satisfaisante de réduction des émissions de CPF.
Cest pourquoi laugmentation du rendement des équipements de production, la recherche et la mise au point de solutions de remplacement plus écologiques à ces gaz dattaque à sec ainsi que la récupération et le recyclage des gaz usagés sont devenus les grands axes de travail dans la stratégie de lutte contre la pollution dans le domaine des gaz dattaque à sec.
En matière de santé au travail, le principal problème que soulèvent les agents dattaque à sec est le risque dexposition pour le personnel de maintenance intervenant sur les chambres de réaction, les pompes et les autres équipements pouvant contenir des résidus de produits de réaction. La complexité des machines à graver les métaux par plasma et la difficulté à décrire les odeurs rencontrées lors de leur maintenance ont obligé à effectuer de nombreuses études visant à améliorer la sécurité du personnel.
Les produits de réaction formés dans ces appareils sont un mélange complexe de composés chlorés et fluorés. La maintenance des appareils implique souvent des opérations de courte durée au cours desquelles on perçoit de fortes odeurs. On a constaté que lhexachloroéthane était la cause majeure des émanations dans un certain type de machines à graver laluminium (Helb et coll., 1983). Dans un autre, le chlorure de cyanogène était le problème principal: les niveaux dexposition atteignaient onze fois la limite dexposition professionnelle de 0,3 ppm (Baldwin, 1985). Dans dautres types encore, cest le chlorure dhydrogène qui est associé aux émanations. Lexposition maximale mesurée lors dune étude (Baldwin, Rubin et Horowitz, 1993) était de 68 ppm. On trouvera des informations complémentaires sur ce sujet dans Mueller et Kunesh (1989).
Compte tenu de la complexité des composés chimiques présents à la sortie des machines à graver les métaux, les chercheurs se sont efforcés de mettre au point des méthodes expérimentales destinées à déterminer la toxicité de ces mélanges (Bauer et coll., 1992b). Les résultats détudes effectuées sur des rongeurs semblent indiquer que ces mélanges chimiques pourraient être des agents mutagènes (Bauer et coll., 1992a) et des toxiques pour la reproduction (Schmidt et coll., 1995).
Etant donné que les machines à graver fonctionnent en systèmes fermés, les opérateurs ne sont généralement pas susceptibles dêtre exposés aux produits chimiques en cours dutilisation. Une rare exception à ce principe est le cas des anciens modèles, dont le cycle de purge nest pas assez long pour permettre dévacuer intégralement les gaz dattaque. Ainsi, on a relevé au moment de louverture des portes des expositions brèves, mais irritantes, à des composés fluorés présents à des concentrations inférieures à la limite de détection permise par les procédures normales des contrôles dambiance dans ce secteur. Il suffit en principe pour corriger ce phénomène daugmenter la durée du cycle de purge qui précède louverture de lappareil.
La principale préoccupation en matière dexposition des opérateurs à lénergie des ondes RF concerne la gravure et la calcination au plasma (Cohen, 1986; Jones, 1988). En général, les fuites dénergie RF peuvent avoir pour origine les points ci-après:
Une exposition aux RF peut également se produire à loccasion de la maintenance des appareils, en particulier lorsque lenceinte est déposée. On a mesuré une valeur de 12,9 mW/cm2 au sommet dun ancien modèle dappareil au plasma dont le capot avait été déposé pour maintenance (Horowitz, 1992). Par contre, le niveau réel des fuites relevé à lendroit où se tient lopérateur était en général inférieur à 4,9 mW/cm2.
La formation dune jonction ou dune barrière électrique entre les zones p et n dune plaquette de silicium cristallin est la base du fonctionnement des semi-conducteurs. Les jonctions permettent au courant de circuler beaucoup plus facilement dans un sens que dans lautre. Cest selon ce principe que fonctionnent les diodes et les transistors de tous les semi-conducteurs. Dans un circuit intégré, une quantité contrôlée dimpuretés élémentaires, appelées dopants, doit être introduite dans certaines zones gravées sélectionnées du substrat de silicium que forme la plaquette. Les techniques de diffusion ou dimplantation ionique peuvent être employées à cet effet. Quelle que soit la technique utilisée, les dopants servant à former les jonctions sont les mêmes. Le tableau 83.5 identifie les principaux dopants, leur état physique, leur type électrique (p ou n), et la principale technique de réalisation des jonctions, diffusion ou implantation ionique.
Elément |
Composé |
Formule |
Etat |
Technique |
Type n |
||||
Antimoine |
Trioxyde d’antimoine |
Sb2O3 |
Solide |
Diffusion |
Trichlorure d’antimoine |
SbCl3 |
Liquide |
Diffusion |
|
Arsenic |
Trioxyde d’arsenic |
As2O3 |
Solide |
Diffusion |
Trioxyde d’arsenic |
As2O3 |
Liquide |
Diffusion centrifugation |
|
Arsine |
AsH3 |
Gazeux |
Diffusion et implantation ionique |
|
Pentafluorure d’arsenic |
AsF5 |
Gazeux |
Implantation ionique |
|
Phosphore |
Pentoxyde de phosphore |
P2O5 |
Solide |
Diffusion |
Pentoxyde de phosphore |
P2O5 |
Liquide |
Diffusion centrifugation |
|
Tribromure de phosphore |
PBr3 |
Liquide |
Diffusion |
|
Trichlorure de phosphore |
PCl3 |
Liquide |
Diffusion |
|
Oxychlorure de phosphore |
POCl3 |
Liquide |
Diffusion |
|
Phosphine |
PH3 |
Gazeux |
Implantation ionique |
|
Pentafluorure de phosphore |
PF5 |
Gazeux |
Implantation ionique |
|
Type p |
||||
Bore |
Nitrure de bore |
BN |
Solide |
Diffusion |
Tribromure de bore |
BBr3 |
Liquide |
Diffusion |
|
Trioxyde de bore |
B2O3 |
Solide |
Diffusion |
|
Trioxyde de bore |
B2O3 |
Liquide |
Diffusion centrifugation |
|
Borate de triéthyle |
B(COC2 H5)3 |
Liquide |
Diffusion centrifugation |
|
Tétrabromure de silicium |
SiBr4 |
Liquide |
Diffusion |
|
Trichlorure de bore |
BCl3 |
Liquide |
Diffusion implantation ionique |
|
Trifluorure de bore |
BF3 |
Gazeux |
Implantation ionique |
|
Diborane |
B2H6 |
Gazeux |
Implantation ionique |
Les expositions régulières aux produits chimiques subies aussi bien par les opérateurs des fours que par ceux des équipements dimplantation ionique sont faibles, en général inférieures aux limites des normes de prélèvement des procédures normales de contrôle dhygiène. Les préoccupations en matière de santé concernent surtout les risques démissions de gaz toxiques.
Dès les années soixante-dix, les fabricants de semi-conducteurs soucieux de progrès ont commencé à installer les premiers systèmes de contrôle continu des gaz inflammables et toxiques. Le principal but de cette surveillance était de détecter les émissions accidentelles des gaz dopants les plus toxiques (arsine et diborane, par exemple) à des seuils olfactifs dépassant les limites dexposition professionnelle.
La plupart des dispositifs de surveillance de lair sont destinés, dans lindustrie des semi-conducteurs, à détecter les fuites de gaz inflammables et toxiques. Toutefois, on trouve dans certaines usines des appareils servant à:
Les technologies les plus employées dans lindustrie des semi-conducteurs pour ce type de surveillance sont la détection colorimétrique des gaz (par exemple, détecteur de gaz permanent MDA), les capteurs électrochimiques (par exemple, détecteurs sensidyne) et les systèmes infrarouges par transformée de Fourier (par exemple, Telos ACM) (Baldwin et Williams, 1996).
Le terme diffusion désigne le déplacement des dopants depuis les régions de forte concentration situées du côté source du four de diffusion vers celles de faible concentration qui se trouvent dans la plaquette de silicium. La diffusion est la méthode la plus répandue de formation des jonctions.
Cette technique consiste à placer la plaquette dans une atmosphère chauffée au sein dun four de diffusion. Dans ce four qui contient, sous forme de vapeur, les dopants voulus se forment les zones dactivité électrique dopées soit positives, soit négatives (p ou n). Les dopants les plus employés sont le bore pour le type p et, pour le type n, le phosphore (P), larsenic (As) ou lantimoine (Sb) (voir tableau 83.5).
En général, les plaquettes sont empilées dans un support en quartz, la nacelle, que lon place dans le four de diffusion. Ce four contient un long tube de quartz et un système de réglage précis de la température. Ce réglage est dune extrême importance puisque cest de lui que dépend avant tout le taux de diffusion des différents dopants. Les températures mises en uvre vont de 900 à 1 300 °C, selon le dopant et le procédé employés.
Le fait de porter la plaquette à une température élevée permet aux atomes dimpuretés de diffuser lentement dans la structure cristalline. Les impuretés migrent plus lentement dans le dioxyde de silicium que dans le silicium lui-même. La mince couche doxyde fait donc office de masque en ne laissant le dopant pénétrer dans le silicium quaux endroits où ce dernier nest pas protégé. Lorsque la quantité dimpuretés accumulées est suffisante, on retire les plaquettes du four, ce qui met fin à la diffusion.
Pour un contrôle maximal, la diffusion seffectue dans la plupart des cas en deux étapes la prédiffusion et la pénétration. La première opération, la prédiffusion, ou diffusion à source constante, a lieu dans un four dont la température est réglée en vue dobtenir le meilleur contrôle des quantités dimpuretés. Cest la température qui détermine la solubilité du dopant. Après un traitement par prédiffusion relativement court, la plaquette passe dans un second four, généralement à température plus élevée, dans lequel un deuxième traitement thermique fait pénétrer le dopant à la profondeur désirée dans la structure du silicium de la plaquette.
Les sources de dopants utilisées dans la phase de prédiffusion se présentent dans trois états distincts: gazeux, liquide et solide. Le tableau 83.5 indique les différents types de dopants et leur état physique.
Les gaz, qui proviennent généralement de bouteilles équipées de détendeurs et de dispositifs de réglage de pression, de robinets darrêt et de divers accessoires de purge, sont distribués par des tubes métalliques de faible diamètre.
Les liquides proviennent généralement de barboteurs, dans lesquels un gaz porteur, habituellement lazote, se sature des vapeurs dopantes du liquide, de la façon décrite dans la partie traitant de loxydation humide. Une autre forme dapport de liquide est la centrifugation, qui consiste à dissoudre un dopant solide dans un solvant porteur, à déposer la solution sur la plaquette, puis à mettre celle-ci en rotation dune manière analogue à lapplication des résines photosensibles.
Les sources solides peuvent être, par exemple, des plaquettes de nitrure de bore, que lon intercale entre deux plaquettes de silicium à doper, lensemble étant ensuite introduit dans un four de diffusion. On trouve également des dopants solides (trioxyde darsenic) sous forme pulvérulente ou granuleuse, qui peuvent être placés dans une enceinte en quartz, la bombe, versés manuellement du côté source dun tube de diffusion, ou chargés dans un four source séparé, relié au four de diffusion principal.
Faute de moyens de prévention appropriés, des niveaux dexpositions à larsenic excédant 0,01 mg/m3 ont été signalés lors du nettoyage dun four de déposition (Wade et coll., 1981) et au cours du nettoyage des chambres sources dimplanteurs ioniques à dopant solide (McCarthy, 1985; Baldwin, King et Scarpace, 1988). Ces expositions se produisaient si des précautions suffisantes nétaient pas prises pour limiter la quantité de poussières dans lair. En revanche, lorsque les résidus étaient maintenus humides pendant le nettoyage, les expositions étaient ramenées à un niveau très inférieur aux limites.
Avec les équipements de technologie ancienne, il existe des dangers lors de la dépose, du nettoyage et de linstallation des tubes des fours. Parmi ces dangers figurent les risques de coupures dus à la manipulation dobjets en quartz brisés, et les brûlures par lacide au cours du nettoyage manuel. Dans les équipements plus modernes, ces dangers sont réduits grâce à un nettoyage du tube en place, qui supprime une grande partie des manipulations.
Les opérateurs des fours de diffusion sont les travailleurs les plus exposés de façon régulière aux champs électromagnétiques à fréquence extrêmement basse (entre 50 et 60 Hz) employés dans la fabrication des semi-conducteurs. On a rapporté des expositions moyennes supérieures à 0,5 microteslas (5 milligauss) en exploitation réelle des fours (Crawford et coll., 1993). Cette étude en particulier indiquait en outre que lexposition moyenne du personnel occupant des postes à proximité des fours de diffusion était nettement supérieure à celle du personnel travaillant dans dautres salles blanches. Ce constat était en cohérence avec les mesurages ponctuels mentionnés par Rosenthal et Abdollahzadeh (1991), qui ont trouvé que les fours de diffusion donnaient des valeurs de proximité (à 5 cm de distance) pouvant atteindre 10 à 15 micro-teslas, les champs alentour diminuant plus graduellement avec léloignement de la source que dans le cas des autres équipements de salle blanche étudiés. Même à 1,80 m des fours de diffusion, les densités de flux rapportées étaient de 1,2 à 2 microteslas (Crawford et coll., 1993). Ces niveaux démission sont cependant nettement inférieurs aux limites dexposition fixées par lOrganisation mondiale de la santé (OMS) et les organismes nationaux.
Limplantation ionique est la méthode la plus récente dintroduction, à la température ambiante, déléments dimpuretés dans les plaquettes de silicium pour la formation des jonctions. Les atomes de dopant ionisés (cest-à-dire des atomes auxquels ont été arrachés un ou plusieurs de leurs électrons) subissent une accélération jusquà un haut niveau dénergie en traversant une différence de potentiel de plusieurs dizaines de milliers de volts. En fin de trajectoire, ils viennent frapper la plaquette et la pénètrent jusquà des profondeurs variées, qui dépendent de leur masse et de leur vélocité. Comme dans le procédé de diffusion classique, une impression doxyde ou de résine photosensible protège sélectivement la plaquette des ions.
Un système typique dimplantation ionique se compose dune source dions (le dopant gazeux est généralement contenu dans de petits tubes à essai), dun équipement danalyse, dun accélérateur, dun objectif de concentration, dun piège à faisceau de neutres, dune chambre de traitement à balayage et dun circuit de vide (normalement composé de trois ensembles séparés de pompes de prévidage et à vapeur dhuile). Le flux délectrons est généré par résistance à partir dun filament chaud, par un arc électrique ou par un faisceau délectrons à cathode froide.
En général, après limplantation, les plaquettes passent par une phase de recuit (entre 900 et 1 000 °C) par rayon laser ou par faisceau délectrons pulsé. Ce recuit contribue à réparer les dommages causés à la surface de la plaquette par le bombardement dions dopants.
Avec lintroduction des bouteilles de sécurité pour la distribution de larsine, de la phosphine et du trifluorure de bore utilisés dans les implanteurs ioniques, le risque démission catastrophique de ces gaz a été considérablement réduit. Ces petites bouteilles sont remplies dun produit dans lequel les gaz sont adsorbés. On les extrait de la bouteille par pompage.
Les appareils dimplantation ionique sont parmi ceux qui présentent les plus sérieux risques électriques dans lindustrie des semi-conducteurs. Même après coupure de lalimentation, il subsiste dans lappareil un fort potentiel électrique pouvant causer lélectrocution, quil est nécessaire de dissiper avant dintervenir à lintérieur de celui-ci. Une étude attentive des opérations de maintenance et des dangers électriques est certes impérative pour tout matériel nouvellement installé, mais elle lest tout particulièrement pour ces appareils.
Des expositions aux hydrures (probablement un mélange darsine et de phosphine) atteignant 60 particules par milliard (ppM) ont été relevées lors de la maintenance de la cryopompe dun appareil dimplantation ionique (Baldwin, Rubin et Horowitz, 1993). Flipp, Hunsaker et Herring (1992) rapportent également de fortes concentrations à la fois darsine et de phosphine provenant de parties contaminées dun tel appareil, déposées pour maintenance préventive.
Pour le nettoyage des surfaces de travail contaminées par larsenic dans les zones dimplantation ionique, on utilise des aspirateurs équipés de filtres à particules à haute efficacité. On a relevé des expositions supérieures à 1 000 µg/m3 dans le cas daspirateurs de ce type mal entretenus. Ces aspirateurs, lorsquils rejettent leur air dans les lieux de travail, peuvent aussi répandre largement lodeur caractéristique des hydrures associée au nettoyage des lignes dimplantation ionique (Baldwin, Rubin et Horowitz, 1993).
Malgré lattention portée à cette question, aucun rapport publié ne fait état dexpositions significatives lors des changements dhuile des pompes à vide utilisées pour les dopants, peut-être parce que ces interventions ont généralement lieu en circuit fermé. Labsence dexpositions signalées peut également être due aux faibles niveaux démission dhydrures gazeux provenant de lhuile usagée.
Les résultats dune étude de terrain au cours de laquelle on avait chauffé 700 ml dhuile usagée dune pompe de prévidage dun appareil dimplantation ionique employant à la fois arsine et phosphine ne révèlent de concentrations détectables dhybrides en suspension dans lair dans la cavité de pompage que lorsque la température de lhuile dépasse 70 °C (Baldwin, King et Scarpace, 1988). Etant donné que les températures de fonctionnement normales des pompes de prévidage sont de 60 à 80 °C, cette étude ne conclut pas à un risque dexposition important.
Lopération dimplantation ionique cause incidemment la formation de rayons X. Larmoire de la plupart des appareils est conçue pour offrir un blindage suffisant (revêtement en plomb judicieusement disposé autour du logement de la source dions et des portes daccès adjacentes) pour maintenir lexposition du personnel à un niveau inférieur à 2,5 microsieverts (0,25 millirems) par heure (Maletskos et Hanley, 1983). On a par contre relevé sur un ancien modèle dappareil des fuites de rayons X dépassant 20 microsieverts par heure (µSv/h) à la surface de lappareil (Baldwin, King et Scarpace, 1988). Ces niveaux ont été ramenés à moins de 2,5 µSv/h après installation dun écran de plomb complémentaire. Un autre modèle ancien présentait des fuites de rayons X autour dune porte (jusquà 15 µSv/h) et à un hublot (jusquà 3 µSv/h). Un écran supplémentaire a été installé pour atténuer les expositions éventuelles (Baldwin, Rubin et Horowitz, 1993).
Outre les expositions aux rayons X, on a émis lhypothèse dune formation de neutrons dans les appareils ioniques si ceux-ci fonctionnent au-dessus de 8 millions délectronvolts (MeV), ou si le deutérium est employé comme source dions (Rogers, 1994). Cependant, ces appareils sont généralement conçus pour fonctionner nettement au-dessous de 8 MeV, et le deutérium nest pas dun usage courant dans lindustrie (Baldwin et Williams, 1996).
Le dépôt chimique en phase vapeur (Chemical Vapour Deposition (CVD)) consiste à déposer une couche de matériau supplémentaire à la surface de la plaquette de silicium. Les appareils de CVD fonctionnent généralement en système fermé et ne provoquent donc que peu ou pas dexposition des opérateurs aux produits chimiques. Une brève exposition au chlorure dhydrogène supérieure à 5 ppm peut toutefois se produire lors du nettoyage de certains pré-épurateurs de cette catégorie (Baldwin et Stewart, 1989). Deux grandes méthodes de dépôt sont couramment employées dans ce domaine, le dépôt épitaxial, et la méthode plus générale de dépôt non épitaxial.
La croissance épitaxiale est la déposition étroitement contrôlée dun mince film monocristallin de matériau conservant la même structure cristalline que la couche de substrat existant sur la plaquette. On obtient ainsi une matrice pour la fabrication des semi-conducteurs dans les processus de diffusion ultérieurs. La plupart des films épitaxiaux sont formés sur des substrats du même matériau, silicium sur silicium par exemple, procédé quon appelle homoépitaxie. La formation de couches de matériaux différents de celui du substrat, silicium sur saphir, par exemple, est lhétéroépitaxie.
Trois techniques de base sont employées pour la formation des couches épitaxiales: en phase vapeur, en phase liquide et par faisceau moléculaire. Les épitaxies en phase liquide et par faisceau moléculaire servent surtout dans la fabrication des semi-conducteurs III-V (GaAs, par exemple). Elles sont évoquées dans larticle «La fabrication des semi-conducteurs III-V» de ce présent chapitre.
Lépitaxie en phase vapeur sert à former un film par dépôt de molécules à une température de 900 à 1 300 °C. On fait passer des vapeurs contenant le silicium et des quantités contrôlées de dopants p et n dans un gaz porteur (habituellement lhydrogène) sur des plaquettes chauffées où elles déposent des couches dopées de silicium. Ce processus se déroule généralement à la pression atmosphérique.
Le tableau 83.6 récapitule les quatre types principaux dépitaxie en phase vapeur du silicium, les paramètres correspondants et les réactions chimiques qui se produisent. La séquence de déposition habituellement suivie comprend les étapes ci-après:
Paramètres |
|
Pression |
Atmosphérique |
Température |
900-1 300 °C |
Sources de silicium |
Silane (SiH4), tétrachlorure de silicium (SiCl4), trichlorosilane (SiHCl3) et dichlorosilane (SiH2Cl2) |
Gaz dopants |
Arsine (AsH3), phosphine (PH3), diborane (B2H6) |
Concentration de gaz dopant |
~100 ppm |
Gaz de gravure |
Chlorure d’hydrogène (HCl) |
Concentration de gaz de gravure |
~1-4% |
Gaz porteurs |
Hydrogène (H2), azote (N2) |
Source de chaleur |
Radio-fréquence (RF) ou infrarouge (IR) |
Types d’épitaxie en phase vapeur |
Réactions chimiques |
Réduction du tétrachlorure de silicium par l’hydrogène (1 150-1 300 °C) |
SiCl4 + 2H2 Si + 4HCl |
Décomposition pyrolytique du silane (1 000-1 100 °C) |
SiH4 Si + 2H2 |
Réduction du trichlorosilane par l’hydrogène |
SiHCl3 + H2 Si + 3HCl |
Réduction du dichlorosilane |
SiH2Cl2 Si + 2HCl |
Alors que la formation épitaxiale est une forme très particulière de CVD dans laquelle la couche déposée a la même structure cristalline que le substrat, le CVD non épitaxial est la formation dun composé stable sur un substrat chauffé par la réaction ou la décomposition thermiques de produits gazeux.
