Les minéraux et les produits qui en sont dérivés sont à la base de la plupart des industries. Lexploitation de gisements minéraux se pratique sous une forme ou une autre dans presque tous les pays du monde; les activités minières ont des répercussions importantes sur léconomie, lenvironnement, lemploi et la vie sociale, qui débordent les frontières des pays ou des régions où elles ont leur siège. Les mines comptent pour une part importante du produit intérieur brut (PIB) dun grand nombre de pays en développement et constituent même souvent lessentiel des exportations et des investissements étrangers dans ces pays.
Les activités minières peuvent avoir sur lenvironnement des effets considérables et de longue durée. On pourrait citer de nombreux exemples de bonnes et de mauvaises pratiques dexploitation et de réhabilitation de sites miniers. Les atteintes à lenvironnement liées à lextraction de minéraux ont un impact croissant sur lindustrie minière et la main-duvre quelle emploie. Ainsi, le débat actuel autour du réchauffement climatique pourrait avoir une incidence sur la consommation de charbon dans certaines régions du globe. De plus, avec le recyclage qui diminue les besoins en matériaux neufs et lutilisation croissante de matériaux de remplacement (notamment les plastiques), la place quoccupent les métaux et les minéraux dans le PIB se voit considérablement réduite.
La concurrence, la diminution des gisements de qualité, laugmentation des coûts de traitement, la privatisation et la restructuration sont autant de facteurs qui poussent les sociétés dexploitation minière à réduire leurs coûts et à augmenter leur productivité. Du fait des lourds investissements caractérisant cette industrie, les sociétés qui doivent rentabiliser au maximum leur matériel réclament des horaires de travail plus flexibles et souvent plus intensifs. Dans bien des régions, la privatisation, les restructurations radicales et les gains de productivité entraînent une régression de lemploi dans le secteur minier. Ces changements touchent non seulement les mineurs qui doivent se reconvertir, mais aussi ceux qui restent et auxquels on demande une plus grande polyvalence et une plus grande souplesse. Le secteur minier a la tâche ardue de trouver un juste équilibre entre des objectifs conflictuels: ceux des sociétés minières, dune part, qui cherchent à réduire leurs coûts, et ceux des travailleurs, dautre part, qui désirent conserver leur emploi. Elles doivent non seulement faire face à la réduction des effectifs, voire à la fermeture des mines, mais également sadapter à de nouvelles techniques dextraction.
Le secteur minier est souvent perçu comme une industrie à part, réunissant des collectivités très unies de travailleurs faisant un métier pénible, salissant et dangereux. Cest également un secteur où de nombreux exploitants et cadres supérieurs sont danciens mineurs ou ingénieurs possédant une vaste expérience pratique des problèmes touchant les mines et les mineurs. Les mineurs ont souvent été lélite des travailleurs de lindustrie, prenant la tête de mouvements visant à imposer des changements politiques et sociaux dont les gouvernements en place navaient pas compris lurgence.
Environ 23 milliards de tonnes de minéraux, charbon y compris, sont produites chaque année. Dans le cas des minéraux de valeur élevée, la quantité de déchets produite est bien supérieure à celle de la matière recherchée. Ainsi, pour obtenir une once dor, il faut traiter quelque 12 tonnes de minerai, tandis quil faut environ 30 tonnes de minerai pour obtenir une tonne de cuivre. Dans le cas de matériaux de moindre valeur (sable, gravier ou argile) qui constituent la majorité des matériaux extraits , la quantité de déchets est minime. On peut toutefois dire que, globalement, la quantité de minerai extraite par les mines dans le monde (sans compter lenlèvement de la découverte, qui est ensuite remise en place et qui est donc déplacée deux fois) représente au moins le double de la quantité finale de produit recherchée. Dans lensemble, cest donc quelque 50 milliards de tonnes de minerai qui sont extraites chaque année; cela correspond à une couche de 1,5 m de profondeur sur une surface égale à la superficie de la Suisse.
Le secteur minier nest pas un des plus gros employeurs. Il occupe environ 1% de la main-duvre mondiale soit quelque 30 millions de travailleurs dont le tiers est employé dans les charbonnages. Mais, pour chaque emploi dans les mines, on compte au moins un emploi qui dépend directement du secteur minier. De plus, on pense quau moins 6 millions de personnes, non comptées dans le total ci-dessus, sont employées dans de petites exploitations minières. Si lon tient compte des personnes à la charge de ces travailleurs, le nombre total de personnes vivant du travail dans les mines se situe probablement aux alentours de 300 millions.
Le cadre de travail des mineurs change constamment au cours dune journée, voire au cours dun poste de travail. Ceux dont la tâche consiste à creuser les voies souterraines et à assurer la stabilité des terrains encaissants ne voient pas la lumière du jour et travaillent dans une atmosphère dépourvue daérage naturel. En dépit des efforts déployés pour améliorer la sécurité des mineurs, le nombre de décès, de lésions et de maladies chez cette catégorie de travailleurs demeure relativement élevé, ce qui signifie que, dans la plupart des pays, le travail dans les mines est lemploi le plus dangereux, si lon considère les effectifs de la profession.
Bien quelle nemploie que 1% de la main-duvre mondiale, lindustrie minière est à lorigine denviron 8% des accidents de travail mortels (environ 15 000 par année). Il nexiste pas de statistiques fiables sur le nombre des blessés, mais celui-ci est élevé, de même que le nombre des cas de maladies directement liées au travail dans les mines (pneumoconioses, pertes auditives, troubles induits par les vibrations) et qui mènent à une incapacité précoce, voire à la mort.
LOrganisation internationale du Travail (OIT) sintéresse aux problèmes sociaux et de travail des mineurs depuis sa création; elle a consacré beaucoup defforts à améliorer leurs conditions de travail et de vie, depuis ladoption de la convention (no 31) sur la durée du travail (mines de charbon), 1931, jusquà ladoption par la Conférence internationale du Travail de la convention (no 176) sur la sécurité et la santé dans les mines, 1995, et de la recommandation no 183 qui laccompagne. Des réunions tripartites se tiennent depuis cinquante ans sur les problèmes propres au secteur minier et de nombreuses questions ont été étudiées, notamment lemploi, les conditions de travail, la formation, la sécurité et la santé et les relations professionnelles. Elles ont débouché sur plus de 140 conclusions et résolutions, dont certaines ont été mises en uvre dans les pays signataires. Dautres ont donné lieu à des initiatives de lOIT, par exemple linstauration de programmes de formation et daide dans les Etats Membres ou létablissement de principes directeurs en matière de sécurité.
En 1996, lOIT a adopté un nouveau système de réunions tripartites, moins longues et plus ciblées, lui permettant daborder des problèmes dactualité en vue de trouver des solutions pratiques adaptées aux pays ou régions concernés et de les mettre en oeuvre en coopération avec les parties intéressées. La première de ces réunions, tenue en 1999, a porté sur les problèmes de travail et les problèmes sociaux liés aux exploitations minières de petites tailles.
Dans lindustrie minière, les problèmes sociaux et de travail ne peuvent être considérés indépendamment de certains autres facteurs, quils soient dordre économique, politique, technologique ou environnemental. Il va sans dire que lindustrie minière doit se développer de manière à satisfaire toutes les parties intéressées, mais il nexiste pas de modèle universel pour garantir ce résultat. LOIT fait ce qui est en son pouvoir pour améliorer les conditions sociales et de travail de la main-duvre de ce secteur vital; toutefois, ses efforts restent vains si elle ne peut compter sur la coopération des parties intéressées. LOIT travaille également en étroite collaboration avec dautres organisations internationales, en soumettant à leur attention les problèmes sociaux et de travail des mineurs et en intervenant avec elles comme la situation le demande.
Le travail dans les mines est dangereux et lOIT sest toujours souciée de rehausser le niveau de la sécurité et de la santé dans ce secteur. La Classification internationale des radiographies de pneumoconioses, établie par lOrganisation, est un outil reconnu à léchelle mondiale pour répertorier de façon systématique les affections pulmonaires dues à linhalation de poussières et révélées par la radiographie. Des recueils de directives pratiques en matière de sécurité et de santé ont été établis spécialement pour les mines de charbon et les mines à ciel ouvert, et dautres pour lindustrie minière en général.
Ladoption de la convention no 176, mentionnée plus haut, qui établit les principes directeurs de lamélioration des conditions de travail dans les mines, est importante à plusieurs titres:
Les premières ratifications de la convention no 176 ont eu lieu en 1997; la convention elle-même est entrée en vigueur en 1998.
Afin daméliorer la sécurité et la santé des mineurs, lOIT a mené à bien divers projets axés sur la formation dans les domaines de la santé, de la sécurité et du sauvetage et sur une inspection plus rigoureuse des exploitations minières. Grâce à ces initiatives, plusieurs pays se sont inspirés des normes et des directives de lOIT, et le niveau de sécurité et de santé dans les mines sest amélioré.
Lorsquune entreprise doit faire face à une concurrence de plus en plus vive et sent que sa rentabilité ou même sa survie sont menacées, elle peut pencher vers une remise en question des principes fondamentaux de la liberté syndicale et de la négociation collective. Pourtant, des relations de travail harmonieuses fondées sur lapplication constructive de ces principes peuvent contribuer de façon non négligeable à laccroissement de la productivité.
Ces exploitations peuvent être classées en deux grandes catégories. La première comprend les mines et les carrières de matériaux industriels et de construction destinés principalement aux marchés locaux, que lon trouve dans tous les pays (voir figure 74.1). Souvent, la réglementation régissant la surveillance et limposition des petites exploitations minières existe, mais dans ce cas comme dans celui des usines de taille modeste, un manque de rigueur dans son application fait que les entreprises informelles ou clandestines continuent dexister.
La deuxième catégorie regroupe les mines de minéraux de valeur relativement élevée, tels que lor et les pierres précieuses (voir figure 74.2). Leur production est généralement exportée, par des filières légales ou clandestines. La taille et la nature de ces exploitations rendent la législation inadéquate et impossible à appliquer.
Les petites exploitations minières sont une source importante demploi, surtout en région rurale. Souvent méconnues dans certains pays, elles occupent beaucoup plus de travailleurs que lindustrie minière reconnue. Il existe peu de données à ce sujet, mais lon considère quelles emploient plus de 6 millions de travailleurs. Malheureusement, un grand nombre de ces emplois sont précaires et les conditions de travail sont loin dêtre conformes aux normes internationales et nationales du travail. Le taux daccidents est généralement six à sept fois plus élevé que dans les grandes exploitations, et ce, même dans les pays industriels. Les maladies, en grande partie attribuables à des conditions insalubres, sont fréquentes. Cela ne signifie cependant pas quil nexiste pas dexploitations de petite taille où les règles de sécurité et de santé sont respectées, mais leur nombre est restreint.
Le travail des enfants est un problème qui mérite une attention particulière. Dans le cadre de son Programme international pour labolition du travail des enfants (International Programme for the Elimination of Child Labour (IPEC)), lOIT a lancé dans plusieurs pays dAfrique, dAsie et dAmérique latine des projets visant à ouvrir des possibilités de scolarisation et à créer de nouvelles sources de revenus, afin de retirer les enfants des mines de charbon, dor et de pierres précieuses dans chacune de ces trois régions. Ces projets sont menés en consultation avec la Fédération internationale des syndicats des travailleurs de la chimie, de lénergie, des mines et des industries diverses (International Federation of Chemical, Energy, Mine and General WorkersUnions (ICEM)), des organismes gouvernementaux et des organisations non gouvernementales (ONG) des pays concernés.
Les ONG ont aussi été actives et efficaces à léchelle locale, réussissant par la mise en uvre de technologies appropriées à rehausser lefficacité de la petite industrie extractive et à améliorer les conditions sanitaires et lenvironnement. Quelques organisations gouvernementales internationales (OGI) ont effectué des études et élaboré des principes directeurs et des programmes daction sur le travail des enfants, le rôle des femmes et des peuples autochtones, la réforme de la fiscalité et de la propriété foncière et les atteintes à lenvironnement. Il semble cependant que leurs travaux naient pas eu à ce jour deffets appréciables. Il faut souligner toutefois que, sans lappui et le concours des gouvernements, le succès de tels travaux demeure incertain.
En règle générale, les petits exploitants ne semblent guère enclins à utiliser les technologies accessibles et peu coûteuses pour atténuer les effets sur la santé et lenvironnement de leurs opérations, comme par exemple la récupération du mercure. Souvent, ils nont aucune motivation à le faire, le coût du mercure nétant pas un facteur limitatif. De plus, dans bien des cas, et surtout en ce qui concerne les mineurs faisant partie de la catégorie des travailleurs migrants, les petits exploitants ne voient aucun intérêt à préserver lenvironnement, puisquils nenvisagent aucune utilisation du site en fin dexploitation. Il faut donc leur faire comprendre quils peuvent, sans que cela ne leur impose trop de contraintes, modifier leurs méthodes dexploitation de façon quelles soient à la fois plus rentables et moins dommageables pour la santé et lenvironnement, tout en contribuant à la prospérité du pays. Les recommandations définies au Séminaire interrégional sur les principes directeurs pour le développement des industries extractives à petite et à moyenne échelle, organisé par les Nations Unies à Harare, en 1993, proposent aux autorités et aux organismes de développement une approche intégrée et cohérente des différents problèmes. Le fait que les associations demployeurs et de travailleurs ne regroupent pas la plupart des exploitations de petite taille devrait inciter les gouvernements à les intégrer au secteur formel de lindustrie minière, ce qui ne manquerait pas daméliorer le sort des mineurs travaillant dans ces exploitations et de rehausser sensiblement les retombées économiques et sociales de lindustrie extractive à petite échelle. Lors dune table ronde internationale organisée en 1995 par la Banque mondiale, une stratégie a été élaborée pour minimiser les effets secondaires nuisibles des activités dextraction artisanales notamment les mauvaises conditions de sécurité et de santé et en maximiser les bénéfices socio-économiques.
La convention (no 176) sur la sécurité et la santé dans les mines, 1995, ainsi que la recommandation no 183 qui laccompagne, sont une référence internationalement reconnue qui sert de guide pour létablissement de la législation et des pratiques minières dans les Etats Membres. Elles sappliquent à toutes les catégories de mines, pour lesquelles elles définissent des normes minimales de sécurité. Les dispositions de la convention ont déjà été intégrées à la législation sur les mines et aux conventions collectives des mineurs dans plusieurs pays; dautres ont adopté des normes de sécurité et de santé dans les mines qui vont au-delà des exigences minimales qui y sont définies.
La recherche minière englobe lensemble des opérations ayant pour objet la mise en évidence et létude des gisements en vue de leur exploitation. Cest une étape préalable nécessaire, mais coûteuse et sans certitude de succès. En 1992, les dépenses en re-cherche minière sélevaient à 1,2 milliard de dollars E.-U. pour lensemble du globe et, en 1995, elles atteignaient presque 2,7 milliards de dollars. De nombreux pays encouragent les investissements dans cette activité et les régions jugées prometteuses font lobjet dune concurrence intense. De nos jours, la recherche de gisements est pratiquement toujours confiée à des équipes multidisciplinaires de prospecteurs, réunissant des géologues, des géophysiciens et des géochimistes qui explorent tous les types de terrains.
La recherche minière sorganise en trois phases commençant par lexploration, ou prospection, qui consiste à rechercher des indices de gisements, suivie dun contrôle sur les principaux indices en vue de dégager des cibles éventuelles pour une reconnaissance approfondie. Au fur et à mesure du progrès de la recherche, la nature des travaux se modifie; il en va de même des considérations de sécurité et de santé.
Les travaux dexploration sur le terrain se font souvent par de petites équipes de spécialistes des sciences de la terre opérant en régions peu familières avec un appui limité. Ces travaux peuvent nécessiter la recherche dindices, létablissement de cartes géologiques, le prélèvement déchantillons en vue danalyses géologiques et géochimiques et des mesures géophysiques préliminaires. Le contrôle des indices les plus prometteurs ne seffectue quaprès lobtention dun permis dexploitation, une concession minière ou la signature dun bail minier. Les travaux de cette première phase, qui comprennent létablissement de cartes géologiques plus détaillées, le prélèvement déchantillons et des relevés géophysiques et géochimiques, se font suivant un quadrillage. Ils permettent souvent de dégager des cibles qui justifient une exploration plus poussée, par excavation ou par forage, opérations nécessitant des matériels lourds tels que pelles rétrocaveuses, pelles mécaniques, bouteurs, engins de forage et parfois explosifs. Les engins de forage rotatifs, au diamant ou par percussion peuvent être montés sur camion ou remorqués à pied duvre. Ils sont parfois héliportés dun site à un autre.
Lorsque les résultats de lexploration sont encourageants, on procède à une reconnaissance approfondie avec prélèvement déchantillons plus volumineux en vue dévaluer lintérêt économique du gisement. Cette étape peut se faire par sondages, mais dans bien des cas, le creusement de tranchées ou le prélèvement déchantillons en profondeur savèrent nécessaires. On peut creuser des puits dexploration ou des galeries en pente ou à flanc de coteau pour avoir accès au gisement. Bien que les travaux soient exécutés par des mineurs, la responsabilité du programme de sondages souterrains est généralement confiée à des géologues.
Dans le passé, les employeurs se souciaient rarement dadopter et de faire respecter les règles de sécurité dans les travaux dexploration. Les prospecteurs adoptent encore souvent une attitude cavalière face à la sécurité. Heureusement, bon nombre de sociétés dexploration minière sefforcent de changer cette mentalité en exigeant de la part de leurs personnels et des contractants quils respectent les règles de sécurité établies.
Lexploration est souvent une activité saisonnière soumise à des contraintes de temps qui incitent parfois à négliger la sécurité des travailleurs. Par ailleurs, les risques auxquels ceux-ci sont exposés sintensifient à mesure que progresse lexploration. Les premiers travaux de reconnaissance sur le terrain se font par de petites équipes et ne nécessitent donc que létablissement dun camp de taille modeste. Les problèmes de sécurité revêtent une importance particulière pour les spécialistes des sciences de la terre qui en sont peut-être à leur première expérience de reconnaissance sur le terrain.
La prospection se faisant souvent en régions éloignées, le transport jusquà un centre médical en cas durgence peut savérer difficile et dépendre des conditions météorologiques. Il importe détablir et de tester un plan dévacuation et de communication en cas durgence, et ce avant le début des travaux.
On peut penser que la sécurité sur le terrain est une question de bon sens, mais le bon sens nest pas forcément le même dans toutes les cultures. Les sociétés minières devraient mettre à la disposition de leurs personnels de prospection un manuel de sécurité traitant des problèmes propres à la région où ils sont affectés. Un tel manuel pourrait servir douvrage de base lors des réunions dorientation, des séances de formation à la sécurité et des réunions périodiques sur les questions de sécurité durant toute la campagne de prospection.
Les travaux de prospection impliquent des efforts physiques intenses, le personnel devant souvent évoluer en terrain accidenté, soulever de lourdes charges et utiliser des équipements potentiellement dangereux. Il peut être exposé à la chaleur, au froid, aux intempéries et travailler parfois à des altitudes élevées (voir figure 74.3). Il est donc impératif quil soit en bonne santé et en forme physique satisfaisante lorsquil part en reconnaissance sur le terrain. Il devrait avoir été vacciné et ne pas être atteint de maladies contagieuses (par exemple, hépatite ou tuberculose) qui risqueraient de se propager rapidement. Idéalement, lensemble du personnel dexploration devrait être formé en secourisme élémentaire et en secourisme en milieu sauvage. Dans les camps ou chantiers importants, une personne au moins devrait détenir un brevet de secourisme avancé ou de secourisme en milieu de travail.
Le personnel travaillant à lextérieur devrait porter des vêtements appropriés pour se protéger contre des conditions extrêmes de chaleur ou de froid et contre la pluie ou la neige. Dans les régions exposées à un niveau de rayonnement ultraviolet élevé, il est conseillé de porter un chapeau à large bord et dutiliser des crèmes solaires à facteur de protection adéquat sur les parties exposées du corps. Les insectifuges les plus efficaces contre les moustiques sont ceux qui contiennent du N,N-diéthyl-méta-toluamide (DEET). Le traitement des vêtements à la perméthrine éloigne les tiques.
Formation . Lensemble du personnel affecté aux travaux sur le terrain devrait être convenablement formé, particulièrement en ce qui concerne la prévention de la déshydratation et de lexposition au rayonnement ultraviolet ainsi que la protection contre les piqûres dinsectes et les éventuelles maladies endémiques. Le personnel travaillant dans des pays en développement devrait être prévenu des problèmes qui peuvent menacer sa sécurité et sa santé, y compris les risques denlèvement, de vol et dagression.
Les risques pour la sécurité et la santé varient selon lemplacement du site et la nature et lampleur des travaux qui y sont effectués. Tout camp devrait satisfaire aux exigences locales en matière de prévention des incendies, de salubrité, de sécurité et de santé. Le maintien de lordre et de la propreté diminue les risques daccidents.
Emplacement . Le camp devrait être établi aussi près du chantier que le permet la sécurité, afin de réduire au minimum le temps de transport et lexposition aux risques qui y sont liés. Il devrait être installé à distance sûre de tout danger naturel, en tenant compte de lhabitat et des habitudes de la faune présente (par exemple, insectes, ours ou reptiles). Dans la mesure du possible, on choisira un emplacement proche dune source deau potable (voir figure 74.4). Si les travaux sont effectués à très haute altitude, le camp sera établi plus bas, afin déviter le mal des montagnes.
Prévention des incendies et lutte contre le feu . Les tentes et autres structures devraient être suffisamment éloignées les unes des autres afin dempêcher ou de ralentir la propagation des flammes en cas dincendie. Le matériel de lutte contre le feu devrait être stocké dans un abri central et des extincteurs appropriés se trouver à portée de main dans les locaux servant de cuisine et de bureaux. Le contrôle de lusage du tabac contribuera à prévenir les incendies dans le camp et sur le site. Le personnel devrait participer à des exercices dentraînement et prendre connaissance du plan dévacuation en cas dincendie. Les récipients de combustibles devraient être clairement étiquetés afin que le combustible approprié soit utilisé dans les appareils déclairage et de cuisson, les génératrices et les autres équipements. Les combustibles devraient être stockés en un lieu situé à 100 m au moins du camp et au-dessus du niveau des marées ou des crues.
Salubrité. Les camps doivent disposer deau potable. La qualité de leau devrait être testée, si nécessaire. Dans le cas où il y aurait lieu de faire une réserve deau potable, celle-ci devrait être conservée dans des récipients propres et bien étiquetés et entreposée séparément de leau non potable. Les denrées alimentaires seront contrôlées à leur arrivée au camp et rangées immédiatement dans un réfrigérateur ou dans des récipients à lépreuve des insectes, des rongeurs et autres animaux. Des lavabos devraient être aménagés près des cantines et des latrines. Ces dernières devraient satisfaire aux normes dhygiène publique et être situées à 100 m au moins de tout cours deau ou plan deau.
Machines et équipements utilisés dans le camp ou sur le site . Lensemble du matériel (scies à chaînes, haches, marteaux-piqueurs, machettes, postes de radio, appareils de cuisson ou déclairage, équipement géophysique et géochimique, etc.) devrait être maintenu en bon état de fonctionnement. Sil est nécessaire davoir des armes à feu pour se protéger des animaux sauvages, leur usage devrait être strictement réglementé et contrôlé.
Communications . Il est important détablir un programme de communication régulier. Les communications avec lextérieur entretiennent le moral et le sentiment de sécurité chez les travailleurs et sont essentielles dans tout plan dintervention durgence.
Formation . Le personnel devrait recevoir une formation sur la façon dutiliser le matériel mis à sa disposition. Les géophysiciens, par exemple, devraient être entraînés à utiliser les appareils qui mettent en uvre des tensions ou des intensités élevées. Une formation devrait aussi être prévue en matière de prévention des incendies, dexercices dévacuation en cas dincendie, de manutention des combustibles et, sil y a lieu, de manipulation des armes à feu.
Les phases dévaluation des cibles et de reconnaissance approfondie nécessitent des camps plus importants et lemploi de matériels lourds. Seuls des travailleurs qualifiés ou des visiteurs autorisés devraient être admis sur le chantier lorsque des matériels lourds sont utilisés.
Engins lourds . Les engins lourds devraient être conduits par un personnel qualifié et agréé. Les autres travailleurs devraient demeurer vigilants et ne pas sapprocher des engins à moins dêtre certains que lopérateur est informé de leur présence, quil sait ce quils sont en train de faire et dans quelle direction ils se dirigent.
Appareils de foration. Les équipes devraient être parfaitement formées pour ce travail. Les travailleurs devraient porter des équipements de protection individuelle appropriés (casques antichocs, chaussures de sécurité à embout dacier, protecteurs doreilles, gants, lunettes, masques antipoussières, etc.) et éviter les vêtements lâches qui pourraient être happés par des machines. Les appareils de foration devraient satisfaire à toutes les exigences de sécurité (par exemple, parties en mouvement placées sous carter, tuyaux à air comprimé à haute pression fixés par des brides et des chaînes de sécurité) (voir figure 74.5). Les travailleurs devraient sinquiéter de savoir si le sol est glissant, détrempé, gelé ou huileux; la zone de forage devrait être maintenue en aussi bon ordre que possible (voir figure 74.6).
Excavations. Le creusement de puits, de fouilles et de tranchées devrait se faire conformément aux règles de sécurité et les parois être étayées ou talutées à 45° afin déviter les éboulements. Une personne ne devrait jamais travailler ou demeurer seule dans un puits ou une fouille, même pour une courte période. Les risques densevelissement sont toujours présents.
Explosifs . Les explosifs devraient être manipulés exclusivement par un personnel qualifié et agréé. La réglementation relative à la manutention, à lentreposage et au transport des explosifs et des détonateurs devrait être respectée scrupuleusement.