Le dépôt chimique en phase vapeur peut servir à traiter de nombreux matériaux; dans le traitement des semi-conducteurs au silicium, ceux que lon rencontre sont, outre le silicium épitaxial:
Chacun de ces matériaux peut être déposé de différentes façons et a de nombreuses applications.
Le tableau 83.7 identifie les trois grandes catégories de CVD, différenciées par la température appliquée.
Paramètres |
|||
Pression |
Atmosphérique (APCVD) ou basse pression (LPCVD) |
||
Température |
500-1 100 °C |
||
Sources de silicium et de nitrure |
Silane (SiH4), tétrachlorure de silicium (SiCl4), ammoniac (NH3), oxyde nitreux (N20) |
||
Sources de dopant |
Arsine (AsH3), phosphine (PH3), diborane (B2H6) |
||
Gaz porteurs |
Azote (N2), hydrogène (H2) |
||
Source de chaleur |
Système à paroi froide radio-fréquence (RF) ou infrarouge (IR) |
||
Type de CVD |
Réaction |
Gaz porteur |
Température |
Température moyenne (~ 600-1 100 °C) |
|||
Nitrure de silicium (Si3N4) |
3SiH4 + 4 NH3 Si3N4 + 12H2 |
H2 |
900-1 100 °C |
Polysilicium (poly Si) |
SiH4 + chaleur Si + 2H2 |
H2 |
850-1 000 °C |
Dioxyde de silicium (SiO2) |
SiH4 + 4CO2 SiO2 + 4CO + 2H2O |
N2 |
500-900 °C |
Basse température (~ < 600 °C ) Silox, Pyrox, Vapox et Nitrox** |
|||
Dioxyde de silicium (SiO2 ou SiO2 dopé p) |
|
|
|
Silox |
SiH4 + 2O2 + dopant SiO2 + 2H2O |
N2 |
200-500 °C |
Pyrox |
SiH4 + 2O2 + dopant SiO2 + 2H2O |
N2 |
< 600 °C |
Vapox |
SiH4 + 2O2 + dopant SiO2 + 2H20 |
N2 |
< 600 °C |
Nitrure de silicium (Si3N4) |
|
|
|
Nitrox |
3SiH4 + 4NH3 (ou N2O*) Si3N4 + 12H2 |
N2 |
600-700 °C |
Basse température assistée par plasma (passivation) (< 600°C) |
|||
Avec application de fréquence radioélectrique (RF) ou pulvérisation cathodique |
|
|
|
Dioxyde de silicium (SiO2) |
SiH4 + 2O SiO2 + 2H20 |
|
|
Nitrure de silicium (Si3N4) |
3SiH4 + 4NH3 (ou N2O*) Si3N4 + 12H2 |
|
|
* Les réactions ne sont pas stchiométriquement équilibrées. ** Nom générique, commercial ou déposé des systèmes de réactifs de CVD.
Presque tous les types déquipements de dépôt chimique en phase vapeur comportent les éléments ci-après:
Lopération de dépôt chimique en phase vapeur consiste fondamentalement à introduire dans la chambre de réaction des quantités contrôlées de gaz source de silicium ou de nitrure, associé à un gaz porteur comme lazote ou lhydrogène et, le cas échéant, un gaz dopant, pour obtenir la réaction. De la chaleur est fournie pour apporter lénergie nécessaire à la réaction chimique, ainsi que pour maintenir les températures de surface du réacteur et des plaquettes au niveau voulu. La réaction terminée, le gaz source non consommé et le gaz porteur sont évacués par le système de traitement des effluents et rejetés dans latmosphère.
La passivation est un type fonctionnel de CVD. Elle consiste à former une couche protectrice doxyde à la surface de la plaquette de silicium. Cest généralement la dernière étape de la fabrication proprement dite, qui précède les opérations ultérieures. La couche déposée assure la stabilité électrique de la plaquette en isolant sa surface des conditions électriques et chimiques extérieures.
Une fois les circuits formés sur le substrat de silicium, ils doivent être reliés les uns aux autres pour assurer les fonctions désirées. On appelle cette opération la métallisation. Elle établit linterconnexion électrique des couches supérieures des circuits intégrés sous la forme dimpressions complexes de pistes en matériaux conducteurs qui acheminent lélectricité au sein des circuits.
Selon la dimension et lépaisseur des couches de métaux et dautres matériaux déposées, le processus de métallisation au sens général se divise en trois catégories:
Les métaux les plus couramment utilisés pour la métallisation des semi-conducteurs au silicium sont laluminium, le nickel, le chrome ou un alliage appelé nichrome, lor, le germanium, le cuivre, largent, le titane, le tungstène, le platine et le tantale.
Les couches, minces ou épaisses, peuvent également être réalisées par évaporation ou dépôt sur différents substrats de céramique ou de verre. Parmi ces substrats, citons loxyde daluminium (96% Al203), loxyde de béryllium (99% BeO), le verre au borosilicate, le pyrocéram et le quartz (SiO2).
La métallisation en couche mince est souvent appliquée par une technique de déposition ou dévaporation sous vide poussé ou partiel. Les principaux procédés dévaporation sous vide poussé sont lévaporation par faisceau délectrons, lévaporation éclair et lévaporation résistive, tandis que la déposition sous vide partiel est surtout effectuée par pulvérisation cathodique.
Quel que soit le type de métallisation sous vide en couche mince, le système comprend généralement les éléments de base ci-après:
Lévaporation par faisceau délectrons emploie un faisceau délectrons concentré pour chauffer le matériau de métallisation. Un faisceau délectrons de forte intensité est produit dune manière analogue à celle dun tube cathodique de téléviseur. On accélère un flux délectrons dans un champ électrique, généralement de 5 à 10 kV, et on le concentre sur le matériau à évaporer. Le faisceau délectrons concentré fait fondre le matériau contenu dans un bloc refroidi par eau comportant un grand évidement appelé creuset. Ce matériau fondu se vaporise ensuite dans la chambre à vide et se condense sur les plaquettes froides, ainsi que sur toute la surface de la chambre. On effectue ensuite les opérations habituelles de dépôt de résine photosensible, dexposition, de développement et dattaque humide ou à sec pour former les circuits métallisés complexes.
Lévaporation éclair est une autre technique de dépôt de couches métallisées minces. Elle est surtout employée lorsquil faut faire évaporer simultanément deux matériaux en mélange (alliages). Le nickel-chrome (nichrome), le chrome-monoxyde de silicium et laluminium-silicium sont des exemples de matériaux de dépôt à deux composants.
Dans lévaporation éclair, on chauffe par résistance un barreau de céramique et on met en contact avec le filament chaud ou le barreau un fil se déroulant en continu dune bobine, un flux de granulés ou une poudre déplacée par vibrations. Les métaux vaporisés viennent alors revêtir les surfaces intérieures de la chambre et les plaquettes.
Lévaporation résistive (également appelée évaporation par filament) est la technique de dépôt la plus simple et la moins coûteuse. Elle est obtenue par une augmentation progressive du courant circulant dans un filament. La chaleur fait fondre dabord le matériau à vaporiser, qui vient mouiller le filament; on augmente ensuite le courant qui y circule jusquà ce que la vaporisation se produise. Le principal avantage de cette méthode est quelle permet de vaporiser une grande diversité de matériaux.
Des travaux de maintenance sont parfois effectués sur la surface intérieure des chambres de dépôt des évaporateurs à faisceau délectrons, appelées cloches. Les techniciens risquent de fortes expositions lorsquils doivent introduire la tête dans les cloches, en particulier pour éliminer les résidus métalliques qui sy sont déposés. On a par exemple relevé des expositions nettement supérieures aux valeurs limites pour largent en suspension dans lair lors de lélimination des résidus dun évaporateur utilisant ce métal (Baldwin et Stewart, 1989).
Le nettoyage des résidus des cloches avec des solvants organiques présente également un risque élevé dexposition à ces produits. Des expositions au méthanol de plus de 250 ppm ont été constatées lors de ce type de nettoyage. Ce risque disparaît si lon utilise de leau à la place du méthanol (Baldwin et Stewart, 1989).
Le procédé de pulvérisation cathodique , qui se déroule dans une atmosphère gazeuse à basse pression ou sous vide partiel, emploie soit un courant électrique continu (pulvérisation CC), soit un courant alternatif RF comme source de haute énergie. Dans ce procédé, des ions dun gaz inerte, largon, sont introduits dans une chambre à vide après quun niveau de vide suffisant a été réalisé par une pompe de prévidage. Un champ électrique est créé par application dune tension élevée, en général 5 000 V, entre deux plaques de charge opposée. Cette décharge à haute énergie ionise les atomes dargon, qui se déplacent à haute vitesse vers lune des plaques appelée cible. En frappant la cible, faite du matériau à déposer, ils en délogent et dispersent les atomes ou les molécules. Les atomes de matériau de métallisation ainsi délogés se déposent ensuite en un film mince sur les substrats de silicium placés en face de la cible.
On a constaté que les fuites RF par les côtés et larrière de nombreux appareils de pulvérisation dépassaient les limites dexposition professionnelle (Baldwin et Stewart, 1989). La plupart de ces fuites étaient imputables à des fentes dans les armoires provoquées par la dépose répétée des panneaux de maintenance. Sur les nouveaux modèles du même fabricant, des panneaux garnis de grillage aux raccordements ramènent les fuites à un niveau négligeable. Il est possible dajouter ce grillage sur les anciens appareils, ou bien den recouvrir les raccordements avec une bande de cuivre pour réduire les fuites.
De par leur structure et leurs dimensions, les couches épaisses, en général, ne sont pas compatibles avec la métallisation des circuits intégrés, surtout en raison de contraintes dimensionnelles. Cette technique est surtout utilisée pour fabriquer les structures électroniques hybrides, comme les affichages à cristaux liquides.
La sérigraphie est la méthode dominante dapplication des couches épaisses. Les matériaux généralement employés pour réaliser celles-ci sont le palladium, largent, le dioxyde de titane et le verre, lor-platine et le verre, lor-verre et largent-verre.
Les couches épaisses résistives sont en principe déposées et formées sur un substrat céramique par les techniques sérigraphiques. Le cermet est une forme de couche de ce type, constituée dune suspension de particules métalliques conductrices dans une matrice céramique chargée dune résine organique. Les structures cermet typiques sont composées de chrome, dargent ou doxyde de plomb dans une matrice de monoxyde ou de dioxyde de silicium.
Les techniques de placage employées pour former des couches métalliques sur des substrats de semi-conducteurs se rangent dans deux types principaux: le dépôt électrolytique et le dépôt chimique (non électrolytique).
Dans le dépôt électrolytique , le substrat à plaquer est placé à la cathode, cest-à-dire à la borne à charge négative du bac de placage et il est plongé dans une solution électrolytique. Une électrode composée du métal de placage sert danode (borne à charge positive). Lorsquon fait circuler un courant continu dans cette solution, les ions métalliques chargés positivement, qui se dissolvent dans le bain à partir de lanode, migrent vers la cathode (substrat) où ils se déposent. Cette méthode est employée pour former des couches conductrices dor et de cuivre.
Dans le dépôt chimique , on utilise une réduction et une oxydation simultanées du métal de placage pour obtenir un atome ou une molécule métalliques libres. Etant donné que cette méthode ne nécessite pas de conduction électrique en cours de placage, elle peut être employée avec les substrats de type isolant. Les métaux les plus couramment déposés selon cette technique sont le nickel, le cuivre et lor.
Après dépôt et gravure des interconnexions métallisées, on peut effectuer une opération finale dalliage et de recuit. Lalliage consiste à placer les substrats métallisés, habituellement avec de laluminium, dans un four de diffusion à basse température, pour assurer un contact à faible résistance entre laluminium et le substrat en silicium. Enfin, pendant lopération dalliage ou immédiatement après, les plaquettes sont souvent exposées à un mélange gazeux comprenant de lhydrogène dans un four de diffusion à une température de 400 à 500 °C. Létape de recuit sert à optimiser et à stabiliser les caractéristiques du semi-conducteur en combinant lhydrogène avec les atomes non liés se trouvant à linterface silicium-dioxyde de silicium ou à proximité.
Il existe également une étape facultative du traitement de métallisation appelée le polissage de la face arrière. Elle consiste à polir ou à amincir la face arrière de la plaquette par pulvérisation dune solution abrasive. On peut également revêtir cette même face dun métal, lor par exemple, pour faciliter la fixation de la puce au boîtier lors de lassemblage final.
Les opérations hors fabrication, qui concernent la pose du boîtier, les fixations, lencapsulage, lassemblage et les essais, se déroulent généralement hors des lieux de production, et sont souvent effectuées dans les pays dAsie du Sud-Est, où ces tâches, qui demandent beaucoup de main-duvre, sont moins coûteuses. En outre, les exigences en matière de qualité de lair et de teneur en particules sont généralement différentes (il nest pas nécessaire de disposer dune salle blanche) dans les zones autres que celles de production. Ces étapes finales de la fabrication comprennent des opérations de brasage, de dégraissage, dessais avec sources de produits chimiques et de rayonnements, et de décoration et marquage au laser.
Dans lindustrie des semi-conducteurs, le brasage tendre nest généralement pas à lorigine de fortes expositions au plomb. Pour éviter que la chaleur nendommage le circuit intégré, la température de la soudure est maintenue à une valeur nettement inférieure à celle à laquelle le plomb fondu dégage dimportantes fumées (430 °C). En revanche, le nettoyage du matériel de brasage tendre, par raclage ou brossage des résidus plombifères, peut conduire à des expositions supérieures à 50 µg/m3 (Baldwin et Stewart, 1989). En outre, des expositions au plomb de 200 µg/m3 ont été constatées suite à des techniques défectueuses délimination des crasses lors dopérations de soudage à la vague (Baldwin et Williams, 1996).
Un aspect de plus en plus étudié des opérations de brasage tendre est celui des irritations des voies respiratoires et des cas dasthme dus à lexposition aux produits de pyrolyse des flux employés, notamment lors du brasage manuel ou des opérations de retouche, dans lesquelles, traditionnellement, lextraction locale des fumées est peu utilisée (contrairement au soudage à la vague, qui, depuis une vingtaine dannées, est effectué en enceinte fermée avec extraction) (Goh et Ng, 1987). On se référera à larticle «Le montage des cartes à circuit imprimé et lassemblage des ordinateurs» pour de plus amples informations.
Etant donné que la colophane des flux de brasage est un agent sensibilisateur, toute exposition à celle-ci doit être abaissée à un niveau aussi faible que possible, quels que soient les résultats des prélèvements. Les nouvelles installations de brasage tendre, en particulier, doivent comporter une ventilation avec aspiration localisée des fumées lorsque lopération doit se prolonger sur de longues durées (par exemple, plus de 2 heures).
Les fumées dégagées par le brasage manuel montent verticalement sous leffet des courants thermiques et entrent dans lespace respiratoire du travailleur lorsque celui-ci se penche sur la partie à braser. On limite habituellement ces émissions par un système daspiration local à vitesse élevée et à faible débit, monté à la pointe du fer à souder.
Les systèmes renvoyant lair filtré dans lespace de travail peuvent, faute dune filtration adéquate, provoquer une pollution secondaire susceptible de toucher dans latelier dautres personnes que les soudeurs eux-mêmes. Lair filtré ne doit pas être renvoyé dans latelier, sauf si les opérations de brasage sont limitées en volume et que la salle a une aération générale suffisante pour permettre une dilution des produits.
Lorsque la fabrication des plaquettes est achevée, chacune delles fait lobjet dun tri au cours duquel le circuit intégré de chaque dé ou puce est testé électriquement par des sondes sous contrôle dun ordinateur. Une même plaquette peut contenir une à plusieurs centaines de dés ou puces, qui doivent tous être testés. Les essais terminés, les dés reçoivent un marquage physique dune résine monocomposant apposé automatiquement. Les marques de couleur bleue et rouge identifient les puces non conformes aux spécifications électriques voulues.
Une fois les puces ou circuits de la plaquette testés, marqués et triés, les dés doivent être physiquement séparés. Plusieurs méthodes ont été mises au point à cet effet: découpe au diamant, au laser et à la roue diamantée.
La découpe au diamant, la plus ancienne de ces méthodes, consiste à rayer la surface, à laide dune pointe diamantée de forme précise, en suivant la ligne de découpe séparant les dés individuels à la surface de la plaquette. Le long de cette ligne de rupture, on peut ensuite briser la plaquette par flexion.
La découpe par laser est une technique de séparation relativement récente. Le rayon, fourni par un laser pulsé au néodymium-yttrium de forte puissance, creuse le long des lignes de découpe une rainure qui sert de ligne de rupture.
Une autre méthode très employée pour la séparation des dés est le sciage humide des substrats le long des lignes de découpe, pratiqué au moyen dune scie circulaire diamantée tournant à grande vitesse. Il peut sagir dun sciage partiel (entaille) ou complet (découpe) du substrat en silicium. Ce procédé produit des boues contenant le matériau enlevé.
La puce individuelle doit être fixée sur un boîtier et un cadre de branchement. Les boîtiers sont généralement en matériau isolant (matière céramique ou plastique). La céramique est souvent de loxyde daluminium (Al2O3), mais il peut aussi sagir doxyde de béryllium (BeO) ou de stéatite (MgO-SiO2). Les matériaux plastiques employés pour les boîtiers sont soit des thermoplastiques, soit des résines thermodurcissables.
La puce est généralement fixée par lun des trois systèmes suivants: soudage eutectique, collage sur préformé et collage par époxy. Le soudage eutectique utilise un alliage de brasage eutectique, par exemple lor-silicium. Il consiste à prédéposer une couche dor métallique sur la face arrière de la puce, à chauffer le boîtier à une température supérieure au point deutexie (370 °C pour lor-silicium) puis à y poser la puce; il y a alors soudage entre la puce et le boîtier.
Le collage sur préformé utilise une petite cale dun matériau de composition spéciale, adhérant à la fois à la puce et au boîtier. On place ce préformé à lendroit du boîtier où doit prendre place la puce, et on le fait fondre. On pose alors la puce avec un effet combiné pression-frottement sur le préformé jusquà ce quelle adhère, puis on laisse refroidir le boîtier.
Le collage par époxy met en uvre une colle époxy pour fixer la puce au boîtier. Le boîtier reçoit une goutte dadhésif époxy, sur laquelle on pose la puce. Il peut être nécessaire détuver le boîtier à haute température pour obtenir un bon durcissement de ladhésif.
Une fois la puce physiquement solidaire du boîtier, il faut réaliser les connexions électriques entre le circuit intégré et les fils du boîtier. Les techniques employées à cet effet sont la thermocompression et le soudage ultrasonore ou thermosonore, grâce auxquels on relie par des fils dor ou daluminium les zones de contact de la puce en silicium et les fils du boîtier.
Le soudage par thermocompression, souvent utilisé avec des fils en or, consiste à chauffer le boîtier à environ 300 °C et à effectuer la liaison entre le fil et la pastille de connexion par application simultanée de chaleur et de pression. Les deux grands procédés de soudage par thermocompression utilisés actuellement sont le soudage à la goutte et le soudage en coin. Dans le premier, qui nest employé que pour les fils en or, le fil passe par un tube capillaire, puis est comprimé et simultanément fondu par une flamme dhydrogène. On obtient de la sorte une nouvelle goutte pour le cycle de soudage suivant. Le deuxième, le soudage en coin, emploie un outil en forme de coin et un microscope qui permet de positionner avec précision la puce par rapport à la pastille de connexion. Lopération seffectue sous atmosphère inerte.
Le soudage par ultrasons utilise une énergie ultrasonore à haute fréquence pour produire un effet de pression avec frottement, lequel établit la liaison entre le fil et la pastille de connexion. Cette technique, principalement employée avec les fils daluminium, est souvent préférée à la thermocompression, car elle ne nécessite pas de chauffer la puce.
Le soudage thermo-ultrasonore est une évolution technologique récente pour la fixation des fils en or. Utilisant une combinaison des énergies ultrasonore et thermique, elle demande moins de chaleur que la thermocompression.
Le but premier de lencapsulage est de placer le circuit intégré dans une enveloppe dotée des caractéristiques électriques, thermiques, chimiques et physiques correspondant à lapplication prévue.
Les boîtiers les plus utilisés sont les types à fils radiaux, les boîtiers plats et le boîtier à double rangée de connexions (Dual-in-Line (DIL)). Les boîtiers à fils radiaux sont le plus souvent faits de Kovar, un alliage de fer, de nickel et de cobalt, avec joints en verre dur et fils en Kovar. Les boîtiers plats comportent des cadres de branchement en fil métallique, généralement faits dalliage daluminium, combinés à des éléments en céramique, en verre et en métal. Les boîtiers DIL, qui sont les plus répandus, emploient souvent des matériaux céramiques ou des plastiques moulés.
Les boîtiers de semi-conducteurs en plastique moulé sont surtout produits selon deux procédés distincts: le moulage par transfert et le moulage par injection. Le moulage par transfert est la technique dencapsulage plastique prédominante. Il consiste à monter les puces sur des cadres de branchement non finis, puis à les charger par lots dans des moules. Un plastique thermodurcissable sous forme pulvérulente ou granuleuse, fondu dans un creuset, est ensuite introduit (par transfert) sous pression dans les moules. Les produits de moulage peuvent être composés de résines époxy, de silicone, ou de silicone/époxy. Ils comprennent généralement un mélange des produits suivants:
Le moulage par injection utilise soit un thermoplastique, soit un plastique thermodurcissable, que lon chauffe jusquà son point de fusion dans un cylindre à température réglée, et que lon force sous pression dans le moule à travers un injecteur. La résine se solidifie rapidement, on ouvre le moule, et le boîtier est éjecté. Une grande diversité de composés plastiques sont employés dans le moulage par injection, les résines époxy et au sulfure de polyphénylène (PPS) étant les plus récemment apparues dans lencapsulage des semi-conducteurs.
Le boîtier final du semi-conducteur est classé en fonction de sa résistance aux fuites ou de sa capacité disoler le circuit intégré de son environnement. Les boîtiers se divisent en catégories hermétique (étanche à lair) et non hermétique.
Lessai détanchéité est une procédure destinée à tester létanchéité réelle du boîtier du semi-conducteur. Ces essais revêtent deux formes: la détection à lhélium et la détection au traceur radioactif.
Dans la détection à lhélium, les boîtiers finis sont placés dans une atmosphère pressurisée dhélium pendant une certaine durée. Lhélium est capable de traverser les défectuosités du boîtier. Une fois retiré de la chambre à hélium, le boîtier est transféré dans la chambre dun spectromètre de masse, où lhélium ressortant par les défectuosités est détecté.
Dans la deuxième méthode, un gaz traceur radioactif, généralement le krypton 85 (85Kr), remplace lhélium et ce sont les fuites de ce gaz ressortant du boîtier qui sont détectées. En situation normale, lexposition du personnel lors de ce processus est inférieure à 5 millisieverts (500 millirems) par an (Baldwin et Stewart, 1989). Les mesures de protection qui accompagnent ces systèmes comprennent généralement:
En outre, les matériels entrant en contact avec le 85Kr (circuits intégrés exposés, huile des pompes usée, valves, vannes et joints toriques) sont vérifiés afin de sassurer quils némettent pas de niveaux excessifs de rayonnement en raison de la présence de gaz résiduel à lintérieur lorsquils doivent sortir de la zone de sécurité. Leach-Marshall (1991) donne des informations détaillées sur les expositions et les contrôles liés aux systèmes de détection des faibles fuites au 85Kr.
Le rodage consiste à soumettre le semi-conducteur fini et sous boîtier à des contraintes thermiques et électriques. Les composants séjournent pendant une période prolongée dans une étuve à température contrôlée, sous atmosphère inerte dazote. Les températures appliquées vont de 125 °C à 200 °C (150 °C étant une valeur moyenne), et les durées de quelques heures à 1 000 heures (48 heures en moyenne).
Pour vérifier une dernière fois les performances du composant semi-conducteur sous boîtier, on effectue un essai électrique final. Compte tenu du grand nombre et de la complexité des essais nécessaires, ce travail est confié à un ordinateur qui évalue les nombreux paramètres importants pour le fonctionnement du composant.
Lidentification physique du composant terminé se fait par différents systèmes de marquage. Les deux grandes catégories de marquage sont limpression par contact et sans contact. Limpression par contact emploie généralement une technique offset rotative, avec des encres à base de solvants. Limpression sans contact, qui transfère les marquages sans contact physique avec le support, emploie soit une tête à jet dencre ou de toner, avec des encres à base de solvants, soit un marquage par laser.
Les solvants utilisés comme supports des encres de marquage et comme agents de nettoyage préalable sont généralement composés dun mélange dalcools (éthanol) et desters (acétate déthyle). A lexception du procédé au laser, la plupart des systèmes de marquage des composants emploient des encres, ce qui nécessite une étape supplémentaire de séchage ou de cuisson. Les méthodes employées sont le séchage à lair, la cuisson thermique ou par infrarouges et le séchage aux ultraviolets. Les encres séchant aux ultraviolets ne contiennent pas de solvants.
Les systèmes de marquage au laser font appel à un laser de forte puissance au dioxyde de carbone (CO2) ou au néodymium-yttrium. Ces lasers sont le plus souvent intégrés à lappareil et enfermés dans des armoires dotées de sécurités, contenant le faisceau et le point de contact entre ce dernier et la cible. Le danger du faisceau laser est ainsi écarté en conditions normales, mais il existe un risque en cas de neutralisation des sécurités. Lopération la plus courante nécessitant de déposer les enceintes des lasers et de neutraliser les sécurités est lalignement du faisceau laser.
Lors de ces interventions de maintenance, il serait souhaitable que la salle hébergeant le laser soit évacuée, à lexception des techniciens indispensables, que ses portes soient fermées à clef et que des panneaux appropriés de mise en garde contre le rayonnement y soient apposés. Malheureusement, les lasers de forte puissance utilisés dans la fabrication des semi-conducteurs sont souvent installés dans de grands locaux ouverts de production, ce qui rend impossible lévacuation des personnels non concernés par la maintenance. Dans ces situations, on établit généralement une zone de sécurité temporaire entourée de rideaux antilaser ou décrans de soudage capables de supporter un contact direct avec le rayon. Laccès à cette zone passe habituellement par une chicane, avec panneau davertissement affiché chaque fois que les sécurités sont neutralisées. Les autres mesures de sécurité applicables aux opérations dalignement du faisceau sont les mêmes que celles imposées pour lutilisation dun laser de forte puissance à rayon nu, cest-à-dire formation du personnel, protection oculaire, consignes écrites, etc.
Les lasers de forte puissance représentent lun des plus graves dangers électriques existant dans lindustrie des semi-conducteurs. Même après coupure de lalimentation, il subsiste dans lappareil un potentiel électrique dangereux quil est nécessaire de dissiper avant dintervenir à lintérieur de larmoire.
Outre le danger délectrocution et celui dirradiation, on doit également prendre des précautions, lors de la maintenance des systèmes de marquage au laser, contre les risques de contamination chimique due à la présence de produits ignifuges comme le trioxyde dantimoine et le béryllium (les emballages en céramique contenant ces produits doivent être étiquetés). Le marquage aux lasers de forte puissance peut, en outre, émettre des fumées et produire des résidus à la surface des appareils et des filtres dextraction des gaz.
On utilisait par le passé des agents dégraissants pour nettoyer les semi-conducteurs avant de les marquer avec leurs codes didentification. Une exposition aux solvants supérieure à la limite professionnelle applicable aux taux en suspension dans lair peut facilement se produire si lopérateur place la tête au-dessous des serpentins de refroidissement servant à condenser les vapeurs, ce qui peut arriver lorsquil cherche à récupérer une pièce tombée, ou lorsquun technicien procède au nettoyage des résidus au fond de lappareil (Baldwin et Stewart, 1989). Lutilisation de dégraissants a été considérablement réduite dans lindustrie des semi-conducteurs depuis lentrée en vigueur des limitations imposées aux substances nuisibles à la couche dozone comme les hydrocarbures chlorofluorés et les solvants chlorés.
Les laboratoires danalyse des défaillances et dassurance qualité soumettent les composants à différentes opérations afin den vérifier la fiabilité. Ces opérations sont les suivantes:
On utilise le cobalt 60 (jusquà 26 000 curies) dans des irradiateurs destinés à éprouver la résistance des circuits intégrés aux rayonnements gamma dans les applications militaires et spatiales. En conditions normales, lexposition du personnel au cours de ces opérations est inférieure à 5 millisieverts (500 millirems) par an (Baldwin et Stewart, 1989). Les moyens de prévention applicables à cette opération un peu particulière sont semblables à ceux mis en uvre sur les systèmes dessai de détection des faibles fuites au 85Kr (cest-à-dire salle isolée, détecteurs permanents de rayonnement, surveillance de lexposition du personnel, etc.).
De petites sources alpha (au niveau des micro- et millicuries) daméricium 241 sont utilisées «sous autorisation particulière» dans le processus danalyse des défaillances. Ces sources sont recouvertes dun mince revêtement protecteur dans lequel est ménagée une fenêtre permettant démettre en direction du circuit des particules afin de tester sa capacité de fonctionner sous un tel bombardement. Ces sources sont en général contrôlées périodiquement (par exemple, tous les six mois) afin de vérifier labsence de fuites de substances radioactives, possibles en cas de dommages subis par la fenêtre. Toute fuite détectable provoque habituellement le retrait de la source et son renvoi au fabricant.
Des systèmes à rayons X sous enceinte close servent à vérifier lépaisseur des revêtements métalliques et à déceler les défauts (par exemple, bulles dair dans les boîtiers moulés en plastique composite). Bien quils ne représentent pas une source de fuites importante, ces appareils sont en général contrôlés périodiquement (par exemple, chaque année, à laide dun détecteur portatif de rayons X et par inspection visuelle, afin de vérifier le bon fonctionnement des sécurités de portes.
Lexpédition est le point final du cycle de production pour ce qui concerne le fabricant de semi-conducteurs. Les fabricants commerciaux vendent leurs produits à des producteurs dautres matériels, tandis que les fabricants internes les utilisent pour les matériels produits par lentreprise elle-même.
Chaque étape du processus de fabrication emploie un ensemble particulier de produits chimiques, assorti de ses propres risques pour la sécurité et la santé. Outre les travaux portant sur les risques associés à certaines étapes spécifiques de la fabrication des composants à semi-conducteurs, une étude épidémiologique a été conduite sur létat sanitaire des employés de ce secteur en général (Schenker et coll., 1992). Voir également lexposé de larticle «Les effets sur la santé et les types de maladies».
La principale conclusion de létude était que le travail de fabrication des semi-conducteurs saccompagne dune augmentation du taux davortements spontanés. Dans la partie historique de létude, le nombre des grossesses étudiées chez les employées du secteur fabrication et des autres secteurs était à peu près égal (447 et 444 respectivement), mais les avortements spontanés étaient plus nombreux dans le premier (67) que dans les autres (46). Après ajustement pour un certain nombre de facteurs pouvant fausser les résultats (âge, race, tabagisme, stress, statut socio-économique et antécédents obstétricaux), le risque relatif entre secteurs fabrication et non fabrication sélevait à 1,43 (intervalle de confiance à 95% = 0,95-2,09).
Les chercheurs ont relié le taux davortements spontanés à lexposition à certains éthers de glycol à base déthylène servant à la fabrication des semi-conducteurs. Les produits considérés dans létude et soupçonnés davoir des effets nocifs sur la fonction de reproduction sont les suivants:
Quoique nétant pas pris en compte dans létude, deux autres éthers de glycol utilisés dans ce secteur, le 2-éthoxyéthanol (CAS 110-80-5) et le diéthylèneglycol diméthyléther (CAS 111-96-6), ont des effets toxiques similaires et ont été abandonnés par certains fabricants de semi-conducteurs.
Outre laugmentation du taux davortements spontanés associé à lexposition à certains éthers de glycol, létude tirait les conclusions ci-après:
Compte tenu de la complexité des équipements de fabrication des semi-conducteurs et de lévolution permanente des procédés, il est particulièrement important deffectuer une étude préalable à linstallation du matériel de production pour réduire le plus possible les risques pour la sécurité et la santé. Deux procédures détude des équipements permettent de sassurer quun nouveau matériel de production répond aux caractéristiques requises dans ce domaine: les normes destampillage CE et les normes internationales Semiconductor Equipment and Materials International (SEMI) applicables aux équipements et matériaux destinés aux semi-conducteurs.
Le marquage CE est une déclaration du fabricant selon laquelle léquipement est conforme aux prescriptions de toutes les directives applicables de lUnion européenne (UE).
En ce qui concerne le matériel de fabrication des semi-conducteurs, les directives considérées comme les plus pertinentes sont la directive sur les machines (Machinery Directive (MD)), la directive sur la compatibilité électromagnétique (Electromagnetic Compatibility Directive (EMC)) et la directive sur les basses tensions (Low Voltage Directive (LVD)).
Dans le cas de la directive EMC, les services dun organisme compétent (officiellement agréé par un Etat membre de lUE) doivent être sollicités afin de définir les conditions dessai et dapprouver les constats des inspections. Les conformités aux directives MD et LVD peuvent être évaluées soit par le fabricant, soit par un organisme accrédité (officiellement agréé par un Etat membre de lUE).
Quelle que soit la voie choisie, autoévaluation ou évaluation par un tiers, il incombe à limportateur denregistrer lidentité du responsable du marquage CE du produit importé. Limportateur peut se fonder sur les informations provenant du tiers ou de lautoévaluation pour parvenir à la conclusion que léquipement répond aux prescriptions des directives applicables, mais cest à lui quil incombe en définitive détablir la déclaration de confor-mité et dapposer la marque CE.
Lorganisme professionnel international susmentionné (SEMI) représente les fournisseurs de semi-conducteurs et daffichages. Une de ses activités est létablissement de normes techniques volontaires, qui constituent des accords entre fournisseurs et clients visant à améliorer la qualité et la fiabilité des produits, à un prix raisonnable et avec un approvisionnement régulier.
Deux normes SEMI sont plus spécifiquement applicables aux risques des équipements nouveaux pour la sécurité et la santé. Il sagit des normes SEMI S2 et SEMI S8. La norme SEMI S2-93, Safety Guidelines for Semiconductor Manufacturing Equipment, établit un ensemble de règles fonctionnelles minimales en matière de sécurité et de santé pour les équipements utilisés dans la fabrication des semi-conducteurs. La norme SEMI S8-95, Safety Guidelines for Ergonomics/Human Factors Engineering of Semiconductor Manufacturing Equipment , développe la partie ergonomique de SEMI S2.
De nombreux fabricants de semi-conducteurs exigent que les nouveaux équipements soient certifiés par un organisme indépendant comme étant conformes aux prescriptions de la norme SEMI S2. Des instructions sur linterprétation des textes SEMI S2-93 et SEMI S8-95 sont données dans une publication du groupement professionnel SEMATECH (SEMATECH, 1996). Des informations complémentaires sur le SEMI sont disponibles sur Internet (http://www.semi.org).
Avec la généralisation des systèmes automatiques de distribution des produits chimiques, qui deviennent la règle plutôt que lexception, la fréquence des brûlures chimiques chez les travailleurs a diminué. Il est toutefois nécessaire de munir ces systèmes de protections appropriées, telles que:
La sécurité des systèmes de distribution de gaz sest nettement améliorée au fil des ans, avec lapparition de nouveaux types de valves de bouteilles et dajutages de limitation de débit intégrés à la bouteille, de tableaux de purge automatique, de dispositifs de détection des débits excessifs avec coupure automatique et déquipements de détection de fuites plus perfectionnés. En raison de ses propriétés pyrophoriques et de son emploi très répandu, le silane représente le plus grand danger dexplosion de lindustrie. Malgré tout, les incidents impliquant le silane sont devenus plus prévisibles grâce aux travaux de Factory Mutual et de SEMATECH. Avec ladoption dajutages de limitation de débit, de pressions dalimentation adaptées et de débits de ventilation adéquats, la plupart des incidents explosifs ont été éliminés (SEMATECH, 1995).
Plusieurs incidents de sécurité survenus ces dernières années étaient dus à un mélange non contrôlé de gaz incompatibles. Suite à ces incidents, les fabricants de semi-conducteurs révisent souvent leurs installations de gaz et les enceintes des appareils de façon à empêcher les mélanges indésirables ou une inversion de circulation des gaz.
Les problèmes de nature chimique sont généralement ceux qui suscitent le plus de préoccupations de la part du personnel dans la fabrication des semi-conducteurs. Toutefois, la plupart des lésions et des décès proviennent dautres causes.
Les équipements utilisés dans ce secteur sont à lorigine de nombreux risques électriques. Les sécurités jouent un rôle important dans la protection, mais elles sont souvent neutralisées par les techniciens de maintenance. Une part importante des travaux de maintenance seffectue sur des appareils encore sous tension, ou seulement partiellement hors tension. Les plus grands risques électriques sont associés aux alimentations des appareils dimplantation dions et des lasers. Comme on la déjà dit plus haut, même après coupure de lalimentation, ces appareils conservent un potentiel délectrocution non négligeable et cette énergie doit être dissipée avant toute intervention à lintérieur de lappareil. La révision de la norme SEMI S2 aux Etats-Unis et le marquage CE en Europe ont permis daméliorer la sécurité électrique des équipements neufs, mais les opérations de maintenance ne reçoivent pas toujours lattention quelles méritent. Une étude soigneuse de ces opérations et des risques électriques quelles présentent est nécessaire pour tous les équipements nouvellement installés.
Les équipements émettant de lénergie sous forme dondes radiofréquence (RF) viennent en seconde position en ce qui concerne les risques électriques existant au cours des opérations de gravure, de pulvérisation et de nettoyage des chambres dappareils. Un blindage et une mise à la terre adaptés sont nécessaires pour réduire le plus possible le risque de brûlures par courant RF.
Ces risques électriques, et le grand nombre dappareils restant alimentés au cours de la maintenance, imposent ladoption par les techniciens dautres moyens de protection, comme les procédures de verrouillage/étiquetage. Les systèmes électriques ne sont pas les seuls auxquels ces procédures peuvent sappliquer. Parmi les autres sources dénergie figurent les lignes sous pression, dont beaucoup véhiculent des gaz ou des liquides dangereux, et les commandes pneumatiques. Les points de coupure permettant de commander ces sources dénergie doivent être installés dans un endroit accessible, au sein de la zone de fabrication ou de passage dans laquelle lemployé est appelé à travailler, plutôt que dans des lieux moins accessibles comme les bâtiments annexes.
Linterface entre le travailleur et les appareils est toujours à lorigine daccidents. Lhypersollicitation musculaire et articulaire est assez répandue dans lindustrie des semi-conducteurs, notamment chez les techniciens de maintenance. Laccès aux pompes, capots des chambres, etc. est souvent négligé lors de la construction de lappareil et lors de son installation dans latelier. Les pompes devraient être montées sur roues, ou placées sur des tiroirs ou des plateaux coulissants. Un équipement de levage intégré devrait être prévu pour beaucoup dopérations.
La simple manipulation des plaquettes est à lorigine de risques ergonomiques, notamment dans les usines anciennes. Les usines plus récentes travaillent avec des plaquettes plus grandes, ce qui nécessite des systèmes de manipulation plus automatisés. Bon nombre de ces systèmes sont à considérer comme des machines robotisées, et les aspects de sécurité correspondants doivent être pris en compte lors de leur conception et de leur installation (American National Standards Institute (ANSI), 1986).
Outre le silane, déjà évoqué, lhydrogène présente un sérieux risque dincendie. Ce danger est toutefois mieux compris et lindustrie na pas connu de problèmes graves associés à lhydrogène.
Le plus grave risque dincendie actuellement provient des bains de gravure chimique. Les matériaux plastiques classiquement employés dans leur construction ((poly)chlorure de vinyle, polypropylène et polypropylène ignifuge) ont tous été impliqués dans des incendies datelier.
La source dinflammation peut être un réchauffeur de bain de gravure ou de placage, une commande électrique montée directement sur le matériau plastique, ou un appareil voisin. En cas dincendie impliquant lun de ces éléments en plastique, une pollution comprenant des particules et des produits de combustion corrosifs se répand dans tout latelier. La perte économique est lourde en raison du long temps darrêt nécessaire pour remettre en état la zone et léquipement, et les ramener aux normes des salles blanches. Il est parfois impossible de décontaminer suffisamment certains équipements coûteux, ce qui impose lachat de matériel neuf. Tout cela donne à la prévention et à la lutte contre lincendie une importance critique.
La prévention des incendies peut être assumée grâce à lemploi de matériaux de construction incombustibles. Lacier inoxydable est le matériau préféré pour la construction de ces bains de gravure, mais le procédé employé interdit parfois lutilisation déquipements métalliques. Il existe des matériaux plastiques moins inflammables et dégageant moins de fumées, mais ils nont pas encore subi tous les essais nécessaires pour vérifier leur compatibilité avec les techniques de fabrication des semi-conducteurs.
Pour la sécurité incendie, ces appareils doivent être protégés par des systèmes de sprinklers ayant un champ bien dégagé. Linstallation de filtres à particules au-dessus des bains fait souvent obstacle à laction des têtes dextincteur. Il convient, dans ces cas, dinstaller des têtes supplémentaires sous les filtres. Un grand nombre dentreprises exigent en outre quun système de détection et dextinction dincendie soit installé à lintérieur des chambres de traitement, lieu de départ de beaucoup dincendies.
Les affichages à cristaux liquides (Liquid Crystal Displays (LCD)) sont apparus dans le commerce dans les années soixante-dix. Ils sont dun usage courant dans les montres, les calculatrices, les récepteurs radio et dautres produits comportant des indicateurs à trois ou quatre caractères alphanumériques. Les progrès récemment accomplis dans les matériaux mis en uvre permettent de fabriquer des affichages de grande dimension. Bien que les LCD ne représentent quun secteur réduit de lindustrie des semi-conducteurs, leur importance sest accrue depuis quils sont employés dans les écrans plats dordinateurs et les machines de traitement de texte portables et légers. On sattend à voir cette importance augmenter encore, les LCD étant appelés à remplacer à terme le dernier tube à vide couramment employé en électronique, le tube cathodique (OMara, 1993).
La fabrication des affichages à cristaux liquides est un procédé très spécialisé. Les résultats des contrôles dhygiène du travail indiquent de très faibles niveaux de contaminants en suspension dans lair pour les différentes expositions aux solvants étudiées (Wade et coll., 1981). En général, les types et les quantités de produits chimiques toxiques, corrosifs et inflammables sous forme solide, liquide et gazeuse, et les agents chimiques employés sont limités par rapport à dautres types de production de semi-conducteurs.
Les matériaux à cristaux liquides sont faits de molécules en forme de barres du genre de celles du cyanobiphényle que montre la figure 83.5. Ces molécules ont la propriété de causer la rotation dune lumière polarisée qui les traverse. Pourtant, alors quelles sont transparentes à la lumière visible, un récipient rempli du matériau liquide présente une apparence laiteuse ou translucide, et non pas transparente. Ce phénomène est dû au fait que laxe long des molécules est orienté de façon désordonnée et que la lumière est par conséquent réfléchie de façon aléatoire. Dans une cellule de cristaux liquides, les molécules sont disposées de façon que leurs axes aient un alignement particulier. On peut faire changer cet alignement à laide dun champ électrique extérieur, ce qui permet de modifier la polarisation de la lumière qui les frappe.