Le personnel devrait être préparé à faire face aux conditions de terrain et de climat de la région. Il peut faire chaud ou froid, sec ou humide; les risques naturels peuvent inclure la foudre, les feux de brousse, les avalanches, les coulées de boue et les crues soudaines. Les insectes, les reptiles ou dautres animaux peuvent présenter un danger mortel. Les prospecteurs devraient recevoir une formation de sécurité appropriée tenant compte du terrain et du climat de la région où ils opèrent. Ils devraient suivre des cours de survie pour identifier les symptômes de lhypothermie, de lhyperthermie et de la déshydratation et connaître les mesures à prendre le cas échéant. Ils devraient travailler en équipes de deux au moins et transporter avec eux (ou placer dans une cache facile daccès) léquipement et les réserves deau et de nourriture nécessaires pour leur permettre de passer une nuit ou deux à lextérieur du camp en cas durgence. Les équipes en reconnaissance sur le terrain devraient être en communication régulière avec le camp de base. Les camps devraient avoir un plan dintervention éprouvé pour venir en aide à ces équipes en cas de nécessité.
Une part importante des accidents et des incidents survenant lors des travaux dexploration se produisent au cours des transports entre le camp et le chantier. Lexcès de vitesse et la consommation dalcool au volant dun véhicule ou à la barre dun bateau sont souvent en cause.
Véhicules automobiles . Les causes les plus fréquentes daccidents de véhicules terrestres sont létat des routes, les conditions météorologiques, une charge excessive ou mal répartie, des pratiques de remorquage déficientes, la conduite en état de fatigue, un manque dexpérience au volant et les tentatives dévitement danimaux ou de personnes se trouvant sur la route, surtout après la tombée de la nuit. Il faut donc adopter une conduite prudente. La charge transportée ou remorquée par une automobile ou un camion ne devrait pas être excessive; elle devrait être bien répartie et solidement arrimée. Le conducteur et les passagers devraient boucler leur ceinture de sécurité. Il conviendrait dutiliser des véhicules adaptés au terrain et au climat de la région, par exemple des véhicules à quatre roues motrices, des motocyclettes, des véhicules tout terrain ou des motoneiges (voir figure 74.7). Ces engins devraient faire lobjet dun entretien périodique et disposer dun équipement approprié, dont un équipement de survie. Le port dun casque et de vêtements de protection simpose pour la conduite dun véhicule tout terrain ou dune motocyclette.
Avions . Souvent, les sites éloignés ne sont accessibles que par avion ou par hélicoptère (voir figure 74.8). Dans ce cas, il faut faire appel à des compagnies qui disposent dappareils bien entretenus et ont de bons états de service en matière de sécurité. Les moteurs à turbine sont plus sûrs. Les pilotes ne devraient en aucun cas dépasser le nombre dheures de vol autorisé, conduire en état de fatigue et accepter de décoller par mauvais temps. Ils veilleront à ce que leur appareil soit chargé correctement et que la limite de charge utile soit respectée. Pour éviter les accidents, le personnel dexploration devrait être formé pour travailler en sécurité au voisinage des avions; il devrait respecter les règles de sécurité concernant le chargement des appareils et lembarquement et se tenir éloigné des hélices ou des pales, car celles-ci présentent un danger particulier du fait quelles ne sont pas visibles lorsquelles tournent. Les aires datterrissage des hélicoptères devraient être dégagées de tous débris susceptibles dêtre projetés par le souffle des rotors.
Elingage. Les provisions, les combustibles, le matériel de foration et léquipement du camp sont souvent transportés par hélicoptère. Les principaux dangers liés à ce mode de transport sont le dépassement de la limite de charge, des pratiques fautives délingage, des élingues en mauvais état, la présence sur le chantier de débris ou dobjets susceptibles dêtre projetés, ou encore celle de végétation ou dautres obstacles pouvant accrocher la charge. De mauvaises communications entre les différents postes (en particulier entre le pilote et les opérateurs au sol) et des conditions météorologiques défavorables augmentent évidemment les risques. La charge transportée ne devrait pas dépasser la capacité demport de lhélicoptère. Il importe quelle soit solidement arrimée. Dans les cas nécessitant lemploi dune très longue élingue (par exemple dans la jungle ou à proximité darbres très hauts), celle-ci devrait être lestée pour le trajet de retour afin déviter son balancement. Des accidents mortels ont été causés par un cordage non lesté venu se prendre dans le rotor principal ou le rotor anticouple dun hélicoptère en vol.
Bateaux . Pour les travailleurs qui se déplacent en bateau le long dun cours deau ou sur un plan deau, le vent, le brouillard, les rapides, les hauts-fonds et les objets submergés ou à fleur deau présentent un danger. Le pilote devrait connaître et respecter la capacité de son embarcation et de son moteur, de même que ses propres limites. On devrait utiliser la plus grosse et la plus sûre des embarcations disponibles. Les passagers devraient porter un vêtement de flottaison individuel de bonne qualité lorsquils se déplacent à bord dune petite embarcation. En plus des équipements exigés par les règlements, les bateaux devraient transporter les pièces de rechange, les outils et les équipements de survie et de premiers secours requis, de même que des tables de marées et des cartes à jour.
Le choix de la méthode dexploitation dun gisement de charbon est déterminé par de multiples facteurs: topographie des lieux, configuration du gisement, caractéristiques géologiques des terrains encoffrants, exigences ou contraintes relatives à lenvironnement, sans oublier les facteurs prédominants qui sont dordre économique: disponibilité, qualité et coût de la main-duvre requise (y compris de cadres qualifiés), installations adéquates pour loger et nourrir les travailleurs et occuper leurs loisirs (surtout si la mine nest proche daucune agglomération), disponibilité des machines et des équipements nécessaires ainsi que de conducteurs qualifiés, etc. Un autre facteur important est le coefficient de recouvrement , cest-à-dire la quantité de stériles à enlever par rapport à la quantité de charbon qui peut être extraite; plus ce coefficient est élevé, moins lexploitation sera rentable. Enfin, il faut également tenir compte, surtout dans les exploitations à ciel ouvert, du coût de remise en état du terrain.
Le coût de la sécurité et de la protection de la santé des mineurs devrait être un facteur critique dans la décision dexploiter ou non un gisement et dans le choix de la méthode dexploitation. Malheureusement, ce coût nest pas toujours pris en considération et il arrive même souvent, en particulier dans le cas dexploitations de petite taille, que des économies soient réalisées dans ce domaine.
Bien quil reste toujours des dangers imprévisibles liés aux forces naturelles davantage quaux méthodes dexploitation , toute opération minière peut être conduite de façon sûre à condition de pouvoir compter sur lengagement et la coopération de tous les intéressés.
Lexploitation à ciel ouvert de gisements de charbon peut se faire par diverses méthodes, dont le choix est déterminé par la situation géographique, la topographie et les facteurs environnementaux. Elle exige, dans tous les cas, lenlèvement préalable des stériles qui recouvrent le gisement. Si lexploitation à ciel ouvert est de façon générale moins dangereuse que lexploitation souterraine, elle nen présente pas moins des risques particuliers quil importe de préciser. Lemploi dengins lourds ne comporte pas seulement des risques daccidents, il peut aussi exposer les travailleurs aux gaz déchappement, au bruit et à des produits tels que carburants, lubrifiants et solvants. Les conditions météorologiques peuvent elles aussi poser problème, notamment en cas de fortes précipitations de pluie ou de neige, de verglas, de faible visibilité et de températures extrêmes. Si lextraction nécessite lemploi dexplosifs, des précautions spéciales simposent pour leur manutention, leur stockage et leur utilisation.
Les stériles de recouvrement et les déchets sont empilés en énormes terrils, ce qui exige des mesures appropriées pour empêcher les éboulements et pour assurer la protection des travailleurs, de la population et de lenvironnement.
Il existe diverses méthodes pour lexploitation des gisements souterrains. Elles ont toutes en commun le creusement de puits et de galeries daccès au gisement et lemploi de machines ou dexplosifs pour lextraction du charbon. Les accidents dans les mines souterraines sont fréquents toutes les statistiques placent les mines de charbon parmi les lieux de travail les plus dangereux et le risque de catastrophes est toujours présent dans de telles opérations. Les deux types de catastrophes qui peuvent survenir sont les effondrements imputables à une erreur technique, les explosions et les feux et incendies résultant dune accumulation de méthane, ou à la présence de poussières de charbon.
Le méthane (ou grisou), très explosible lorsquil est mélangé avec lair dans la proportion de 5 à 15%, est à lorigine de nombreux accidents dans les mines de charbon. Le meilleur moyen déviter laccumulation de méthane est dassurer un aérage efficace pour contrôler le taux de méthane dans lair et une ventilation par aspiration pour lévacuer rapidement du chantier. La concentration de méthane dans latmosphère devrait être déterminée de manière continuelle et les opérations interrompues lorsquelle atteint 1 à 1,5%; à partir de 2 à 2,5%, il faut impérativement évacuer le personnel.
Responsables de lanthracose chez les mineurs, les poussières de charbon en suspension dans lair sont en outre inflammables et explosives. Elles peuvent être contrôlées au moyen de jets deau pulvérisée et dune ventilation par aspiration, et captées par filtration de lair. On peut aussi les neutraliser par un apport de poussières stériles en quantité suffisante pour rendre inerte le mélange de poussières de charbon et dair.
Il existe des mines souterraines partout dans le monde, qui témoignent de la multitude de méthodes et de matériels dexploitation existants. On compte environ 650 mines souterraines dont la production annuelle unitaire dépasse 150 000 tonnes, ce qui représente au total 90% de la production de minerai en Occident. De plus, il y aurait quelque 6 000 mines souterraines produisant moins de 150 000 tonnes de minerai par an. Chaque mine constitue un cas particulier, les installations et les méthodes dexploitation étant dictées par la nature et les caractéristiques du gisement, la situation géographique, les conditions géologiques ainsi que par des considérations dordre économique telles que les marchés existants et les possibilités de financement. Certaines mines sont exploitées de façon continue depuis plus dun siècle, alors que dautres viennent tout juste dêtre ouvertes.
Les mines sont des lieux de travail dangereux, et la tâche des mineurs est pénible. Ils sont exposés à toutes sortes de risques: éboulements, inondations, explosions, feux et incendies, exposition aux poussières, au bruit, à la chaleur et à dautres facteurs ambiants néfastes, sans compter les risques daccidents mécaniques ou électriques. La sécurité et la protection de la santé des mineurs font partie intégrante dune saine pratique minière et constituent une obligation légale dans la plupart des pays.
Une mine souterraine est en quelque sorte une usine aménagée au sein de la terre en vue dextraire de la roche en place les minéraux utiles quelle renferme. Laccès au gisement et labattage du minerai, cest-à-dire de la roche qui renferme un mélange de minéraux dont au moins un peut être traité pour obtenir un produit commercialisable, seffectuent par foration et tir à lexplosif. Le minerai est remonté à la surface, où il est traité pour obtenir un concentré riche en valeur marchande.
Lexploitation dun gisement dans les profondeurs de la terre nécessite des infrastructures spéciales: un réseau de puits et de galeries communiquant avec la surface et permettant la circulation du personnel, le transport du matériel et du minerai. On accède au fond par un puits dextraction, duquel partent des galeries menant aux chantiers. Les différents niveaux dexploitation sont reliés par des galeries appelées plans inclinés. Toutes les excavations souterraines doivent être desservies par des systèmes daérage (amenée dair frais et évacuation dair vicié), dalimentation en électricité, en eau et en air comprimé, dexhaure, de roulage et de communications.
La présence dune mine est matérialisée à la surface par le chevalement édifié à laplomb du puits dextraction. Celui-ci est lartère principale de circulation empruntée par les mineurs et par laquelle le matériel et les fournitures sont acheminés au fond et le minerai et les stériles ramenés à la surface. Les caractéristiques du puits et de la machinerie dextraction varient en fonction de la capacité requise, de la profondeur de la mine, etc. Une mine doit toujours avoir au moins deux puits, de façon quil y ait une sortie de secours en cas durgence.
La circulation dans les puits et lextraction des matériaux sont assujetties à des règles très strictes. La machinerie dextraction (molettes, treuil, câbles, freins, etc.) est conçue avec une ample marge de sécurité et fait lobjet de vérifications périodiques. Les parois du puits sont inspectées régulièrement par une personne placée sur la cage dextraction même. Des boutons darrêt placés à chacune des recettes permettent dactionner le frein durgence.
Des barrières ferment laccès au puits lorsque la cage nest pas à la recette. Lorsque la cage arrive et quelle simmobilise, un signal commande le déverrouillage de la barrière. Une fois que le personnel est monté dans la cage et que la barrière est refermée, un deuxième signal commande le déverrouillage de la cage pour permettre sa descente ou sa remontée dans le puits. Selon le cas, la manuvre peut être commandée par un préposé de cage ou par les mineurs eux-mêmes, qui suivent alors les instructions affichées à chaque recette. Les mineurs sont généralement très conscients du danger lié à la circulation dans les puits et les accidents sont rares.
La reconnaissance du gisement doit nécessairement précéder son exploitation. Il faut localiser exactement sa position et en déterminer la configuration tridimensionnelle (longueur, largeur et épaisseur).
Lexploration du massif rocheux se fait par foration au diamant, à partir de la surface ou dune galerie souterraine. Loutil de foration, une couronne dont le bord dattaque est garni de diamants, découpe une carotte cylindrique qui est remontée à lintérieur du train de tiges portant loutil. Une fois extraite, la carotte est examinée afin de déterminer la puissance et la composition des couches traversées. Des échantillons sont prélevés, puis les parties minéralisées sont découpées et analysées en vue de déterminer leur teneur métallique. La localisation exacte du gisement implique une vaste campagne de forage (voir figure 74.9).
Les travaux préparatoires comprennent toutes les excavations nécessaires à la mise en place des infrastructures de production et pour assurer la continuité des opérations au cours de la phase dexploitation. Les principaux ouvrages, réalisés par foration, tir à lexplosif et déblocage, sont les puits, les galeries, les plans inclinés et les cheminées verticales ou inclinées.
Le fonçage dun puits consiste à creuser une cheminée verticale dans le massif rocheux à partir de la surface. Il exige un matériel spécial (chevalement de fonçage, treuil et cuffat dextraction, benne preneuse, etc.) et une main-duvre expérimentée. Ce travail est généralement confié à un entrepreneur plutôt quau personnel de la mine.
Léquipe de fonçage est exposée à plusieurs dangers. Elle travaille au fond dun puits vertical profond. Le personnel, le matériel et les déblais sont tous transportés dans le même cuffat. Les travailleurs se trouvant au fond ne sont pas protégés contre les chutes de blocs ou autres objets. De toute évidence, il sagit dun travail réservé à des personnes expérimentées.
Une galerie est une voie de communication horizontale servant au transport du minerai et des stériles; son percement fait partie des travaux préparatoires courants. Dans les exploitations mécanisées, labattage de la roche se fait à laide de jumbos de foration à deux bras orientables portant des perforatrices électro-hydrauliques. La section des galeries est généralement de 16 m2, et les trous de mine sont forés à 4 m de profondeur. Les trous de mine sont chargés dune quantité appropriée dexplosif en vrac en général du nitrate dammonium et fuel-oil (ANFO) , au moyen dun chargeur pneumatique spécial. Lamorçage est assuré par des détonateurs non électriques à court retard (Nonel).
Le marinage se fait au moyen de chargeuses à godet dune capacité denviron 3 m3 (voir figure 74.10). Les déblais sont évacués et chargés dans des camions. Les plans inclinés sont des galeries reliant deux ou plusieurs niveaux différents. Ils ont une pente comprise entre 1:7 et 1:10 (pente très raide par comparaison à celles des routes ordinaires) et offrent une bonne adhérence aux engins lourds motorisés. Les plans inclinés sont souvent creusés en spirale, en montant ou en descendant, à la manière dun escalier en colimaçon. Le creusement des plans inclinés fait aussi partie des travaux préparatoires courants; on utilise à cette fin le même matériel que pour le percement des galeries.
Une cheminée, ou montage, est une voie verticale ou très inclinée servant à la circulation du personnel, du matériel, du minerai ou de lair entre différents niveaux de la mine. Le creusement des cheminées est une tâche difficile et dangereuse, mais indispensable. Les méthodes utilisées vont du creusement manuel, par foration de trous au marteau-perforateur et tir à lexplosif, jusquà la foreuse de montage (voir figure 74.11).
Le creusement manuel dune cheminée est un travail difficile et dangereux qui demande beaucoup dagilité, de force physique et dendurance. Il ne peut être confié quà des mineurs expérimentés et en parfaite forme physique. En règle générale, la cheminée est divisée en deux compartiments par une cloison de bois. Lun sert de train déchelle pour accéder au front dattaque, de passage pour les canalisations dair, etc. Lautre recueille la roche abattue, qui est utilisée comme plancher de travail pour la foration et le chargement de la volée suivante. La cloison de bois est déplacée au fur et à mesure de lavancement du front. Il faut, après chaque tir, remonter léchelle jusquau front dattaque, mettre en place la cloison, forer les trous de mine et les charger. Toutes ces opérations sont exécutées dans un espace exigu et mal aéré, par un mineur seul, puisquil ny a pas de place pour deux. Lindustrie cherche des solutions de remplacement moins laborieuses et moins dangereuses au creusement manuel des cheminées.
La plate-forme de montage remplace léchelle et élimine en grande partie les difficultés du creusement manuel. Il sagit dune sorte dascenseur qui grimpe dans la cheminée le long dune crémaillère ancrée dans la roche et qui sert de plancher de travail pour la foration et le chargement des trous de mine. Ce véhicule permet de creuser de très hautes cheminées beaucoup plus sûrement quavec la méthode manuelle. Le creusement de cheminées nen reste pas moins un travail très dangereux.
La foreuse de cheminée ou foreuse de montage est une machine puissante qui disloque et fragmente le massif (voir figure 74.12). Elle travaille à partir du niveau de tête, en forant dabord un trou pilote denviron 300 mm de diamètre aboutissant au niveau de base. Loutil de foration est remplacé par un trépan de diamètre égal à celui que doit avoir la cheminée, et la machine est remise en marche inverse, rappelant le trépan qui agrandit en remontant le trou initial pour donner à la cheminée sa dimension finale.
Les soutènements quil sagisse du toit ou des parements sont des ouvrages de protection essentiels pour la sécurité du personnel travaillant au fond. Ils sont particulièrement importants dans les mines mécanisées employant des engins montés sur pneumatiques, car la section des galeries est beaucoup plus grande dans ce cas que celle des galeries où circulent des engins sur rails (25 m2 contre 10 m2, en général). A 50 m de hauteur, le toit dune galerie est bien trop éloigné pour quun mineur puisse estimer les risques deffondrement à laide dune barre de décrottage.
Différentes techniques sont mises en uvre pour assurer la stabilité du toit et des parements des excavations. Ainsi, dans le creusement à lexplosif, on rapproche les trous de mine des parements et on les charge avec des explosifs de faible brisance, ce qui permet dobtenir un contour régulier sans ébranler le massif.
Le massif rocheux renferme cependant souvent des fissures qui ne sont pas apparentes à la surface et le risque de chutes de blocs est toujours présent. Le boulonnage du toit permet de réduire ce risque. Il consiste à insérer et à ancrer des tiges dacier dans des trous préalablement forés. Le boulonnage serre les unes contre les autres les différentes strates du toit, empêche les fissures de se propager, aide à stabiliser le massif rocheux et assure ainsi une plus grande sécurité des ouvrages souterrains.
Le choix de la méthode dexploitation dépend des dimensions et de la configuration du gisement, de la valeur des minéraux quil renferme, de la composition, de la stabilité et de la résistance du massif rocheux et des impératifs de production et de sécurité (parfois conflictuels). Les méthodes dexploitation minière ont connu une évolution ininterrompue depuis lAntiquité. Il sera surtout question ici des méthodes mises en uvre dans les mines partiellement ou entièrement mécanisées dans la dernière partie du XXe siècle. Chaque mine est un cas particulier, mais toutes ont en commun la recherche de la rentabilité et de la sécurité.
Cette méthode sapplique aux formations dont le pendage, nul à modéré, ne dépasse pas 20° (voir figure 74.13). Ces formations sont souvent dorigine sédimentaire. Le toit des galeries peut être boulonné si sa stabilité pose problème. Lexploitation par chambres et piliers est lune des principales méthodes utilisées dans les mines de charbon souterraines.
Labattage du minerai se fait par tir de mines horizontales, en avançant sur plusieurs fronts et en formant des vides (chambres) séparés par des piliers de minerai laissés en place pour empêcher le toit de seffondrer. On obtient ainsi dordinaire un quadrillage régulier de chambres et de piliers dont les dimensions relatives représentent un compromis entre deux impératifs: assurer la stabilité du massif rocheux et récupérer la plus grande part possible du minerai. Cela implique une étude approfondie de la résistance des piliers, de la portée de la couche supérieure et dautres facteurs encore. On utilise couramment des boulons dancrage pour augmenter la résistance des piliers. Les chambres servent de voies de roulage pour le transport par camions du minerai vers le silo de stockage.
Le front de taille est attaqué par foration et tir de mines, de la même manière que le front dattaque lors du percement des galeries. La largeur et la hauteur du front correspondent aux dimensions de la galerie, qui peuvent être assez importantes. Dans les mines de hauteur normale, on utilise des jumbos de foration. Si la couche a moins de 3 m dépaisseur, on utilise des appareils de foration de plus faible encombrement. Les gisements puissants sont exploités en partant du haut, pour que les travaux de stabilisation du toit puissent être exécutés à une hauteur commode pour les mineurs. Le reste est abattu par tranches horizontales, au moyen de tir de mines horizontales parallèles à la surface libre. Les matériaux abattus sont chargés dans des camions sur le chantier. Habituellement, on utilise pour cette opération des chargeuses et des camions à benne basculante ordinaires. Pour les galeries de faible hauteur, il existe des chargeuses et des camions spéciaux.
Lexploitation par chambres et piliers est une méthode très productive. La sécurité est fonction de la hauteur des chambres et des dispositifs de soutènement mis en place. Le principal danger vient des chutes de blocs et de la circulation du matériel.
Lexploitation par chambres et piliers en gisement pentu concerne les gisements tabulaires à pendage compris entre 15° et 30°, soit une pente trop forte pour les véhicules sur pneus et trop faible pour la chute libre du minerai par gravité.
La méthode traditionnelle dexploitation des gisements pentus repose sur le travail manuel. Les mineurs forent les trous de mine avec des perforatrices à main, et les matériaux abattus sont déblayés par des racleurs.
Le travail sur ce type de chantier est difficile. Les mineurs doivent escalader les tas de matériaux abattus en portant une perforatrice, les câbles et les poulies du racleur. En plus des risques daccidents et de chutes de blocs, ils sont exposés au bruit, aux poussières, à un aérage parfois déficient et à la chaleur.
Si le gisement se prête à une exploitation mécanisée, on procède par chambres en gradins de manière à obtenir une surface dont la pente convient aux véhicules sur pneus.
Lexploitation commence par le traçage de chambres horizontales, à partir dune galerie servant à la fois daccès et de roulage. Le premier étage horizontal suit le toit. Létage suivant est tracé un peu plus bas dans la même direction, et ainsi de suite en descendant, de façon à obtenir un découpage en gradins.
Des piliers de minerai sont laissés en place pour supporter le toit. Après avoir tracé complètement deux ou trois chambres contiguës, on passe à létage inférieur, en laissant un long pilier de minerai. Des parties de ce pilier peuvent être récupérées ultérieurement, en pratiquant des recoupes et des refentes depuis le chantier situé au-dessous.
Les engins modernes montés sur pneumatiques sont bien adaptés à lexploitation par gradins. Labattage peut se faire de façon entièrement mécanique au moyen des matériels mobiles courants. Les matériaux abattus sont évacués par des chargeuses et placés dans des camions pour leur évacuation. Si la chambre nest pas assez haute pour permettre le chargement des camions, celui-ci peut se faire sur des aires spéciales aménagées dans la voie de roulage.
Lexploitation par chambres-magasins est une méthode dexploitation classique, sans doute la plus répandue durant la majeure partie du siècle dernier. Elle a été généralement remplacée depuis par des méthodes mécaniques, mais elle se pratique encore dans de nombreuses exploitations de petite taille dans le monde. La méthode sapplique aux gisements de forme régulière et fortement pentus, inclus dans un massif rocheux. Elle ne peut être utilisée que si le minerai nest pas de nature à saltérer lorsquil est laissé en place après abattage (les minerais sulfurés, par exemple, ont tendance à soxyder et à se décomposer lorsquils sont exposés à lair). Lexploitation par chambres-magasins est caractérisée par le déblocage par gravité, les matériaux abattus tombant directement dans des berlines sur rails via des trémies, ce qui évite le chargement manuel qui est traditionnellement la tâche la plus répandue et la plus fastidieuse du travail de mineur. En effet, jusquà lapparition de la chargeuse à godet sur pneumatiques, dans les années cinquante, il nexistait aucune machine de chargement de fond.
Dans lexploitation par chambres-magasins, le minerai est enlevé par tranches horizontales en partant du bas. La plus grande partie des matériaux abattus est provisoirement laissée en place et utilisée comme plancher de travail pour la préparation de la volée suivante ou comme soutènement provisoire des parements. Comme la fragmentation augmente le volume de la roche denviron 60%, quelque 40% des matériaux abattus sont soutirés au fur et à mesure par la voie de base afin de laisser un espace de travail suffisant entre le minerai abattu et le front de taille. Le reste est soutiré après labattage de la dernière tranche.
Lexploitation par chambres-magasins nest pas mécanisable, car il faut travailler sur le minerai abattu et accéder au chantier par des échelles à travers des montages. Les seuls matériels qui conviennent sont ceux qui sont assez légers pour être maniés par un mineur seul. Le marteau-perforateur avec béquille(s) et vérin pneumatique, pesant 45 kg, est loutil de foration le plus répandu. Debout sur le dessus du tas, le mineur place la mèche, ancre la ou les béquilles au sol, appuie le marteau-perforateur contre la roche et procède à la foration; il sagit dun travail pénible.
La méthode par tranches montantes remblayées convient à lexploitation de gisements fortement pentus inclus dans un massif rocheux dont la stabilité est bonne à moyenne. Le minerai est abattu et déblayé par tranches horizontales prises en montant, le remblai étant mis en place au fur et à mesure. Cette méthode permet de modifier les limites du chantier en cours de progression, afin dextraire les minéralisations les plus intéressantes, laissant en place celles qui le sont moins.
Une fois labattage et le déblocage terminés, les vides sont remblayés de manière à former un plancher de travail pour la foration de la volée suivante et à assurer le soutènement des parements de la chambre.
Les travaux préparatoires à lexploitation par tranches montantes remblayées dans une mine exploitée sans rails comprennent le creusement au niveau principal dune galerie de roulage en direction, la pratique dune saignée à la base du gisement et la mise en place de drains en vue du remblayage hydraulique, le creusement dun plan en spirale avec accès aux chantiers ainsi que le creusement dune cheminée à remblai et daérage entre le niveau en exploitation et le niveau supérieur.
Labattage peut se faire par gradins renversés , les vides étant remblayés avec des matériaux secs ou humides. Le minerai est abattu par tranches de 3 à 4 m dépaisseur, par tir de mines verticales forées en montant, de sorte que la totalité du front peut être forée, puis mise à feu en une seule volée. Les trous montants sont forés au moyen de perforatrices montées sur chariot.
Le tir de mines montantes laisse un toit irrégulier, dont la hauteur après déblocage est denviron 7 m. Avant que les travailleurs ne soient autorisés à revenir sur le chantier, il faut procéder à un postdécoupage au moyen de tirs de faible intensité pour éliminer les saillies dangereuses, puis détacher les blocs susceptibles de tomber. Cette opération seffectue au moyen de marteaux-perforateurs à main, les mineurs se tenant sur les tas de matériaux abattus.
Labattage de front se fait en exploitation sans rails. Les vides sont remblayés avec du sable amené dans la mine par des canalisations en plastique. Les vides sont presque complètement remplis, le sable formant une surface suffisamment dure pour les engins sur pneus. Lexploitation est entièrement mécanisée, avec forage par jumbos et déblocage par chargeuses. Le front de taille est une paroi verticale de 5 m de hauteur, à la base de laquelle on pratique une saignée de 0,5 m pour le dégagement du minerai. Les trous de mine sont forés horizontalement jusquà une profondeur de 5 m.
Le volume abattu par volée dépend de la surface du front de taille, mais ne saurait se comparer à celui obtenu avec la méthode des gradins renversés. Cependant, le rendement de lexploitation mécanisée est largement supérieur à celui de lexploitation manuelle, et la stabilité du toit est assurée en même temps que labattage par le jumbo de foration qui fore simultanément les trous de découpage et les trous dabattage. La chargeuse, véhicule équipé dune benne de grande capacité et monté sur pneus larges, est un engin bien adapté au déblocage et au transport sur remblai. Dans une exploitation à double front de taille, le jumbo de foration attaque lun des fronts tandis que la chargeuse évacue les matériaux abattus à lautre front, ce qui permet doptimiser lutilisation du matériel et daugmenter la production.
La méthode par sous-niveaux abattus se pratique en chantiers ouverts. Le remblayage consolidé des vides permet la récupération ultérieure des piliers laissés en place, de sorte que lon obtient un taux très élevé de récupération du minerai.
Les travaux préparatoires en vue de labattage par sous-niveaux sont importants et complexes. Le gisement est découpé en panneaux denviron 100 m de hauteur, dans lesquels sont tracés des sous-niveaux reliés par un plan incliné. Les panneaux sont ensuite subdivisés en chambres et piliers alternants, et une voie de desserte est tracée à la base du gisement que lon équipe de points de soutirage.
Labattage par sous-niveaux laisse un vide rectangulaire dans toute lépaisseur exploitée. La partie inférieure de la chambre est aménagée en forme dentonnoir, de manière que les matériaux abattus glissent vers les points de soutirage. Des galeries sont creusées dans les niveaux supérieurs pour le passage de lengin de foration des longs trous verticaux (voir figure 74.14).
La roche fragmentée occupant un espace supérieur à son volume en place, il faut avant de forer les trous de mine pratiquer une rouillure de quelques mètres de largeur pour permettre le foisonnement du minerai. On obtient cette rouillure en agrandissant une cheminée sur toute la hauteur de la chambre.
Commence alors la foration des trous de mine (voir figure 74.15) dans les sous-niveaux, en suivant exactement le schéma établi par les spécialistes, qui précise le nombre, la position, la direction et la profondeur des trous. Tous les trous du premier niveau sont forés avant de passer au niveau supérieur. Pendant la foration au niveau supérieur, les premières mines sont chargées et tirées selon un plan de tir conçu pour abattre en une volée un important volume de roche. Le minerai abattu tombe au fond de la chambre, puis est évacué par les chargeuses aux points de soutirage. En règle générale, la foration des trous de mine se fait préalablement au chargement et au tir, de sorte que le cycle de production puisse se dérouler sans interruption.
Labattage par sous-niveaux est une méthode dexploitation productive, en grande partie parce que la foration des longs trous de mine peut être entièrement mécanisée et que lappareil de foration peut travailler sans interruption. La méthode est aussi relativement sûre, du fait que la foration se fait en galeries, et lévacuation des matériaux à partir de points de soutirage. Les travailleurs ne sont donc pas exposés aux chutes de blocs.
De même que labattage par sous-niveaux et par chambres-magasins, lexploitation à laide de charges concentrées sapplique à des gisements fortement pentus. La technique de tir à lexplosif est cependant différente. Le minerai est abattu avec des charges concentrées dexplosif placées dans des mines verticales de grand diamètre (environ 165 mm) à près de 3 m de la face libre de la roche. Lexplosion crée une excavation en forme de cône. Les matériaux abattus demeurent dans la chambre pour la durée de lexploitation, servant de soutènement aux parois. La stabilité du massif nest pas une condition aussi incontournable que dans la méthode des sous-niveaux abattus.
Les travaux préparatoires sont pratiquement les mêmes que pour labattage par sous-niveaux, mais ils comprennent en outre le creusement dune galerie au toit et dune galerie au mur, la première pour permettre la foration, le chargement et le tir de mines en début dexploitation, et la deuxième pour servir de surface de dégagement du minerai lors du tir et, éventuellement, daccès à une chargeuse (commandée à distance de lextérieur de la chambre) pour prendre le minerai abattu aux points de soutirage.
En exploitation rabattante par charges concentrées, les trous de mine, verticaux ou quasi-verticaux, sont généralement disposés suivant un quadrillage de 4 m × 4 m, et les charges sont placées à une distance calculée pour provoquer la formation dune fracture continue en dessous. Le tir détache une tranche horizontale de minerai denviron 3 m dépaisseur. Le minerai abattu tombe dans la chambre inférieure. Une partie seulement du minerai est soutirée, le reste demeurant dans la chambre pour soutenir les parements durant lexploitation. Après labattage de la dernière tranche, qui emporte la galerie supérieure, la chambre est vidée complètement et préparée en vue du remblayage.
Le gisement est souvent exploité par chambres primaires et secondaires. Les chambres primaires sont exploitées les premières, puis remblayées avec un matériau consolidé. Après un temps dattente approprié, on peut récupérer le minerai des piliers séparant les chambres primaires, en formant les chambres secondaires. Cette méthode, associée au remblayage consolidé, autorise une récupération presque totale des réserves exploitables.
Lexploitation par sous-niveaux foudroyés sapplique aux gisements moyennement à fortement pentus de grande profondeur. Le minerai doit être de nature à pouvoir être fragmenté à lexplosif en blocs maniables. La méthode entraîne léboulement du toit et laffaissement des terrains de couverture (des barrières doivent être mises en place pour interdire laccès de la mine).
Dans cette méthode, la foration est immédiatement suivie de la fragmentation du massif rocheux aux explosifs. Le minerai et les stériles tombent par gravité au fond de la chambre et sont évacués par des galeries situées sous le niveau exploité. Cette méthode est considérée comme sûre, puisque les mineurs travaillent toujours dans des espaces ayant la dimension dune galerie.
Les travaux préparatoires sont importants. Des galeries daccès doivent être tracées dans le gisement à intervalles verticaux assez rapprochés (de 10 à 20 m) et suivant une disposition déterminée. Celle-ci est la même à tous les sous-niveaux, sauf quelle est légèrement décalée dun sous-niveau à lautre, de sorte que les galeries dun sous-niveau donné se trouvent entre celles du sous-niveau supérieur. Une coupe verticale montrerait une disposition en losanges, avec un espacement régulier dans le sens horizontal et dans le sens vertical. Bien que les travaux de creusement soient ici importants, il sagit dune opération simple qui se prête bien à la mécanisation. Le creusement simultané de plusieurs galeries à différents sous-niveaux implique une utilisation optimale du matériel.
Lorsque la préparation dun sous-niveau est terminée, de longs trous de mine verticaux sont forés en éventail au plafond des galeries. La foration une fois terminée à ce sous-niveau, lengin de foration est amené au sous-niveau inférieur.
Le tir de mines fragmente la roche, qui se disloque du toit et tombe verticalement sur le mur du sous-niveau inférieur, en laissant un front droit. Une coupe verticale montrerait des chantiers en escalier, où les travaux à chaque sous-niveau sont en avance dune opération sur ceux du sous-niveau inférieur.
Les matériaux foudroyés renferment un mélange de minerai et de stériles. Les premiers matériaux évacués par la chargeuse sont constitués exclusivement de minerai. Au fur et à mesure que le déblocage progresse, la proportion de stériles augmente. Lorsque lopérateur juge quelle est trop élevée, il passe au chantier suivant. Pendant ce temps, les boutefeux prépareront la prochaine volée.
Les chargeuses, disponibles en diverses capacités, sont parfaitement adaptées aux travaux de déblocage des sous-niveaux; leur benne une fois remplie, elles transportent les matériaux à quelque 200 m, les déversent dans la cheminée dévacuation et retournent au chantier pour un nouveau chargement.
Le foudroyage par sous-niveaux est caractérisé par un schéma régulier et des opérations répétitives (creusement de galeries, foration, chargement et bourrage de trous, tir de mines, chargement et transport du minerai) réalisées de façon indépendante. Lexploitation se déroule en continu dun sous-niveau à lautre, de sorte que les équipes et le matériel travaillent avec le maximum defficacité. En fait, la mine est semblable à une usine organisée en secteurs. La méthode est toutefois moins sélective que les autres et le taux dextraction du minerai nest pas des plus élevés. Les matériaux foudroyés contiennent quelque 20 à 40% de stériles, et la perte de minerai peut varier entre 15 et 25%.
Le foudroyage de blocs est une méthode dexploitation à grande échelle, qui convient aux massifs de grandes dimensions dans chaque direction, dun volume de lordre de 100 millions de tonnes et aptes à la désagrégation (il faut que les tensions internes favorisent la désagrégation de la masse après dépilage dune tranche de minerai à la base du bloc). On peut extraire, dune mine exploitée par cette méthode, de 10 à 30 millions de tonnes de minerai par année. Les conditions dapplication de la méthode en limitent lutilisation à quelques gisements dans le monde; elle est utilisée notamment dans quelques mines de cuivre, de fer, de molybdène et de diamant.
Le terme blocs se rapporte au découpage des unités dexploitation. Le gisement, en effet, est découpé en unités de grandes dimensions, les blocs, qui renferment chacun un volume de minerai représentant plusieurs années de production. Le foudroyage est provoqué en pratiquant une saignée horizontale à la base du bloc. Des forces tectoniques naturelles considérables, semblables à celles qui causent le déplacement des continents, créent dans le massif des tensions qui provoquent la dislocation des blocs en fragments de taille permettant leur passage vers les points de soutirage. Souvent, cependant, les mineurs doivent intervenir pour morceler les fragments trop gros.
Lexploitation par foudroyage de blocs nécessite une planification à long terme et des travaux préparatoires importants, comprenant le traçage dun réseau complexe de voies sous le bloc à extraire. Les travaux varient dune mine à une autre, mais comprennent généralement le sous-cavage du bloc, le découpage de la base en entonnoirs, le creusement de cheminées pour la descente du minerai aux points de soutirage, linstallation de cribles pour retenir les fragments trop gros et le chargement dans les berlines.
La base du bloc sous la saignée est découpée en entonnoirs pour conduire le minerai foudroyé vers les cheminées dans lesquelles il descend par gravité au niveau de soutirage; il est repris par des chargeuses et transporté aux cheminées dévacuation. Les fragments trop gros pour la benne des chargeuses sont morcelés à lexplosif aux points de soutirage; dautres, moins gros, sont débités sur les cribles. Ceux-ci, constitués dun grillage de grosses barres parallèles, servent à retenir les fragments de dimension excessive et sont dun emploi courant dans les mines exploitées par blocs foudroyés; le morcellement se fait de plus en plus souvent par voie hydraulique.
Les excavations pratiquées dans une mine exploitée par blocs foudroyés sont soumises à de fortes pressions du terrain. Aussi les puits et les galeries doivent-ils avoir la plus petite section praticable, ce qui nélimine pas pour autant la nécessité dun boulonnage ou dun gunitage pour assurer lintégrité du chantier.
Exécuté correctement, le foudroyage de blocs est une méthode peu coûteuse et productive. La difficulté réside dans la prédiction du comportement du massif. De plus, lenvergure des travaux préparatoires crée des délais importants avant le début de la production, délais qui peuvent avoir un effet négatif sur les projections financières des investisseurs.
Les longues tailles conviennent aux gisements en couches de forme régulière, dépaisseur réduite et de grande extension horizontale (par exemple une veine de charbon, une couche de potasse ou les «reefs», ces bancs de conglomérats aurifères exploités en Afrique du Sud). Cest lune des principales méthodes utilisées pour lextraction du charbon. Le minerai est abattu par tranches sur un front se déplaçant parallèlement à lui-même dans la veine. Une allée est maintenue ouverte au front de taille, et on laisse le toit sébouler à larrière-taille à une distance sûre des mineurs et de leur matériel.
Les travaux préparatoires comprennent le traçage des galeries daccès aux chantiers et de transport du minerai au puits dextraction. La couche à exploiter étant dépaisseur réduite et de grande extension horizontale, il est généralement possible de lexploiter par un réseau assez simple de galeries. Les galeries de roulage sont tracées dans la couche même. La distance entre deux galeries de roulage voisines détermine la longueur du front de taille.
Le remblayage des chambres vides empêche la roche encaissante de seffondrer. Il conserve au massif rocheux sa stabilité intrinsèque, ce qui, dune part, garantit la sécurité des mineurs et, dautre part, autorise une meilleure exploitation du gisement. Le remblayage est surtout associé à lexploitation par tranches montantes, mais il se pratique aussi lorsque sont utilisés les sous-niveaux abattus ou labattage par charges concentrées.
La méthode traditionnelle consiste à déverser les déblais de traçage dans les chambres vides plutôt que de les remonter à la surface. En exploitation par tranches montantes remblayées, par exemple, la roche stérile est étendue dans la chambre vide au moyen de racleurs ou de bulldozers.
En remblayage hydraulique , on utilise comme remblai les résidus de latelier de concentration du minerai, qui sont amenés au fond par des trous forés garnis de plastique. Les résidus sont dabord déschlammés pour ne retenir que la fraction grossière, soit le sable, qui est véhiculé en suspension dans leau, à une concentration denviron 65% de sable. Un liant hydraulique ajouté à la dernière coulée consolide la surface du remblai, qui forme alors une aire de roulement assez lisse pour permettre la circulation des engins sur pneus.
En abattage par sous-niveaux et en exploitation rabattante par charges concentrées, les chambres vides sont remblayées avec du sable et de la roche. La roche, extraite dune carrière à proximité de la mine, est concassée et criblée, puis amenée au fond par des cheminées spécialement prévues à cette fin (les cheminées à remblai) et transportée aux chantiers par camions. Pour les chambres primaires, un coulis de ciment et de cendres volantes est projeté sur le remblai avant sa mise en place. Ce liant consolide le remblai, de sorte quil forme un pilier artificiel permettant lexploitation de chambres secondaires. Le remblai de ces chambres nest généralement pas consolidé, sauf les dernières couches qui servent de surface de roulement pour lévacuation du minerai.
La mécanisation des mines souterraines progresse partout où les conditions le permettent. Les engins sur pneus à moteur diesel, à quatre roues motrices articulées, sont dun emploi courant dans les chantiers du fond (voir figure 74.16).
Cet engin est indispensable dans une mine; il est utilisé pour tous les travaux de creusement en massif rocheux. Il comporte des perforatrices hydrauliques montées sur un ou deux bras orientables. Grâce à cet engin, un opérateur travaillant seul peut forer 60 trous de mine de 4 m de profondeur en quelques heures.
Cet engin (voir figure 74.15) fore des trous disposés en éventail dans les galeries dexploitation, couvrant une grande surface et permettant dabattre un volume important de minerai. Il est utilisé en abattage par sous-niveaux, en foudroyage de sous-niveaux, en foudroyage de blocs et en exploitation rabattante par charges concentrées. Il est équipé dune puissante perforatrice hydraulique et dun carrousel de rallonges, que lopérateur commande à distance et en sécurité.
Le chargeur de trous de mine est un complément indispensable du jumbo de foration. Il comporte une plate-forme de service à commande hydraulique, un réservoir dexplosif ANFO (nitrate dammonium et fioul) sous pression et un flexible de chargement, ce qui permet à lopérateur de charger une volée en très peu de temps. Des détonateurs Nonel de mise à feu non électrique peuvent être mis en place en même temps, pour régler la chronologie de la mise à feu.
La chargeuse (voir figure 74.10) est un véhicule à usages multiples, utilisé notamment pour lévacuation du minerai et la manutention des matériaux. Elle existe en diverses dimensions, de sorte que les mineurs peuvent choisir le modèle le plus approprié à la situation ou à la tâche à exécuter. Contrairement aux autres engins à moteur diesel utilisés dans la mine, la chargeuse fonctionne le plus souvent à plein régime durant de longues périodes, et cela sans interruption. Cest ainsi quelle produit des quantités importantes de fumées et de gaz déchappement. Le système daérage doit être capable de diluer et dextraire ces polluants, de manière à satisfaire aux normes de qualité de lair dans les aires de chargement.
Le minerai est transporté des chantiers dabattage à une station de culbutage située à proximité du puits dextraction. Pour le transport sur de plus longues distances, des galeries de roulage spéciales sont aménagées, souvent avec voies ferrées pour le transport par trains de berlines. Le roulage sur rails avec locomotives électriques est plus efficace et moins polluant que les camions diesel; il permet de transporter de plus gros volumes de minerai sur de plus longues distances.
Des chantiers au puits dextraction, le minerai passe par plusieurs postes où il subit des manutentions diverses.
Le racleur est un engin de déblayage constitué dun godet traîné sur le sol qui prend les matériaux abattus et les transporte à la cheminée dévacuation. Le godet est mû par un système de tambours, de câbles et de poulies. Le racleur ne nécessite aucune préparation du plancher; il peut prendre le minerai sur le tas tel quil est.
La chargeuse est un véhicule sur pneus à moteur diesel qui transporte une charge correspondant à la capacité de sa benne, du tas à la cheminée dévacuation.
La cheminée dévacuation est une voie verticale ou fortement inclinée dans laquelle le minerai descend par gravité. Plusieurs cheminées peuvent être aménagées côte à côte et reliées à la base par une bande transporteuse collectrice, ce qui permet dacheminer le minerai des niveaux supérieurs vers un unique point de soutirage au niveau de roulage.
La cheminée dévacuation est fermée à sa base par une trappe. En règle générale, elle débouche juste au-dessus de la galerie de roulage, de sorte quà louverture de la trappe le minerai tombe directement dans les berlines.
A proximité du puits dextraction se trouve une station de culbutage , où les berlines déversent leur charge dans un silo de stockage . La station de culbutage est munie dune grille qui retient les blocs de dimension excessive. Ceux-ci sont débités aux explosifs ou par pression hydraulique. Un concasseur primaire peut être installé en aval de la grille, pour réduire le calibre des matériaux. A la base du silo à minerai se trouve une trémie doseuse qui assure automatiquement que le volume et le poids de la charge qui sera déversée dans le skip ne dépassent pas la capacité de celui-ci, ni celle du treuil dextraction. Lorsque le skip , une benne élévatrice, arrive à la recette, le fond de la trémie doseuse souvre pour le remplir. Le skip chargé est remonté à la surface par le treuil dextraction, où il se vide par ouverture du fond dans une trémie de stockage. La manuvre du skip peut être commandée automatiquement, lopération étant surveillée par télévision en circuit fermé.
Lextraction de réserves souterraines de charbon sest faite dabord par galeries creusées à flanc de coteau en suivant la veine à partir daffleurements. Toutefois, des moyens inadéquats pour remonter le charbon à la surface et le risque dinflammation de poches de méthane en présence de feux nus limitaient la profondeur des premières mines souterraines.
La demande croissante de charbon durant la révolution industrielle a encouragé le développement des techniques de fonçage de puits pour rejoindre des gisements plus profonds. Dès le milieu du XXe siècle, la majeure partie de la production mondiale de charbon provenait de mines souterraines. Au cours des décennies soixante-dix et quatre-vingt, des mines à ciel ouvert ont été ouvertes en grand nombre, dans certains pays en particulier, dont les Etats-Unis, lAfrique du Sud, lAustralie et lInde. Puis les années quatre-vingt-dix ont vu un regain dintérêt pour lexploitation souterraine, et de nouvelles mines ont été ouvertes (par exemple dans le Queensland, en Australie) pour exploiter notamment les réserves profondes danciennes mines autrefois à ciel ouvert. Au milieu des années quatre-vingt-dix, les mines souterraines comptaient pour 45% dans la production mondiale danthracite. Le rapport entre le tonnage extrait à ciel ouvert et celui provenant des chantiers souterrains varie largement dun pays à un autre; il était de moins de 30% en Australie et en Inde, et de 95% en Chine. Pour des raisons de rentabilité, les gisements de lignite sont rarement exploités en souterrain.
Une mine de charbon souterraine comporte essentiellement trois éléments: des chantiers dabattage, des moyens pour transporter le charbon de ceux-ci jusquau puits dextraction ou à la descenderie, et des moyens pour le remonter à la surface. La production implique également des travaux préparatoires, cest-à-dire laménagement daccès aux futurs chantiers; ces travaux constituent la phase la plus dangereuse pour les travailleurs.
La manière la plus simple daccéder à un gisement de charbon est de suivre ses affleurements. Cette approche est encore largement pratiquée pour lexploitation de gisements horizontaux ou quasi-horizontaux en terrain escarpé; cest le cas, par exemple, pour le plateau appalachien au sud de la Virginie-Occidentale, aux Etats-Unis. La méthode dexploitation mise en uvre est en soi indifférente; ce qui compte, cest datteindre le gisement par la voie la plus facile et la moins coûteuse possible. Laccès par galeries à flanc de coteau est pratique courante dans les régions où lextraction repose sur une technologie peu avancée et où le produit de la vente du charbon provenant du creusement de ces galeries sert à financer les travaux préparatoires.
On peut aussi accéder au gisement par une descenderie (ou voie inclinée) ou un puits vertical, le choix étant généralement dicté par la profondeur du gisement: plus il est profond, plus les coûts daménagement dun plan incliné permettant le transport par véhicules ou par convoyeurs sont élevés.
Le fonçage de puits, réalisé par forage descendant à partir de la surface, est une opération longue et coûteuse; il entraîne un délai relativement long avant le début de la production. Sil sagit dun gisement profond, comme cest le cas dans la plupart des pays dEurope et en Chine, le puits doit souvent traverser une couche aquifère; il est alors nécessaire, pour empêcher les venues deau, davoir recours à des techniques spéciales, comme la congélation du sol ou le gunitage des parois du puits, suivis de la mise en place dun cuvelage dacier ou de béton pour assurer une étanchéité durable.
On construit généralement une descenderie lorsque le gisement est trop profond pour une exploitation à ciel ouvert, mais relativement proche de la surface. Les couches exploitables du gîte de Mpumalanga dans lest du Transvaal, en Afrique du Sud, par exemple, se trouvent à une profondeur qui ne dépasse pas 150 m; à certains endroits, elles sont exploitées à ciel ouvert, dans dautres, en souterrain. Dans ce dernier cas, on a souvent recours à une descenderie pour amener le matériel aux chantiers et pour remonter le produit par convoyeurs.
A la différence des galeries daccès à flanc de coteau, qui sont creusées dans le charbon, les descenderies sont généralement creusées dans le rocher (sauf si le pendage de la veine est constant). Elles sont aménagées suivant une pente régulière, de manière à faciliter la circulation des véhicules et le transport par convoyeurs. Lextraction du charbon par bandes transporteuses installées en des-cenderie, une innovation des années soixante-dix, présente, par rapport à la méthode traditionnelle dextraction par puits, lavantage dune plus grande capacité et dune plus grande fiabilité.
Les mines de charbon souterraines sont exploitées suivant deux méthodes principales et de nombreuses variantes correspondant aux conditions particulières des chantiers: ce sont la méthode des chambres et piliers et celle des longues tailles. Dans le cas des chambres et piliers, le gisement est quadrillé par des galeries creusées en laissant subsister entre elles, régulièrement disposés, des piliers de charbon de dimensions parfois considérables pour supporter le poids des terrains sus-jacents. La méthode des longues tailles, par contre, permet lextraction complète de parties importantes du gisement, les vides de lexploitation étant comblés par éboulement du toit.
Lexploitation par chambres et piliers est la plus ancienne des méthodes utilisées dans les mines souterraines de charbon, et la première à pratiquer le soutènement systématique du toit pour assurer la protection des mineurs. Rendue très productive par la mécanisation, cette méthode intervient dans certains pays pour une part importante de la production totale de charbon extrait en souterrain. Aux Etats-Unis, par exemple, elle représente 60% de la production des mines souterraines de charbon. La taille des exploitations est variable. Certaines mines dAfrique du Sud exploitent sur plusieurs fronts des couches ayant jusquà 6 m dépaisseur, et leur capacité de production dépasse 10 millions de tonnes par an. A lautre extrême, un grand nombre de petites mines aux Etats-Unis travaillent sur des veines nayant parfois que 1 m dépaisseur et sont capables de cesser leurs opérations rapidement et de les reprendre tout aussi rapidement en fonction de lévolution du marché.
En règle générale, la méthode des chambres et piliers sapplique à lexploitation de couches peu profondes, la pression exercée sur les piliers par les terrains sus-jacents nétant pas excessivement élevée. Cette méthode comporte, par rapport à celle des longues tailles, deux avantages dimportance: la souplesse et la sécurité. Son principal désavantage réside dans la nécessité dabandonner une proportion plus ou moins grande du gisement, déterminée par divers facteurs dont lépaisseur et la profondeur de celui-ci. Des taux dextraction de 60% sont possibles, atteignant même 90% si les piliers sont récupérés dans une deuxième phase dextraction.