Dans la fabrication des écrans plats, deux substrats de verre produits séparément sont ensuite assemblés. Le substrat avant reçoit une impression qui forme un filtre de couleur. La plaque de verre arrière reçoit une impression qui forme une couche de transistors en film mince et les pistes métalliques de connexion électrique. Ces deux plaques sont superposées lors de lopération dassemblage et, le cas échéant, sciées et fractionnées en affichages individuels. Le matériau des cristaux liquides est injecté dans linterstice qui subsiste entre les plaques. Les affichages sont inspectés et essayés et un film polarisant est appliqué sur chaque plaque.
De nombreuses opérations individuelles sont nécessaires pour fabriquer les affichages à écran plat. Elles requièrent des matériels, des produits et des procédés spéciaux. Certaines opérations essentielles sont décrites ci-après.
Le substrat de verre est un composant essentiel et coûteux de lécran. Un contrôle très étroit des propriétés optiques et mécaniques du matériau est nécessaire à chaque étape du processus, notamment quand il sagit de le chauffer.
Deux procédés sont employés pour fabriquer un verre très mince, avec des dimensions extrêmement précises et des propriétés mécaniques reproductibles. Dans le procédé de fusion, mis au point par Corning, une barre de verre introduite dans un creuset en forme de coin y est fondue. Le verre fondu déborde des deux côtés du creuset et coule le long de ses parois pour ne former quune seule feuille à la base du creuset, doù on peut létirer vers le bas sous forme dune feuille uniforme. Lépaisseur de cette feuille est réglée par la vitesse à laquelle on étire le verre. Ce procédé permet dobtenir des largeurs de presque 1 m.
Dautres fabricants de feuilles de verre destinées aux substrats de LCD emploient la technique du flottage, qui consiste à faire couler le verre fondu sur un bain détain en fusion. Létain métallique ne dissout pas le verre et ne réagit pas avec lui, et le verre flotte sur le bain. Par gravité, la surface du verre se lisse et les deux faces deviennent parallèles (voir chapitre no 84, «Le verre, les céramiques et les matériaux connexes»).
Les substrats sont produits en différentes dimensions, pouvant atteindre 450 × 550 mm et plus. Lépaisseur du verre pour écrans plats est en général de 1,1 mm. Certains affichages de petite taille (récepteurs de radio, messagerie, téléphones, jeux, etc.) emploient du verre plus mince.
Après la fusion ou le flottage, les substrats de verre sont découpés à dimension, en général en morceaux de 1 m de côté environ. Différentes opérations mécaniques suivent létape de formage, selon lapplication finale du matériau.
Etant donné que le verre est fragile, et quil sécaille ou se fend facilement aux bords, les plaques sont généralement biseautées, chanfreinées ou traitées dune autre façon afin de limiter lécaillage en cours de manutention. Les contraintes thermiques qui saccumulent dans les fissures des bords lors du traitement peuvent conduire à la rupture de la plaque. Le bris de verre est un problème important en cours de production. Outre le risque de coupures et de lacérations pour le personnel et la perte de production quil représente, des fragments de verre peuvent subsister dans les équipements et provoquer une contamination par particules ou rayer dautres substrats.
Les substrats de grande dimension soulèvent des difficultés supplémentaires pour le polissage du verre. On les place sur des supports garnis de cire ou dun autre produit adhésif et on les polit avec une boue abrasive. Lopération de polissage doit être suivie dun nettoyage chimique soigné pour éliminer tout résidu de cire ou toute autre substance organique, ainsi que les contaminants métalliques contenus dans les produits abrasifs ou de polissage.
Des opérations de nettoyage sont appliquées aux substrats de verre nus et à ceux enduits de films organiques, comme les filtres de couleur, les couches dorientation en polyimide, etc. Les substrats à couches semi-conductrices, isolantes et métallisées, doivent aussi être nettoyés à certains points du processus de production. Le nettoyage est nécessaire au moins avant chaque étape du masquage des filtres de couleur ou de la production des couches de transistors en film mince.
Le nettoyage des affichages à écran plat recourt la plupart du temps à une combinaison de procédés physiques et chimiques, avec application sélective de méthodes à sec. Après une attaque ou un nettoyage chimique, les substrats sont généralement séchés à lalcool isopropylique (voir tableau 83.8).
Nettoyage physique |
Nettoyage à sec |
Nettoyage chimique |
Brossage |
Ultraviolet-ozone |
Solvant organique* |
Pulvérisation |
Plasma (oxyde) |
Détergent neutre |
Ultrasonore |
Plasma (non oxyde) |
|
Mégasonore |
Laser |
Eau pure |
* Parmi les solvants organiques couramment utilisés pour le nettoyage chimique figurent l’acétone, le méthanol, l’éthanol, le n-propanol, les isomères xylène, le trichloroéthylène, le tétrachloroéthylène.
La formation du filtre de couleur sur le substrat de verre avant comprend certaines étapes de finition et de préparation du verre qui sont communes aux deux plaques, dont le biseautage et le polissage. Les opérations dimpression, denduction et de séchage sont effectuées à plusieurs reprises sur le substrat. Ce traitement présente de nombreuses similitudes avec celui des plaquettes de silicium. Les substrats de verre sont généralement manutentionnés sur des systèmes de convoyeurs pour le nettoyage et lenduction.
Différents matériaux et différentes techniques dapplication sont utilisés pour créer les filtres de couleur des divers types daffichages à écran plat. On peut employer un colorant ou un pigment, lun et lautre pouvant être déposés et imprimés de façons variables. Une des méthodes consiste à déposer et à colorier de la gélatine par opérations photolithographiques successives, avec un matériel de lithographie sans contact et des résines photosensibles classiques. Une autre utilise des pigments dispersés dans la résine photosensible. Parmi les autres méthodes figurent le dépôt électrolytique, la gravure et limpression.
Une fois formé le filtre de couleur, létape finale est le dépôt par pulvérisation cathodique dun matériau électrode transparent. Ce matériau est loxyde indium-étain, qui est en fait un mélange des oxydes In2O3 et SnO2. Ce matériau est le seul qui convienne pour lapplication dun conducteur transparent sur les LCD. Un mince film doxyde doit être déposé sur les deux faces de laffichage. Les couches doxyde sont généralement réalisées par évaporation sous vide et par pulvérisation cathodique.
Les couches minces doxyde indium-étain sont faciles à graver avec les agents chimiques en phase humide comme lacide chlorhydrique, mais à mesure que lespacement entre les électrodes diminue et que les produits se miniaturisent, la gravure à sec devient de plus en plus nécessaire pour éviter un affouillement entre les pistes dû à une attaque trop forte.
La formation de la couche de transistors en film mince est très semblable à la fabrication dun circuit intégré.
Lopération commence par lapplication dune couche mince sur les substrats. Ces couches sont formées par dépôt chimique en phase vapeur (Chemical Vapour Deposition (CVD)) ou par dépôt physique en phase vapeur (Physical Vapour Deposition (PVD)). Le CVD renforcé par plasma, également appelé à décharge luminescente, est employé pour le silicium amorphe, le nitrure de silicium et le dioxyde de silicium.
Une fois la couche déposée, on applique une couche photosensible et on limpressionne pour permettre lattaque de la couche mince selon le dessin voulu. Comme dans la fabrication des circuits intégrés, on dépose et on attaque successivement plusieurs couches minces.
On dépose à la fois sur les substrats inférieur et supérieur une mince couche de polymère qui permettra dorienter les molécules des cristaux liquides à la surface du verre. Cette couche dorientation, de quelque 0,1 µm dépaisseur, peut être un polyimide ou un autre matériau polymère dur. Après dépôt et cuisson, on le frotte avec un tissu dans un sens déterminé, opération qui laisse à sa surface des stries à peine décelables. Le frottement peut être effectué par un passage unique sous une bande de tissu portée par une courroie, dévidée par un rouleau dun côté, passant sous un rouleau en contact avec le substrat, et repartant sur un rouleau du côté opposé. Le substrat se déplace sous le tissu et dans le même sens. Dautres méthodes emploient une brosse mobile qui parcourt la surface du substrat. La qualité des fibres du matériau de frottage est importante. Les stries permettent daligner les molécules des cristaux liquides à la surface du substrat et de leur faire prendre la bonne inclinaison.
La couche dorientation peut être déposée par enduction centrifuge ou par impression. Limpression est la méthode qui exploite le mieux le matériau: 70 à 80% du polyimide sont transférés du rouleau dimpression à la surface du substrat.
Une fois le frottage terminé, le substrat passe par une ligne dassemblage automatisée où seffectue la séquence dopérations ci-après:
Le transport des plaques inférieure et supérieure sur la ligne est automatisé. Une plaque reçoit ladhésif et lautre est ajoutée au poste de pose de lentretoise.
Si plusieurs affichages ont été fabriqués sur le substrat, il faut alors les séparer par sciage. On peut à ce stade introduire le matériau des cristaux liquides dans linterstice entre les substrats, par le trou laissé dans le produit détanchéité. Ce trou est ensuite bouché, et on prépare laffichage à linspection finale. Les matériaux des cristaux liquides sont souvent livrés sous forme de systèmes bi- ou tricomposants, qui sont mélangés à linjection. Les systèmes dinjection assurent le mélange et la purge de la cellule afin déviter que des bulles ne soient emprisonnées pendant le remplissage.
Linspection et les essais fonctionnels sont effectués après assemblage et injection des cristaux liquides. La plupart des défauts (y compris de point et de ligne) sont liés à la présence de particules et à des problèmes de dimension de linterstice de la cellule.
Létape finale de la fabrication de laffichage à cristaux liquides à proprement parler est lapplication du polarisateur sur la face extérieure de chaque plaque de verre. Les films polarisateurs sont des couches composites qui comprennent la couche dautoadhésif servant à fixer lagent polarisant sur le verre. Ils sont appliqués par des machines automatisées qui distribuent le matériau à partir de bobines de feuilles prédécoupées. Ces machines sont dérivées des appareils détiquetage mis au point pour dautres secteurs industriels. Le film polarisant est appliqué sur les deux faces de laffichage.
Dans certains cas, une couche de compensation est appliquée avant le polarisateur. Il sagit de films polymères (par exemple, polycarbonate et méthacrylate de polyméthyle), qui sont étirés dans un sens. Cet étirement modifie les propriétés optiques du film.
Un affichage terminé est ordinairement équipé de ses circuits intégrés de commande, montés sur lun des substrats de verre ou à proximité, habituellement du côté couche de transistors.
Le bris de verre est un risque non négligeable de la fabrication des LCD. Des cas de coupures et de lacérations peuvent se produire. Un autre sujet de préoccupation est celui de lexposition aux produits chimiques utilisés pour le nettoyage.
Le silicium est historiquement le matériau semi-conducteur qui a dominé le développement de la technologie des circuits intégrés. Lintérêt sest surtout porté ces dernières années sur la recherche de substituts au silicium comme matériau de substrat, sur les composés III-V comme larséniure de gallium (GaAs). Le GaAs présente des possibilités supérieures à celles du silicium, par exemple une mobilité cinq à six fois plus grande des électrons. Cette caractéristique, couplée aux propriétés semi-isolantes du GaAs, améliore les performances, aussi bien en vitesse quen consommation dénergie.
Le GaAs possède une structure de blende de zinc, composée de deux sous-réseaux cubiques à face centrée sinterpénétrant, ce qui implique la croissance dun matériau en lingot de haute qualité. La technologie employée pour obtenir la formation du GaAs est beaucoup plus complexe que celle mise en uvre pour le silicium, dans la mesure où elle implique un équilibre biphase plus compliqué et un élément extrêmement volatil, larsenic (As). Un contrôle précis de la pression de la vapeur darsenic dans le système de croissance du lingot est impératif pour entretenir une stchiométrie exacte du composé GaAs au cours de la croissance. Deux grandes catégories daffichages et de composants à semi-conducteurs III-V font appel à des procédés économiquement viables: les affichages à diodes électroluminescentes (DEL) et les circuits intégrés à micro-ondes.
Les DEL sont fabriquées à partir dun GaAs monocristallin dans lequel les jonctions p-n sont formées par ajout dagents dopants, en général le tellure, le zinc ou le silicium. Des couches épitaxiales de matériaux III-V ternaires et quaternaires comme le phospho-arséniure de gallium (GaAsP) se développent sur le substrat, donnant une bande démission de longueurs donde spécifiques dans le spectre visible pour les affichages, ou dans le spectre infrarouge pour les émetteurs ou les détecteurs. Par exemple, une lumière rouge (crête à environ 650 nm) provient de la recombinaison directe des électrons p-n et des trous. Les diodes à lumière verte sont généralement composées de phosphure de gallium (GaP). Le présent article traite des étapes générales de production des diodes électroluminescentes.
Les circuits intégrés à micro-ondes sont une forme spécialisée de circuit intégré. Ils sont employés comme amplificateurs à haute fréquence (2 à 18 GHz) dans les applications de radar, de télécommunications et de télémétrie, ainsi que comme amplificateurs à une ou plusieurs octaves destinés aux systèmes électroniques militaires. Les fabricants de composants à micro-ondes achètent généralement le substrat sous la forme de GaAs monocristallin, avec ou sans couche épitaxiale, auprès de fournisseurs extérieurs (comme le font les fabricants de composants au silicium). Les principales étapes de production comprennent le dépôt épitaxial en phase liquide, des opérations de fabrication et hors fabrication similaires à celles appliquées avec le silicium. Les étapes supplémentaires dintérêt sajoutant aux opérations de production des DEL sont également examinées dans cet article.
Comme dans le cas de la formation des lingots de silicium, on fait réagir à température élevée des formes élémentaires de gallium et darsenic, plus de petites quantités de matériau dopant (silicium, tellure ou zinc) pour former des lingots de GaAs monocristallin dopé. Trois grandes méthodes sont employées pour former ces lingots:
Le composé GaAs polycristallin en vrac est normalement formé par la réaction à température élevée de la vapeur dAs avec le Ga métallique, dans des ampoules de quartz étanches. En général, un réservoir dAs placé à une extrémité de lampoule est chauffé à 618 °C. On génère ainsi de la vapeur dAs à la pression de 1 atmosphère (atm) environ, condition pour obtenir un GaAs stchiométrique. La vapeur dAs réagit avec le Ga métallique maintenu à 1 238 °C et placé à lautre extrémité de lampoule dans une nacelle de quartz ou de nitrure de bore pyrolytique. Une fois larsenic entièrement consommé par la réaction, on obtient une charge polycristalline, à partir de laquelle on forme un monocristal par refroidissement programmé (solidification progressive), ou par déplacement physique soit de lampoule, soit du four, afin dobtenir le gradient de température propice à la croissance (Bridgeman). Cette méthode indirecte (transport de larsenic) pour la confection et la cristallisation du GaAs est employée en raison de la forte pression de vapeur de larsenic au point de fusion du GaAs, soit environ 20 atm à 812 °C et 60 atm à 1 238 °C, respectivement.
Une autre approche de production commerciale du GaAs monocristallin en vrac est la technique LEC. On charge un étireur de cristal de Czochralski avec du GaAs en morceaux dans un creuset avec suscepteur extérieur de graphite. Le GaAs est ensuite fondu à des températures voisines de 1 238 °C, et le cristal est étiré dans une atmosphère portée à une surpression variable dun fabricant à lautre, à savoir de quelques atm jusquà 100 atm. Le produit en fusion est complètement encapsulé sous une couche de verre visqueux de trioxyde de bore (B2O3), qui empêche sa dissociation lorsque la pression de la vapeur dAs est atteinte et dépassée par celle dun gaz inerte (en général largon ou lazote) appliquée dans la chambre de létireur. Il est également possible de synthétiser sur place le GaAs monocristallin en injectant larsenic dans le Ga fondu, ou en combinant directement As et Ga sous haute pression.
La fabrication de plaquettes de GaAs est, dans la fabrication des semi-conducteurs, le processus qui présente le plus grand risque dexposition importante et fréquente aux produits chimiques. Bien que seule une fraction réduite des producteurs de semi-conducteurs fabrique des plaquettes GaAs, ce secteur mérite un intérêt particulier. Les grandes quantités dAs mises en uvre, les nombreuses étapes de la production et les valeurs limites très basses dexposition à larsenic en suspension dans lair font de la limitation des expositions une tâche difficile. Les articles de Harrison (1986); Lenihan, Sheehy et Jones (1989); McIntyre et Sherin (1989); et Sheehy et Jones (1993) donnent des informations complémentaires sur les risques de ce processus et les mesures applicables.
Larsenic élémentaire (à 99,9999%) en morceaux est pesé et chargé dans une nacelle de quartz, dans une boîte à gant sous vide. Le Ga pur liquide (à 99,9999%) et le matériau dopant sont également pesés et chargés dans une nacelle de quartz ou de nitrure de bore pyrolytique de la même manière. Les nacelles sont introduites dans une longue ampoule cylindrique de quartz (dans les méthodes de Bridgeman et du refroidissement programmé, on y introduit également un cristal densemencement ayant lorientation cristallographique voulue, tandis que dans la technique LEC en deux étapes, dans laquelle on na besoin à ce stade que de GaAs polycristallin, un GaAs polycristallin est synthétisé sans cristal densemencement).
Les ampoules de quartz sont placées dans un four à basse température, où elles sont chauffées; simultanément, elles sont purgées à lhydrogène (H2) grâce à un procédé appelé réaction de réduction par lhydrogène, afin déliminer tous les oxydes. Après une purge avec un gaz neutre, de largon par exemple, les ampoules sont reliées à un système de pompe à vide et évacuées; leurs extrémités sont ensuite chauffées et soudées avec un chalumeau oxhydrique. On obtient ainsi une ampoule de quartz chargée et scellée, prête à la croissance en four. La purge à lhydrogène et lutilisation du chalumeau oxhydrique présentent, si les mesures et les équipements de sécurité ne sont pas appropriés, des risques dincendie et dexplosion (Wade et coll., 1981).
Etant donné que ce procédé implique le chauffage de larsenic, le matériel est maintenu sous ventilation par extraction. Des dépôts doxyde darsenic peuvent se former dans la gaine dévacuation. Des mesures de prévention de lexposition ou de la contamination doivent donc être prises lorsque ces gaines font lobjet dune intervention, quelle quelle soit.
Le stockage et la manutention de larsenic en morceaux doivent faire lobjet dune grande attention. Pour des raisons de sécurité, larsenic est souvent conservé dans des locaux fermant à clé, et assujetti à un strict contrôle des stocks. Il est en outre généralement enfermé dans une armoire résistant au feu afin de lisoler en cas dincendie.
Les méthodes de Bridgeman et du refroidissement programmé utilisent toutes deux des ampoules de quartz chargées et scellées, placées dans lenceinte dun four à haute température, dont léchappement passe par un système dépuration humide. Les principaux dangers au cours de la croissance en four sont liés au risque dimplosion ou dexplosion de lampoule de quartz pendant la croissance du lingot. Ce cas, qui ne se produit que de façon isolée et peu fréquente, résulte de lune des causes ci-après:
La méthode de Bridgeman horizontale se compose dun four à plusieurs zones dans lequel lampoule de quartz scellée est divisée en quatre zones de températures différentes, le côté arsenic «froid» étant à 618 °C, et la nacelle de gallium/dopant/cristal densemencement en quartz contenant le produit en fusion à 1 238 °C. Le principe de base consiste à faire passer deux zones de chauffe (une située au-dessus du point de fusion du GaAs, et une située au-dessous) au-dessus dune nacelle de GaAs fondu, afin de contrôler avec précision la solidification de ce dernier. Le cristal densemencement, maintenu en permanence dans la zone de solidification, fournit la structure de départ de la cristallisation, en définissant la direction et lorientation de la structure cristalline au sein de la nacelle. La nacelle de quartz et lampoule de Ga et dAs sont suspendues dans la chambre de chauffe par un jeu de tubes en carbure de silicium appelés tubes supports, qui sont disposés au milieu de lensemble des résistances de chauffe et permettent de déplacer lampoule sur toute sa longueur. En outre, le four lui-même repose sur une table quil faut incliner pendant la croissance pour optimiser linterface entre le GaAs synthétisé et le cristal densemencement.
Dans la méthode de refroidissement programmé, un four multizones à haute température, à chauffe par résistance, est maintenu entre 1 200 et 1 300 °C (1 237 °C est le point de fusion du GaAs). Le processus de croissance du lingot, dont la durée totale est généralement de trois jours, comprend les étapes ci-après:
Pendant le processus de croissance, on incline également lampoule de quartz à laide de vérins manuels à pantographe.
Lorsquun lingot de GaAs monocristallin sest formé dans lampoule de quartz scellée, celle-ci doit être ouverte, et la nacelle de quartz contenant le lingot et le cristal densemencement doit être retirée. On utilise pour ce faire lune des méthodes suivantes:
Les ampoules de quartz sont recyclées après enlèvement par voie humide de larsenic condensé à la surface intérieure à leau régale (Hcl, HNO3) ou à lacide sulfurique et au peroxyde dhydrogène (H2SO4/H2O2).
Afin de révéler les défauts polycristallins et déliminer les oxydes et les contaminants extérieurs, on doit soumettre le lingot de GaAs monocristallin à un grenaillage. Celui-ci seffectue dans une boîte à gant sous dépression, avec de la grenaille de carbure de silicium ou dalumine calcinée. Quant au nettoyage humide, il seffectue dans des bains chimiques munis dune aspiration localisée des gaz, avec rinçages à leau régale ou à lalcool (alcool isopropylique ou méthanol).