La méthode des chambres et piliers se pratique avec divers degrés de raffinement technique. On trouve, à côté dexploitations à forte intensité de main-duvre où presque toutes les étapes de la production, y compris le transport, se font manuellement (extraction au panier), des exploitations où la mécanisation est très poussée. Le charbon peut être abattu par tir à lexplosif ou par des machines dabattage en continu. Le transport du produit se fait par véhicules ou par convoyeurs à bande. Des boulons et des cadres de bois ou de métal sont utilisés pour soutenir le toit des galeries.
Le mineur continu est une machine comportant une tête dabattage mécanique du front et un tablier de ramassage des déblais montés sur un châssis chenillé; son poids peut varier entre 50 et 100 tonnes, selon lusage auquel il est destiné, la puissance installée et la largeur dabattage requise. Certains mineurs continus sont équipés dun engin de boulonnage, de sorte que labattage et le soutènement sont exécutés simultanément. Le soutènement peut aussi être mis en place à la suite de labattage, par une machine de boulonnage.
Les chargeuses peuvent être à alimentation électrique, à accumulateurs ou à moteur diesel, les modèles diesel étant dune plus grande souplesse dutilisation. Ces engins, dont la capacité varie en général entre 5 et 20 tonnes, prennent les produits abattus à larrière du mineur continu et vont les culbuter dans la trémie de chargement du convoyeur à bande principal situé à proximité. La trémie peut être équipée dun concasseur pour fragmenter les blocs de charbon ou de roche de trop grandes dimensions qui pourraient obstruer la trémie ou endommager une bande transporteuse.
Lévacuation des produits abattus peut aussi se faire par un convoyeur articulé monté sur chenilles, qui les transporte directement du front à la trémie. Le transport continu par convoyeurs autorise des débits plus élevés et assure une plus grande sécurité pour le personnel que le transport par véhicules; son emploi est, pour ces raisons, en voie de sétendre au creusement des galeries dans les exploitations par longues tailles.
Les chambres sont creusées sur 6 m de largeur et, normalement, sur toute la hauteur de la veine à exploiter. Les dimensions des piliers sont déterminées par la profondeur de la veine: des piliers carrés de 15 m de côté disposés à 21 m dentraxe conviendraient pour lexploitation dune veine peu puissante située à faible profondeur.
On croit généralement que lexploitation en longues tailles est apparue au XXe siècle. Il semble quelle ait été pratiquée plus de 200 ans auparavant. Linnovation réside plutôt dans la mécanisation de la méthode. De manuelle, elle a commencé à être mécanisée dans les années cinquante, au point de devenir une méthode très productive et à très faible intensité de main-duvre.
Le grand avantage de lexploitation en longues tailles par rapport à la méthode des chambres et piliers est lextraction complète du panneau en une seule phase, et la récupération dune plus grande proportion du gisement. Par contre, cette méthode na pas la souplesse de la première et, comme elle impose de lourds investissements initiaux (pouvant dépasser 20 millions de dollars E.-U. dans certains cas), elle ne peut être envisagée que si les réserves exploitables sont importantes et les débouchés assurés.
Dans le passé, il nétait pas rare quune mine exploite plusieurs longues tailles simultanément (en Pologne, par exemple, certaines mines en comptent plus de dix). La tendance actuelle est toutefois à la concentration de la production sur des unités plus rentables, de manière à réduire les besoins en main-duvre et lenvergure des travaux préparatoires.
Dans cette méthode, on provoque léboulement du toit en arrière-taille au fur et à mesure de la progression du front, les voies principales étant seules maintenues ouvertes par un soutènement. Le toit le long du front de taille est soutenu par des étançons hydrauliques composés de deux ou quatre éléments qui reportent une partie de la charge des terrains sus-jacents dans le massif et les piliers situés de chaque côté du panneau et empêchent lenvahissement du chantier par le foudroyage en arrière-taille. Le charbon est abattu par une haveuse électrique, équipée généralement de deux tambours (fraises) armés de pics; la machine peut pratiquer une saignée de 1,10 m de profondeur à chaque passe. Certaines haveuses comportent un bras portant une chaîne armée de pics. La haveuse se déplace le long du front de taille et charge au fur et à mesure le charbon abattu sur un convoyeur blindé, lequel est poussé contre le front après chaque passe.
A lextrémité du front de taille, le charbon abattu est transféré sur un convoyeur à bande pour être remonté à la surface. En chantier chassant, le convoyeur doit être allongé au fur et à mesure quavance le front; en chantier rabattant, cest le contraire.
Au cours des quarante dernières années, la longueur des tailles, de même que celle des panneaux (les volumes minéralisés dans lesquels avancent les tailles), a considérablement augmenté. Aux Etats-Unis, la longueur moyenne des tailles est passée de 150 m en 1980 à 227 m en 1993. En Allemagne, elle était de 270 m au milieu des années quatre-vingt-dix et lon envisage aujourdhui des tailles de plus de 300 m. Au Royaume-Uni comme en Pologne, les tailles atteignent couramment 300 m de longueur. La longueur des panneaux est en grande partie déterminée par les caractéristiques du terrain, notamment les failles, et par les limites de la concession, mais elle dépasse presque toujours 2,5 km dans des conditions favorables. Lexploitation de panneaux ayant jusquà 6,7 km de longueur est à létude aux Etats-Unis.
Lexploitation rabattante tend à se généraliser, bien quelle impose un investissement initial plus lourd, en raison de la longueur des voies à tracer pour atteindre lextrême limite des panneaux. Lorsque les conditions le permettent, les voies sont aujourdhui creusées en couche au moyen de mineurs continus, et le soutènement est réalisé par boulonnage. Cette technique ne peut être utilisée toutefois que si la roche encaissante possède une bonne tenue.
Les statistiques établies par le Bureau international du Travail (BIT, 1994), indiquent que le taux daccidents mortels dans les mines de charbon varie largement dun pays à un autre. Ces statistiques ne tiennent toutefois pas compte du niveau de développement technologique des exploitations, ni du nombre de travailleurs employés dans chacun des pays. Il est permis daffirmer que les conditions se sont généralement améliorées dans les pays industriels.
Les catastrophes minières majeures sont devenues relativement peu fréquentes, en partie à cause des progrès réalisés dans la conception et la pratique et de la mise au point de produits incombustibles pour les travaux du fond, notamment pour les bandes de convoyeurs et les fluides hydrauliques. Néanmoins, le risque daccidents susceptibles de faire des victimes ou de causer des dommages matériels nest pas éliminé pour autant. Il se produit encore des explosions dues au grisou ou aux poussières de charbon, et cela en dépit dune grande amélioration des systèmes daérage. Les éboulements demeurent à lorigine de la plupart des accidents graves dans toutes les mines du monde. Les feux et incendies, causés par la combustion spontanée de matériaux ou par des équipements, constituent une source particulière de danger.
Si lon compare les deux extrêmes, à savoir les exploitations à forte intensité de main-duvre et les exploitations hautement mécanisées, on peut constater une grande différence dans les taux et dans la nature des accidents qui sy produisent. Les mineurs travaillant dans une petite exploitation non mécanisée sont plus exposés aux chutes de blocs provenant du toit ou des parements. Le risque dexposition aux poussières et aux gaz inflammables imputable à un aérage insuffisant y est également plus élevé.
Le traçage des chambres en exploitation par chambres et piliers et celui des voies daccès en exploitation par longues tailles nécessitent un soutènement du toit et des parements. Le type de soutènement mis en uvre et lespacement des éléments de soutènement dépendent de divers facteurs, dont lépaisseur et la profondeur de la veine à exploiter et la tenue des terrains sus-jacents. Une excavation sans soutènement est lendroit le plus dangereux dune mine; dans la plupart des pays, la longueur qui peut être creusée en avant du soutènement est fixée de manière très stricte. La phase de dépilage, dans la méthode des chambres et piliers, présente toujours le risque de chute intempestive du toit; elle doit être ordonnancée minutieusement afin de ne pas exposer indûment les travailleurs.
Les tailles modernes très productives occupent une équipe de six à huit mineurs, de sorte que les effectifs exposés sont sensiblement réduits. Les poussières produites par les haveuses constituent lun des principaux risques. Pour soustraire les opérateurs à ce risque, on pratique parfois labattage dans une direction seulement, de manière que les poussières produites soient chassées par le courant dair du système daérage. La chaleur dégagée par les matériels électriques de plus en plus puissants utilisés au fond peut aussi être nocive pour les travailleurs, en particulier à de grandes profondeurs.
La vitesse davancement des haveuses le long du front de taille augmente également. On peut sattendre dici peu à des vitesses de lordre de 45 m/min. Il est peu probable que les mineurs soient physiquement capables de suivre pendant toute la durée dun poste de travail des machines travaillant par passes successives sur un front de 300 m de longueur à cette cadence. Aussi, laccroissement de la vitesse des haveuses est une incitation majeure à une automatisation plus poussée des travaux en taille, pour lesquels les mineurs assumeraient le contrôle plutôt que la marche directe des opérations.
Le déplacement du matériel de taille dun chantier au suivant présente des risques propres. De nouvelles méthodes ont été mises au point pour réduire le risque de chutes de blocs provenant du toit ou du front de taille pendant cette opération. Toutefois, les matériels utilisés sont extrêmement lourds (le poids dun soutènement de taille dépasse 20 tonnes, et celui dune haveuse est considérablement plus élevé); malgré lemploi de transporteurs construits spécialement, le risque de se blesser en soulevant de lourdes charges ou en se faisant écraser par elles est toujours présent.
Dans une exploitation à ciel ouvert, on vise à enlever un minimum de stériles de recouvrement pour atteindre les volumes minéralisés ayant la plus grande valeur marchande, afin dobtenir le meilleur rendement possible pour les investissements consentis. Plus la teneur dun gisement est élevée, plus celui-ci a de valeur. Pour limiter les investissements au minimum et extraire les minéralisations les plus intéressantes, on trace un plan détaillé dexploitation, prévoyant de façon précise le découpage et lextraction du minerai. Les gisements étant souvent de forme irrégulière, on procède dabord à une vaste campagne de sondages pour établir le profil géologique du terrain et déterminer la position et les limites du gisement. Lextension du gisement détermine le périmètre de la mine. Le plan dune mine à ciel ouvert dépend des caractéristiques géologiques et minéralogiques du terrain. La plupart des mines à ciel ouvert exploitées par fosse ont la forme générale dun cône, leur forme précise étant toujours dictée par celle du gisement à exploiter. Les fosses sont creusées en gradins concentriques reliés par des pistes aménagées en spirale ou en lacets du bord de la fosse jusquau fond. Quelle que soit létendue de la mine, le plan prévoit le profil de la fosse, les infrastructures de gestion (par exemple, entrepôts, bureaux, maintenance) et de transport, le matériel dexploitation, le taux de découverte admissible et le rythme de production visé. Ces deux derniers facteurs déterminent la durée de vie de la mine, qui correspond soit à lépuisement du gisement, soit à latteinte du seuil de rentabilité.
Léchelle des exploitations à ciel ouvert modernes varie des petites exploitations privées, produisant quelques centaines de tonnes de minerai par jour, aux gros complexes industriels exploités par des sociétés dEtat ou par des multinationales et produisant plus de 1 million de tonnes de minerai par jour. Les exploitations les plus importantes peuvent couvrir une superficie de plusieurs kilomètres carrés.
Les terrains stériles consolidés ou non consolidés qui doivent être enlevés pour mettre à nu le gisement minéralisé constituent la découverte. Il y a avantage à enlever le moins de stériles de recouvrement possible pour atteindre les minéralisations intéressantes, mais lorsque celles-ci gisent à une grande profondeur, il faut se résoudre à enlever un volume de stériles plus important. La plupart des procédés denlèvement de morts-terrains sont cycliques et exigent linterruption des opérations dextraction (foration, tir et chargement) et dévacuation (transport), en particulier lorsque le recouvrement est dur et doit être fragmenté aux explosifs. Font exception à cette règle lexploitation hydraulique par dragage et lextraction de certains types de matériaux meubles par des pelles mécaniques sur roues. On appelle coefficient de recouvrement le rapport de la quantité de stériles enlevés à la quantité de minerai extrait. Des coefficients de 2:1 à 4:1 ne sont pas rares dans les grandes exploitations. A partir de 6:1, lexploitation tend à être moins rentable, selon la nature du produit extrait. Les stériles peuvent être utilisés en remblayage, pour la construction des pistes de circulation de la mine, ou être vendus comme remblais.
Ces matériels sont choisis en fonction du plan dexploitation du gisement. Les facteurs à prendre en compte comprennent: le profil de la fosse et la topographie des terrains environnants, le volume de minerai à extraire, la distance et la vitesse de transport des matériaux depuis les chantiers dabattage jusquaux installations de traitement, et la durée de vie de la mine. La plupart des mines à ciel ouvert modernes sont exploitées au moyen dinstallations de foration mobiles, de pelles hydrauliques, de chargeuses, de pelles à benne traînante (draglines) et de camions. Létendue de la mine dicte la quantité et la capacité du matériel requis pour réaliser le plan dexploitation. En règle générale, on choisit les plus grandes capacités disponibles afin de réaliser des économies déchelle, en veillant toutefois à faire correspondre la capacité des engins qui travaillent ensemble. Sil est possible de remplir un gros camion avec une chargeuse de faible capacité, cette association nest pas efficace. De même, on peut utiliser une pelle de capacité supérieure à celle des camions, mais il faudrait alors accélérer la rotation de ces derniers; cette option ne constitue dailleurs pas une utilisation efficace de la pelle, puisque le contenu dun godet plein doit être déversé dans plus dun camion. En tentant de surcharger les camions, on risque de compromettre la sécurité sur le chantier. Le matériel doit être choisi en fonction également de la capacité des services de maintenance. La réparation des gros engins se fait souvent à lendroit même où la défaillance est survenue, en raison de la difficulté damener les engins à latelier. Dans la mesure du possible, les services de maintenance de la mine seront conçus en fonction du nombre et de la taille des matériels utilisés. Lorsquon fait usage de nouveaux engins de plus grande capacité, les infrastructures doivent être modifiées en conséquence. Cela peut vouloir dire élargir et renforcer les pistes de circulation, agrandir et rééquiper les ateliers de maintenance, etc.
Lexploitation par fosse et par découverte sont les deux principales méthodes dexploitation à ciel ouvert; elles comptent pour plus de 90% dans la production mondiale de surface. Ces deux méthodes se distinguent essentiellement par la disposition dans lespace des volumes minéralisés et par les moyens mécaniques mis en uvre pour lextraction du minerai. En terrain meuble, le procédé est pratiquement continu, lextraction et lévacuation senchaînant. En roche dure, il est discontinu: la foration des trous de mine et labattage aux explosifs se font dans un premier temps, suivis du chargement et de lévacuation des matériaux abattus. La méthode par découverte sapplique aux gisements stratiformes et peu profonds. Divers matériels peuvent être utilisés: pelles, camions, draglines, pelles mécaniques, racleurs, etc. La méthode est utilisée surtout pour lexploitation de gisements en roches tendres et elle est particulièrement développée dans les mines de charbon. A linverse, lexploitation par fosse est réservée à lextraction de minerai encaissé dans des roches dures, disséminé ou en veines profondes. Le minerai est extrait dordinaire par pelles et transporté par camions. Plusieurs minerais métallifères sont extraits par cette méthode, notamment les minerais aurifères, argentifères et cuprifères.
Les carrières constituent un type particulier dexploitation par fosse, intéressant les gisements de roches très denses et bien consolidées. Les matériaux extraits sont fragmentés ou concassés pour produire de la pierre à bâtir ou du granulat, comme dans le cas de la dolomie et de la roche calcaire, ou broyés et combinés avec dautres substances chimiques pour produire du ciment et de la chaux. Par souci déconomie, les matériaux destinés à la construction sont extraits de carrières situées à proximité de louvrage, de manière à faciliter les transports. La pierre de taille par exemple la pierre à dalles, le granit, le calcaire, le marbre, le grès et lardoise forme une deuxième catégorie de matériaux destinés à la construction. Les blocs destinés à la taille sont extraits dans les régions possédant les formations minérales recherchées.
Les minéralisations sont souvent trop diffuses ou irrégulières, pas suffisamment étendues ou trop profondes pour être extraites à ciel ouvert; elles doivent alors être exploitées par des méthodes souterraines. Les possibilités des méthodes à ciel ouvert sont limitées par plusieurs facteurs, dont la topographie, laltitude, la situation géographique, léloignement, le climat, la présence ou non dinfrastructures telles que routes et sources dalimentation en électricité et en eau, la réglementation relative à lexploitation minière et à la protection de lenvironnement, la stabilité des talus, la gestion des stériles de recouvrement, le transport des produits, etc.
La topographie et laltitude : la topographie et laltitude sont deux facteurs déterminants dans létude de faisabilité et le plan de développement dun projet minier. En règle générale, un gisement est plus difficile à exploiter à haute altitude et en terrain accidenté. Lexploitation dun gisement à teneur élevée situé en région montagneuse et difficile daccès peut être moins rentable que celle dun minerai à teneur plus faible mais situé en terrain plat. A une altitude plus basse, les conditions climatiques sont généralement moins susceptibles de compliquer lexploration, la mise en exploitation et la production. La topographie et la situation géographique déterminent le choix de la méthode dexploitation de même que la rentabilité de la mine.
La décision de mise en exploitation dune mine est fondée sur les résultats de la reconnaissance du gisement et des études de faisabilité, celles-ci définissant les méthodes applicables à lextraction et au traitement du minerai à extraire. Les données à connaître pour établir le plan dexploitation comprennent la configuration et létendue du gisement, la teneur en minerai, le volume ou le tonnage total de matériaux à déplacer, y compris les stériles de recouvrement, et dautres facteurs tels que les caractéristiques hydrologiques de la région, laccès à une source dalimentation en eau pour les opérations minières, les sources dénergie disponibles, lespace nécessaire au stockage des stériles, les infrastructures de transport, les possibilités de logement (par exemple la proximité dagglomérations pouvant répondre aux besoins de la main-duvre). Le transport peut exiger des infrastructures diverses: routes, canalisations, aéroports, voies ferrées, voies deau et ports, selon les cas.
Les mines à ciel ouvert sétendent généralement sur une grande surface, et les infrastructures requises nexistent pas toujours. Il faut alors commencer par construire les routes et installer les services et les logements nécessaires. Louverture de la fosse se fait en même temps que laménagement des installations de traitement: terrils, concasseurs, concentrateurs, fonderies et raffineries, selon le degré dintégration de la mine. Comme ces opérations nécessitent de lourds investissements, elles peuvent être menées par phases, de manière que les ventes des premiers produits extraits puissent servir à financer les travaux ultérieurs de développement.
La foration mécanique de trous de mine et labattage aux explosifs sont les premières étapes de lextraction dans la plupart des exploitations par fosse et constituent les méthodes les plus courantes pour lenlèvement des morts-terrains durs. Il existe différents moyens mécaniques permettant de fragmenter la roche, mais le tir de mines demeure la méthode la plus largement pratiquée; en effet, aucun des moyens mécaniques existants ne permet de mettre en uvre une énergie de fragmentation comparable à celle des explosifs. Lemploi de nitrate dammonium est très répandu pour labattage de roches dures. Le matériel de foration est choisi en fonction de la nature du minerai à extraire, ainsi que de la vitesse et de la profondeur de foration nécessaires pour atteindre la production quotidienne visée. A titre dexemple, pour abattre une tranche de minerai de 15 m, on fore à une distance de 15 m de la face de la taille 60 trous ou plus, selon la longueur du front. Cette opération doit se faire suffisamment à lavance pour permettre la préparation du chantier en vue de lévacuation des produits abattus.
Dans les mines à ciel ouvert modernes, le chargement seffectue le plus souvent au moyen de pelles à câbles, de pelles hydrauliques ou de pelles en butte. En fosse, les engins de chargement sont utilisés ensemble avec des camions quils peuvent remplir du contenu de trois à cinq godets. Divers autres facteurs entrent cependant en ligne de compte dans le choix de ces engins. Pour le chargement de blocs anguleux ou en terrain humide, les pelles sur chenilles sont préférables. Par contre, les chargeuses sur pneus, dun coût bien moindre, conviennent pour le chargement de matériaux de plus faible calibre et faciles à extraire. Ces chargeuses sont très maniables et particulièrement bien adaptées aux opérations exigeant des déplacements rapides et aux opérations de mélange de matériaux. Elles sont souvent utilisées pour reprendre les produits apportés par camions à proximité des concasseurs, les transporter et les déverser dans ces derniers.
Les pelles hydrauliques et les pelles à câbles présentent des avantages et des limites dutilisation similaires. Les pelles hydrauliques ne sont pas adaptées à lexcavation en roche dure. Les capacités des pelles à câbles sont supérieures à celles des pelles hydrauliques. Les pelles à câbles de grande capacité, pouvant contenir une charge utile de lordre de 50 m3 ou davantage, sont donc plus avantageuses dans les mines où la production dépasse 200 000 tonnes par jour. Les pelles hydrauliques, par contre, sont dune plus grande souplesse demploi; la précision et la souplesse de manuvre du godet permettent en effet de prendre sélectivement des matériaux à la partie supérieure ou à la partie inférieure du front de taille. Cette possibilité de séparer le minerai des stériles aux points de chargement a lavantage de réduire la quantité de matériaux à transporter aux installations de traitement.
Le transport des produits dans les mines à ciel ouvert se fait généralement à laide de camions. Bien souvent, lutilisation des camions se limite aux transports entre les points de chargement des produits et le point de transfert, qui peut être un concasseur de chantier ou un convoyeur. La souplesse du transport par camions la fait préférer au transport par voie ferrée, qui avait eu la faveur jusque dans les années soixante. Toutefois, le coût du transport par camions dans les mines exploitées à ciel ouvert, métallifères ou autres, représente en général plus de 50% des frais dexploitation de la mine. Ces coûts ont pu être réduits grâce surtout à lintroduction du concassage en fosse et du transport continu par convoyeurs à bande. Les progrès technologiques dont ont bénéficié les camions (moteurs diesel et commandes électriques, par exemple) ont conduit à la construction de véhicules de capacité de plus en plus grande. Plusieurs constructeurs proposent déjà des camions dune capacité de 240 tonnes, et lon peut sattendre à voir dans un avenir prochain des capacités dépassant 310 tonnes. Qui plus est, la technologie de la répartition assistée par ordinateur et de la localisation par satellite permet une utilisation et une répartition plus efficaces des camions.
Les pistes peuvent être à un ou à deux sens de circulation, et la circulation se faire à gauche ou à droite. La circulation à gauche permet au conducteur, surtout dans le cas de très gros camions, de mieux voir la position des pneus sur la piste. La sécurité est également mieux assurée en circulation à gauche, du fait quelle évite le risque de collision du côté du conducteur. La pente des pistes de circulation est en général limitée de 8 à 15% sur une longue distance, la pente optimale ne dépassant pas 7 à 8%. Dans les longues rampes, les impératifs de sécurité et de drainage obligent à ménager des tronçons dau moins 45 m où la pente est inférieure à 2% pour chaque tronçon fortement pentu de 460 m. La construction de banquettes de sûreté (parapets en terre) entre les pistes et le bord des excavations fait partie des saines pratiques des mines à ciel ouvert. On édifie aussi des banquettes médianes sur les pistes à deux sens de circulation. Dans le cas de pistes en lacets, il est utile daménager, au bas de longues et fortes pentes, des voies de détresse à pente montante. Des pistes bien tracées et bien construites ont un effet positif sur la productivité, car elles autorisent des vitesses de circulation plus élevées, réduisent les temps darrêt nécessaires pour la maintenance et la réparation des véhicules et occasionnent moins de fatigue au volant. Un bon entretien des pistes de circulation réduit les coûts dexploitation et de réparation ainsi que la consommation de carburant et augmente la durée de vie des pneus.
En conditions optimales, la voie ferrée est la plus avantageuse pour le transport du minerai sur de longues distances. Cependant, pour des raisons pratiques, elle a été supplantée dans bien des mines à ciel ouvert par les camions diesel ou électriques qui offrent, avec les systèmes de transport continu par convoyeur, une plus grande souplesse demploi. Le transport ferroviaire admet pour la montée en charge une pente de lordre de 0,5%, avec un maximum de 3%. Lacquisition de locomotives et la construction de voies ferrées imposent de très lourds investissements, qui ne peuvent être rentabilisés sur la durée que dans une exploitation à forte production.
Le concassage du minerai en fosse et lévacuation des produits par un système de transport continu est une pratique apparue au milieu des années cinquante et qui sest étendue depuis. Par rapport aux méthodes traditionnelles, la mise en place dun concasseur dans la mine même, associée à un système de transport, a permis daugmenter la production et de réduire les frais dexploitation de façon sensible. Les coûts de construction et dentretien du réseau de pistes sont ainsi réduits, de même que ceux liés au personnel de conduite des véhicules et à la consommation de carburant.
La principale raison dinstaller un concasseur en fosse est de permettre lévacuation des produits par convoyeurs. Les installations de concassage en fosse peuvent être permanentes, amovibles ou mobiles. Dans la plupart des cas, elles sont modulaires, de manière à pouvoir être déplacées pour suivre lenfoncement de la fosse. Leur déplacement peut savérer nécessaire aussi bien tous les ans que tous les dix ans. Le temps requis pour lopération peut se mesurer en heures, en jours, voire en mois, selon la taille et la complexité de linstallation et la distance de déplacement. Le transport par convoyeurs offre, par rapport au transport par camions, plusieurs avantages: démarrage instantané, fonctionnement automatique et continu, fiabilité élevée, disponibilité pouvant atteindre 90 à 95%, etc. De plus, il nest pas entravé par les intempéries et il nécessite une main-duvre beaucoup moins nombreuse; lexploitation et lentretien dun parc de camions peuvent en effet exiger jusquà dix fois plus de personnel quun système de convoyeurs de capacité équivalente. Le transport par convoyeurs peut admettre une pente de 30%, alors que la pente maximale admise pour le transport par camions est généralement de lordre de 10%. La tolérance dune plus forte pente peut se traduire par une réduction du volume de morts-terrains quil est nécessaire denlever et de la longueur des pistes quil faut construire. Par ailleurs, dans les mines de charbon à ciel ouvert, les convoyeurs sont fréquemment couplés à des pelles mécaniques sur roues, ce qui élimine totalement le recours au transport par camions.