Le lingot de GaAs polycristallin récupéré dans lampoule est brisé en morceaux, pesé et placé dans un creuset en quartz ou en nitrure de bore pyrolitique, et recouvert avec un disque doxyde de bore. Le creuset est ensuite placé dans un cristalliseur (étireur) en atmosphère inerte sous pression, et chauffé à 1 238 °C. A cette température, le GaAs fond, loxyde de bore, plus léger, formant une enveloppe qui enferme larsenic et lempêche de se dissocier du bain de fusion. Un cristal densemencement est introduit dans le bain sous la couverture liquide et, tout en subissant une rotation en sens inverse, il est retiré lentement du bain et se solidifie à mesure quil quitte la «zone chaude». Ce processus prend environ vingt-quatre heures, selon la taille de la charge et le diamètre du cristal.
Le cycle de croissance terminé, on ouvre létireur pour en extraire le lingot monocristallin et nettoyer lappareil. Une certaine quantité darsenic séchappe du bain de fusion, malgré la couverture liquide. Cette étape peut donner lieu à une forte exposition à larsenic sous forme de suspension dans lair. Pour limiter cette exposition, on refroidit létireur à moins de 100 °C, ce qui provoque le dépôt de larsenic en fines particules à la surface intérieure de lappareil. Ce refroidissement permet de réduire la quantité darsenic mis en suspension dans lair.
Il subsiste cependant à lintérieur de létireur de cristal dimportants dépôts contenant de larsenic. Lenlèvement de ces dépôts lors des opérations régulières de maintenance préventive peut libérer de grandes quantités darsenic dans lair (Lenihan, Sheehy et Jones, 1989; Baldwin et Stewart, 1989; McIntyre et Sherin, 1989). Les moyens de prévention employés lors de la maintenance comprennent souvent lutilisation dun système de ventilation par extraction des gaz, le port de vêtements jetables et déquipements de protection respiratoire.
Une fois le lingot enlevé, on démonte létireur. On applique une aspiration avec filtres à particules à haut rendement pour recueillir les particules darsenic présentes sur toutes les parties de lappareil. Après aspiration, les pièces en acier inoxydable sont frottées avec un mélange dhydroxyde dammonium et de peroxyde dhydrogène pour éliminer toute trace darsenic résiduel, et létireur est remonté.
Lorientation cristalline du lingot de GaAs est déterminée grâce à un appareil à diffraction de rayons X, comme pour les lingots de silicium. On peut aussi employer un laser de faible puissance pour cette opération en production, mais la première méthode, plus précise, est la plus répandue.
Lorsque la diffraction de rayons X est utilisée, le faisceau de rayons X est souvent entièrement enfermé dans une armoire de protection dont on vérifie périodiquement létanchéité aux rayonnements. Dans certaines circonstances, il nest pas possible denfermer totalement les rayons dans une enceinte pourvue de sécurités. Les opérateurs peuvent alors devoir porter des dosimètres individuels au doigt, et des mesures de protection similaires à celles applicables aux lasers de forte puissance sont mises en uvre (par exemple, salle fermée et à accès restreint, formation des opérateurs, isolation aussi poussée que possible du faisceau, etc.) (Baldwin et Williams, 1996).
Les extrémités, ou queues, du lingot monocristallin sont enlevées à laide dune scie diamantée à une seule lame lubrifiée à leau additionnée dagents de refroidissement. Le lingot monocristallin est ensuite placé sur un tour, sur lequel il est usiné en un lingot de forme cylindrique et dun diamètre uniforme. Ce meulage seffectue également avec refroidissement par liquide.
Après léboutage et le meulage, les lingots de GaAs sont fixés, à lépoxy ou à la cire, sur un barreau de graphite, et sciés en plaquettes individuelles par des scies à lame diamantée à taillant intérieur, à fonctionnement automatique. Cette opération par voie humide nécessite des lubrifiants et produit une boue de GaAs qui est recueillie, centrifugée et traitée au fluorure de calcium pour en chasser larsenic par précipitation. Le surnageant est contrôlé pour vérifier quil ne contient pas darsenic en quantité excessive, après quoi la boue est pressée en un tourteau et mise en décharge comme déchet dangereux. Chez certains fabricants, les boues recueillies lors de léboutage, du meulage et du tronçonnage sont envoyées à des installations de récupération du Ga.
De larsine et de la phosphine peuvent se former par réaction du GaAs et du phosphure dindium avec lhumidité de lair, ou dautres arséniures et phosphures, ou lorsquon les mélange à des acides au cours du traitement de larséniure de gallium et du phosphure dindium. On a relevé 92 ppM (partie par milliard) darsine et 176 ppM de phosphine à 5 cm de distance des lames de scie employées pour le tronçonnage des lingots de GaAs et de phosphure dindium (Mosovsky et coll., 1992, Rainer et coll., 1993).
Les plaquettes sont ensuite détachées du barreau de graphite et nettoyées par trempé dans des bains chimiques liquides successifs contenant des solutions dacide sulfurique et de peroxyde dhydrogène, ou dacide acétique et dalcools.
Le profilage des bords seffectue aussi par voie humide. Il consiste à former un bord autour de la plaquette pour la rendre moins fragile. La découpe pratiquée à la surface de la plaquette étant de faible profondeur, lopération ne produit que peu de boues.
Les plaquettes sont collées avec de la cire sur une plaque de rectification ou de meulage à laide dune plaque chauffante, et elles sont rectifiées sur une machine à une vitesse de rotation et à une pression préréglées. Une solution de rectification (bouillie doxyde daluminium, de glycérine et deau) est appliquée sur la surface de travail. Après une rectification de courte durée, qui donne aux plaquettes lépaisseur désirée, celles-ci sont rincées et montées sur une machine de polissage mécanique. Le polissage seffectue à laide dune bouillie de bicarbonate de sodium avec 5% de chlore, deau (ou dhypochlorite de sodium) et de silice colloïdale. Les plaquettes sont ensuite détachées avec une plaque chauffante, la cire est éliminée au moyen de solvants et elles sont nettoyées.
Les plaquettes de GaAs monocristallin servent de substrats sur lesquels on forme de très fines couches du même composé III-V ou dautres ayant les propriétés électroniques ou optiques désirées. Lopération doit être effectuée de façon que la couche formée garde la structure cristalline du substrat. Cette croissance cristalline, dans laquelle le substrat détermine la cristallinité et lorientation de la couche formée, sappelle épitaxie. Une grande diversité de techniques de croissance épitaxiale est employée dans la production des affichages et des composants III-V. Les plus répandues sont les suivantes:
Dans lépitaxie en phase liquide, une couche de matériau III-V est formée directement à la surface du substrat de GaAs au sein dun support en graphite contenant des chambres séparées pour le matériau à déposer sur les plaquettes. Des quantités pesées des matériaux de dépôt sont placées dans la chambre supérieure de lappareil, tandis que les plaquettes prennent place dans une chambre inférieure. Lensemble est introduit dans un tube de réaction en quartz, sous atmosphère dhydrogène. On chauffe le tube pour faire fondre les matériaux et, lorsque le bain de fusion est équilibré, on fait coulisser la partie supérieure du support de façon que le bain vienne se positionner au-dessus de la plaquette. On diminue ensuite la température du four pour former la couche épitaxiale.
Ce procédé est surtout utilisé pour la fabrication des circuits intégrés à micro-ondes et des DEL de certaines longueurs donde. Son principal risque est dû à lutilisation dhydrogène, gaz hautement inflammable. On peut limiter ce risque par des moyens de prévention technique judicieusement choisis et par la mise en place de systèmes dalerte précoce.
Lépitaxie sous vide, à savoir lépitaxie par jets moléculaires, sest avérée une technique particulièrement polyvalente. Ce procédé, pour le GaAs, se déroule dans un système sous vide ultrapoussé, contenant des sources de jets atomiques ou moléculaires de Ga et darsenic et une plaquette de substrat chauffée. Les sources de jets moléculaires sont habituellement des récipients contenant du Ga liquide ou de larsenic solide. Ces sources possèdent un orifice orienté vers la plaquette. Lorsquon chauffe le four deffusion (ou le récipient), des atomes de Ga ou des molécules darsenic effusent par cet orifice. Pour le GaAs, la croissance se produit généralement à une température du substrat supérieure à 450 °C.
De fortes expositions à larsine peuvent se produire lors de la maintenance des systèmes dépitaxie par jets moléculaires à sources solides. Des concentrations de 0,08 ppm dans lair de la pièce ont été détectées au cours dune étude, à louverture de ce type dappareil pour maintenance. Les auteurs formulent une hypothèse selon laquelle une émission transitoire darsine pourrait être provoquée par la réaction de très fines particules darsenic avec la vapeur deau, laluminium faisant office de catalyseur (Asom et coll., 1991).
Les plaquettes, dégraissées et polies, passent par une étape dattaque et de nettoyage préalable à lépitaxie. Cette opération consiste en un trempé dans des bains chimiques humides successifs utilisant de lacide sulfurique, du peroxyde dhydrogène et de leau dans une proportion de 5:1:1; un rinçage à leau désionisée; et un nettoyage et séchage à lalcool isopropylique. Un examen visuel est également effectué.
Deux techniques principales dépitaxie en phase vapeur sont employées, reposant sur deux systèmes chimiques différents:
Les principes thermochimiques de ces techniques sont très différents. Les réactions des halogènes vont généralement du «chaud» vers le «froid», lhalogène III étant produit dans la zone chaude par réaction de lélément III avec le HCl, puis diffusé dans la zone froide, où il réagit avec les éléments V pour former le matériau III-V. Par contre, la méthode organométallique est un procédé «à paroi chaude» dans lequel le groupe organique est éliminé du composé organométallique III par craquage ou pyrolyse et où la fraction III restante et lhydrure V réagissent pour former le composé III-V.
Dans lépitaxie en phase vapeur, le substrat de GaAs est placé dans une chambre chauffée sous atmosphère dhydrogène. Le chauffage seffectue soit par radiofréquence (RF), soit par résistance. Du HCl traverse par barbotage une nacelle de Ga, formant du chlorure de gallium qui réagit ensuite avec lAsH3 et le PH3 près de la surface des plaquettes pour constituer du GaAsP, qui se dépose en couche épitaxiale sur le substrat. Différents dopants peuvent être ajoutés (selon le produit et la formule), dont des tellurures, des séléniures et des sulfures en faibles concentrations.
Une des techniques de EVP couramment utilisées pour la production des DEL est le système halogène III et hydrogène V (hydrure). Le procédé comporte deux cycles tout dabord formation de la couche épitaxiale de GaAsP sur le substrat GaAs, puis cycle dattaque pour nettoyer de ses impuretés la chambre en graphite ou en quartz du réacteur. Pendant le cycle de croissance épitaxiale, les plaquettes de GaAs préalablement nettoyées sont chargées sur un panier circulaire situé dans une chambre de réaction en quartz contenant un réservoir de gallium élémentaire liquide traversé par un débit mesuré de HCl anhydre, formant du GaCl3. Des mélanges gazeux hydrure/hydrogène (par exemple, 7% de AsH3/H2 et 10% de PH3/H2) sont également envoyés en doses précises dans la chambre de réaction, additionnés de concentrations de lordre de quelques ppm de dopants organométalliques de tellure et de sélénium. Les éléments chimiques de la zone chaude, à savoir la partie supérieure de la chambre de réaction, réagissent et, dans la zone froide, partie inférieure de la chambre, forment la couche désirée de GaAsP sur la plaquette ainsi que sur les parois intérieures de la chambre du réacteur.
Les effluents du réacteur sont envoyés à un système de torche à hydrogène (chambre de combustion ou boîte de brûlage) où ils sont pyrolysés et évacués vers un épurateur par voie humide. Une autre technique consiste à faire barboter les effluents à travers un milieu liquide pour retenir la plupart des particules. Le problème de sécurité qui se pose alors est que lon compte sur les réacteurs eux-mêmes pour «craquer» les gaz. Le rendement de ces appareils est denviron 98 à 99,5% et, par conséquent, une partie des gaz nayant pas réagi peut séchapper du laveur lorsque les opérateurs retirent celui-ci pour entretien. Ces laveurs émettent des composés contenant de larsenic et du phosphore, ce qui impose de les transporter rapidement vers un récipient de maintenance ventilé, où ils sont purgés et nettoyés, de manière à limiter au minimum lexposition du personnel. La difficulté inhérente à ce processus, du point de vue de lhygiène du travail, est de définir la nature des effluents évacués, étant donné que la plupart des composés émanant des différentes parties du réacteur, notamment du laveur, sont instables dans lair, et que les milieux de collecte et les techniques danalyse classiques ne permettent pas de distinguer les différents éléments.
Un autre point critique concerne les pré-épurateurs des réacteurs de EVP, qui peuvent contenir de fortes concentrations darsine et de phosphine. Des expositions supérieures aux limites dexposition professionnelle peuvent se produire si ces appareils sont ouverts sans précautions (Baldwin et Stewart, 1989).
Le cycle dattaque est exécuté à la fin du cycle de croissance. Les pièces neuves des réacteurs y sont également soumises, afin de nettoyer la surface intérieure de toute impureté. Un débit mesuré de HCl gazeux non dilué est introduit dans la chambre pendant une durée de 30 minutes environ, et le réacteur est chauffé au-delà de 1 200 °C. Les effluents sont envoyés vers un laveur pour y être neutralisés.
A la fin des deux cycles, croissance et attaque, une purge poussée au N2 est effectuée pour chasser de la chambre du réacteur les gaz toxiques, inflammables et corrosifs.
Après chaque cycle de croissance, il est nécessaire douvrir le réacteur, dextraire les plaquettes et de nettoyer physiquement les parties supérieure et inférieure de lappareil. Cest lopérateur qui effectue ce nettoyage.
Le pré-épurateur en quartz des réacteurs est physiquement extrait de lappareil et placé dans une enceinte à ventilation par aspiration où il est purgé au N2, rincé à leau, puis plongé dans leau régale. Ces opérations sont suivies dun autre rinçage à leau, puis du séchage de la pièce. Le but de la purge au N2 est simplement de déloger loxygène dû à la présence de phosphore pyrophorique instable. Certains résidus contenant différents dérivés de larsenic, et certains sous-produits renfermant du phosphore subsistent sur ces pièces, même après la purge et le rinçage à leau. Les réactions entre ces résidus et le puissant mélange oxydant/acide peuvent éventuellement produire dimportantes quantités de AsH3 et un peu de PH3. Il existe également des risques dexposition dans dautres procédures de maintenance de ce secteur.
La partie inférieure de la chambre de réaction en quartz et la plaque inférieure (plaque de base) sont nettoyées par raclage à laide dun outil métallique, et les particules détachées (un mélange de GaAs, de GaAsP, doxydes darsenic, doxydes de phosphore et de gaz dhydrures prisonniers) sont recueillies dans un récipient métallique placé sous le réacteur vertical. Le nettoyage final se fait par aspiration avec filtrage à haute efficacité.
Une autre opération présentant un risque dexposition chimique est celle du nettoyage du piège du réacteur. Il consiste à racler les parties en graphite de la chambre supérieure, qui portent une croûte de tous les sous-produits précédemment cités, plus du chlorure darsenic. Ce raclage, qui libère des poussières, seffectue dans une enceinte ventilée par aspiration afin de limiter au minimum lexposition des opérateurs. La conduite dévacuation, qui contient tous les sous-produits et de lhumidité sous la forme dun effluent liquide, est ouverte et vidangée dans un récipient métallique. Un filtre à haut rendement pour aérosols particulaires (High Efficiency Particulate and Aerosol (HEPA)) piège et évacue les particules de poussières pouvant sêtre détachées pendant le transfert des pièces en graphite et lors de la montée et de la descente de la cloche.
Ce procédé est dun emploi très répandu dans la préparation des composants III-V. En plus des hydrures gazeux utilisés comme matériaux sources dans dautres systèmes de CVD (par exemple, arsine et phosphine), dautres produits liquides moins toxiques (comme le tert-butylarsine et le tert-butylphosphine) sont également employés dans les systèmes de dépôt par vapeurs chimiques organométalliques, en même temps que dautres toxiques comme les alkyles de cadmium et le mercure (Content, 1989; Rhoades, Sands et Mattera, 1989; Roychowdhury, 1991).
Alors que lépitaxie en phase vapeur désigne un processus de dépôt de matériaux complexes, le terme de dépôt par vapeurs chimiques organométalliques fait référence aux sources chimiques parentes utilisées dans le système. Deux familles chimiques sont employées: les halogénures et les composés organométalliques. Le procédé dépitaxie en phase vapeur décrit ci-dessus est à base dhalogénures. Un halogénure de groupe III (gallium) se forme dans la zone chaude, et le composé III-V est déposé dans la zone froide. Dans le procédé organométallique appliqué pour la production de GaAs, on envoie dans la chambre de réaction un dosage de triméthylgallium avec larsine, ou un autre liquide moins toxique comme le tert-butylarsine, pour former larséniure de gallium. Léquation suivante est représentative de la réaction de dépôt par vapeurs chimiques organométalliques:
Dautres systèmes chimiques sont employés pour la production des DEL par cette méthode de dépôt. Parmi les organométalliques utilisés comme éléments du groupe III figurent le triméthylgallium (TMGa), le triéthylgallium (TEGa), le TM-indium, le TE-indium et le TM-aluminium. Des hydrures gazeux sont également employés dans ce procédé: 100% AsH3 et 100% PH3. Les dopants utilisés sont le diméthylzinc, le bis-cyclopentadiénylmagnésium et le séléniure dhydrogène (H2Se). On fait réagir ces matériaux dans la chambre de réaction sous une atmosphère de H2 à basse pression. La réaction produit des couches épitaxiales de AlGaAs, AlInGaP, InAsP et GaInP. Cette technique est traditionnellement utilisée dans la fabrication des lasers à semi-con-ducteurs et des appareils de communication optique comme les émetteurs et les récepteurs pour fibre optique. Le procédé au AlInGaP permet de produire des DEL très lumineuses.
De même que pour lépitaxie en phase vapeur, la technique MOCVD soulève des problèmes de nettoyage des réacteurs et des pièces, aussi bien du point de vue du procédé lui-même que de celui de lhygiéniste du travail, notamment lorsque de grandes quantités de PH3 concentré sont mises en uvre. Lefficacité du craquage de ces réacteurs nest pas aussi bonne que celle des réacteurs EVP. Ils produisent dimportantes quantités de phosphore, qui présente un risque dincendie. La procédure de nettoyage implique lutilisation dune solution de peroxyde dhydrogène et dhydroxyde dammonium sur différentes parties de ces réacteurs, ce qui représente un danger dexplosion si, suite à une erreur de lopérateur, on applique une solution concentrée en présence dun catalyseur métallique.
La plaquette de GaAs portant à sa surface supérieure une couche formée par épitaxie de GaAsP traverse ensuite la séquence de fabrication du composant.
On applique à haute température un CVD de nitrure de silicium (Si3N4), dans un four de diffusion normal. Les sources gazeuses sont le silane (SiH4) et lammoniac (NH3), avec lazote comme gaz porteur.
Il sagit du même procédé classique dapplication de résine photosensible, dalignement/exposition, de développement et de décapage que celui appliqué aux composants au silicium (voir la partie consacrée à la lithographie dans larticle «La fabrication des semi-conducteurs au silicium»).
Différentes compositions de solutions acides en phase liquide sont employées dans les cuves en plastique des bains dattaque à ventilation par aspiration localisée, dont certains sont équipés de systèmes dalimentation en air laminaires montés verticalement à filtres à haut rendement. Les principaux acides utilisés sont les suivants: sulfurique (H2SO4), fluorhydrique (HF), chlorhydrique (HCl) et phosphorique (H3PO4). Comme dans la fabrication des composants en silicium, le peroxyde dhydrogène (H2O2) est employé avec lacide sulfurique, et lhydroxyde dammonium (NH4OH) assure une attaque caustique. Une solution de cyanure (de sodium ou de potassium) est également employée pour attaquer laluminium. Cependant, lattaque au cyanure tend à être progressivement abandonnée à mesure quapparaissent dautres agents dattaque destinés à ce procédé. Lattaque humide est parfois remplacée par lattaque au plasma et par le calcinage. Les configurations des réacteurs et les gaz réactifs sont très semblables à ceux utilisés dans la fabrication des composants au silicium.
La diffusion est effectuée avec une source solide de diarséniure de zinc sous ampoule fermée dans un four de diffusion sous vide à 720 °C, avec le N2 comme gaz porteur. Les dopants sont larsenic et larséniure de zinc. Ils sont pesés dans une boîte à gant, de la même manière que le substrat de base.
On effectue une évaporation initiale daluminium à laide dun évaporateur à faisceau délectrons. Après rectification de la face arrière, la dernière étape est un dépôt dor par évaporation, effectué avec un évaporateur à filament.
Une étape finale dalliage est effectuée dans un four de diffusion à basse température, sous atmosphère inerte dazote.
La rectification de la face arrière de la plaquette sert à éliminer les matériaux qui sy sont déposés (GaAsP, Si3N4, etc.). Les plaquettes sont montées à la cire sur une plaque et rectifiées par voie humide avec une bouillie de silice colloïdale. La cire est ensuite éliminée avec un décapant organique humide dans un poste dattaque chimique à ventilation par aspiration localisée. Un autre procédé est la rectification à sec, avec loxyde daluminium comme abrasif.
Les résines photosensibles et les décapants utilisés sont nombreux. Ils contiennent en général de lacide sulfonique (acide dodécylbenzène sulfonique), de lacide lactique, des hydrocarbures aromatiques, du naphthalène et du catéchol. Certains décapants contiennent de léthanoate de butyle, de lacide acétique et de lester de butyle. Selon le produit, les agents photosensibles employés sont soit positifs, soit négatifs.
Comme les composants au silicium, les circuits de LED terminés sont essayés par ordinateur et marqués (voir larticle «La fabrication des semi-conducteurs au silicium»). Une inspection finale est effectuée; les plaquettes subissent ensuite des essais électriques afin de détecter et de marquer les puces défectueuses. Après un sciage humide pour séparer les puces individuelles, celles-ci sont envoyées à lassemblage.
Les circuits imprimés constituent la structure physique et de liaison électrique qui rattache les différents composants dune carte à circuit imprimé. Il existe des circuits imprimés à simple face, à double face, multicouches et flexibles. La complexité des cartes, de plus en plus denses et petites, et les exigences en matière despacement des circuits ont obligé à câbler les deux faces de chaque carte. Les cartes à simple face étaient suffisantes pour les premiers ordinateurs et pour les appareils simples délectronique grand public, mais avec les ordinateurs portables, les appareils numériques personnels et les lecteurs musicaux individuels daujourdhui, il est devenu nécessaire dutiliser des circuits à double face et multicouches. Le procédé dimpression des circuits est pour lessentiel une technique photolithographique qui consiste à déposer et à éliminer de façon sélective sur un substrat diélectrique des couches de matériaux faisant office de «câblage» électrique, et qui sont gravées ou déposées sur la plaque-support.
Les cartes multicouches comportent deux ou plusieurs plaques de matériau diélectrique, dont les circuits sont superposés et reliés les uns aux autres. Des liaisons électriques sont établies entre une face et lautre, et avec les couches de circuits internes, par des trous métallisés sur toute leur profondeur. Le substrat diélectrique le plus utilisé est la plaque de fibre de verre (résine époxy et fibre de verre en couches multiples). On trouve également comme support le verre (avec résines polyimide, Téflon ou triazine) et le papier enduit de résine phénolique. Aux Etats-Unis, les plaques de matériau stratifié sont classées daprès leurs propriétés dextinction de flamme; leurs caractéristiques de perçage, de poinçonnage et dusinage; leurs propriétés dabsorption dhumidité; leur résistance aux produits chimiques et à la chaleur; et leur solidité mécanique (Sober, 1995). Le FR-4 (substrat de résine époxy et de tissu de verre) est dun emploi répandu pour les applications de haute technologie.
Dans la pratique, la production des circuits imprimés comprend de nombreuses étapes et met en uvre une grande diversité dagents chimiques. Le tableau 83.9 illustre un processus représentatif de production de cartes multicouches et les problèmes de sécurité et de santé qui laccompagnent. La principale différence entre les cartes à simple face et à double face est que les premières partent dun matériau brut revêtu de cuivre dun seul côté et ne passent pas par létape de placage chimique de cuivre. Le circuit imprimé à double face classique comporte un masque de soudure sur le cuivre nu et ses trous sont plaqués. Il est pourvu de contacts revêtus à lor et dune légende des composants. La plupart des circuits aujourdhui sont des plaques multicouches, recouvertes sur les deux faces, avec des couches internes qui ont été fabriquées séparément et qui sont intercalées et collées entre les couches extérieures, la suite du processus de fabrication étant pratiquement la même que pour une carte à double face.
Etapes principales du processus |
Problèmes de sécurité et de santé |
Problèmes d’environnement |
Préparation du matériau |
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Achat des plaques de stratifié spécifiques, des matériaux de base et des plaques supports prédécoupées aux dimensions |
Conception assistée par ordinateur – Risques liés aux écrans de visualisation et à l’ergonomie |
Aucun |
Empilage et brochage |
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Les plaques revêtues de cuivre sont empilées avec le matériau de base et les plaques supports. Les trous sont percés et brochés |
Bruit du perçage; déchets de perçage contenant du cuivre, du plomb, de l’or, de la résine époxy et des fibres de verre |
Emission de particules (cuivre, plomb et résine époxy/fibres de verre) recyclées ou récupérées |
Perçage |
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Perceuses à commande numérique |
Bruit du perçage; déchets de perçage contenant du cuivre, du plomb, de l’or, de la résine époxy et des fibres de verre |
Emission de particules (cuivre, plomb et résineépoxy/fibres de verre) recyclées ou récupérées |
Ebavurage |
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Les plaques percées traversent un système de brossage ou de meulage |
Bruit de l’ébavurage; déchets contenant du cuivre, du plomb, de l’or, de la résine époxy et des fibres de verre |
Emission de particules (cuivre, plomb et résine époxy/fibres de verre) recyclées ou récupérées |
Placage cuivre non électrolytique |
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Dépôt d’une fine couche de cuivre sur les trous métallisés (en plusieurs phases) |
Exposition, par inhalation et par contact cutané, aux agents de nettoyage, de préparation, de gravure, aux catalyseurs – H2SO4, H2O2, glycoléthers, KMnO4, NH4HF2, palladium, SnCl2, CuSO4, formaldéhyde, NaOH |
Effluents aqueux – acides, cuivre, agents caustiques, fluorures, émissions atmosphériques – gaz acides, formaldéhyde |
Imagerie |
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Résine photosensible en film sec – photopolymère sensible aux UV |
Exposition, par inhalation et par contact cutané, aux résines photosensibles; révélateurs; et décapants – résines photosensibles à base caoutchouc avec solvants; Na3PO4 et K2CO3; chlorure cuprique (gaz Cl2), monoéthanolamine |
Emissions atmosphériques – solvants (COV), gaz acides, monoéthanolamine; déchets – liquides |
Placage de l’impression |
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Nettoyage |
Exposition, par inhalation et par contact cutané, au cours du nettoyage; du revêtement cuivre, étain ou étain/plomb et du décapage – H3PO4, H2SO4; H2SO4 et CuSO4; acide fluoborique et Sn/Pb; HNO3 concentré |
Emissions atmosphériques – gaz acides; eau, effluents – acides, fluorures, métaux (cuivre, plomb et étain) |
Décapage, gravure, décapage |
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Décapage des résines photosensibles |
Exposition, par inhalation et par contact cutané, au cours du décapage de la résine photosensible; agent de gravure alcalin ou décapage du cuivre – monoéthanolamine; NH4OH; NH4Cl/NH4OH ou NH4HF2 |
Emissions atmosphériques – monoéthanolamine, ammoniac, fluorures; effluents aqueux – ammoniac, fluorures, métaux (cuivre, plomb et étain), composés des résines photosensibles |
Masque de soudure |
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Encres époxy – sérigraphie |
Exposition, par inhalation et par contact cutané, au cours du prénettoyage; encres époxy et solvants de dilution; révélateurs – H2SO4; épichlorhydrine + bisphénol A, glycoléthers (à base de AEMPG); gamma-butyrolactone. |
Emissions atmosphériques – gaz acides, glycoléthers (COV); déchets – solvants, encres époxy |
Revêtement de soudure |
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Lissage de la soudure |
Exposition, par inhalation et par contact cutané, au flux, aux produits de décomposition et aux résidus de plomb/étain – glycoléthers dilués + < 1% HCl et < 1% HBr, aldéhydes, HCl, CO; plomb et étain |
Emissions atmosphériques – glycoléthers (COV), gaz acides, aldéhydes, CO; déchets – soudure au plomb, à l’étain, flux |
Placage or et nickel |
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Exposition, par inhalation et par contact cutané, aux acides, aux métaux et aux cyanures – H2SO4, HNO3, NiSO4, cyanure auropotassique |
Emissions atmosphériques – gaz acides, cyanures; rejets dans l’eau – acides, cyanures, métaux; déchets – cyanures, métaux |
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Légendes des composants |
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Sérigraphie |
Exposition, par inhalation et par contact cutané, aux encres à base époxy et aux solvants de dilution – solvants à base glycoléther, épichlorhydrine + bisphénol A |
Emissions atmosphériques – glycoléthers (COV); déchets – encres et solvants (faibles quantités) |
AEMPG = acétate d’éther monométhylique de propylèneglycol; Cl2 = chlore gazeux; CO = monoxyde de carbone; CuSO4 = sulfate de cuivre; H2O2 = peroxyde d’hydrogène; H2SO4 = acide sulfurique; H3PO4 = acide phosphorique; HBr = acide bromhydrique; HCl = acide chlorhydrique; HNO3 = acide nitrique; K2CO3 = carbonate de potassium; KMNO4 = permanganate de potassium; Na3PO4 = phosphate de sodium; NH4Cl = chlorure d’ammonium; NH4OH = hydroxyde d’ammonium; NH4HF2 = bifluorure d’ammonium; NaOH = hydroxyde de sodium; NiSO4 = sulfate de nickel; Pb = plomb; Sn = étain; SnCl2 = chlorure stanneux; UV = ultraviolet; COV = composés organiques volatils.
Cette étape comprend la fixation physique des composants électroniques sur la carte au moyen dune soudure au plomb/étain (appliquée dans une machine de soudage à la vague, ou déposée sous forme de pâte puis refondue dans un four à basse température) ou de résines époxy (avec prise dans un four à basse température). La carte-support (simple face, double face, multicouches ou flexible) détermine la densité des composants quil est possible dy fixer. Cest en fonction des nombreux problèmes de fabrication et de fiabilité à résoudre que lon choisit la technique de montage. Les principaux procédés sont les suivants: technologie du montage en surface intégral, technologie mixte (comprenant à la fois le montage en surface et la technique des trous métallisés avec fixation par en dessous). En général, dans les usines modernes dassemblage de composants électroniques et dordinateurs, on utilise la technologie mixte, où certains composants sont montés en surface, et dautres connecteurs et composants sont soudés par la technologie du trou métallisé ou par refusion. On décrit plus loin un exemple typique de procédé mixte, avec montage en surface par fixation adhésive, soudage à la vague et soudage par refusion. Avec la technologie mixte, il est parfois possible de fixer par refusion des composants montés en surface sur la face supérieure dune carte à simple face et de souder à la vague ceux de lautre face. Ce genre de procédé est particulièrement utile lorsquil est nécessaire de combiner, sur une même carte, les technologies du montage en surface et des trous métallisés, ce qui est la norme dans la fabrication électronique actuelle. La première étape consiste à monter par refusion les composants montés en surface sur la face supérieure de la carte. On insère ensuite les composants fixés aux trous métallisés, puis on retourne la carte et on monte à ladhésif les composants montés en surface de la face inférieure. La dernière étape est le soudage à la vague à la fois des composants fixés aux trous métallisés et des composants montés en surface de la face inférieure.
Les principaux stades du montage par technologie mixte sont les suivants:
On trouvera ci-après un bref exposé des implications importantes pour lenvironnement, la sécurité et la santé, de chaque stade du processus.
Les circuits imprimés du commerce, qui sont généralement achetés auprès dun fournisseur spécialisé, ont été préalablement nettoyés avec une solution deau désionisée pour éliminer toute trace de pollution de surface. Avant que lon ne se préoccupe des problèmes dappauvrissement de la couche dozone, le nettoyage final fabricant, voire le prénettoyage fait par le monteur de cartes, était effectué à laide dune substance du type chlorofluorocarbure (CFC). A la fin du processus de montage des cartes à circuit imprimé, lapplication dun solvant de ce type (dégraissage en phase vapeur) pour éliminer les résidus des opérations dapport de flux et de soudure à la vague était également courante. Là encore, les préoccupations en matière de protection de latmosphère et des mesures réglementaires plus strictes limitant la production de CFC ont obligé à modifier les procédés soit en supprimant ce nettoyage, soit en utilisant seulement de leau désionisée.
Lapplication de soudure en pâte à la surface du circuit, qui permet dy fixer les composants montés en surface, est une étape essentielle du processus de fabrication par ce système. La soudure fait office de liaison pour la conduction électrique et thermique, et de revêtement de protection de la surface, tout en en améliorant la soudabilité. Cette pâte est composée, pour 70 à 90% environ, de matières non volatiles (rapport de poids à poids ou de poids à volume):
Des solvants (substances volatiles) composent le reste du produit (généralement un mélange dalcool et déther de glycol selon un dosage propre au fabricant).
La soudure en pâte est déposée par impression au pochoir, daprès un dessin reproduisant exactement le motif à appliquer à la surface de la carte. La pâte est poussée à travers les ouvertures sur les emplacements des liaisons de la carte par une raclette qui parcourt lentement la surface du pochoir. On soulève ensuite ce dernier, laissant les dépôts de pâte aux endroits appropriés; les composants sont ensuite implantés sur la carte. Les principaux risques pour la sécurité et la santé dépendent de la propreté et de lhygiène individuelle des opérateurs chargés dappliquer la pâte à la surface du pochoir et de nettoyer celui-ci et la raclette. La concentration de plomb dans la soudure et la tendance de la pâte à adhérer après séchage à la peau et aux surfaces de travail du matériel et de linstallation impose le port de gants de protection, un nettoyage efficace des surfaces de travail, des précautions (y compris dordre écologique) pour lélimination et la manipulation des produits de nettoyage contaminés, et le respect dune stricte hygiène individuelle de la part des opérateurs (par exemple, lavage des mains au savon avant de manger, de boire ou dappliquer des cosmétiques). Les niveaux dexposition aux substances en suspension dans lair sont généralement inférieurs à la limite de détection pour le plomb et, si les règles de propreté et dhygiène individuelle sont bien respectées, les concentrations de plomb dans le sang ne dépassent pas le niveau de fond.
Lapplication dadhésif consiste à déposer automatiquement de petites quantités dune résine époxy (généralement un mélange bisphénol A-épichlorhydrine) à la surface de la carte. Les risques pour la sécurité et la santé sont avant tout de nature mécanique et proviennent des machines de saisie et dimplantation automatique des composants, des navettes portant les composants à larrière de ces machines, et des risques de lésions graves par ces équipements faute de protections appropriées par barrières lumineuses et sécurités mécaniques.
Les cartes portant les composants fixés par application de pâte de soudage ou dadhésif sont ensuite transférées par un convoyeur circulant à hauteur constante vers un four de refusion en ligne qui «active» la soudure en faisant fondre la pâte à environ 200 à 400 °C. Les composants fixés par adhésif époxy passent également par une étuve située en aval de la refusion et généralement chauffée entre 130 et 160 °C. Les éléments de solvant de la pâte de soudure et de la résine époxy sont chassés par ce traitement en étuve, mais les composants plomb/étain ne sont pas volatilisés. Un résidu en forme de toile daraignée se forme dans la gaine dévacuation du four de refusion. Un filtre à mailles métalliques permet dempêcher ce phénomène. Il arrive aussi que des cartes se coincent sur le convoyeur et soient surchauffées dans le four, ce qui est à lorigine dodeurs désagréables.
Pour quil se forme une bonne liaison par soudure entre la surface du circuit et le fil du composant, ces deux parties doivent être exemptes doxydation et le rester, même à la température élevée du soudage. En outre, la soudure fondue doit mouiller les surfaces des métaux à joindre, ce qui signifie que le flux doit réagir avec les oxydes métalliques présents et les éliminer des surfaces à assembler, et empêcher la réoxydation des surfaces nettoyées. Il importe également que les résidus soient non corrosifs et faciles à éliminer. Les flux employés pour le soudage des équipements électroniques se rangent en trois grandes catégories, communément appelées flux à la colophane, flux organiques ou solubles dans leau, et flux synthétiques nettoyables aux solvants. Les flux à faible teneur en matières solides «sans postnettoyage» ne contenant pas de composés organiques volatils (COV), plus récemment apparus, se rangent dans la deuxième catégorie.
Les flux à base de colophane sont les plus couramment utilisés dans lindustrie électronique, soit en pulvérisation, soit sous forme de mousse. Le distributeur de flux peut faire partie de la machine de soudage à la vague, ou être un appareil séparé, placé à lentrée de la machine. La base de ces flux est la colophane naturelle, translucide et de teinte ambrée, obtenue par distillation de la térébenthine de pin. La résine est recueillie, chauffée et distillée, ce qui donne une forme purifiée du produit naturel. Il sagit dune substance homogène, ayant un seul point de fusion. La colophane est un mélange de 90% environ dacide résinique, lequel est pour lessentiel un acide abiétique (un acide organique non soluble dans leau), avec 10% de substances neutres comme les dérivés stilbène et différents hydrocarbures. La figure 83.6 montre les structures chimiques des acides abiétique et pimarique.
La composante active est lacide abiétique, qui est chimiquement actif à la température du brasage, et qui attaque loxyde de cuivre à la surface de la carte en formant de labiétate de cuivre. Les flux à base de colophane comportent trois composantes: le solvant, la colophane et lactivateur. Le solvant nest que le véhicule du flux. Pour être efficace, la colophane doit être appliquée à létat liquide sur le circuit imprimé. Pour ce faire, on dissout la colophane et lactivateur dans un système de solvants, généralement lalcool isopropylique ou des mélanges dalcools (alcool isopropylique, méthanol ou éthanol). On projette ensuite ce flux à la surface de la carte sous forme dune mousse, par ajout dair ou dazote, ou par pulvérisation dun mélange à faible teneur en matières solides, cest-à-dire contenant plus de solvants. Les éléments solvants ayant des vitesses dévaporation différentes, il est nécessaire dajouter au flux un diluant pour lui conserver une composition constante. Les principales catégories de flux à base de colophane sont la colophane faiblement activée, la plus couramment employée, et la colophane activée, à laquelle on a ajouté un activateur plus agressif.
Les principaux risques pour la santé présentés par les flux à base de colophane sont liés à leur base de solvants alcooliques. Les risques pour la sécurité concernent leur inflammabilité au stockage et à lemploi, leur classement et leur manipulation en tant que déchets dangereux, les émissions aériennes et les systèmes de traitement nécessaires à lélimination des COV, ainsi que les problèmes dhygiène du travail consécutifs à linhalation et à lexposition cutanée. Chacun de ces points nécessite des mesures de sécurité différentes, une instruction et une formation particulières des travailleurs, et des permis et certificats de conformité spécifiques (Association of the Electronics, Telecommunications and Business Equipment Industries, 1991).
Au cours de lopération de soudure à la vague, le flux est chauffé entre 183 et 399 °C. Les produits en suspension dans lair comprennent des aldéhydes aliphatiques, comme le formaldéhyde. De nombreux flux contiennent également un activateur organique au chlorhydrate damine, qui sert à nettoyer la zone à souder et qui dégage de lacide chlorhydrique lorsquil est chauffé. Parmi les autres composants gazeux figurent le benzène, le toluène, le styrène, le phénol, le chlorophénol et lalcool isopropylique. Outre ses éléments gazeux, le flux émet dimportantes quantités de particules de 0,01 à 1 micron, que lon appelle fumées de colophane. Ces particules se sont révélées être des irritants respiratoires et des sensibilisateurs respiratoires chez certains individus prédisposés (Hausen, Krohn et Budianto, 1990). Au Royaume-Uni, les normes dexposition aux substances en suspension dans lair imposent de maintenir les fumées de colophane au plus bas niveau possible (Health and Safety Commission, 1992). De plus, la Conférence américaine des hygiénistes gouvernementaux du travail (American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH)) a défini une valeur limite dexposition distincte pour les produits de pyrolyse des soudures à base de colophane, fixée à 0,1 mg/m3, sur la base des mesures de formaldéhyde (ACGIH, 1994). LAssociation des industries du plomb (Lead Industries Association, Inc.) énumère lacétone, lalcool méthylique, les aldéhydes aliphatiques (mesurés par le formaldéhyde), le dioxyde de carbone et le monoxyde de carbone, le méthane, léthane, lacide abiétique et les acides diterpéniques apparentés comme produits de décomposition typiques des soudures à âme colophane (Lead Industries Association, Inc.,1990).
Les flux organiques, parfois appelés flux intermédiaires ou solubles dans leau, sont des composés à la fois plus actifs que les flux à base colophane et moins corrosifs que les flux acides utilisés dans les industries métallurgiques. Les composés actifs de cette catégorie se rangent en trois groupes:
Ces substances et dautres parties de la préparation, comme les surfactants destinés à diminuer la tension de surface de la soudure, sont dissoutes dans du polyéthylèneglycol, des solvants organiques, de leau ou dans un mélange de plusieurs de ces éléments. Les flux organiques doivent être considérés comme des produits corrosifs, mais ils séliminent facilement avec de leau chaude.
Alors que les flux à base de colophane sont des substances solides que lon dilue dans un solvant, les flux synthétiques activés sont généralement des préparations entièrement liquides (solvent + flux). Le solvant porteur sévapore au cours de la phase de préchauffe de lopération de soudure à la vague, laissant à la surface de la carte un résidu humide et huileux quil faut nettoyer dès la fin du soudage. La principale caractéristique des flux synthétiques activés est leur facilité de nettoyage avec un solvant approprié, généralement à base de fluorocarbures. Les mesures prises à lencontre des substances contribuant à lappauvrissement de la couche dozone (Fréon TF, Fréon TMS, etc.) ont sévèrement limité lemploi de cette catégorie de flux.
Pour supprimer lopération de nettoyage après soudage des résidus corrosifs ou poisseux avec des solvants aux fluorocarbures, il a été mis au point une nouvelle catégorie de flux qui sest généralisée. Ces flux, dont lactivité est similaire à celle des flux à colophane faiblement activée, ont une teneur en matières solides denviron 15%. Cette teneur, qui est une mesure de la viscosité, est le rapport entre flux et solvant. Plus elle est faible, plus la proportion de solvant est élevée. Plus elle est élevée, plus le flux est actif et plus un nettoyage après soudage risque dêtre nécessaire. Cest pourquoi les flux à faible teneur en matières solides, qui ne nécessitent en principe pas de nettoyage postérieur, sont maintenant dun emploi courant dans lindustrie électronique. Du point de vue des émissions aériennes et de lenvironnement, ces types de flux ont supprimé la nécessité du dégraissage aux vapeurs de fluorocarbures des cartes soudées à la vague, mais leur plus forte teneur en solvant, par contre, a fait augmenter le volume des évaporations de solvants à base alcoolique, avec pour résultat des niveaux de COV plus élevés. Or, les niveaux démissions de ceux-ci dans lair sont étroitement contrôlés aux Etats-Unis et dans de nombreux autres pays. On a remédié à cette situation par lintroduction de flux sans postnettoyage à base deau (et non plus de solvants), mais contenant des activateurs et des colophanes semblables aux autres. Les principaux ingrédients actifs sont à base dacide dicarboxylique (2 à 3%), en général des acides glutarique, succinique et adipique. Ils contiennent également des surfactants et des inhibiteurs de corrosion (environ 1%), ce qui leur confère un pH acide de 3 à 3,5. Ces flux éliminent pratiquement les émissions aériennes de COV et les autres risques en matière de sécurité et de santé associés à lutilisation de flux à base de solvants. Les produits de décomposition identifiés dans les flux à base de colophane restent les mêmes, et le pH en gros neutre ne nécessite pas que le matériel de manipulation des flux ait une résistance particulière aux acides. Dans certains cas, on a fait état de problèmes potentiels dexposition cutanée ou respiratoire aux résidus secs moyennement acides des acides dicarboxyliques et dinhibiteurs de corrosion qui peuvent se déposer sur les porte-cartes, les chariots de transport et les surfaces internes des machines de soudure à la vague des systèmes employant ces composés. En outre, il peut arriver que les composants aqueux de ces flux ne soient pas suffisamment évaporés avant de parvenir au bac de soudure en fusion, ce qui peut provoquer des projections de soudure chaude.