La lixiviation, le plus courant des deux procédés dextraction par mise en solution aqueuse, est employée pour lextraction de minerais solubles lorsque cette option est plus efficace ou plus économique que les méthodes classiques dextraction. La lixiviation peut être la méthode principale dextraction (dans certaines mines dor et dargent, par exemple) ou peut compléter les procédés pyrométallurgiques classiques (comme dans le cas de minerais pauvres en oxyde de cuivre). Indépendamment des considérations dordre pratique ou économique, toutes les variantes de lextraction par lixiviation ont en commun deux caractéristiques: 1) le minerai est extrait de façon conventionnelle, puis déposé en tas; et 2) le tas est arrosé avec une solution chimique aqueuse capable dattaquer de façon sélective le métal recherché pour donner un sel de ce métal, la solution contenant le sel métallique étant ensuite récupérée en vue dextraire le métal. Lapplication du procédé de lixiviation est limitée par le volume de minerai à extraire, les propriétés du ou des minéraux recherchés et de la roche encaissante, ainsi que par la superficie disponible pour la mise en tas du minerai et le drainage, la taille du tas conditionnant la rentabilité de lopération.
La mise en tas du minerai dans une exploitation où la lixiviation est le principal procédé dextraction est soumise aux mêmes conditions que dans nimporte quelle autre mine à ciel ouvert, à la différence près que le minerai reste en tas au lieu dêtre transporté à un atelier de traitement. Dans les mines où se pratiquent à la fois la pyrométallurgie et lhydrométallurgie, les minerais destinés à lune et à lautre de ces méthodes sont entassés séparément. Par exemple, le minerai de sulfure de cuivre est généralement traité par les procédés pyrométallurgiques et acheminé aux installations correspondantes. Par contre, le minerai doxyde de cuivre se prête mal à ces procédés; il est donc acheminé au tas destiné à lextraction par lixiviation. La solution dattaque, appelée solvant , est déversée sur le tas de minerai; elle dissout et entraîne le métal quil renferme à une vitesse prévisible, déterminée par les caractéristiques physiques du tas, la nature et la quantité utilisée, la teneur en métal du minerai et les propriétés du métal à extraire. Les solvants les plus utilisés en exploitation minière par lixiviation sont les solutions alcalines diluées de cyanure de sodium pour lor, les solutions dacide sulfurique pour le cuivre, de dioxyde de soufre pour le manganèse et dacide sulfurique en association avec le sulfate ferrique pour luranium. Dans le cas de luranium et des sels solubles, la lixiviation est généralement pratiquée sur place, par injection du solvant approprié dans les gisements, sans extraction conventionnelle du minerai. Ce procédé est avantageux pour lexploitation de minerais pauvres.
Les risques pour la sécurité et la santé liés à la phase dextraction mécanique du minerai, qui précède lextraction par lixiviation du métal, sont essentiellement les mêmes que dans les méthodes classiques dextraction à ciel ouvert, avec toutefois une différence: le minerai non lixiviable doit subir un concassage primaire en fosse avant dêtre acheminé par convoyeurs à latelier de traitement pyrométallurgique, alors que le minerai lixiviable est en règle générale transporté du chantier au tas par camions. Le personnel affecté à la lixiviation est donc moins exposé au risque de lésions, aux poussières et au bruit provenant du concassage. Les principaux risques dans une mine à ciel ouvert sont liés à la manutention des matériaux, aux glissades, aux chutes, aux machines, aux outils à main, aux engins de transport électriques et aux sources de courant. Cependant, les opérations de lixiviation présentent des dangers propres: risque dexposition aux produits chimiques lors du transport, de lapplication des solvants et des opérations de raffinage chimique ou électrolytique. Les travailleurs peuvent aussi être exposés à des vapeurs acides dans le voisinage des cuves délectrolyse. Dans le cas de luranium, le risque dexposition aux rayonnements ionisants est présent dans les opérations dextraction, et encore plus élevé dans les opérations de concentration.
Labattage hydraulique consiste à extraire au moyen dun jet deau sous pression des matériaux peu ou non consolidés, de manière à former une boue dont peuvent ensuite être extraits les métaux recherchés. Cette méthode convient principalement aux dépôts métalliques et aux conglomérats, bien quelle puisse aussi être appliquée à lexploitation du charbon, du grès et des résidus des ateliers métallurgiques. Lapplication la plus courante et la mieux connue de labattage hydraulique est lexploitation des placers , où lon récupère dans les sédiments alluvionnaires (placers) les grains de métaux tels que lor, le titane, largent, létain et le tungstène. Le choix de la méthode hydraulique se fait en considérant les éléments ci-après: sources deau et de pression, pente du terrain, distance séparant le front de taille et les installations de traitement, degré de consolidation du gisement à exploiter et surface disponible pour la mise en tas des stériles. Comme pour les autres méthodes dexploitation à ciel ouvert, sa mise en uvre dépend des caractéristiques du site. Labattage hydraulique est relativement peu onéreux et dune grande souplesse demploi du fait quil fait appel à des matériels simples, robustes et mobiles. Pour ces raisons, il est souvent pratiqué en régions éloignées, où lexistence dinfrastructures nest pas restrictive.
Dans labattage hydraulique, leau est à la fois agent dabattage et de transport des produits. Elle est amenée sous pression au gisement, où des jets puissants désagrègent le gravier et les matériaux non consolidés et les acheminent vers des installations de collecte et de traitement. La pression hydraulique peut être leffet de la pesanteur de la colonne liquide (cest le cas dans lexploitation de matériaux fins très meubles) ou être portée à plusieurs milliers de kilogrammes par centimètre carré (comme dans labattage de dépôts non consolidés). On emploie parfois pour lextraction de matériaux plus compacts des bouteurs, niveleuses ou autres engins mobiles du même genre. Traditionnellement, et aujourdhui encore dans les petites exploitations, les boues sont collectées par des rigoles et des bassins de faible volume. Les exploitations plus importantes utilisent des pompes, des bassins de captage et de décantation et des installations de séparation. Selon le volume du gisement à exploiter, la commande des lances à eau peut être manuelle, contrôlée à distance ou assistée par ordinateur.
Lorsque le gisement est sous leau, on utilise des godets, des draglines ou des jets submergés pour extraire les matériaux meubles: argile, limon, sable, gravier et autres matériaux associés. Ceux-ci sont remontés du fond par voie mécanique ou hydraulique et transportés à une station de lavage sur linstallation flottante dexploitation ou sur la terre ferme, pour être séparés et épurés.
Les risques liés à labattage hydraulique sont différents de ceux des autres méthodes dexploitation à ciel ouvert. Les opérations de foration, de tir, de transport et de concassage étant très réduites, les principaux risques proviennent des équipements hydrauliques, du déplacement manuel des équipements mobiles, des sources de courant et de pression, de la possibilité déboulement du front dabattage et des opérations dentretien. Les risques pour la santé proviennent principalement de lexposition au bruit et aux poussières. En raison de lutilisation deau, le risque dexposition aux poussières est moins grand que dans les autres méthodes dexploitation à ciel ouvert.
Lexploitation des mines à ciel ouvert et des carrières a des effets très visibles sur lenvironnement. La dégradation du site, la destruction de la végétation et la disparition de la faune indigène en sont les signes les plus marquants. Les mines à ciel ouvert sont en outre une source fréquente de contamination des eaux de ruissellement et des eaux souterraines, en particulier dans les mines où se pratiquent lextraction par lixiviation et labattage hydraulique. En raison de la vigilance accrue des mouvements écologiques partout dans le monde et de la surveillance aérienne, les sociétés minières ne peuvent plus se livrer à lexploitation sauvage de gisements et quitter subrepticement le site en fin dexploitation. Dans la plupart des pays développés, des lois et des règlements ont été adoptés à cet effet, et les organisations internationales encouragent les pays où ces instruments nexistent pas encore à en faire autant. En vertu des dispositions en vigueur, tout projet minier doit comporter un volet de gestion de lenvironnement. Il est notamment exigé que lexploitation minière soit précédée détudes dimpact sur le milieu, quun programme de réhabilitation progressive du site minier prévoyant la remise en état du terrain, le reboisement, le rétablissement de la végétation et la réintroduction de la faune indigène, etc. soit établi et quun programme de contrôle à long terme soit instauré concurremment (Programme des Nations Unies pour lenvironnement (PNUE), 1992; Organisation des Nations Unies (ONU) et The German Foundation for International Development, 1992; Environmental Protection Agency (Australia), 1996; International Council on Metals and the Environment (ICME), 1996). Il importe évidemment que ces dispositions ne restent pas lettre morte et ne soient pas quune simple déclaration dintention annexée au dossier soumis pour lobtention du permis dexploitation. Les principes fondamentaux de protection de lenvironnement devraient être acceptés et mis en pratique par les exploitants, auxquels il incombe de les faire connaître à lensemble du personnel. |
Ce qui distingue les mines de charbon des autres mines à ciel ouvert est la nature de la formation et la valeur relativement faible du gisement. Il est souvent nécessaire denlever un volume important de stériles sur une vaste étendue pour mettre le gisement à nu (coefficient de recouvrement élevé). Cest pourquoi des techniques et des matériels ont été mis au point spécialement pour lexploitation à ciel ouvert des gisements de charbon. Il existe des exploitations par draglines qui travaillent sur un front de 30 à 60 m de largeur, en déversant les produits abattus dans des fosses pouvant atteindre 50 km de longueur. Comme ces mines altèrent profondément le paysage, la remise en état du site fait partie intégrante du cycle dexploitation.
Lextraction à ciel ouvert du charbon se fait à très petite échelle (production inférieure à 1 million de tonnes par année) comme aussi à très grande échelle (plus de 10 millions de tonnes par année). La main-duvre requise dépend du type et de lextension de la mine, du nombre et de la capacité du matériel requis, ainsi que de la quantité respectivement des morts-terrains à enlever et de charbon à extraire. Les effectifs et la productivité dune mine sont souvent exprimés par:
Afin de rentabiliser les lourds investissements quelles entraînent, on exploite souvent les mines de charbon en continu, cest-à-dire sept jours par semaine et vingt-quatre heures par jour, ce qui nécessite plusieurs équipes de travail.
Répétitif, le cycle dexploitation dune mine de charbon à ciel ouvert peut être résumé sous la forme dune liste de contrôle. Après une première phase portant sur la reconnaissance géologique du site, le cycle se poursuit tout dabord par une étude de marché, puis de rentabilité. Létude devient de plus en plus détaillée au fur et à mesure de lavancement du projet, entraînant une hausse des coûts. Des études de faisabilité sont effectuées avant toute décision de mise en exploitation. La même liste est utilisée pendant le cycle de production pour élaborer les plans annuels et quinquennaux dexploitation ou les plans de fermeture de la mine et de remise en état du site.
La planification est un processus continu, et les plans doivent être continuellement mis à jour afin de tenir compte de lévolution du marché, des progrès technologiques, de la législation et des connaissances acquises en cours dexploitation.
Les caractéristiques géologiques dun gisement et des terrains encaissants sont prépondérantes dans le choix des méthodes et des matériels dexploitation.
Le pendage définit langle que forme la veine avec lhorizontale. Plus cet angle est grand, plus la veine sera difficile à exploiter. Le pendage a aussi une incidence sur la stabilité de la mine. Le pendage maximal admis pour une exploitation à la dragline est denviron 7°.
La résistance du charbon et des terrains encaissants détermine le type de matériel qui peut être utilisé, et la nécessité ou non davoir recours à des explosifs. Les engins dexploitation en continu, comme les pelles mécaniques sur roues, dusage courant en Europe de lEst et en Allemagne, conviennent pour lextraction de matériaux tendres. Toutefois, dans la plupart des cas, la roche est trop résistante pour être enlevée à la pelle ou par un autre engin mécanique sans avoir été préalablement ébranlée aux explosifs.
Le coût de transport du charbon et des stériles augmente avec la profondeur du gisement. A partir dune certaine profondeur, il devient plus rentable dexploiter le gisement par des méthodes souterraines.
Bien que lexploitation de couches aussi minces que 5 cm soit possible, la difficulté et le coût dextraction augmentent en raison inverse de la puissance , ou épaisseur, de la couche.
En quantité importante, leau présente dans la couche de charbon et dans les terrains sus-jacents diminue la stabilité des terrains et doit être évacuée, ce qui augmente les coûts dexploitation.
Létendue des réserves exploitables et léchelle dexploitation déterminent le choix des matériels utilisés. Les petites mines sont exploitées avec des engins plus petits et relativement plus chers que les grandes mines qui, grâce aux économies déchelle, ont des coûts dexploitation moins élevés par unité de production.
Les effets sur lenvironnement dépendent du comportement des stériles après leur enlèvement. Certaines terres ont une action acide du fait quelles produisent, lorsquelles sont exposées à lair et à leau, des effluents acides qui sont nocifs pour lenvironnement. Elles exigent donc des mesures de protection particulières.
Tous les facteurs susmentionnés et plusieurs autres entrent en ligne de compte dans le choix de la méthode et du matériel dexploitation dune mine de charbon à ciel ouvert.
Lexploitation à ciel ouvert dun gisement de charbon comporte une série typique dopérations.
Lenlèvement de la couche arable et sa mise en tas ou sa remise en place dans les zones en cours de restauration est une étape importante de lexploitation minière, qui vise à réhabiliter complètement un site, ou à le remettre en meilleur état quil nétait avant le début des opérations. La couche arable est particulièrement importante puisquelle renferme les éléments dont se nourrissent les plantes.
La préparation du sol peut se faire à laide dun bouteur dont la lame est équipée de dents massives servant à défoncer profondément le sol, ou par un tir de mines pour fragmenter les plus gros blocs de roche. Dans les mines où la roche est plutôt tendre, cette étape nest pas nécessaire, la pelle pouvant extraire les terres directement.
Lenlèvement des stériles consiste à enlever les terrains recouvrant le gisement de charbon et à les transporter au terril. En exploitation par découverte, où les stériles sont déposés sur le front de remblayage, cette opération se fait par déplacement latéral. Dans dautres cas, le terril peut être situé à plusieurs kilomètres du front dabattage, en raison de la répartition spatiale du gisement et de lespace disponible, et les stériles doivent y être transportés par camions ou par convoyeurs.
Lextraction comprend labattage du charbon et son transport hors de la fosse. Les opérations qui suivent lextraction dépendent de la destination ultime du charbon et de la localisation des marchés. Si le charbon est destiné à lalimentation dune centrale de la mine, il est pulvérisé et acheminé directement à la chaudière. Sil sagit dun charbon de moindre qualité, il peut être transporté à linstallation de lavage où il sera séparé des stériles pour donner un produit de meilleure qualité. Avant dêtre mis sur le marché, ce charbon est généralement broyé pour obtenir une granulométrie uniforme, puis mélangé pour obtenir une qualité régulière. Il peut être transporté par camions, par convoyeurs, par trains, par barges ou par bateaux.
La remise en état du site consiste à rétablir le profil du terrain et à en assurer le drainage, à remettre la terre végétale en place et à planter de la végétation, de manière à rendre au site son état dorigine. Les considérations relatives à lenvironnement sont multiples et comprennent notamment:
Limpact sur lenvironnement dune exploitation de charbon à ciel ouvert peut être considérable, mais une bonne planification et la mise en uvre de mesures appropriées à toutes les étapes de lexploitation peuvent réduire cet impact de manière à satisfaire à toutes les exigences de préservation de lenvironnement.
On peut classer les méthodes dextraction à ciel ouvert du charbon en trois grandes catégories: extraction par pelles et camions; extraction par draglines; et extraction par systèmes axés sur le transport par convoyeurs (par exemple, pelles mécaniques sur roues et concasseurs en fosse). Les mines utilisent souvent ces trois méthodes simultanément. On trouve aussi des techniques dexploitation spécifiques, comme lextraction à la tarière ou au mineur continu. Celles-ci ne comptent cependant que pour une faible proportion de la production mondiale de charbon en surface. La dragline et la pelle mécanique sur roues ont été mises au point spécifiquement pour lextraction à ciel ouvert du charbon, tandis que le tandem pelles et camions est courant dans lensemble des industries extractives.
Lexploitation par pelles et camions met en uvre un excavateur, par exemple une pelle électrique à câbles, une pelle hydraulique ou une chargeuse, qui déverse les stériles de recouvrement dans des camions dont la capacité peut aller de 35 à 220 tonnes. Ces camions transportent les déblais du front dabattage au front de remblayage, où un bouteur les dispose selon le plan de remise en état du site. Cette méthode, qui se caractérise par sa souplesse, se pratique un peu partout dans le monde.
La dragline est lun des moyens les plus économiques pour lenlèvement des morts-terrains. Cependant, sa portée est limitée par la longueur de la flèche, qui est généralement de 100 m. La dragline pivote sur son centre et peut donc déposer les déblais à une distance denviron 100 m, ce qui conduit à une exploitation en tranches minces.
La principale limite dutilisation de la dragline tient au fait quelle ne peut creuser à guère plus dune soixantaine de mètres de profondeur. Au-delà, il faut recourir à dautres moyens, comme les pelles et les camions.
Dans les systèmes à convoyeurs , les déblais sont évacués par convoyeurs plutôt que par camions. Si le recouvrement est assez tendre, il peut être enlevé directement par une pelle mécanique sur roues. Ce procédé est souvent qualifié dextraction en continu, puisque lexcavateur évacue les stériles et le charbon en une seule opération. Le fonctionnement des draglines et des pelles est au contraire cyclique, et le chargement dun godet prend de 30 à 60 secondes. Les terrains plus durs sont fragmentés aux explosifs ou concassés en fosse, puis chargés sur le convoyeur à laide de pelles en buttes. Les systèmes à convoyeurs conviennent surtout dans les cas où les stériles de recouvrement doivent être transportés sur une assez longue distance ou remontés le long dune forte pente.
Lexploitation à ciel ouvert des mines de charbon fait appel à des méthodes et à des matériels spécialisés, permettant lextraction de forts volumes de stériles et de produits sur une grande superficie. La remise en état du site est une étape importante qui fait partie intégrante des travaux.
La plupart des métaux et des autres éléments inorganiques exploités se trouvent combinés sous la forme de minéraux qui constituent lécorce terrestre. Les forces et les processus qui ont modelé la surface de la Terre ont concentré ces minéraux en quantités très variables. Lorsque la concentration est assez importante pour être exploitée de façon rentable, on parle de minerai et de gisement. Toutefois, même à ces concentrations, les minéraux ont rarement une pureté suffisante pour pouvoir être transformés directement en produits finis. Dans louvrage quil a publié sur le traitement des minerais au XVIe siècle, Agricola (1556) [1950] disait déjà que la nature crée généralement les métaux à létat impur, mélangés avec de la terre, de la roche et des liquides solidifiés et quil est nécessaire de séparer autant que possible les minerais de la plupart de ces impuretés avant de les fondre.
Les minéraux utiles doivent donc être dabord séparés de la gangue, cest-à-dire des minéraux sans valeur marchande. Les opérations de traitement du minerai ont pour but denrichir les minéraux utiles avant den extraire les métaux ou de leur faire subir dautres transformations. On exploite les propriétés spécifiques des minéraux contenus dans le minerai pour les détacher de leur gangue par des procédés physiques qui laissent habituellement intacte leur composition chimique (le traitement du charbon fait lobjet dun article séparé intitulé «La préparation du charbon»).
La granulométrie du minerai acheminé aux installations de traitement varie selon la nature du minerai et la méthode dextraction mais, dans tous les cas, les fragments sont de relativement gros calibre. On procède donc à la fragmentation progressive , ou comminution, du minerai, et ce pour deux raisons: lamener à une granulométrie favorable au mode de traitement choisi, et libérer les minéraux utiles en vue dune séparation et dune épuration plus efficaces. La fragmentation est généralement réalisée par concassage en vue de réduire la taille des plus gros fragments; il est suivi dun broyage dans des cylindres rotatifs pour obtenir un matériau plus fin.
Il nest pas possible de réduire des morceaux de très gros calibre en éléments fins en une seule opération ou avec une seule machine. Le concassage seffectue donc par étapes successives dites primaire, secondaire et tertiaire, généralement par voie sèche.
Le concassage primaire fragmente des blocs dont la taille peut atteindre jusquà 1,5 m en éléments de 100 à 200 mm, dans des concasseurs à mâchoires ou des concasseurs giratoires.
Dans un concasseur à mâchoires, la chambre de concassage est constituée de deux mâchoires disposées en V dont lune est fixe et lautre mobile. Les blocs subissent des écrasements successifs avec louverture et la fermeture répétées des mâchoires et plus bas dans la chambre de concassage après chaque réduction de calibre, pour être finalement évacués.
Un concasseur giratoire est constitué dun cône lourd en acier dur monté sur un arbre excentrique dans une cuve. Le concassage est obtenu par écrasement entre le cône mobile et la paroi de la cuve. Lappareil est généralement utilisé pour des débits élevés.
Le concassage secondaire réduit le calibre des éléments à 5-20 mm. Divers appareils peuvent être utilisés: concasseurs à cônes, à cylindres, à marteaux, etc. Le concasseur à cônes est une variante du concasseur giratoire, dans laquelle larbre est plus court et repose sur des coussinets placés sous la tête de concassage au lieu dêtre suspendus dans un étrier. Le concasseur à cylindres est constitué de deux rouleaux horizontaux tournant en sens inverse. Il se produit une seule fragmentation: les morceaux, entraînés par les cylindres, sont écrasés entre eux puis rejetés. Le concasseur à marteaux est un exemple typique de concasseur à percussion; le minerai est brisé par les chocs de marteaux fixés à un rotor tournant à grande vitesse à lintérieur de la chambre de concassage.
Le broyage, dernière étape de la fragmentation, seffectue dans des cylindres en acier tournant autour de leur axe, appelés broyeurs, où les éléments sont réduits en fragments de 10 à 300 µm. Des boulets ou barres en acier ou des blocs de minerai (de calibre supérieur aux éléments à broyer et provenant dun concassage antérieur) sont placés à lintérieur du cylindre pour écraser le minerai. Lorsque les masses broyantes sont constituées de blocs du minerai lui-même, le broyage est dit autogène . Si la nature du minerai le permet, le broyage autogène peut se faire sans concassage préalable. Le minerai brut est alors introduit directement dans le broyeur, les gros morceaux seffritant en retombant les uns sur les autres.
En règle générale, le broyeur est chargé de minerai concassé et de corps broyants à un peu moins de la moitié de sa capacité. Les études montrent que le minerai est broyé à la fois par impact et par abrasion. Le cylindre est garni dun blindage destiné à réduire lusure et conçu pour empêcher les corps broyants de glisser et pour favoriser leur soulèvement, de manière à augmenter leur force dimpact.
Le minerai doit être broyé à la dimension la plus favorable à la séparation et à la récupération du minéral utile: une fragmentation trop grossière donne une séparation et une récupération incomplètes, tandis quune fragmentation trop fine augmente la difficulté de séparation, sans compter quelle entraîne une dépense inutile dénergie coûteuse.
Les produits du concassage et du broyage sont généralement soumis à une séparation granulométrique, dans le but principal dobtenir des fractions appropriées aux traitements ultérieurs. Les éléments trop gros sont recyclés dans le circuit de fragmentation.
Les cribles sont utilisés surtout pour la séparation de matériaux de calibre relativement important. Ils permettent également de livrer aux traitements ultérieurs un produit à peu près constant en dimensions. Le scalpeur est une grille constituée dun ensemble de forts barreaux parallèles montés sur un cadre et servant à séparer les très gros blocs. Le trommel est un crible cylindrique incliné tournant autour de son axe. En aboutant un certain nombre de sections à ouvertures différentes, on peut produire simultanément plusieurs fractions granulométriques. Divers autres types de cribles ou combinaisons de cribles que ceux mentionnés peuvent être utilisés.
La classification joue sur la différence de vitesse de déplacement dans un fluide des constituants du matériau à séparer et fait donc intervenir des différences de calibre, de forme et de densité des particules. Des classificateurs sont utilisés pour séparer les parti-cules les plus grossières des plus fines en fractionnant ainsi leur répartition granulométrique. Ils sont fréquemment employés comme dispositifs de contrôle dans les circuits de broyage fermés. Bien que la séparation se fasse surtout selon le calibre des éléments constituants, elle opère également une séparation par type de minerai, ce qui sexplique par la différence de densité.
Dans un classificateur à vis, les sables séparés des particules plus fines sont remontés par une vis sans fin plongeant dans la cuve de sédimentation.
Un hydrocyclone est utilisé pour une séparation efficace des matériaux fins. Il met en uvre la force centrifuge pour accélérer la sédimentation des particules à séparer. Il se compose dun cylindre à base tronconique qui reçoit tangentiellement une suspension de la pulpe à épurer, animée dune grande vitesse. Sous linfluence de la force centrifuge, les grosses particules lourdes, qui sédimentent plus rapidement, se déplacent vers la paroi du cylindre, où la vitesse est la moins élevée, puis descendent à la partie inférieure de lappareil, tandis que les particules plus petites et moins lourdes se déplacent vers laxe de lappareil, où la pression est la moins élevée, puis sont entraînées vers la partie supérieure.
Lenrichissement implique lidentification et la séparation des parties utiles et stériles du minerai, pour obtenir dun côté un concentré et de lautre un résidu. On vise la récupération la plus complète possible du minerai utile, dans un concentré dont la teneur se prête aux traitements ultérieurs.
La plus simple et la plus ancienne des méthodes denrichissement des minerais est le triage manuel. Les progrès technologiques ont engendré diverses versions électroniques du triage manuel. Dans les méthodes photométriques, le fractionnement est fondé sur la différence de réflectivité des minéraux. Les morceaux à trier sont étalés sur un transporteur mécanique et un jet dair comprimé sépare ceux qui sont identifiés comme étant à récupérer. De la même manière, la séparation des minéraux peut être fondée sur leur différence de conductivité.
La séparation par liquide dense est basée uniquement sur la différence de densité des minéraux. Elle consiste à placer le minerai dans un milieu liquide de densité intermédiaire entre celles des deux parties à séparer. Le minéral le plus léger flotte, le plus lourd se dépose au fond. Ce procédé est parfois employé en préconcentration des minerais avant le broyage final et intervient fréquemment dans le lavage du charbon.
On fait appel pour certaines applications à des liquides organiques lourds, comme le tétrabromoéthane, dont la densité relative est de 2,96; à léchelle industrielle, on emploie en général des suspensions de solides fins, qui se comportent comme des fluides newtoniens. Les procédés actuels utilisent notamment la magnétite et le ferrosilicium, des matières qui forment une suspension inerte, stable et de faible viscosité, et qui peuvent facilement être récupérées par des séparateurs magnétiques.
Diverses formations naturelles sont le résultat de processus de séparation, notamment les placers, où laction des cours deau de surface est intervenue pour concentrer les particules minérales lourdes en les séparant des particules plus légères. Les procédés gravimétriques agissent suivant le même principe. La séparation sopère par le mouvement des particules soumises à la fois à laction de la pesanteur et à la résistance du liquide dans lequel elles sont en suspension.
Au fil des ans, toutes sortes de séparateurs gravimétriques ont vu le jour; le fait quon y recourt encore aujourdhui tient au faible prix de revient de la méthode.
Dans un bac à pistonnage (jig) , un lit de particules minérales est mis en suspension (fluidisé) dans un courant deau alternatif. A chaque cycle, les particules les plus denses descendent vers le fond et, pendant la phase de reflux, les particules fines et en particulier les plus denses poursuivent leur descente en passant entre les grosses particules. Le fractionnement saffine avec la répétition du cycle.
Les tables à secousses sont utilisées pour traiter des matériaux plus fins que les bacs à pistonnage ne réussissent pas à séparer. Elles sont constituées dune surface plane légèrement inclinée dans les sens longitudinal et transversal. Des riffles parallèles en bois sont fixés en travers de la table. Le matériau à séparer est introduit au sommet de lappareil, et les particules sont entraînées par un courant deau. La table est animée dun mouvement cyclique asymétrique dans le plan horizontal. Les particules plus denses sont retenues par les redans des riffles, où elles cheminent sous limpulsion des secousses de la table.
Tous les minéraux sont sensibles à laction dun champ magnétique, mais la plupart le sont trop peu pour que leffet soit décelable. Cependant, si un minéral possède une susceptibilité magnétique assez marquée, cette propriété peut être exploitée pour le séparer dautres minéraux. Les séparateurs magnétiques peuvent être classés en appareils à basse ou à haute intensité, travaillant par voie sèche ou par voie humide.
Un séparateur à tambour est constitué dun tambour rotatif à lintérieur duquel sont fixés des aimants permanents disposés en polarités alternées. Les particules magnétiques, attirées par les aimants, se collent à la paroi du tambour, puis sont entraînées hors du champ magnétique, où elles sont décollées. Une séparatrice à carrousel à haute intensité en milieu humide est constituée dune matrice de billes dacier placée dans une enceinte annulaire tournant entre les pièces polaires dun puissant électroaimant. La pulpe est introduite dans la matrice au-dessus des pôles de lélectroaimant, et les particules magnétiques sont retenues par les éléments de matrice aimantés, alors que les particules non magnétiques sont entraînées par le courant de pulpe, qui sort de lappareil à la verticale de lalimentation. En aval de lélectroaimant, le champ magnétique est inversé et la fraction magnétique est détachée par lavage au jet deau.
La séparation électrostatique, anciennement très répandue, a été largement supplantée par la flottation (voir ci-après). Elle demeure cependant utile pour la concentration de quelques minéraux, dont le rutile, qui se prêtent mal aux autres méthodes de séparation, et dont la conductivité favorise ce procédé.
Ce mode de séparation exploite les différences de conductivité électrique entre les minéraux. Le matériau à séparer est introduit à sec dans le champ électrique dune électrode ionisante, où les particules sont chargées par bombardement ionique. Les particules conductrices saccrochent rapidement à un rotor relié à la terre auquel elles transmettent leur charge, puis sont décollées de celui-ci par la force centrifuge. Les particules non conductrices perdent leur charge plus lentement, sont retenues sur le conducteur de terre par les forces électrostatiques et sont entraînées vers un point de collecte.
La flottation est un procédé de séparation fondé sur les propriétés physico-chimiques de surface des minéraux.
Des réactifs chimiques appelés collecteurs sont ajoutés à la pulpe et réagissent sélectivement avec les minéraux utiles en rendant les particules hydrophobes (leur surface ne mouille pas), de sorte quelles ont tendance à sattacher à des bulles dair.
Dans chaque cellule de flottation, de lair est injecté dans la masse de pulpe qui est brassée par un agitateur. Les particules minérales hydrophobes sattachent aux bulles dair, qui remontent et forment, grâce à lemploi dun agent moussant approprié, une écume stable à la surface du bain. Cette écume est évacuée de façon continue par débordement, en entraînant sa charge minérale épurée.
Une installation de flottation comporte plusieurs cellules en série pour permettre un épuisement méthodique de la pulpe: un premier concentré est soumis à une deuxième concentration et, si nécessaire, à une troisième, dans des batteries successives de cellules de flottation. Une récupération supplémentaire de minerai utile est parfois prévue dans une quatrième batterie de cellules, le produit étant recyclé en amont avant décharge des résidus.
En règle générale, il est nécessaire de séparer leau utilisée dans les différents procédés de séparation du concentré produit ou du résidu stérile. Dans les régions où leau nest pas abondante, cette opération est particulièrement importante car elle permet de recycler leau dans le circuit de séparation.
Un bac de décantation est une cuve cylindrique dans laquelle est amenée la pulpe à épaissir. Celle-ci est introduite au centre de la cuve, un peu au-dessous du niveau de remplissage, de manière à troubler le moins possible les solides rassemblés au fond. Le liquide clarifié est recueilli par débordement dans une rigole. Un dispositif de raclage à bras radiaux ramène les solides vers le centre du fond de la cuve, où ils sont soutirés. On peut ajouter des floculants à la suspension pour accélérer la décantation.
La filtration consiste à séparer à laide dun filtre les particules solides dispersées dans leau pour former un tourteau (gâteau de concentré) qui peut ensuite être séché avant dêtre transporté. On emploie fréquemment à cette fin un filtre continu sous vide, dont le modèle typique est le filtre à tambour, formé dun cylindre horizontal à double paroi, divisé en compartiments indépendants et revêtu dun élément filtrant, qui tourne partiellement immergé dans un réservoir alimenté en pulpe. La paroi interne est reliée à une valve située sur laxe central du tambour qui sert à créer un vide ou une pression. Sous laction du vide créé dans les compartiments immergés, le liquide traverse la toile sur laquelle se dépose le tourteau. Lorsque le compartiment sort de la pulpe, le vide aspire leau restant dans le tourteau. Avant que celui-ci ne replonge dans la pulpe, une pression est appliquée pour provoquer son décollement. Les filtres à disques, constitués dune série de disques fixés sur un arbre, travaillent suivant le même principe.
Une faible proportion seulement du minerai extrait peut être valorisée. Le reste, soit la gangue, doit être séparé puis éliminé.
Les deux principaux facteurs à prendre en compte dans lélimination des résidus et des stériles sont la sécurité et le coût. La sécurité concerne à la fois les caractéristiques physiques de la décharge ou du bassin où ils sont déposés et le risque quils peuvent présenter pour la santé et lenvironnement. Les stériles doivent être éliminés de la façon la moins coûteuse possible sans que la sécurité ne soit compromise.
Dans la plupart des cas, les stériles sont fractionnés, et la fraction de sable grossier est utilisée pour construire un bassin dans lequel est pompée la boue contenant la fraction fine.
Si les effluents contiennent des matières toxiques, telles que du cyanure, il peut être nécessaire daménager le fond du bassin (par exemple, en mettant en place une pellicule de plastique) de manière à empêcher la contamination des eaux souterraines.
Autant que possible, leau clarifiée dans le bassin est recyclée. Ce recyclage peut revêtir une importance particulière dans les régions où leau nest pas abondante. De plus en plus, il constitue une exigence de la réglementation visant la protection des eaux de surface et souterraines contre toute pollution chimique.
Une grande partie des concentrés produits est ensuite soumise à un traitement hydrométallurgique. Les métaux sont extraits du minerai par lixiviation ou dissolution avant dêtre séparés les uns des autres. On obtient ainsi des solutions concentrées, dont on peut extraire les métaux par précipitation ou par dépôt chimique ou électrolytique.
Beaucoup de minerais ont une teneur trop faible pour quune préconcentration soit rentable. Dautre part, les stériles renferment parfois une quantité résiduelle de substances utiles qui, dans certains cas, peuvent être récupérées de façon rentable par lixiviation.
Le principe de la lixiviation des minerais a été découvert à Rio Tinto en Espagne il y a plus de 300 ans. Après une lente percolation à travers des dépôts de minerai pauvre, leau se trouvait colorée en bleu par les sels de cuivre dissous, formés lors de loxydation du minerai. Le cuivre était extrait de la solution par précipitation sur des ferrailles.
Ce procédé simple est utilisé partout dans le monde pour extraire les substances utiles de minerais pauvres et de stériles à teneur résiduelle en oxydes ou en sulfures. On dépose le matériau en tas, on arrose ce tas avec un solvant approprié (par exemple, une solution acide) et on récupère la solution résultante à la base.
Bien que lon pratique avantageusement la lixiviation depuis longtemps, ce nest que récemment que le rôle de certaines bactéries oxydantes dans ce procédé a été mis au jour. Il sagit de Thiobacillus ferrooxidans , qui oxyde le fer, et de Thiobacillus thiooxidans , qui oxyde le soufre. La première tire son énergie de loxydation dions ferreux en ions ferriques, la seconde de loxydation de sulfures en sulfates, ce qui accélère la solubilisation des métaux sulfurés.
La lixiviation in situ est en fait une variante de la lixiviation en tas. Elle consiste à injecter un solvant approprié dans des mines désaffectées, des galeries effondrées, des gisements épuisés en région éloignée, et même dans des gisements entiers, à la condition quils soient perméables. La lixiviation in situ ne peut être pratiquée que si la formation rocheuse laisse pénétrer le solvant et la quantité doxygène nécessaire à la réaction.
La préparation est la transformation du charbon tout-venant en un produit concentré à valeur marchande, de calibre uniforme et de qualité répondant aux exigences de lutilisateur. Lutilisation finale du charbon vise:
Pour être apte au traitement dans une usine de préparation, le charbon tout-venant est fragmenté à des dimensions acceptables au moyen dappareils de concassage et de broyage:
Le concassage est parfois effectué après la concentration du charbon, lorsquil sagit de réduire les gros morceaux de charbon à une dimension convenant aux besoins du marché. Cette opération est habituellement réalisée à laide de concasseurs à cylindres ou à marteaux. Le broyeur à marteaux est composé de masses entraînées par la rotation de lensemble; le charbon est percuté puis projeté sur une plaque fixe, ce qui provoque le broyage.
Le charbon doit être calibré avant et après son enrichissement. Le procédé utilisé diffère selon la grosseur du charbon. A son arrivée à linstallation de traitement, le charbon brut passe à travers trois ou quatre cribles de grosseurs différentes pour ensuite être concentré. Le calibrage est habituellement effectué dans des cribles vibrants rectangulaires munis dune toile ou dune tôle perforée. Pour les morceaux de calibre inférieur à 6 mm, le criblage humide est le plus efficace; pour des calibres inférieurs à 0,5 mm, on place un tamis incurvé fixe avant le crible vibrant pour accroître lefficacité de lopération.
Après le processus denrichissement, le charbon concentré est parfois calibré suivant différentes granulométries satisfaisant aux besoins des marchés industriel et domestique. Le charbon concentré destiné à la production dénergie (charbon thermique) ou à la sidérurgie (charbon métallurgique) est rarement calibré.
Le charbon est habituellement stocké et mis en dépôt à trois étapes de la chaîne de préparation et de manutention:
Cest généralement après le concassage que le charbon brut est stocké, habituellement à ciel ouvert (en tas de forme conique, circulaire ou allongée), dans des silos (cylindriques) ou dans des abris. Il nest pas rare que le mélange du charbon soit effectué à cette étape afin de pouvoir fournir un produit homogène à lusine de préparation. Ce mélange peut seffectuer simplement en déposant différents types de charbons sur un tas conique, tout comme il peut faire appel à des moyens plus complexes comme lemploi de chargeurs de mise en stock ou dengins de reprise à godets.
Le charbon concentré peut être stocké de plusieurs manières, par exemple, en tas à lextérieur ou en silos. Le système de stockage de charbon concentré est conçu pour permettre le chargement rapide des camions ou des wagons de chemin de fer. Les silos sont habituellement construits au-dessus dune voie ferrée; des convois pouvant compter jusquà 100 wagons de même type avancent lentement au-dessous de la trémie du silo, où ils sont chargés au poids voulu. Grâce au pesage effectué en mouvement, lopération peut être accomplie en continu.
Les tas des dépôts de charbon comportent des dangers et peuvent être instables. Il devrait être interdit dy marcher à cause du risque deffondrement interne et de la possibilité de démarrage sans avertissement dune opération de reprise. Le déblocage manuel des colmatages de charbon dans les silos ou dans les abris devrait mériter la plus grande attention; en effet, une masse de charbon en apparence stable peut soudainement se mettre en mouvement.
Le charbon brut couvre une gamme de produits allant du charbon pur à la roche, avec des matériaux de densité relative comprise entre 1,30 et 2,5. Lépuration du charbon est réalisée par séparation des matériaux à faible densité relative (produit commercialisable) de ceux à haute densité (résidus). La densité exacte retenue comme critère de séparation dépend de la nature du charbon et des exigences de lutilisateur. Il est cependant impossible de séparer les fines de charbon suivant les caractéristiques de densité; ainsi, dans le cas dun brut de 0,5 mm, le critère retenu est la différence entre les propriétés superficielles du charbon et celles de la roche, et la méthode généralement employée est la flottation par la mousse.
Ce procédé repose principalement sur deux méthodes. La première fait intervenir leau. En raison des densités différentes du charbon et de la roche, le charbon plus léger est entraîné dans le courant deau, et la roche, plus lourde, reste en place. Avec la deuxième méthode, le charbon est immergé dans un liquide de densité comprise entre celle du charbon et celle de la roche; le charbon monte à la surface et la roche, plus lourde, plonge (séparation en milieu dense).
Les différents systèmes utilisant leau comme milieu de séparation sont:
La deuxième méthode de séparation par densité est réalisée en milieu dense. Dans un liquide lourd (milieu dense), les particules ayant une densité inférieure à celle du liquide (charbon) flottent à la surface et celles de densité plus forte (roche) plongent au fond. Lapplication industrielle la plus pratique de cette méthode est une suspension de magnétite finement broyée dans leau. Lutilisation de ce milieu présente beaucoup davantages, notamment:
Il existe deux catégories de séparateurs en milieu dense: le séparateur à bac avec bain, pour obtenir du charbon grossier dune granulométrie comprise entre 12 et 75 mm et le séparateur à cyclone, pour un charbon de 0,5 à 5 mm.
Le séparateur à bac peut être en bain profond ou peu profond; les matières légères sont transportées par-dessus la lèvre de lappareil, tandis que les plus lourdes sont extraites du fond du bac au moyen dun racleur ou dune roue à palettes.
Le séparateur à cyclone utilise les effets combinés de la pesanteur et de la force centrifuge. Laccélération centrifuge agissant sur les particules est environ vingt fois supérieure à celle de laccélération de la pesanteur qui sexerce sur les particules dans le séparateur à bac, ou encore près de deux cent fois supérieure à laccélération observée à lorifice de pointe. Les forces considérables qui sexercent expliquent le pouvoir séparateur élevé du cyclone et son excellent rendement dans le traitement des fines de charbon.
Les produits évacués des séparateurs à milieu dense, cest-à-dire du charbon concentré et des résidus, passent au-dessus des grilles dégouttement et de rinçage où la magnétite est extraite et renvoyée aux séparateurs. La magnétite diluée extraite des grilles de rinçage passe à travers des séparateurs et peut être réutilisée. Les séparateurs magnétiques consistent en des cylindres rotatifs dacier inoxydable; des aimants enduits de céramique sont posés sur larbre fixe du tambour. Celui-ci est immergé dans un réservoir dacier inoxydable contenant la suspension de magnétite diluée. Lorsque le tambour tourne, la magnétite colle à la surface près des aimants internes fixes. Elle est transportée à lextérieur de la cuve, hors du champ magnétique; un racleur la détache de la surface du tambour doù elle tombe ensuite dans un réservoir.
Les installations de préparation du charbon utilisent des jauges à radioéléments ainsi que des analyseurs de flux. Des précautions doivent donc être observées avec tous les appareils qui émettent des rayonnements ionisants.
Ce processus physico-chimique repose sur la fixation sélective de bulles dair aux surfaces des particules de charbon et sur la non-fixation des particules de résidus. Des réactifs appropriés rendent hydrophobe la surface des solides que lon veut faire flotter. Les bulles dair sont générées dans une cuve (ou cellule) et sélèvent à la surface; les particules de fines de charbon enduites de réactif collent aux bulles, tandis que les résidus non charbonneux restent au fond de la cuve. Des palettes raclent la mousse chargée de charbon de la surface; cette mousse est ensuite asséchée par filtration ou centrifugation. Les résidus (ou stériles) passent dans un conduit dévacuation de section carrée et sont habituellement épaissis avant dêtre pompés vers un bassin de retenue.
Les réactifs employés sont généralement des agents moussants et des collecteurs. Les moussants favorisent la formation dune mousse stable (qui ne se dégrade pas) et réduit la tension superficielle de leau. Pour la concentration du charbon, le moussant le plus fréquemment utilisé est le méthylisobutylcarbinol (MIBC). Quant au collecteur, il a pour fonction de favoriser le contact entre les particules de charbon et les bulles dair; une fine pellicule se forme sur les particules, rendant celles-ci imperméables. Parallèlement, le collecteur doit agir de façon sélective en nenduisant pas les particules qui doivent descendre au fond (par exemple, les stériles). Le fioul est le collecteur le plus fréquemment utilisé en flottation du charbon.
Le briquetage du charbon remonte assez loin. Vers la fin des années mille huit cent, on comprimait les fines de charbon sans valeur, aussi appelées menu charbon, en briquettes ou agglomérés de charbon, produits répondant aussi bien aux besoins industriels que domestiques. Pour obtenir une briquette résistante, il fallait employer un liant acceptable, habituellement du goudron de houille ou du bitume de pétrole. Pendant quelques années, la fabrication des briquettes pour le marché domestique a été en perte de vitesse. Néanmoins, certains progrès ont été faits concernant la technologie et les applications.
Il est possible de valoriser les charbons pauvres à haut degré dhumidité en les soumettant au séchage thermique pour éliminer une partie de lhumidité inhérente ou prisonnière. Toutefois, le produit ainsi obtenu est friable; il est de plus susceptible de reprendre son humidité et de subir une combustion spontanée. Le briquetage des charbons pauvres donne un produit stable, facile à transporter. Lagglomération est également employée dans lindustrie de lanthracite, où les produits de grand calibre ont des prix de vente bien plus élevés.
Les pays à économie émergente fabriquent également des briquettes qui sont utilisées comme combustible pour cuire les aliments dans les zones rurales. La fabrication de briquettes passe habituellement par lextraction des matières volatiles ou des gaz, avant agglomération, aux fins dobtention dun combustible domestique ne dégageant pas de fumée.
La fabrication des briquettes comporte généralement les étapes ci-après:
Le briquetage de la lignite tendre ayant un degré dhumidité de 60 à 70% fait appel à un procédé légèrement différent. Il est fréquent de recourir au briquetage pour valoriser les lignites qui sont donc broyées, tamisées, séchées jusquà réduction de leur humidité à 15%, puis pressées par extrusion sans adjonction de liants et compactées. De grandes quantités sont ainsi traitées en Allemagne, en Inde, en Pologne et en Australie, séchées dans des séchoirs à tambour rotatif chauffé à la vapeur et pressées par extrusion. Le charbon comprimé est ensuite coupé, refroidi et transféré sur des transporteurs à courroie vers des wagons de chemin de fer, des camions ou des installations de stockage.
Dans les usines de briquetage, les travailleurs manipulent de grandes quantités de matières très combustibles associées à des mélanges potentiellement explosifs dair et de poussières de charbon. Lélimination, le captage et le traitement de ces poussières ainsi quun bon entretien sont primordiaux pour garantir la sécurité.
Lélimination des déchets est une composante intégrante dune installation moderne de préparation du charbon. Les résidus grossiers et les fines stériles sous forme de boue doivent être transportés, puis évacués selon des méthodes qui respectent lenvironnement.
Les résidus grossiers sont transportés par camions, par convoyeurs à bande ou par blondins vers laire délimination des matières solides; ils constituent habituellement les parois de laire dentassement des stériles. Ces résidus peuvent également servir de remblai dans la mine à ciel ouvert.
Lindustrie a mis en uvre des méthodes innovatrices et rentables de transport des déchets grossiers; par exemple, les stériles sont broyés puis transportés sous forme de boue pompée vers les bassins de retenue, ou ils peuvent être acheminés par des pompes vers une aire de stockage souterraine.
Le site délimination retenu doit présenter la plus petite surface exposée possible, tout en bénéficiant dune bonne stabilité. Une structure exposée sur tous ses côtés favorise le ruissellement et est plus susceptible dentraîner la formation de dépôts dans les cours deau avoisinants, sans compter le risque plus élevé de combustion spontanée. Pour éviter ces conséquences, on utilisera de plus grandes quantités de matériaux de remblayage, de compactage et détanchéité. Le remblayage en vallée est la solution idéale pour éliminer ces matériaux.
Les digues de retenue des déchets issus de la préparation ne sont pas recommandées, à cause des nombreux risques de défaillance dus à lune ou à lautre des conditions ci-après:
Les principales techniques permettant de réduire considérablement les risques environnementaux reliés à lélimination des résidus de charbon sont:
Les stériles (particules fines qui sortent des cellules de flottation) sont habituellement transportés par des conduites jusquà une aire de retenue. Toutefois, certaines techniques de retenue sont inacceptables du point de vue de lenvironnement; dautres simposent, comme par exemple lassèchement des stériles dans une presse ou dans une centrifugeuse à grande vitesse, suivi du transport du produit asséché, par bandes transporteuses ou par camions, jusquà laire de retenue des résidus grossiers.
Dans les bassins de retenue, les stériles se déposent au fond et leau clarifiée est pompée vers lusine pour être réutilisée. Le niveau du bassin permet le stockage temporaire des eaux pluviales, qui sont ensuite épuisées par pompage ou par de petits systèmes de décantation. De temps en temps, il peut être nécessaire denlever les sédiments des bassins de retenue afin de prolonger leur durée de vie. La digue de retenue du bassin est habituellement construite avec les résidus grossiers. Des murs de retenue mal conçus ou une liquéfaction des stériles causée par un drainage inefficace risquent de créer des situations dangereuses. Des agents stabilisants, habituellement des produits chimiques à base de calcium, ont déjà été utilisés pour obtenir un effet de cémentation.
Les aires de retenue des résidus évoluent normalement pendant une bonne partie de la durée de vie dune mine, sous linfluence de conditions qui changent continuellement. Aussi est-il nécessaire de surveiller de près et à intervalles réguliers la stabilité de louvrage de retenue.
Le rôle principal du soutènement est dassurer la sécurité des excavations pratiquées dans les roches et dans le sol (la consolidation des strates et la stabilisation des talus sappliquent autant aux mines souterraines quaux mines à ciel ouvert). Les travaux de génie civil, comme la réalisation de galeries, de centrales hydroélectriques et laménagement de dépôts de déchets radioactifs, font également appel aux techniques de soutènement, que lon peut définir comme étant lapplication pratique de la mécanique des roches aux opérations courantes dexploitation minière. Le Comité national des Etats-Unis sur la mécanique des roches (US National Committee on Rock Mechanics) propose la définition suivante: «La mécanique des roches sentend de létude théorique et appliquée du comportement mécanique des roches et des masses rocheuses; cest laspect de la mécanique qui sintéresse à la réaction des milieux rocheux et des masses rocheuses aux champs de forces de leur environnement physique».
Le comportement des masses rocheuses est dune grande complexité; la mécanique des roches et le soutènement ont fait lobjet dun grand nombre de travaux de recherche fondamentale et appliquée dans le monde depuis les années cinquante. A maints égards, le soutènement tient plus de lart que de la science. Il suppose une connaissance de la géologie structurale, des propriétés des roches, des eaux souterraines et des régimes de contrainte des terrains ainsi que de linteraction de ces paramètres les uns sur les autres. Divers outils et méthodes sont nécessaires, notamment la reconnaissance des sols et lanalyse des propriétés des roches, les mesures destinées à réduire les dommages causés à la masse rocheuse par le tir de mines, sans oublier les techniques de conception, de suivi et dappui au sol au stade de la mise en uvre. Les dernières années ont connu une évolution importante dans le domaine de la mécanique des sols et du soutènement: élaboration de techniques empiriques de conception et danalyse informatisée pour les exploitations minières, utilisation de plus en plus répandue dune grande diversité dinstruments de surveillance du sol et développement de techniques et doutils spécialisés en matière de soutènement. De nombreuses entreprises dexploitation minière ont mis en place une section spéciale composée dingénieurs et de techniciens spécialisés dans les méthodes de soutènement.
Comme les excavations souterraines sont plus difficiles à réaliser et à entretenir que les talus de surface, les exploitants de mines souterraines doivent généralement consacrer davantage de ressources et dactivités de conception au soutènement que dans le cas des mines à ciel ouvert et des carrières. Avec les méthodes traditionnelles dexploitation souterraine, par exemple, la méthode par chambres-magasins et la méthode par tranches montantes remblayées, les mineurs sont directement exposés à des terrains potentiellement instables au voisinage des fronts de taille. Avec les méthodes dextraction en masse, notamment labattage aux explosifs, les mineurs ne pénètrent pas dans le massif de minerai. Au cours des dernières décennies, on a pu observer un mouvement dabandon des méthodes dextraction en masse au profit des méthodes sélectives.
La structure rocheuse et les contraintes auxquelles la roche est soumise sont des causes importantes dinstabilité des terrains dans les mines.