Lapport de flux à la surface de la carte peut être assuré soit par un distributeur de flux interne à linstallation de soudure à la vague, soit par un appareil séparé placé à lentrée de celle-ci. La figure 83.7 montre le schéma dune machine de soudure à la vague classique, avec distributeur de flux interne. Dans lune ou lautre de ces configurations, le flux est appliqué en mousse ou par pulvérisation.
Les liquides porteurs de flux doivent être évaporés avant le soudage. Cette opération est effectuée par des préchauffeurs qui éliminent les composants liquides. Les préchauffeurs utilisés sont principalement de deux types: radiants (à barre chaude) et volumétriques (à air chaud). Les préchauffeurs radiants, très répandus aux Etats-Unis, présentent un risque dinflammation du flux ou du solvant excédentaires, ou dune décomposition du matériau de la carte si celle-ci vient à simmobiliser sous lélément chauffant. Une ventilation avec aspiration localisée est assurée du côté distributeur de flux/préchauffeur de la machine de soudure à la vague afin de recueillir et dévacuer les vapeurs de solvants et de flux émises pendant ces opérations.
Lalliage de soudage (le plus souvent à 63% détain et 37% de plomb), contenu dans un grand réservoir, appelé bac à soudure, est chauffé électriquement de façon à maintenir la soudure à létat fondu. Léquipement comprend un puissant élément de chauffe pour la fusion initiale de la masse, et une source de chaleur plus petite et régulée de contrôle thermostatique de la température.
Pour obtenir un soudage satisfaisant, le bac et les systèmes de recirculation doivent permettre de produire une vague homogène de soudure fraîche. Au cours du processus, la soudure pure se pollue de produits doxydation du plomb/étain, dimpuretés métalliques et de produits de décomposition du flux. Ces éléments forment des «crasses» à la surface du bain. Plus ces crasses saccumulent, plus leur formation saccélère. Les crasses compromettent lopération de soudage et la vague de soudure elle-même. Si on les laisse saccumuler dans le bac, elles risquent dêtre aspirées par la pompe de recirculation et de provoquer une abrasion de la turbine. Les opérateurs de la machine doivent donc régulièrement décrasser la vague. Lopération consiste à écumer la soudure en fusion pour enlever les crasses solidifiées, et à recueillir ces résidus pour quils soient régénérés et recyclés. Pour ce faire, lopérateur doit ouvrir la trappe daccès arrière (généralement une porte de type papillon) proche du bac, et écumer manuellement les crasses chaudes. Au cours de ce travail se dégagent du bac des émissions visibles, lesquelles ont des effets très irritants pour les yeux, le nez et la gorge des opérateurs. Ces derniers doivent porter des gants de protection thermique, un tablier, des lunettes, un masque de sécurité et un appareil de protection respiratoire contre les particules de plomb et détain et contre les gaz corrosifs (HCl et formaldéhyde). Dans des conditions normales, la ventilation avec aspiration localisée évacue les gaz directement dans la machine, mais pour le décrassage, le bac doit être extrait par des moyens mécaniques de lenceinte principale pour que lopérateur puisse accéder à ses deux côtés; une fois le bac sorti, les substances libérées ne sont plus aspirées. Les principaux risques en matière de sécurité et de santé sont les suivants: brûlures thermiques par la soudure chaude, exposition respiratoire aux substances précédemment indiquées, lésions dorsales dues à la manipulation des lourds lingots de soudure et des fûts de crasses, et exposition aux résidus et fines particules de plomb et détain au cours des travaux de maintenance.
Pendant lopération de soudage proprement dite, les portes daccès sont fermées et lintérieur de la machine est maintenu en dépression par la ventilation avec aspiration localisée assurée des côtés apport de flux et soudure de la vague. Cette ventilation et les températures de fonctionnement du bac (en général fixées entre 302 et 316 °C, cest-à-dire juste au-dessus du point de fusion de la soudure) nengendrent quune formation minime de fumées de plomb. La principale source dexposition aux particules de plomb et détain survient lors des opérations de décrassage et de maintenance des équipements, où il faut remuer les crasses et les transférer dans le récipient de récupération et, ensuite, nettoyer les résidus de soudure. Les fines particules de plomb et détain qui se forment lors du décrassage peuvent se répandre dans lespace de travail et dans la zone respiratoire de lopérateur. Différents moyens de prévention technique ont été mis au point pour réduire le plus possible ces risques dexposition aux particules de plomb, dont le raccordement dune ventilation avec aspiration localisée au récipient de récupération (voir figure 83.8), lemploi de systèmes daspiration à filtres à haut rendement pour le nettoyage des résidus et la mise en place de conduites dévacuation souples, avec bras articulés, pour placer la bouche daspiration au-dessus du bac chaud lors du décrassage. Dautres mesures sont dinterdire le recours à des balais ou à des brosses pour enlever les résidus de soudure, ainsi que de prescrire des pratiques rigoureuses de nettoyage des locaux et dhygiène du personnel. Pendant les opérations de maintenance des équipements de soudure à la vague (à fréquence hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle et annuelle), différentes parties du bac à soudure sont soit nettoyées en place, soit démontées et nettoyées sous une hotte daspiration. Ces opérations de nettoyage peuvent comprendre un raclage physique ou mécanique (à laide dune perceuse électrique équipée dune brosse rotative) de la pompe à soudure et des chicanes. Le nettoyage mécanique libère de fortes émissions de particules de plomb et il doit, par conséquent, être effectué dans une enceinte avec extraction locale.
Les opérations dinspection et de retouche, qui sont effectuées après le soudage à la vague, consistent en un examen détaillé, à laide de loupes et de systèmes déclairage spéciaux, avec rectification des imperfections décelées. Les travaux de retouche peuvent impliquer lutilisation de fers à souder manuels, avec baguettes de soudure à âme de flux de colophane, ou avec application dune petite quantité de flux liquide et de soudure de fil de plomb et détain. Les fumées visibles dégagées par le soudage à la baguette des produits témoignent de la décomposition du flux employé. Les gouttelettes de soudure nayant pas adhéré au joint soudé peuvent présenter un problème qui doit être résolu par des mesures de propreté des locaux et dhygiène du personnel. Il convient de prévoir soit un ventilateur placé à proximité du poste de travail, qui assurera une ventilation par dilution dans lair ambiant en soufflant les produits loin de la zone respiratoire de lopérateur, soit un système plus élaboré daspiration, recueillant les fumées à la pointe du fer à souder ou au-dessus de la pièce en cours de retouche. Les fumées sont ensuite dirigées vers un épurateur dair avec filtre à particules à haut rendement et adsorption des gaz par charbon actif, afin déliminer les gaz daldéhyde aliphatique et dacide chlorhydrique. Lefficacité de ces systèmes dextraction au poste de soudage dépend pour une grande part de la vitesse daspiration, de la proximité du système du point démission des fumées et de labsence de courants dair parasites près de la surface de travail. Les essais électriques que subit ensuite la carte terminée nécessitent un matériel et des logiciels spécialisés.
Selon les résultats des essais effectués, on soumet les cartes défectueuses à une évaluation pour déterminer les composants en cause, lesquels doivent alors être remplacés. Cette reprise des cartes peut nécessiter un soudage à la baguette. Sil savère nécessaire de remplacer des composants importants, tels quun microprocesseur, on recourt à un bac à soudure de reprise, dans lequel on plonge la partie de la carte comportant la liaison ou le composant défectueux, pour pouvoir déposer lélément concerné et le remplacer. Si le composant est plus petit ou plus facile à enlever, on emploie un système de chauffe par air chaud avec pompe à soudure pour aspirer la soudure. Le bac de reprise est placé dans une enceinte équipée dun système de ventilation avec aspiration localisée suffisamment puissant pour capter les produits de décomposition du flux qui se forment lors de lapplication au pinceau de la soudure liquide sur la carte jusquà la solidification. Dans ce bac, il se forme également des crasses, ce qui impose là encore des équipements et des procédures de décrassage, quoique à une échelle nettement moindre. Dans le cas du système par air chaud avec pompe à soudure, il nest pas nécessaire de prévoir une enceinte close, mais il faut, par contre, manipuler, régénérer et recycler les résidus de soudure plomb/étain récupérés en tant que déchets dangereux.
Comme il a été dit, la première étape du montage des cartes de circuits imprimés consiste à poser un pochoir destiné à former le dessin selon lequel la pâte de soudure plomb/étain doit être appliquée à la raclette. De façon générale, les ouvertures du pochoir commencent à sobstruer après une journée de travail, et il faut alors éliminer les résidus de plomb et détain qui sy sont accumulés. On procède généralement à un prénettoyage sur limprimante sérigraphique pour enlever le plus gros des résidus par un essuyage de la surface avec des tampons jetables, imbibés dun mélange dalcools dilués. Pour éliminer complètement les résidus restants, une opération de nettoyage par voie humide est nécessaire. On utilise alors un appareil ressemblant à un grand lave-vaisselle, dans lequel on effectue un lessivage à leau chaude (57 °C) avec une solution damines aliphatiques diluées (mono-éthanolamine) pour éliminer chimiquement la pâte de soudure sur le pochoir. Ce lessivage entraîne dimportantes quantités de soudure plomb/étain qui se déposent dans la chambre de lavage ou partent en solution dans leffluent aqueux. Cet effluent doit donc subir une filtration ou une opération délimination chimique du plomb, ainsi quun ajustement du pH (à lacide chlorhydrique) en ce qui concerne les amines aliphatiques. Les systèmes les plus récents de nettoyage des pochoirs en circuit fermé utilisent la même solution de lavage jusquà ce quelle soit épuisée. Cette solution est envoyée à une installation de distillation, où les éléments volatils sont distillés jusquà ce quil subsiste un résidu semi-liquide, qui est ensuite traité comme déchet dangereux contenant du plomb et de létain.
Une fois terminée, la carte passe par des circuits de montage où elle est incorporée au produit informatique final. Cette phase implique généralement beaucoup de main-duvre, avec acheminement des composants à assembler à chacun des postes de travail par des chariots de desserte parcourant la chaîne de montage. Les principaux risques pour la sécurité et la santé ont trait au déplacement et à la manutention (chariot élévateur, levage manuel), aux effets ergonomiques des opérations de montage (amplitude du mouvement, force dinsertion nécessaire à limplantation des composants, pose de vis et de connecteurs) et à lemballage final, y compris sous film thermorétractable et à lexpédition. De façon générale, lassemblage dun ordinateur comprend les étapes suivantes:
Les seuls produits chimiques utilisés dans les opérations dassemblage sont ceux servant au nettoyage final du boîtier de lordinateur ou de lécran, à savoir en général une solution dalcool isopropylique dans leau ou un mélange dagents nettoyants du commerce, comparable au Simple Green une solution aqueuse de butyl-cellosolve vendu aux Etats-Unis.
Depuis lapparition des semi-conducteurs, leur fabrication a souvent été considérée comme lexemple même dune industrie de haute technologie. Compte tenu des exigences très strictes auxquelles est assujettie la production de circuits électroniques à léchelle du micron en couches multiples sur des plaquettes de silicium, lenvironnement salle blanche est devenu un concept indissociable du travail dans ce secteur. Certains hydrures gazeux employés dans cette fabrication (arsine et phosphine, par exemple) ayant été demblée connus comme étant hautement toxiques, les techniques de protection contre les expositions par inhalation à ces produits ont de tout temps été un élément important de ces processus. Les employés de ce secteur sont dautant plus isolés du travail dans les autres secteurs de production quils doivent porter des vêtements spéciaux couvrant entièrement le corps (combinaisons), des coiffes, des couvre-chaussures et souvent même des masques faciaux (voire des appareils de protection respiratoire à adduction dair). Dun point de vue pratique, le souci de préserver la pureté du produit a eu automatiquement comme effet bénéfique daméliorer la protection des travailleurs contre les expositions.
Outre les vêtements de protection individuelle, des systèmes très complexes de ventilation et de surveillance de lair et des gaz et produits chimiques sont employés dans toute lindustrie des semi-conducteurs afin de détecter les fuites de vapeurs de solvants chimiques toxiques, dacides et dhydrures gazeux à des niveaux ne dépassant pas parfois quelques parties par million (ppm). Bien que lon ait été contraint à de nombreuses occasions de procéder à lévacuation des salles de fabrication en raison de fuites, réelles ou suspectées, de gaz ou de solvants, ces incidents sont devenus plus rares, grâce aux enseignements tirés de la conception des systèmes de ventilation et de la manutention des gaz et produits chimiques toxiques ainsi quà des systèmes de surveillance de lair de plus en plus perfectionnés, avec analyse continue de latmosphère. En revanche, la valeur marchande croissante (allant de pair avec laugmentation du diamètre) des plaquettes de silicium, qui peuvent contenir chacune de très nombreux microprocesseurs ou puces de mémoire, peut être une cause de stress mental chez les travailleurs appelés à manipuler des conteneurs de plaquettes au cours de la fabrication. On a effectivement constaté lexistence de ce genre de stress lors dune étude conduite sur ces travailleurs (Hammond et coll., 1995; Hines et coll., 1995; McCurdy et coll., 1995).
Lindustrie des semi-conducteurs a vu le jour aux Etats-Unis, qui comptent aujourdhui le plus grand nombre de travailleurs dans ce secteur (environ 225 000 en 1994) de tous les pays (Bureau of Labor Statistics (BLS), 1995). Il est toutefois difficile dobtenir des estimations valables de lemploi international dans ce domaine étant donné que cette catégorie professionnelle est incluse, dans les statistiques de la plupart des pays, dans celle de la «fabrication déquipements électriques et électroniques». Compte tenu des très rigoureuses conditions techniques nécessaires à la fabrication de composants semi-conducteurs, il est fort probable que la situation dans les lieux de travail de cette industrie (cest-à-dire les salles blanches) soit très largement comparable dun pays à lautre. Ce fait, joint à lobligation imposée par le gouvernement des Etats-Unis denregistrer tous les cas graves daccident et de maladie liés au travail chez les travailleurs américains, rend lexpérience de ce pays très pertinente, aussi bien à léchelle nationale quinternationale. Force est de reconnaître quà lheure actuelle il nexiste que peu de sources internationales dinformation et de données concernant la sécurité et la santé au travail, à part celles de lEtude annuelle des accidents du travail et des maladies professionnelles du Bureau américain de statistiques sur le travail (Annual Survey of Occupational Injuries and Illnesses by the US Bureau of Labor Statistics (BLS)).
Pour ce qui est des Etats-Unis, où lon recueille depuis 1972 des statistiques sur les accidents du travail et les maladies professionnelles dans toutes les branches dactivité, leur fréquence chez les travailleurs des semi-conducteurs se situe parmi les plus faibles de tous les secteurs manufacturiers. Cependant, des préoccupations se sont fait jour selon lesquelles il pourrait exister dans cette catégorie de travailleurs des effets sur la santé de nature plus subtile (LaDou, 1986), effets qui cependant nont pas été prouvés.
Plusieurs symposiums se sont tenus sur lévaluation des technologies appliquées dans le secteur des semi-conducteurs, à loccasion desquels des documents traitant des problèmes denvironnement, de sécurité et de santé au travail ont été présentés (American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH), 1989, 1993).
Un volume limité de données sur les accidents du travail et les maladies professionnelles dans le secteur international de la fabrication de semi-conducteurs ont été rassemblées grâce à une étude spéciale, conduite en 1995, et portant sur les cas signalés pour les années 1993 et 1994. Ces données sont résumés ci-après.
En ce qui concerne les statistiques internationales relatives aux accidents du travail et aux maladies professionnelles des travailleurs du secteur des semi-conducteurs, les seules données comparables semblent être celles provenant dune étude sur les activités de fabrication ayant eu lieu en 1995 à léchelle multinationale (Lassiter, 1996). Ces données concernaient les activités internationales de fabricants basés aux Etats-Unis au cours des années quatre-vingt-treize - quatre-vingt-quatorze. Elles incluaient également certaines activités autres que la fabrication de semi-conducteurs proprement dite (par exemple, la production dordinateurs et de disques durs); toutes les entreprises participantes, cependant, faisaient partie du secteur de lélectronique. Les résultats de cette étude sont présentés dans les figures 83.9 et 83.10, qui font état des données relatives à la région Asie-Pacifique, à lEurope, à lAmérique latine et aux Etats-Unis. Chacun des cas enregistrés impliquait un accident du travail ou une maladie professionnelle ayant nécessité un traitement médical, ou causé un arrêt ou une incapacité de travail. Tous les taux dincidence indiqués dans ces figures ont été calculés en nombre de cas (ou de journées de travail perdues) pour 200 000 heures de travail annuelles. Lorsque le total des heures de travail annuelles nétait pas disponible, on sest fondé sur des estimations moyennes annuelles de lemploi. Le dénominateur de 200 000 heures de travail correspond à 100 travailleurs à plein temps par an (en supposant 2 000 heures de travail annuelles par travailleur).
La figure 83.9 indique les taux dincidence des accidents du travail et des maladies professionnelles dans les différentes régions du monde couvertes par létude de 1993-94. Les fréquences individuelles par pays ne sont pas mentionnées, afin de préserver la confidentialité des informations, certaines entreprises ayant été les seules à en fournir pour quelques pays. Pour certains dentre eux, les données ne proviennent donc que dune seule usine. Dans plusieurs cas, les entreprises ont regroupé toutes leurs données internationales sous une même statistique. Ces dernières valeurs sont répertoriées sous la mention «Chiffres combinés» dans les figures 83.9 et 83.10.
Le taux dincidence annuelle des accidents du travail et des maladies professionnelles entre tous les travailleurs de létude était de 3,3 cas pour 100 travailleurs (200 000 heures de travail) en 1993 et de 2,7 en 1994. En tout, 12 615 cas étaient signalés en 1993 et 12 368 en 1994. La grande majorité de ces cas (12 130 en 1993) se rapportaient à des entreprises américaines. Ils concernaient environ 387 000 travailleurs en 1993 et 458 000 en 1994.
La figure 83.10 présente les taux dincidence des cas avec journées de travail perdues. Les taux dincidence de 1993 et de 1994 reposaient sur environ 4 000 cas de journées de travail perdues pour chacune des deux années de létude. La plage internationale/nationale des taux dincidence de cette statistique était la plus étroite de toutes celles mesurées. Lincidence des cas avec journées de travail perdues pourrait représenter la statistique internationale la plus comparable par rapport à la situation en matière de sécurité et de santé au travail. Le taux dincidence des journées de travail perdues (journées darrêt de travail) était denviron 15,4 journées pour 100 travailleurs pour chacune des deux années.
Les seules données détaillées connues sur les caractéristiques des accidents du travail et des maladies professionnelles dans le secteur des semi-conducteurs sont celles compilées chaque année aux Etats-Unis par le BLS, qui concernent les cas avec arrêt de travail. Les cas mentionnés ici étaient ceux qui étaient inventoriés par le BLS dans son étude annuelle sur lannée 1993. Les données provenant de cette étude apparaissent dans les figures 83.11 à 83.14. Ces figures comparent les statistiques des cas de journées de travail perdues dans le secteur privé, dans toutes les industries manufacturières et dans la fabrication des semi-conducteurs.
La figure 83.11 compare les cas de journées de travail perdues chez les travailleurs du secteur des semi-conducteurs aux Etats-Unis en 1993 avec ceux du secteur privé et de toutes les industries manufacturières par rapport au type dincident ou dexposition. Les taux dincidence de la plupart des catégories de cette figure étaient nettement plus faibles pour le secteur des semi-conducteurs que pour le secteur privé ou pour lensemble des industries manufacturières. Les cas deffort physique excessif chez les travailleurs du secteur des semi-conducteurs étaient inférieurs à la moitié de ceux concernant le total des travailleurs des industries manufacturières. La catégorie des expositions aux substances nocives, avant tout associées à des produits chimiques, était pratiquement équivalente entre les trois groupes.
Les distributions comparatives des cas de journées de travail perdues en fonction de lorigine des accidents ou des maladies sont présentées dans la figure 83.12. Les taux dincidence des cas de journées de travail perdues pour les travailleurs du secteur des semi-conducteurs étaient inférieurs à ceux du secteur privé et de lensemble des industries manufacturières dans toutes les catégories dorigine, à lexception des cas dexposition aux substances chimiques.
La figure 83.13 compare les taux dincidence des cas de journées de travail perdues avec la nature de laccident ou de la maladie entre les trois groupes. Les taux concernant les travailleurs du secteur des semi-conducteurs étaient inférieurs de moitié à ceux du secteur privé et de lensemble des industries manufacturières en 1993. Le taux dincidence des brûlures chimiques était légèrement supérieur dans le secteur des semi-conducteurs, mais il restait très faible dans les trois groupes comparés. Les cas de syndrome du canal carpien étaient, chez les travailleurs du secteur des semi-conducteurs, inférieurs à la moitié du taux relevé dans lensemble des industries manufacturières.
Dans la figure 83.14, la distribution de lincidence des cas darrêt de travail apparaît en fonction de la partie du corps affectée. Bien que lincidence des cas mettant en cause différentes parties du corps soit faible pour tous les groupes comparés, elle est cependant légèrement plus élevée chez les travailleurs du secteur des semi-conducteurs. Pour toutes les autres parties du corps, lincidence était nettement inférieure pour les travailleurs du secteur des semi-conducteurs que pour ceux des deux autres groupes.
On a commencé à se préoccuper des conséquences que le travail dans les usines de semi-conducteurs était susceptible davoir sur la santé génésique en 1983, lorsquune employée de lusine de Digital Equipment Corporation située à Hudson (Massachusetts) a attiré lattention sur le nombre, anormalement élevé à son avis, davortements spontanés parmi les employées des salles blanches de lusine. Cette allégation, jointe à labsence de données internes pour lusine, a incité à entreprendre une étude épidémiologique, qui fut effectuée par lEcole de santé publique dAmherst de lUniversité du Massachusetts (UMass). Entamée en 1984, cette étude sacheva en 1985 (Pastides et coll., 1988).
On constata un risque élevé davortements spontanés à la fois dans la zone de lithographie et dans celle de diffusion par rapport aux travailleuses non exposées des autres secteurs de lusine. Alors quun risque relatif de 1,75 était jugé comme statistiquement non significatif (p < 0,05), le risque relatif de 2,18 observé chez les travailleuses des zones de diffusion fut considéré, par contre, comme significatif compte tenu des préoccupations suscitées dans toute lindustrie des semi-conducteurs par la publication de létude de lUMass; on a jugé indiqué dexécuter une étude à plus grande échelle en vue de valider les constats effectués et de déterminer lampleur et les causes possibles du problème.
LAssociation de lindustrie des semi-conducteurs (Semiconductor Industry Association (SIA)) des Etats-Unis parraina une étude élargie, qui fut confiée à lUniversité de Californie de Davis (UC Davis), et entamée en 1989. Cette étude était destinée à examiner lhypothèse selon laquelle la fabrication des semi-conducteurs était associée à un risque accru davortements spontanés chez les femmes employées à la fabrication des plaquettes. La population retenue pour létude appartenait à 14 entreprises, et représentait 42 sites de production répartis dans 17 Etats. Le plus grand nombre de sites (presque la moitié de leffectif étudié) se trouvait en Californie.
Létude sarticulait en trois volets: une étude transversale (McCurdy et coll., 1995; Pocekay et coll., 1995); une étude de cohorte historique (Schenker et coll., 1995); et une étude prospective (Eskenazi et coll., 1995). Chacune delles sappuyait sur une évaluation de lexposition (Hines et coll., 1995; Hammond et coll., 1995). Cette évaluation répartissait les travailleuses dans des groupes dexposition relative (cest-à-dire exposition forte, faible, etc.).
Le volet historique de létude a permis détablir que le risque relatif des travailleuses de la fabrication par rapport à celui des travailleuses des autres secteurs était de 1,45, soit un risque supplémentaire davortements spontanés de 45%. Le groupe de risque le plus élevé identifié alors était celui des femmes travaillant aux opérations de photolithographie ou de gravure chimique. Pour ces dernières en particulier, le risque relatif était de 2,15. On constata en outre lexistence dune relation dose-réponse parmi les femmes devant manipuler les résines photosensibles ou les révélateurs du point de vue du risque supplémentaire. Ces données semblaient prouver une association dose-réponse pour les éthers déthylèneglycol, mais non pas pour les éthers de propylèneglycol.
Bien que lon ait mis en évidence un risque accru pour ce facteur chez les femmes travaillant à la fabrication des plaquettes dans le volet prospectif de létude, les résultats nétaient pas statistiquement significatifs (p étant inférieur à 0,05). Le nombre limité des grossesses, malheureusement, réduisait notablement la portée de ce volet. Lanalyse par type dagent chimique indiquait un risque accru pour celles des femmes qui travaillaient avec léthylèneglycol monoéthyléther, mais elle ne sappuyait que sur trois grossesses. Un autre constat important était que ces résultats venaient, de façon générale, appuyer, et non pas contredire, les constatations de létude de cohorte.
En ce qui concerne létude transversale, elle notait une augmentation des symptômes des voies respiratoires supérieures, principalement chez les travailleurs des groupes employés aux fours de diffusion et aux couches minces. Un constat intéressant était celui des effets apparemment protecteurs des différents moyens de prévention technique du domaine de lergonomie (par exemple, emploi de repose-pied et de chaises réglables pour réduire les dorsalgies).
Les prélèvements dambiance effectués dans les zones de fabrication des plaquettes montrèrent que, dans la plupart des cas, les expositions aux solvants étaient inférieures à 1% des limites dexposition admissibles par le gouvernement américain.
Une étude épidémiologique distincte (Correa et coll., 1996) a été effectuée en 1989 par lUniversité Johns Hopkins (JHU) sur un groupe de travailleuses des semi-conducteurs de la firme IBM. La fréquence globale des avortements spontanés observée chez les employées des salles blanches était de 16,6%. Le risque relatif pour ce facteur chez le groupe de travailleuses ayant le potentiel dexposition le plus élevé aux éthers déthylèneglycol était de 2,8 (IC 95% = 1,4-5,6).
Les études épidémiologiques étaient remarquables par leur portée et la similarité des résultats. Toutes ont abouti à des constats semblables. Chacune prouvait un risque excédentaire davortements spontanés chez les préposées à la fabrication des plaquettes. Deux des études (JHU et UC Davis) semblent indiquer une relation causale avec les expositions aux éthers déthylèneglycol. Létude dUMass a constaté que le groupe de la photogravure (personnes exposées aux glycoléthers) présentait un risque inférieur à celui du groupe de la diffusion, qui navait pas dexposition documentée aux glycoléthers. Bien que ces études aient démontré lexistence dun risque accru davortements spontanés chez les travailleuses de la fabrication des plaquettes, la cause de cette augmentation du risque reste incertaine. Létude de la JHU na pas pu démontrer un rôle manifeste des glycoléthers, et celle de lUC Davis ne permettait de faire quun rapprochement marginal (par une modélisation des expositions et la description des pratiques de travail faite par les employées elles-mêmes) entre ces produits et les effets sur le système reproducteur. Ces études nont comporté que très peu de contrôles (parfois aucun) en vue de déterminer les expositions aux glycoléthers. A lissue de ces travaux cependant, lindustrie des semi-conducteurs sest mise à remplacer ces produits par dautres comme le lactate déthyle et les éthers de propylèneglycol.
A partir des meilleures données disponibles sur le taux dincidence annuelle des accidents du travail et des maladies professionnelles, on constate que les travailleurs du secteur des semi-conducteurs sont exposés à moins de risques que ceux des autres secteurs manufacturiers, ou du secteur privé dans son ensemble (qui inclut de nombreuses activités non manufacturières). Sur une base internationale, il apparaît que les données statistiques sur les accidents du travail et les maladies professionnelles associées aux cas de journées de travail perdues peuvent représenter un indicateur assez fiable de la sécurité et de la santé des travailleurs du secteur des semi-conducteurs. Lindustrie a parrainé plusieurs études épidémiologiques indépendantes à la recherche de réponses aux questions sur les conséquences pour la santé génésique des travailleurs du secteur. Bien quil nait pas été possible détablir une association sûre entre les avortements spontanés constatés et les expositions aux éthers déthylèneglycol, les fabricants ont commencé à utiliser dautres solvants pour les résines photosensibles.
Par rapport à dautres branches dactivité, celle de lélectronique est considérée comme «propre» du point de vue de son impact sur lenvironnement. Néanmoins, les produits chimiques entrant dans la fabrication des pièces et des composants électroniques et les déchets produits créent des problèmes denvironnement non négligeables qui, compte tenu de la dimension de cette activité, doivent être abordés à léchelle mondiale. Les déchets et sous-produits provenant de la fabrication des circuits imprimés, des cartes à circuit imprimé et des semi-conducteurs font lobjet dun vigoureux effort de la part des fabricants en termes de prévention de la pollution, de technologies de traitement et de techniques de recyclage/récupération.
Les motivations des fabricants en faveur dune meilleure maîtrise de lincidence de leurs activités sur lenvironnement ont dans une large mesure évolué des soucis écologiques vers des préoccupations financières. En raison des coûts et des responsabilités liés aux émissions et aux déchets dangereux, cette industrie a poursuivi énergiquement la mise au point et lapplication de systèmes de protection de lenvironnement qui ont sensiblement réduit limpact nocif de ses sous-produits et déchets. Elle a en outre adopté une démarche active danticipation visant, dans un souci écologique, à intégrer à ses activités les objectifs gouvernementaux, les outils et les techniques appropriés. Des exemples de cette attitude de prévention active sont labandon des chlorofluorocarbures et des composés perfluorés, et la mise au point de produits de remplacement «écocompatibles», ainsi que lapplication du principe nouveau de «prise en compte de lenvironnement dès la conception» dans lélaboration de nouveaux produits.
Le secteur de la fabrication des circuits imprimés, des cartes à circuit imprimé et des semi-conducteurs emploie toute une gamme de produits chimiques et met en uvre des techniques et des équipements spécialisés. Compte tenu des risques associés à ces processus, une bonne gestion des sous-produits chimiques, des déchets et des émissions est essentielle à la sécurité des travailleurs et à la protection de lenvironnement des collectivités où ces activités se déroulent.
Les tableaux 83.10, 83.11 et 83.12 présentent une description des principaux sous-produits et déchets engendrés dans ces types de fabrication. Ils indiquent également les catégories importantes dimpact sur lenvironnement et les moyens généralement reconnus pour gérer les déchets et en atténuer les effets. Ces déchets sont rejetés principalement dans les eaux usées ou lair, mais aussi sous la forme de déchets solides.
Etapes du processus |
Déchets et matériaux dangereux |
Impact sur l’environnement |
Mesures de protection de l’environnement1 |
Préparation du matériau |
Aucun |
Aucun |
Aucune |
Empilage et brochage |
Métaux lourds/précieux |
Déchets solides2 |
Recyclage/récupération |
Perçage |
Métaux lourds/précieux |
Déchets solides2 |
Recyclage/récupération |
Ebavurage |
Métaux lourds/précieux |
Déchets solides2 |
Recyclage/récupération |
Placage cuivre non électrolytique |
Métaux |
Eaux usées |
Précipitation chimique |
Imagerie |
Solvants |
Air |
Adsorption, condensation ou incinération |
Placage de l’impression |
Agents corrosifs |
Eaux usées/air |
Neutralisation du pH/épuration de l’air (absorption) |
Décapage, gravure, décapage |
Ammoniac |
Air |
Epuration de l'air (adsorption) |
Masque de soudure |
Agents corrosifs |
Air |
Epuration de l’air (adsorption) |
Revêtement de soudure |
Solvants |
Air |
Adsorption, condensation ou incinération |
Placage or |
Agents corrosifs |
Air |
Epuration de l’air (adsorption) |
Légende des composants |
Solvants |
Air |
Adsorption, condensation ou incinération |
1 Le recours aux mesures d’atténuation dépend des limites imposées aux rejets à l’endroit en question.2 Sont considérés comme déchets solides tous les matériaux mis en décharge, quel que soit leur état.
Etapes du processus |
Déchets et matériaux dangereux |
Impact sur l’environnement |
Mesures de protection de l’environnement |
Nettoyage |
Métaux (plomb) |
Eaux usées |
Neutralisation du pH, précipitation chimique, recyclage du plomb |
Pâte de soudure |
Pâte de soudure (plomb/étain) |
Déchets solides |
Recyclage/récupération |
Application d’adhésif |
Colles époxy |
Déchets solides |
Incinération |
Implantation des composants |
Les rubans, bobines et tubes plastique sont recyclés ou réemployés |
||
Séchage de l’adhésif et refusion |
|||
Dépôt de flux |
Solvant (flux à l’alcool isopropylique) |
Déchets solides |
Recyclage |
Soudage à la vague |
Métal (déchets de soudure) |
Déchets solides |
Recyclage/récupération |
Inspection et retouches |
Métal (chutes de fils) |
Déchets solides |
Recyclage/récupération |
Essais |
Cartes garnies mises au rebut |
Déchets solides |
Recyclage/récupération (fusion des cartes pour récupération des métaux précieux) |
Reprise et réparation |
Métal (déchets de soudure) |
Déchets solides |
Recyclage/récupération |
Opérations annexes |
Métal (plomb/étain/pâte de soudure) |
Déchets solides |
Recyclage/incinération |
Etapes du processus |
Déchets et matériaux dangereux |
Impact sur l’environnement |
Mesures de protection de l’environnement |
Lithographie/gravure |
Solvants |
Déchets solides |
Recyclage/récupération/incinération |
Oxydation |
Solvants |
Déchets solides |
Recyclage/récupération/ incinération |
Dopage |
Gaz toxiques |
Air |
Remplacement par des sources liquides/incinération (postcombustion) |
Dépôt chimique en phase vapeur |
Métaux |
Déchets solides |
Incinération |
Métallisation |
Solvants |
Déchets solides |
Incinération |
Assemblage et essais |
Solvants |
Déchets solides |
Recyclage/récupération/incinération |
Nettoyage |
Agents corrosifs |
Eaux usées |
Neutralisation du pH |
Les moyens suivants sont généralement admis pour réduire les émissions polluantes des usines de fabrication des circuits imprimés, des cartes à circuit imprimé et des semi-conducteurs. Les solutions choisies varient selon les possibilités techniques, les obligations réglementaires, la nature particulière et la concentration des éléments rejetés.
La précipitation chimique est généralement utilisée pour éliminer des effluents liquides les métaux solubles ou en particules. Etant donné que ces métaux ne se dégradent pas naturellement et quils sont toxiques à de faibles concentrations, leur élimination des eaux usées industrielles est un enjeu capital. Nétant pas très solubles dans leau, ils peuvent être éliminés par voie chimique. Leur solubilité dépend du pH, de la concentration et du type de métal et de la présence dautres ions. Il faut en principe ajuster le pH des effluents pour obtenir la précipitation du métal. Lajout de produits chimiques aux effluents est nécessaire pour modifier létat physique des solides dissous et en suspension. On utilise communément de la chaux et des agents de précipitation caustiques et à base de sulfures. Ces agents favorisent la coagulation ou la sédimentation des métaux en suspension, ou provoquent leur agglomération à un précipité.
Le résultat de la précipitation chimique est la production de boues. Cest pourquoi des procédés dextraction de leau, au moyen de centrifugeuses, de presses filtrantes, de filtres ou de bacs de déshydratation ont été mis au point pour réduire le poids de ces boues. Les boues concentrées ainsi produites sont ensuite incinérées ou mises en décharge.
Le pH (concentration en ions hydrogène ou acidité) est un important paramètre de qualité des eaux usées industrielles. Les valeurs extrêmes de pH ayant des effets nuisibles sur les eaux naturelles et sur les opérations de traitement des effluents, il est nécessaire dajuster le pH des eaux usées industrielles avant quelles quittent lusine. Ce traitement seffectue dans une série de cuves où la concentration en ions hydrogène est contrôlée. En général, on utilise lacide chlorhydrique ou lacide sulfurique pour neutraliser les effluents caustiques et lhydroxyde de sodium pour les effluents acides. Lapport dagent neutralisateur est dosé de façon à amener le pH des effluents en sortie à la valeur voulue.
Il est souvent nécessaire de procéder à cette opération avant dappliquer dautres procédés de traitement, tels que la précipitation chimique, loxydation/réduction, ladsorption par charbon actif, lépuration ou léchange ionique.
On considère comme déchets solides les matériaux qui sont éliminés par mise en décharge, incinération ou stockage, ou que lon traite avant ou au lieu de les mettre en décharge (US Code of Federal Regulation 40, Section 261.2). Les déchets qualifiés de dangereux possèdent en général une ou plusieurs des caractéristiques ci-après: inflammabilité, corrosivité, réactivité, toxicité. Selon les cas, différents moyens sont mis en uvre. Lincinération est couramment employée pour traiter les déchets de solvants et de métaux produits au cours de la fabrication des circuits imprimés, des cartes à circuit imprimé et des semi-conducteurs.
Le recours à lincinération (ou destruction thermique par postcombustion) est aujourdhui très répandu pour les déchets toxiques et inflammables. Dans de nombreux cas, les déchets inflammables (solvants) servent de combustible (en mélange avec dautres) dans les incinérateurs thermiques et catalytiques. Une bonne incinération des solvants et des déchets toxiques assure une oxydation complète et convertit les substances combustibles en dioxyde de carbone, en eau et en cendres, éliminant ainsi tous les risques associés aux déchets dangereux. Le choix de la méthode dincinération dépend de la température de combustion, des caractéristiques du combustible et du temps de séjour. Les incinérateurs thermiques, qui fonctionnent à température élevée, sont dun usage très répandu pour les composés halogénés. Les différents systèmes dincinérateurs thermiques sont le four rotatif, linjection liquide, le foyer fixe, le lit fluidisé, ainsi que dautres systèmes de conception évoluée.
Les incinérateurs catalytiques oxydent les substances combus-tibles (les composés organiques volatils (COV), par exemple) par injection dun courant de gaz chaud à travers un lit catalyseur. Ce lit augmente la surface active, et linjection dun courant de gaz chaud permet à la combustion de se dérouler à une température inférieure à celle de lincinération thermique.
Lincinération permet également de contrôler les émissions aériennes. On recourt aussi à labsorption et à ladsorption.
Labsorption de lair est généralement utilisée pour épurer les émissions corrosives. Elle consiste à faire passer le produit contaminant à travers un liquide non volatil (de leau, par exemple) dans lequel il se dissout. Les effluents de ce processus sont envoyés en principe à un circuit de traitement des eaux usées, où ils subissent un ajustement de pH.
Ladsorption consiste à faire adhérer (par des forces physiques ou chimiques) une molécule de gaz à une autre substance, appelée adsorbante. Elle est généralement employée pour extraire les solvants démissions atmosphériques. Le charbon actif, lalumine activée ou le gel de silice sont des adsorbants dusage courant.
Les matériaux recyclables sont utilisés, réutilisés ou récupérés comme ingrédients dun produit industriel. Le recyclage est un moyen écologique et économique de traitement de certains types de matériaux et de déchets particuliers, comme les métaux et les solvants. Le recyclage peut être assuré dans lentreprise, ou sur des marchés secondaires qui acceptent les matériaux recyclables. La solution du recyclage est choisie en tenant compte des contraintes financières, réglementaires et technologiques.
A une époque où la société exige de plus en plus instamment que des mesures de prévention de la pollution soient mises en place, et où lindustrie recherche des moyens économiques pour réduire la consommation de produits chimiques et le volume des déchets produits, le secteur de lélectronique devra évaluer les nouvelles techniques et technologies permettant daméliorer la gestion des substances dangereuses et des déchets. Lapproche de la dépollution en aval a fait place aux techniques de prise en compte de lenvironnement dès la conception, dans lesquelles on considère les problèmes denvironnement sur tout le cycle de vie du produit, ce qui inclut léconomie de matériaux, lefficacité des opérations de fabrication, lemploi de matériaux moins agressifs pour lenvironnement, le recyclage, la régénération et la récupération des déchets, et bien dautres techniques qui permettront de réduire limpact sur lenvironnement de lindustrie électronique. Parmi les problèmes à résoudre, il faut citer celui de la très grande quantité deau consommée, notamment au cours des étapes de rinçage de la fabrication de composants microélectroniques. Dans les zones pauvres en eau, les industriels doivent trouver des solutions. Ils doivent néanmoins sassurer que les produits de remplacement (solvants, par exemple) ne créent pas à leur tour dautres problèmes denvironnement.
A titre dexemple des orientations futures des procédés de fabrication des circuits imprimés et des cartes à circuit imprimé, le tableau 83.13 présente différentes options permettant de mettre en place des pratiques écologiquement saines et de prévenir la pollution. Les besoins et approches prioritaires à cet égard sont indiqués.
Besoins prioritaires |
Approche |
Travaux à exécuter |
Améliorer l’exploitation, la régénération et le recyclage des produits chimiques liquides dangereux |
Prolonger la durée de vie des bains de placage électrolytiques et non électrolytiques |
Effectuer des recherches pour prolonger la durée de vie des bains |
Réduire la quantité des déchets solides engendrés par la mise au rebut des circuits imprimés, fils et composants |
Développer et promouvoir le recyclage des circuits imprimés, fils et composants mis au rebut |
Développer les infrastructures de traitement des matériaux recyclés |
Etablir de meilleures relations avec les fournisseurs pour favoriser l’étude et l’adoption de matériaux écologiques |
Promouvoir les partenariats entre fournisseurs, fabricants et clients pour la mise en uvre de matériaux écologiques |
Elaborer un modèle de gestion des matériaux dangereux à l’usage des petites et moyennes entreprises de fabrication de circuits imprimés |
Minimiser l’impact de l’emploi de matériaux dangereux dans la fabrication des circuits imprimés |
Réduire si possible la quantité de soudure au plomb ou la teneur en plomb de la soudure |
Modifier les spécifications de façon à pouvoir utiliser le masque de soudure sur cuivre nu |
Utiliser des systèmes d’additifs pouvant remplacer les systèmes existants |
Mettre au point des technologies simplifiées et économiques pour les additifs, les matériaux et les procédés |
Collaborer à des projets de mise au point de nouveaux procédés et de nouvelles techniques en matière d’additifs diélectriques et de métallisation |
Eliminer les étalements de produit autour des trous des circuits imprimés |
Mettre au point des résines ou des systèmes de perçage antiétalement |
Rechercher d’autres matériaux stratifiés et préimprégnés |
Réduire la consommation et les rejets d’eau |
Optimiser l’utilisation de l’eau et le système de recyclage |
Modifier les spécifications pour réduire les besoins en nettoyage |
Source: Microelectronics and Computer Technology Corporation (MCC), 1994.