Une masse rocheuse est composée de roches cohérentes, de structures rocheuses ou de discontinuités de structure. Les principaux types de structures comprennent des plans de stratification (plans séparant les strates individuelles), des plis (courbes dans la strate rocheuse), des failles (fractures soumises à des mouvements), des veines intrusives (intrusions tabulaires de roche ignées) et des joints (cassures dorigine géologique le long desquelles il ny a pas eu de déplacement visible). Le comportement mécanique des masses rocheuses subit linfluence des discontinuités de structure ci-après: orientation, espacement, persistance, rugosité, orifices et présence de matériaux de remplissage. Dans une exploitation minière, le programme de soutènement doit comporter la collecte dinformations pertinentes en matière de structure par les ingénieurs et les géologues. Il existe maintenant des logiciels perfectionnés qui permettent danalyser les données relatives à la structure ainsi que la géométrie et la stabilité des coins dans les mines souterraines et les mines de surface.
Les efforts auxquels la roche est soumise peuvent également être cause dinstabilité dans les mines; une bonne connaissance du comportement des masses rocheuses (contraintes-déformations) est essentielle à la réalisation dune étude technique sérieuse. Des essais en laboratoire sur des carottes de sondage peuvent fournir des informations utiles sur la résistance et la déformabilité de la roche en place; chaque type de roche présente un comportement différent, allant de la plasticité du sel à lélasticité, et la friabilité, de beaucoup de roches dures. La fissuration a de grandes conséquences sur la résistance et la déformabilité de lensemble du massif rocheux.
Les mines de surface et les carrières présentent des types communs de fissuration des talus rocheux. Les ruptures de blocs par glissement se produisent lorsquil y a mouvement le long dune ou de plusieurs structures de roche (glissement suivant un plan de cisaillement, gradin de plage, coin, coin en gradin ou fissuration de la roche); une rupture de cisaillement en rotation est possible dans un terrain ou dans le talus dune masse rocheuse friable. Il existe dautres modes de rupture, notamment la rupture de tête de blocs formés par des structures plongeantes et par arrachement (par exemple, détachement de blocs par laction du gel-dégel ou de la pluie). Les éboulements importants de talus peuvent être catastrophiques, même si linstabilité des talus nest pas nécessairement synonyme déboulement du point de vue des opérations. Dans lexploitation, on se préoccupe avant tout de la stabilité des gradins individuels, vu le risque de rupture très imprévisible et les dommages qui peuvent être causés aux équipements, sans oublier les risques daccidents de personnes.
Linstabilité des mines souterraines peut être causée par le mouvement et leffondrement de masses rocheuses dus à une instabilité structurelle, par la rupture de la roche autour dune ouverture liée à une concentration des contraintes, par une combinaison de ruptures induites par les contraintes, dinstabilité structurelle et dinstabilité créée par les coups de terrain. La structure rocheuse peut influer sur le choix de la méthode dexploitation souterraine et la conception de laménagement des ouvrages, étant donné son rôle dans la définition des portées stables des excavations, des besoins en soutènement et des conditions daffaissement. En profondeur, la roche est soumise aux contraintes résultant du poids de la couche supérieure et aux contraintes dorigine tectonique; les contraintes horizontales sont souvent plus importantes que les contraintes verticales. Il existe des instruments qui permettent de déterminer les contraintes du massif avant le début de lexploitation. Lorsquune excavation minière est pratiquée, on observe autour de celle-ci une variation du champ de contraintes susceptible de créer un état dinstabilité.
Les mines souterraines en roche dure sont également le théâtre de ruptures variées. A de faibles contraintes, les ruptures sont en grande partie contrôlées du point de vue structurel, des coins ou des blocs se détachant simplement du toit ou des parements. Ces coins ou ces blocs sont formés par le croisement de discontinuités structurelles. Si les coins ou les blocs lâches ne sont pas supportés, laffaissement se poursuivra jusquà la formation dune voûte naturelle. Dans les dépôts stratifiés, décollements et ruptures de bancs peuvent se produire le long des plans de stratification. A des contraintes élevées, laffaissement se manifeste par un écaillage fragile et par un décollement de la roche dans le cas de massifs rocheux comportant peu de fissures, ou par une cassure plus ductile dans le cas de masses rocheuses comportant beaucoup de discontinuités.
Phénomène associé à un événement sismique, le coup de terrain cause des dommages soudains ou violents à une excavation. Divers types de mécanismes ont pu être identifiés, notamment la dilatation ou le flambement de la roche causés par des fractures autour de lexcavation, les éboulements de roches induits par les secousses dues au séisme et la projection de roches consécutive à un transfert dénergie à partir dune source sismique éloignée. Les éruptions de roches et de gaz sont catastrophiques, entre autres dans les mines de charbon et de sel, par suite des contraintes élevées dans le massif et de la présence de volumes importants de méthane ou de dioxyde de carbone comprimés. Dans les carrières et les mines à ciel ouvert, on a pu observer des cas de flambement et de soulèvement soudains de dalles rocheuses. De nombreuses recherches ont été menées dans plusieurs pays afin détudier les causes des éruptions de roches et les moyens possibles de les atténuer ou de les éviter. Parmi les techniques destinées à réduire au minimum les éruptions de roches, on peut ranger la modification de la forme, de lorientation et de la séquence de lextraction, la pratique de tirs de détente des contraintes, la mise en place de remblais stables et lutilisation de systèmes spéciaux de soutènement. Des systèmes perfectionnés, utilisés localement ou à léchelle de la mine, peuvent contribuer à détecter et à analyser lactivité sismique; malgré ces progrès, la prévision des coups de terrain demeure peu fiable.
Dans la province canadienne de lOntario, près du tiers de tous les accidents mortels qui surviennent dans les mines souterraines hautement mécanisées sont le résultat déboulements et de coups de terrain; pour la période comprise entre 1986 et 1995, le taux de fréquence de ces accidents était de 0,014 par 200 000 heures de travail au fond. On peut sattendre à des taux considérablement plus élevés de lésions et daccidents mortels causés par les éboulements et les coups de terrain dans les mines souterraines moins mécanisées ou dans lesquelles la mise en place dun soutènement nest pas généralisée. Enfin, les mines exploitées à ciel ouvert et les carrières offrent, en matière de soutènement, davantage de sécurité que les mines souterraines.
La conception des excavations souterraines nécessite des prises de décisions à caractère technique sur des questions comme lemplacement, les dimensions et les formes des excavations et des piliers rocheux, la séquence dexploitation et la mise en uvre de systèmes de soutènement. En exploitation à ciel ouvert, il importe de choisir un angle de talus optimal pour chaque section de lexcavation, sans pour autant négliger les autres aspects techniques et la stabilisation des talus. La conception dune mine est un processus dynamique mis à jour et perfectionné au fur et à mesure de lacquisition dinformations supplémentaires résultant de lobservation et de la surveillance de lexploitation. Les méthodes de conception généralement employées sont les méthodes empiriques, les méthodes fondées sur lobservation et les méthodes analytiques.
Les méthodes empiriques sappuient souvent sur la classification des massifs rocheux (plusieurs systèmes du genre ont été mis au point, par exemple, la méthode détude des massifs rocheux et lindice de qualité des galeries creusées dans la roche), que viennent compléter des recommandations techniques fondées sur des pratiques éprouvées. Plusieurs méthodes empiriques ont été appliquées avec succès, entre autres la méthode graphique de stabilité pour lexploitation par chambres vides (il sagit dun procédé dexploitation dans lequel les vides créés par lenlèvement du minerai ne sont comblés ni par remblayage ni par foudroyage pendant le cycle dexploitation).
Les méthodes fondées sur lobservation reposent sur la surveillance des mouvements de terrain durant lexcavation afin de déceler toute instabilité mesurable et sur lanalyse de linteraction entre le massif et les ouvrages de soutènement. La nouvelle méthode autrichienne de construction des tunnels et la méthode de convergence-confinement sont autant dexemples de cette approche.
Les méthodes analytiques ont recours à lanalyse des contraintes et des déformations sur le périmètre des excavations. Certaines des premières techniques danalyse des contraintes faisaient appel à des formules mathématiques ou à la photoélasticité, mais la forme tridimensionnelle complexe de la plupart des excavations souterraines a limité leur application. Plus récemment, plusieurs méthodes numériques informatisées ont été développées. Toutes fournissent les outils nécessaires pour trouver des solutions approchées aux problèmes liés aux contraintes, aux mouvements et aux fissures du massif rocheux au voisinage des zones excavées.
Parmi les perfectionnements récents, il est intéressant de signaler les modèles tridimensionnels, la modélisation des discontinuités structurales et des interactions roches-ouvrages de soutènement ainsi que les interfaces graphiques conviviales. Les modèles numériques, malgré leurs limitations, peuvent fournir une bonne idée du comportement complexe des roches.
Les trois méthodes décrites ci-dessus sont des éléments essentiels dune approche intégrée pour la conception de lexploitation souterraine. Les ingénieurs des bureaux détudes doivent être prêts à utiliser une variété doutils et à réévaluer leur stratégie de conception chaque fois que la quantité et la qualité des données disponibles le justifient.
Le tir à lexplosif en massif rocheux soulève des préoccupations particulières, entre autres pour ce qui est de ses conséquences sur la roche à proximité immédiate dune excavation. Des tirs mal conçus ou des techniques de foration inappropriées peuvent provoquer des fissures locales intenses et compromettre la cohésion des terrains avoisinants. Des dommages plus importants peuvent être induits par la transmission de lénergie de lexplosion à des zones éloignées, et donc menacer la stabilité des ouvrages.
Les résultats des tirs sont conditionnés par le type de roche, le régime des contraintes, la géologie structurale et la présence deau. Des mesures doivent être prises pour réduire au minimum les dommages causés par les tirs, en choisissant un explosif approprié, en utilisant des techniques de tir périmétrique, par exemple le tir à deux temps (trous parallèles, à intervalles rapprochés, qui serviront à définir le périmètre de lexcavation), en centrant les charges (explosif de diamètre inférieur à celui du trou dans lequel il est placé), en utilisant des détonateurs retard et des trous tampons. La précision des abattages dépend de la géométrie des trous; leur disposition et leur alignement doivent être contrôlés étroitement.
Pour optimiser le plan de tir et empêcher que des dommages ne soient causés au massif rocheux, on contrôle souvent les vibrations engendrées par le tir. Des critères empiriques ont été établis pour lévaluation des dommages causés par les tirs. La surveillance des tirs est effectuée à laide de transducteurs installés au jour ou en fond de trou, de câbles reliés à un système damplification et dun enregistreur numérique. Lélaboration de modèles informatiques a permis daméliorer les modalités de tir par la prédiction de la fragmentation, du profil des déblais et de la profondeur des fissures au-delà des trous de tir. Les données qui ont contribué à la réalisation de ces modèles informatiques concernent entre autres la géométrie de lexcavation, la géométrie de la foration et du chargement des explosifs, les caractéristiques des explosifs employés et les propriétés dynamiques de la roche.
Le purgeage consiste à abattre les blocs instables du toit et des parois des excavations; lopération peut être effectuée manuellement à laide dune barre de purgeage en acier ou en aluminium ou au moyen dune purgeuse mécanique. Lorsquil effectue un purgeage à la main, le mineur frappe le toit pour vérifier la solidité de la roche; un bruit creux indique habituellement que le matériau est instable et doit être abattu. Le mineur doit observer des précautions rigoureuses pour éviter dêtre blessé pendant cette opération (par exemple, il doit procéder à partir de la zone saine en se dirigeant vers les zones non vérifiées, prendre un bon appui au sol, disposer dune aire de repli sûre et sassurer que les blocs tomberont à un endroit approprié). Le purgeage manuel nécessite un effort physique considérable et peut comporter des risques élevés. En Ontario, le tiers des lésions causées par les chutes de blocs surviennent durant le purgeage.
Lutilisation de paniers de repêchage montés sur des bras extensibles et permettant aux mineurs deffectuer à la main le purgeage de toits élevés occasionne des risques supplémentaires, comme le renversement de la plate-forme de purgeage par des chutes de blocs. Le purgeage mécanique est utilisé aujourdhui couramment dans beaucoup de grandes exploitations minières. La machine est constituée dun véhicule portant un bras manuvrable terminé par un pic qui permet dassurer la purge mécanique de toits même très hauts.
Le rôle principal du soutènement est de contribuer à la stabilité du massif rocheux. On peut mettre en place des boulons dancrage ou un soutènement porteur dans lequel des étançons ou des cadres en acier ou en bois fournissent au massif un support externe. Le soutènement nest pas très répandu dans les carrières et dans les mines à ciel ouvert, en partie à cause des problèmes de corrosion et des incertitudes quant à la géométrie définitive de lexcavation. Il existe un grand choix de systèmes de boulonnage. Plusieurs facteurs doivent être pris en considération lorsquil sagit de sélectionner un système en particulier, entre autres les conditions du terrain, la durée de vie utile prévue de lexcavation, la facilité dimplantation de linstallation, la disponibilité et le coût.
Les boulons dancrage, qui agissent par action mécanique dans des trous forés, consistent en une coquille dexpansion (de modèle différent selon le type de roche), une tige dacier (filetée ou munie dune tête forgée) et une plaque dappui. La coquille dexpansion est généralement composée de lames cannelées en fonte malléable et dun coin conique fileté installé à une extrémité de la tige. Le serrage de lécrou à lintérieur du trou foré force le cône contre les lames quil pousse alors contre les parois du trou. Plus la tension du boulon est forte, plus la coquille dexpansion est serrée contre la roche. Les boulons dancrage sont de diverses longueurs et sont fournis avec des accessoires variés. En raison de leur coût relativement peu élevé, ce sont les outils les plus utilisés pour les soutènements de courte durée dans les mines souterraines.
Le boulon bétonné est une barre darmature nervurée implantée dans un trou foré et scellée sur toute sa longueur dans la masse rocheuse, assurant ainsi un renforcement à long terme de cette masse. On emploie plusieurs types de laits de ciment et de résines de polyester pour le scellement des boulons. Le coulis peut être pompé dans le trou ou y être introduit à laide de cartouches si lon recherche une solution à la fois rapide et pratique. Il existe des boulons à bétonner en acier et en fibres de verre de divers diamètres, qui peuvent ou non être mis sous tension.
Le tube à friction consiste le plus souvent en un tube dacier fendu sur toute sa longueur. Lorsquil est enfoncé dans un trou foré légèrement sous-dimensionné, le tube est comprimé et il se développe un frottement entre le tube et la roche. Lefficacité de ce type de boulon repose toutefois sur la foration dun trou dont le diamètre respecte des tolérances serrées.
Les boulons dancrage Swellex sont des tubes à développante, en acier, introduits dans un trou foré et dont lexpansion est assurée par une pression hydraulique fournie par une pompe portative. Ces boulons existent en différentes longueurs et sont de types variés.
Lutilisation de câbles bétonnés est courante pour contrôler les éboulements et stabiliser les toits et les parements des chantiers souterrains. Si le coulis de scellement employé est généralement à base de ciment Portland, la géométrie des câbles et les techniques de mise en place peuvent varier. On utilise également des boulons dancrage et des barres darmature de grande capacité ainsi que dautres types de dispositifs comme les boulons tubulaires ancrés mécaniquement et pouvant être bétonnés.
On applique fréquemment des bandes ou des treillis de fils soudés en acier sur le toit ou les parements des excavations afin de soutenir la roche entre les boulons.
Les exploitants devraient élaborer un programme de contrôle de la qualité qui pourrait comprendre une série dessais sur place destinés à vérifier que les mesures de soutènement donnent les résultats escomptés. La mauvaise qualité dun soutènement peut avoir pour origine: une conception inadéquate (choix incorrect du type, de la longueur ou du modèle de soutènement compte tenu des caractéristiques du massif); des matériaux de soutènement de qualité inférieure (fournis tels quels ou endommagés en cours de manutention ou par les conditions dentreposage à la mine); des anomalies reliées à la mise en place (matériel défectueux, mise en uvre à un moment inopportun, préparation inadéquate de la surface rocheuse, formation insuffisante des équipes, inobservation des procédures recommandées); des effets imprévus de labattage (variations des contraintes, fissures/effritement induits par les tirs à lexplosif, détente des joints ou coups de terrain); des changements de configuration de la mine (changements de la géométrie des excavations ou durée de vie plus longue que ce qui avait été initialement prévu).
Le comportement des masses rocheuses renforcées ou supportées est encore mal connu. Des règles approximatives ou empiriques fondées sur la classification des roches existent, et des programmes informatiques ont été élaborés. Toutefois, les résultats dépendent fortement des connaissances et de lexpérience des ingénieurs responsables du contrôle des pressions de terrain. Un massif rocheux de bonne qualité, comportant peu de solutions de continuité structurale et de petites ouvertures de durée limitée ne nécessitera que peu ou pas de soutènement. Cependant, il se peut que des boulons dancrage soient requis en des points précis pour stabiliser des blocs potentiellement instables. Dans bien des mines, on adopte un plan de boulonnage pour toutes les excavations, cest-à-dire la pose systématique de boulons dancrage dans le toit et les parements selon une grille type. Dans tous les cas, les mineurs et le personnel dencadrement devraient posséder suffisamment dexpérience pour repérer les endroits qui appellent un soutènement additionnel.
La forme la plus ancienne et la plus simple de soutènement est le poteau de bois; on utilise parfois des étançons et des cadres porteurs en bois pour les opérations en terrain instable. Eléments à forte capacité de charge, les cintres et les cadres métalliques assurent le soutènement des galeries. Dans le cas des mines souterraines, le remblayage constitue un moyen de soutènement supplémentaire important; les remblais peuvent être constitués de roches stériles, de sable ou de résidus de broyage et dun agent de cimentation; ils sont utilisés pour combler les vides créés par labattage. Parmi ses nombreuses fonctions, le remblayage contribue à empêcher les éboulements à grande échelle, joue un rôle de confinement et fournit ainsi la résistance résiduelle nécessaire aux piliers rocheux; il permet le report des contraintes sur le massif rocheux, contribue à réduire laffaissement en surface, optimise lextraction du minerai et, selon la méthode dabattage utilisée, offre un plancher de travail.
Dans bon nombre de mines, on a innové en projetant un laitier de ciment ou du béton très fluide sur les fronts et les parements rocheux. Lopération le gunitage peut se faire directement sur la roche sans aucune forme de support ou peut être effectuée par projection sur un grillage et des boulons dancrage, faisant ainsi partie dun système intégré de soutènement. Il est possible de conférer au béton des propriétés particulières par linclusion de fibres dacier ou dautres adjuvants et en modifiant le dosage des éléments constitutifs. La projection peut être exécutée par voie sèche ou par voie humide. Cette méthode a trouvé de nombreuses applications dans les mines, permettant de stabiliser des parois rocheuses qui, autrement, seffriteraient. Les mines à ciel ouvert ont également recours avec succès au gunitage pour contrôler des conditions deffritement progressif. Une innovation plus récente recourt à des machines qui pulvérisent des mélanges à base de polyuréthane.
Lefficacité des systèmes de soutènement en cas de coup de terrain repose sur certaines caractéristiques importantes (déformation et absorption dénergie, en particulier). Des recherches sont en cours dans plusieurs pays sur les techniques de soutènement en cas de coup de terrain et des recommandations ont été formulées pour la réalisation de nouveaux systèmes.
Dans les petites excavations souterraines, des moyens manuels de soutènement sont couramment mis en uvre à laide dun marteau perforateur sur affût. Pour les excavations plus importantes, il existe des équipements semi-mécanisés (foration mécanique avec pose manuelle de boulons dancrage) et des matériels entièrement mécanisés (foration mécanique et pose de boulons dancrage commandée à partir dun pupitre installé sous un toit boulonné). La mise en place manuelle dun soutènement est une activité à risque élevé. En Ontario, le tiers de tous les accidents causés par des chutes de blocs durant la période comprise entre 1986 et 1995 se sont produits durant la pose de boulons dancrage, et 8% des accidents au fond sont survenus durant cette opération.
Les autres risques associés aux travaux de soutènement comprennent la fatigue, les projections de laitier de ciment ou de résine dans les yeux et les réactions allergiques suite à des déversements de produits chimiques. La mécanisation du boulonnage a toutefois permis de rendre la pose de grandes quantités de boulons moins dangereuse et plus efficace.
Plusieurs motifs peuvent justifier une telle surveillance: collecter les données nécessaires au plan dexploitation (intéressant notamment la déformabilité du massif rocheux et le champ des contraintes), valider les hypothèses de calcul afin de mettre au point les modèles informatiques et dajuster les méthodes dexploitation pour améliorer la stabilité, évaluer lefficacité du soutènement existant et la nécessité dun soutènement additionnel, le cas échéant, et détecter les signes de rupture du massif.
La surveillance peut être effectuée soit visuellement, soit au moyen dinstruments spéciaux. Linspection des mines à ciel ouvert et des mines souterraines doit être faite avec la plus grande attention, au besoin en utilisant des appareils déclairage puissants; les mineurs, les cadres et les géologues ont tous un rôle important à jouer dans les inspections régulières. Les changements structuraux du massif peuvent se manifester par des indications visuelles ou sonores: létat des carottes prélevées par soudage au diamant, les contacts entre les types de roche, une sonorité creuse, la présence de caractéristiques structurales particulières, la surcharge manifeste des ouvrages de soutènement, le soulèvement du mur, lapparition de fissures dans les parements ou le toit, la présence deaux souterraines, leffondrement de piliers, etc. Les mineurs se fient souvent à des instruments simples (par exemple, coin de bois enfoncé dans une fissure) pour obtenir une indication visuelle des mouvements du toit.
Etablir et mettre en uvre un programme de surveillance suppose de définir préalablement lobjectif de ce programme ainsi que les paramètres à contrôler, de déterminer le degré requis de précision des mesures, de sélectionner et dinstaller léquipement, de déterminer la fréquence des observations et la forme de présentation des données recueillies. Linstallation du matériel de surveillance devrait être confiée à des personnes expérimentées. Pour le choix des appareils, on accordera davantage dimportance à des critères comme la simplicité, la redondance et la fiabilité. Il faudra déterminer ce qui constitue une menace à la sécurité ou à la stabilité, et établir des plans durgence en cas de dépassement des seuils de danger fixés.
Le matériel de surveillance comprend dordinaire des capteurs réagissant aux variations des paramètres surveillés, un système qui transmet les indications des capteurs à un panneau daffichage (par des moyens mécaniques, électriques, hydrauliques ou de télémesure), des instruments daffichage ou de lecture (par exemple, jauges à cadran, manomètres, systèmes denregistrement multi-paramétrique ou affichages numériques), et un système denregistrement/traitement (par exemple, enregistreur sur bande, consignateur de données ou micro-ordinateur).
Les différents instruments de surveillance peuvent être classés comme suit selon leur mode de fonctionnement:
Les paramètres les plus fréquemment contrôlés comprennent les mouvements de terrain au moyen de levés topographiques, de dispositifs installés en surface (fissuromètres, extensomètres, inclinomètres), les contraintes du massif rocheux (en valeur absolue ou selon leurs variations), les charges, déformations et contraintes des ouvrages de soutènement, et les phénomènes sismiques ainsi que les vibrations provoquées par le tir de mines.
Laérage a pour objectif principal de fournir une quantité dair suffisante à tous les chantiers souterrains et de diluer à un niveau acceptable les polluants qui ne peuvent être éliminés autrement. Si la profondeur dun chantier rend sa température trop élevée, on a recours à des systèmes de refroidissement mécaniques pour renforcer les effets bénéfiques de laérage.
La composition de lenveloppe gazeuse qui entoure la Terre varie de moins de 0,01% dun endroit à lautre. On saccorde généralement à établir comme suit la composition de lair sec: 78,09% dazote, 20,95% doxygène, 0,93% dargon et 0,03% de dioxyde de carbone. On trouve également dans lair de la vapeur deau en quantité variable suivant la température et la pression atmosphériques ambiantes et la présence de surfaces liquides. La circulation dair dans la mine peut modifier de façon substantielle la concentration de vapeur deau; cette grandeur est lobjet de la psychrométrie. Pour établir létat dun mélange de vapeur deau et dair sec à un endroit donné, il faut connaître trois variables indépendantes qui sont toutes mesurables: la pression barométrique, la température sèche (thermomètre sec) et la température humide (thermomètre humide).
Les polluants dont les taux de concentration peuvent être diminués par dilution sont principalement des gaz et des poussières, bien que les rayonnements ionisants associés au radon présent naturellement dans les mines puissent poser problème, en particulier dans les mines duranium là où le rayonnement ionisant naturel est élevé. Le débit dair nécessaire pour diluer les polluants est fonction à la fois de leur concentration et de lefficacité dautres mesures comme celles qui consistent à pulvériser de leau pour lutter contre les poussières ou à utiliser des systèmes de captage du grisou dans les mines de charbon. Le débit dair minimal requis est calculé pour le polluant qui nécessite le taux de dilution le plus élevé, compte tenu également des effets cumulatifs et synergiques possibles de mélanges comportant deux ou plusieurs polluants. A défaut, on peut retenir une vitesse minimale de 0,25 m/s que lon augmentera à mesure que la température sélève.
Dans les exploitations minières mécanisées faisant usage de ventilateurs mobiles mus par moteur diesel et en labsence dune surveillance continue de latmosphère, on se fonde sur le taux de dilution des gaz déchappement pour déterminer le débit dair minimal nécessaire. Le débit dair requis sur place est compris dordinaire entre 0,03 et 0,06 m3/s par kilowatt de puissance nominale, selon le type de moteur et selon quil est équipé ou non dun dispositif de traitement des gaz déchappement. Les progrès réalisés en matière de carburants et de moteurs ont permis de réduire les niveaux des émissions, tandis que lemploi de pots catalytiques, dépurateurs par voie humide et de filtres de céramique peut diminuer encore les concentrations de monoxyde de carbone, daldéhydes, doxydes dazote et de matières particulières. Ces progrès contribuent au respect de concentrations de polluants de plus en plus basses sans quil soit nécessaire daugmenter sensiblement les taux de dilution des gaz déchappement. La limite inférieure réalisable de 0,02 m3/s par kilowatt quil est possible datteindre est fondée sur des émissions de dioxyde de carbone qui sont proportionnelles à la puissance du moteur, mais ne dépendent pas du traitement des gaz déchappement.
Le moteur diesel a un rendement denviron 30% lorsquil sagit de convertir lénergie du carburant en énergie utile; la majeure partie de cette énergie sert à vaincre les frottements, doù une production dénergie thermique que lon estime à trois fois lénergie utile. Le transport de roches par camion sur une rampe ne représente que 10% environ de lénergie pouvant être fournie par le carburant. Des moteurs diesel puissants sont utilisés sur les gros engins mobiles, qui nécessitent des excavations de plus grandes dimensions pour évoluer sans danger. En supposant une densité normale de véhicules et un débit de dilution usuel des gaz déchappement de 0,04 m3/s par kilowatt, la vitesse dair minimale sur site est denviron 0,5 m/s.
Bien que létablissement de valeurs générales en matière daérage ne convienne pas lorsquon dispose de données détaillées sur la mine et le plan daérage ou lorsquon peut les obtenir, ces valeurs peuvent servir de base de calcul. Il est habituellement possible de justifier des écarts par rapport aux valeurs normales, dans le cas, par exemple, de mines qui sont aux prises avec des problèmes de température ou de radon. De manière générale, la formule retenue pour déterminer le débit daérage est donnée par:
où t est la production annuelle en millions de tonnes (Mtpa), α un facteur directement lié à la production et β le débit constant requis pour laérage dune infrastructure telle que linstallation de traitement du minerai.
Le tableau 74.1 fournit quelques valeurs types du facteur α.
Méthode d’exploitation |
α (coefficient de débit en m3/s/Mtpa) |
Foudroyage par blocs |
50 |
Chambres et piliers (mines de potasse) |
75 |
Foudroyage par sous-niveaux |
120 |
Chambres vides |
|
Exploitation remblayée |
320 |
Exploitation non mécanisée |
400 |
Dans lexemple cité, le débit dair β dépend principalement du système de traitement du minerai et, dans une certaine mesure, du taux de production de la mine. Une valeur β de 50 m3/s convient pour les mines où la roche est transportée sur un plan incliné par des camions diesel ou lorsque la roche abattue nest pas broyée. Cette valeur passe ordinairement à 100 m3/s lorsque le concassage seffectue au fond avec transport par skips vidés au jour et si les ateliers de maintenance sont également au fond. Lorsque le système de manutention du minerai devient plus important (transport par convoyeurs ou autres systèmes de transport de minerai), on pourra augmenter encore la valeur de β jusquà concurrence de 50%. Dans les très grandes mines comportant plusieurs puits, le débit dair β est proportionnel au nombre de puits.
Outre laérage servant à maintenir une atmosphère acceptable, il se peut que lon doive recourir au refroidissement mécanique pour assurer des conditions thermiques convenables et réduire au minimum les risques dagression thermique. Le stress thermique est une réaction complexe de lorganisme aux facteurs climatiques; dans les mines souterraines, les facteurs déterminants à cet égard sont la vitesse du courant dair et la température humide. Ce fait est illustré par les puissances de refroidissement (W/m2) indiquées au tableau 74.2 et corrigées en fonction de lisolement thermique des vêtements (dont lunité usuelle de mesure est le clo). Dans un environnement souterrain, la température de rayonnement est égale à la température au thermomètre sec et supérieure de 10 °C à celle du thermomètre humide. Des valeurs typiques ont été établies pour la pression barométrique et le vêtement dans le cas de travaux souterrains (par exemple, 110 kPa et 0,52 clo).
Vitesse de l’air (m/s) |
Température humide (°C) |
|||||
20,0 |
22,5 |
25,0 |
27,5 |
30,0 |
32,5 |
|
0,1 |
176 |
153 |
128 |
100 |
70 |
37 |
0,25 |
238 |
210 |
179 |
145 |
107 |
64 |
0,5 |
284 |
254 |
220 |
181 |
137 |
87 |
1,0 |
321 |
290 |
254 |
212 |
163 |
104 |
La convection naturelle correspond à une vitesse de lair de 0,1 m/s (aucune sensation de mouvement de lair nest perçue). Dans les chantiers miniers, la limite inférieure normale de vitesse de lair est de 0,25 m/s et cette limite devrait être portée à 0,5 m/s lorsque la température humide dépasse 25 °C. Pour maintenir léquilibre thermique, il faut prendre en compte la chaleur métabolique résultant de tâches types: repos, 50 W/m2; travail léger, 115 à 125 W/m2; travail moyennement pénible, 150 à 175 W/m2; et travail pénible, 200 à 300 W/m2. Il faut procéder à une étude détaillée afin de déterminer les besoins en refroidissement dune installation minière donnée. Les températures optimales au thermomètre humide sont habituellement comprises entre 27,5 °C et 28,5 °C, des températures plus basses sappliquant aux chantiers peu mécanisés. Avec des températures au thermomètre humide dépassant 30,0 °C, on assiste à une diminution du rendement et à une augmentation notable du risque de maladies causées par la chaleur; au-delà de 32,5 °C, lexploitation devrait normalement être arrêtée.
La charge de refroidissement requise de la mine est égale à la différence entre la charge calorifique de la mine et la capacité de refroidissement du courant daérage. La charge calorifique de la mine tient compte de lautocompression de lair dans les galeries daérage (conversion de lénergie potentielle en enthalpie lorsque lair descend dans la mine), de lapport calorifique de la roche environnante, de la chaleur dégagée par la roche abattue ou par leau contenue dans les fissures de la roche, ainsi que de la chaleur produite par les engins dabattage, de fragmentation et de transport du minerai. La capacité de refroidissement du courant daérage dépend à la fois des conditions thermiques de base du chantier et des conditions climatiques en surface.
Bien que la contribution relative de chacune des sources calorifiques au bilan thermique de la mine soit spécifique à chaque chantier, lautocompression est habituellement le principal facteur, représentant entre 35 et 50% de ce bilan. A mesure que lon senfonce dans la mine, la capacité de refroidissement de laérage peut devenir négative à cause de ce phénomène, et laugmentation du débit aura pour effet daccroître la charge de refroidissement de la mine. Dans ce genre de situation, on fournit le débit minimal requis pour conserver une concentration acceptable de polluants et lon augmente le refroidissement pour créer des conditions de travail favorables à la production et à la sécurité. La profondeur à partir de laquelle un refroidissement est nécessaire dépend surtout des conditions climatiques en surface, de la distance parcourue par lair dans les galeries daérage et de lutilisation de gros engins (à moteur diesel ou électrique).
Le réseau ou système daérage principal a pour but dassurer une bonne circulation de lair dans les chantiers de la mine qui communiquent entre eux. Le réseau général comporte des jonctions (points de rencontre dau moins trois galeries daérage), des dérivations (voies daérage comprises entre les jonctions) et des branchements qui sont en fait des tronçons fermés du réseau. Bien que la plupart des réseaux daérage des mines soient composés de centaines, voire de milliers de branchements, le nombre de galeries daérage principales (branchements entre la surface et les chantiers dextraction) et de retours ou dévacuations (branchements entre les chantiers dextraction et la surface) est généralement inférieur à dix.
Compte tenu du grand nombre de branchements composant un réseau, le calcul des débits et des pertes de charge globales est un exercice complexe. Même si beaucoup de branchements sont simples, en série ou en parallèle, et peuvent être analysés avec précision par des méthodes algébriques, le calcul de certains tronçons combinés doit faire appel à des méthodes itératives et prévoir une convergence acceptable. Des calculateurs analogiques ont été utilisés avec succès dans létude des réseaux; ils ont toutefois été remplacés par des méthodes numériques moins chronophages basées sur la méthode dapproximation de Hardy Cross pour le calcul des écoulements dans les réseaux hydrauliques.
La résistance à lécoulement de lair dans une galerie ou une excavation minière est déterminée par ses dimensions et par la rugosité des parois; la perte de charge qui en résulte dépend de cette résistance et du carré de la vitesse de lair. En augmentant la puissance des ventilateurs, on peut générer une pression suffisante pour compenser les pertes de charge. Cette puissance supplémentaire peut être fournie naturellement par la chaleur de la roche et dautres sources comme la ventilation naturelle. Bien que cette méthode ait constitué durant un certain temps la principale méthode daérage, seulement 2 à 3% de lénergie est convertie en pression et il peut arriver quen été, par temps chaud, la roche entraîne le refroidissement du courant daérage et provoque une inversion du sens de ce courant. Les mines modernes ont généralement recours à un ventilateur pour accélérer lécoulement de lair afin de vaincre les pertes de charge, même si la ventilation naturelle peut, selon la période de lannée, avoir pour effet de favoriser ou de ralentir cet écoulement.
Lorsque de lair circule au contact dune surface, les molécules dair qui sont au voisinage immédiat de cette surface sont immobiles, tandis que les filets dair voisins glissent sur elles et rencontrent une résistance qui dépend de la viscosité de lair. On observe un gradient de vitesse, celle-ci augmentant avec la distance du filet à la surface. La couche limite définie par ce phénomène et la couche laminaire sous-jacente exercent une influence déterminante sur la quantité dénergie requise pour entretenir lécoulement. Habituellement, les parois des galeries daérage des mines sont suffisamment rugueuses pour que leurs aspérités traversent la couche limite. On a alors affaire à une galerie daérage dont la résistance est fonction de la rugosité relative (ou facteur de rugosité), cest-à-dire du rapport entre la hauteur des aspérités à lintérieur de la galerie et le diamètre de celle-ci.
La plupart des galeries daérage creusées selon les méthodes traditionnelles (foration et tir de mines) ont des aspérités comprises entre 100 et 200 mm; même dans les terrains à très forte densité de blocs, la hauteur moyenne des aspérités ne dépasse pas 300 mm. Dans les galeries daérage ouvertes à laide dengins de percement, les aspérités ont une hauteur comprise entre 5 et 10 mm, ce qui est quand même considéré rugueux en dynamique des fluides. On peut réduire le facteur de rugosité en créant un revêtement, bien que cette solution soit adoptée le plus souvent à des fins de soutènement plutôt quen vue dabaisser la puissance nécessaire à la circulation de lair. Ainsi, un puits de section importante garni dun revêtement de béton présentant des aspérités dont la hauteur moyenne serait de 1 mm pourrait néanmoins être qualifié de rugueux, et le nombre de Reynolds soit le rapport des forces liées à linertie et à la viscosité influerait lui aussi sur la résistance à lécoulement. Dans la pratique, à cause de la difficulté de réaliser un revêtement de béton parfaitement lisse au fur et à mesure du fonçage dun puits important, on obtient une rugosité plus élevée et une résistance à lécoulement denviron 50% supérieure à celle dune surface lisse.
Lorsque les galeries dentrée et de retour dair entre les chantiers souterrains et la surface sont peu nombreuses, elles sont responsables de la plus grande partie (70 à 90%) de la perte de charge totale. Des pertes de charge dans les galeries daérage sont également causées par divers obstacles susceptibles de contrarier lécoulement de lair, par exemple, les coudes, les changements de section, les bifurcations, etc. Ces pertes peuvent peser pour beaucoup dans le bilan global, et il est nécessaire de procéder à une étude détaillée, particulièrement pour ce qui est des galeries principales dentrée et de retour dair. Les pertes dues aux discontinuités varient avec limportance des décollements de la couche limite; il est possible de les réduire en évitant les variations brusques de section.
Lincidence dun obstacle sur la perte de charge dune galerie daérage est fonction de son coefficient de traînée aérodynamique et du coefficient de remplissage, cest-à-dire du rapport entre la section droite de lobstacle et la section de la galerie. On peut atténuer cette perte de charge en réduisant le plus possible le décollement de la couche limite et en donnant à lobstacle une forme aérodynamique afin déviter un écoulement turbulent. Le coefficient de traînée aérodynamique dun objet dépend de sa forme et de son emplacement dans la galerie. Voici quelques coefficients pour différentes formes: poutre en I, 2,7; section carrée, 2,0; section circulaire, 1,2; hexagone allongé, 0,6; forme parfaitement aérodynamique, 0,4.
Même avec les obstacles qui nont que des coefficients de traînée aérodynamique et de remplissage relativement faibles, leur présence à intervalles réguliers aura un effet cumulatif important sur les pertes de charge. Dans un puits équipé de barres de section hexagonale allongée semi-profilées présentant un coefficient de remplissage de 0,08, la résistance à lécoulement de lair serait supérieure denviron quatre fois à celle dun puits revêtu de béton ne comportant aucun obstacle. Bien que le coût des profilés creux en acier de section rectangulaire, très répandus, soit plus élevé que celui des poutres en I, leur coefficient de traînée aérodynamique est égal au tiers seulement de celui des poutres en I, ce qui justifie pleinement leur utilisation.
La circulation de lair dans les réseaux daérage des mines est assurée par des ventilateurs axiaux et des ventilateurs centrifuges; leurs rendements sont supérieurs à 80%. Dans le cas des ventilateurs principaux, le choix entre un ventilateur hélicoïdal et un ventilateur centrifuge sera fondé sur le coût, lencombrement, la pression, la robustesse, le rendement et la fiabilité. Si une panne de ventilateur risque dentraîner une accumulation dangereuse de méthane, une capacité additionnelle devra être installée afin de maintenir la continuité de laérage. Pour les mines où une telle précaution nest pas aussi critique, une installation à deux ventilateurs jumelés suffira; en cas de panne dun ventilateur, laérage sera maintenu au deux tiers de sa capacité. Les coûts associés aux ventilateurs axiaux verticaux installés au sommet des puits daérage ne sont pas élevés, mais ces ventilateurs ne peuvent fournir plus de 300 m3/s. Les débits plus élevés exigent que plusieurs ventilateurs soient raccordés au retour dair.
Pour obtenir une efficacité maximale à un coût raisonnable, il convient dutiliser des ventilateurs axiaux pour les basses pressions (moins de 1 kPa) et des ventilateurs centrifuges pour les hautes pressions (plus de 3 kPa); lun et lautre conviennent pour les pressions intermédiaires. Si la robustesse est un critère essentiel, par exemple pour évacuer de lair chargé de gouttelettes deau à une vitesse supérieure à la vitesse critique, un ventilateur centrifuge sera plus fiable. La plage de vitesses critique à lintérieur de laquelle des gouttelettes deau sont susceptibles de rester en suspension dans lair est comprise, suivant la taille des gouttelettes, entre 7,5 et 12,5 m/s. A ces vitesses, les gouttelettes en suspension peuvent saccumuler et faire monter la pression du système au point de provoquer larrêt du ventilateur. Bien quil ne soit souhaitable pour aucun type de ventilateur, le risque de défaillance est beaucoup moins élevé avec un ventilateur centrifuge dans cette plage de vitesses.
Un ventilateur principal est appelé dordinaire à être déplacé durant la vie de la mine; il faut donc pouvoir modifier ses performances en cas de besoin. La marche à vitesse variable assure le fonctionnement le plus efficace, tant pour les ventilateurs axiaux que pour les ventilateurs centrifuges, mais les coûts quelle entraîne sont élevés, en particulier sil sagit de ventilateurs de grandes dimensions. On peut modifier les caractéristiques de fonctionnement des ventilateurs axiaux en agissant sur lorientation des pales, ce réglage pouvant être effectué à larrêt ou en marche. Il faut remarquer que cette dernière solution est sensiblement plus coûteuse. De plus, en imprimant un mouvement turbulent à lair qui entre dans le ventilateur, à laide daubes directrices mobiles, il est possible de modifier le rendement dun ventilateur centrifuge en cours de fonctionnement. Le rendement dun ventilateur centrifuge baisse plus rapidement que celui dun ventilateur axial lorsquon séloigne de son point de fonctionnement optimal sur la courbe caractéristique; aussi, si lon veut avoir un rendement élevé sur une large plage de la courbe caractéristique et si la pression est convenable, on retiendra un ventilateur axial.
Le ventilateur principal du système global daérage est normalement implanté en surface en tête du puits de retour. La voie dentrée de laérage est souvent un puits dextraction; pour la voie de retour, on utilise une galerie distincte réservée uniquement à cette fin. En évitant dinstaller des ventilateurs dans la voie dentrée, on contribue à réduire la charge thermique dans la mine. Les ventilateurs peuvent être installés au niveau du puits dextraction dans un caisson étanche et fonctionner en mode soufflant ou en mode aspirant. Toutefois, si le puits sert également au transport des mineurs, du matériel ou des matériaux, il existe un risque de fuites dair.
On utilise des systèmes en tandem avec ventilateurs dentrée et ventilateurs de retour fonctionnant en parallèle afin de réduire la pression maximale dans le réseau ou dassurer un très faible différentiel de pression entre les quartiers dextraction et la surface. Ce type dinstallation convient aux exploitations par foudroyage où lon veut éviter les fuites dans la zone foudroyée. Aussi minimes que les fuites dair puissent être dans une zone foudroyée, sil existe un différentiel de pression important, ces fuites peuvent susciter des problèmes de chaleur, de rayonnement ou doxydation dans les chantiers.
En raison de lespace réduit au fond, les ventilateurs auxiliaires souterrains sont majoritairement de type axial; ils servent à augmenter le débit dans les parties plus profondes ou plus éloignées de la mine. Leur utilisation nest pas sans inconvénients, sagissant principalement de la possibilité dune recirculation entre le retour et lentrée dair. En ne fournissant quun faible débit seulement où cela est nécessaire, ces ventilateurs peuvent contribuer à diminuer la résistance que doivent vaincre les ventilateurs principaux desservant lensemble de la mine et, par conséquent, la puissance totale requise pour les besoins de laérage.
Une ventilation secondaire est nécessaire pour les aménagements qui ne permettent pas de circuit de ventilation avec courant dair principal, par exemple pour les extrémités de travaux préparatoires. Quatre types de ventilation secondaire sont possibles, chacun avec ses avantages et ses inconvénients.
Le système de soufflage fournit à la taille de lair frais et permet lutilisation de conduits flexibles, moins coûteux. Le débit élevé à la sortie du conduit crée un jet dair à effet dentraînement sur lair ambiant, contribuant à chasser les polluants du front de taille tout en maintenant une vitesse acceptable. Il a cependant comme principal inconvénient de ventiler le reste du front de galerie avec de lair contaminé par les gaz et les poussières produits au front, ce qui nest pas sans poser problème, particulièrement après les tirs qui exigent un temps de retour plus long.
Le système daspiration permet dévacuer tous les polluants de la taille; le reste du chantier est dans le courant dair dentrée. Par contre, la vapeur et la chaleur dégagées par la roche environnante élèvent la température de lair parvenant à la taille; les travaux au front de taille, par exemple labattage de roche à laide déquipements à moteur diesel, contaminent lair aspiré; aucun courant dair ne vient balayer le front de taille et lon doit utiliser des conduits plus coûteux conçus pour supporter des pressions négatives.
On peut aérer les tailles par une ventilation localisée ; le courant dair est fourni par un petit ventilateur. En plus de son coût supplémentaire, cette installation doit être déplacée au fur et à mesure de lavancement du front de taille.
Le système réversible fonctionne en soufflage, sauf durant les tirs à lexplosif et la période de retour consécutive, où le courant dair doit être inversé. Ce système est principalement utilisé dans le fonçage des puits, où lemploi dun système de soufflage seulement nécessiterait des temps de retour très longs dans le cas des puits de grande profondeur. Linversion du courant dair peut être obtenue soit par réglage des registres montés à lentrée et à la sortie du ventilateur, soit par mise à profit dune des caractéristiques des ventilateurs axiaux, qui consiste à changer le sens de rotation des pales pour obtenir un débit inversé correspondant à 60% environ du débit normal.
Laérage secondaire se fait presque exclusivement au moyen de ventilateurs axiaux. Pour obtenir les pressions élevées nécessaires à la circulation de lair dans de longs conduits, on peut utiliser plusieurs ventilateurs dont les aubes tournent en sens contraire ou dans le même sens. Les fuites constituent la principale préoccupation dans le cas des ventilateurs et des conduits des installations auxiliaires, particulièrement sur les grandes distances. Les conduits rigides en acier galvanisé ou en fibres de verre présentent, à condition quils soient munis de garnitures étanches, un taux de fuite acceptable et conviennent aux galeries davancement de quelques kilomètres.
Les conduits flexibles coûtent beaucoup moins cher et sont faciles à mettre en place; toutefois, létanchéité toute relative des accouplements et les dommages causés par les engins mobiles de chantier entraînent des pertes dair beaucoup plus élevées. Des considérations dordre pratique font que les conduits flexibles sont rarement utilisés pour des longueurs supérieures à 1 km, même sil est possible den utiliser de plus longs et de prévoir des dégagements suffisants entre les conduits et les engins mobiles.
Pour fournir de lair aux chantiers en activité, on utilise aussi bien un système daérage en boucle quun système avec ventilateur auxiliaire. Des dispositifs de régulation permettent de distribuer lair aux postes de travail et de réduire les risques de court-circuit du courant daérage ou de perte dair entre lentrée et le retour dair.
On se sert de cloisons pour arrêter lair dans une galerie. Ces cloisons daérage sont faites de matériaux différents selon le différentiel de pression et le degré dexposition aux ondes de choc provoquées par les tirs de mines. Des toiles fixées au rocher conviennent aux applications en basse pression, par exemple pour séparer les voies dentrée et les voies de retour dans un chantier dextraction par chambres et piliers où labattage est effectué au moyen dun mineur continu. Des cloisons de bois et de béton sont utilisées pour les pressions élevées; elles peuvent comporter un clapet en caoutchouc dont louverture permet de minimiser les éventuels dommages causés par les tirs.
Une porte daérage devrait être installée aux passages de personnes ou de véhicules. Le choix des matériaux de construction, du mécanisme douverture et du degré dautomatisation est fonction du différentiel de pression et de la fréquence douverture et de fermeture des portes. Pour les installations à pression élevée, on pourra installer deux, voire trois portes, afin de créer des sas et de réduire les fuites et les pertes dair. Les sas comportent habituellement une petite fenêtre coulissante qui doit dabord être ouverte afin de permettre léquilibrage de la pression des deux côtés de la porte à ouvrir.
Un régulateur est utilisé lorsquil faut simplement réduire le débit dair plutôt que de le couper complètement et, également, dans les cas où un accès nest pas nécessaire. Il sagit dun orifice de section variable permettant de modifier le débit dair. Le modèle le plus simple est une guillotine: un bâti de béton supporte des profilés dans lequel coulissent des planches de bois. Dautres types, par exemple les louvres pivotants, peuvent être commandés à distance. Aux étages supérieurs de certaines exploitations par chambres vides, on peut devoir passer occasionnellement par un régulateur; on y parvient en installant des panneaux souples raidis horizontalement quil suffit simplement de lever et dabaisser pour passer et qui permettent aussi de limiter les dommages causés par les tirs. On a même édifié des tas de roche abattue pour augmenter la résistance à lécoulement de lair dans des tronçons où lextraction minière est temporairement interrompue.
Linstallation du premier système de refroidissement dans une mine remonte à 1919 et a été effectuée à Morro Velho, au Brésil. Depuis cette date, on a observé dans le monde une croissance quasi linéaire de près de 3 mégawatts (MW) par année de la puissance de refroidissement installée, qui avait atteint 100 MW environ en 1965. A partir de cette année, cette croissance a pris une allure exponentielle, doublant tous les six ou sept ans. Elle est évidemment liée aux progrès de lindustrie du froid, mais est également sujette aux difficultés que présente lexploitation dynamique des mines, où lencrassement des surfaces déchange thermique peut avoir une profonde influence sur le degré de refroidissement fourni.
Au début, les centrales frigorifiques étaient installées en surface et refroidissaient lair introduit dans la mine. Laugmentation des distances séparant les diverses parties dune mine des installations frigorifiques de surface ayant eu pour conséquence de réduire lefficacité du refroidissement, on a été amené à installer des machines frigorifiques au fond, à proximité des chantiers. Mais la capacité limitée de dissipation de la chaleur rejetée par les machines dans un environnement souterrain confiné, conjuguée avec la plus grande simplicité des installations de surface, a conduit à ramener les installations frigorifiques à lextérieur. Il convient de noter que les mines ne reçoivent plus seulement de lair extérieur refroidi, mais également de leau refroidie; cette eau peut alimenter les installations de refroidissement du fond, tout comme elle peut servir à la foration humide et à la lutte contre les poussières.
Le refroidissement des mines fait appel exclusivement à des systèmes frigorifiques à compression de vapeurs, le compresseur constituant lélément principal de linstallation de surface. La capacité frigorifique dune machine peut varier entre 5 MW et plus de 100 MW. Chacune comporte généralement plusieurs compresseurs, de types centrifuge ou volumétrique à vis. Le fluide frigorigène utilisé pour les installations de surface est généralement de lammoniac; pour les installations au fond, on emploie un hydrocarbure halogéné.
La chaleur requise pour condenser le réfrigérant après lavoir comprimé est rejetée dans latmosphère; elle est maintenue au niveau le plus bas possible afin de limiter la puissance requise pour le refroidissement de la mine. Comme la température au thermomètre humide est toujours égale ou inférieure à celle du thermomètre sec, on choisit systématiquement des systèmes de rejet de chaleur humide. Le réfrigérant peut être condensé dans un échangeur de chaleur en utilisant de leau; la chaleur extraite est ensuite rejetée dans latmosphère en passant dans une tour de refroidissement. On peut aussi utiliser un condenseur par évaporation où le réfrigérant circule dans des tubes au-dessus desquels de lair est aspiré et de leau pulvérisée. Sil sagit dune installation frigorifique souterraine, on se sert de lair évacué de la mine pour le rejet de chaleur, sauf si leau de condensation est pompée à la surface. Le fonctionnement dune installation frigorifique dans une mine est limité par la quantité réduite dair disponible et par la température au thermomètre humide plus élevée, par rapport aux conditions rencontrées en surface.
Après passage du réfrigérant condensé dans un détendeur, lévaporation du mélange basse température de liquide et de gaz sachève dans un autre échangeur thermique qui produit de leau refroidie. Celle-ci est utilisée pour refroidir lair dentrée et sert également deau froide de service pour les opérations de la mine. Le contact entre leau, le courant daérage et la mine a pour effet de réduire la qualité de leau et daugmenter lencrassement de léchangeur thermique, doù une résistance plus élevée à la circulation de la chaleur. Pour atténuer cet effet, on choisira si possible un équipement qui présente, côté eau, de grandes surfaces faciles à nettoyer. Dans les installations du fond comme dans celles qui sont situées à ciel ouvert, les chambres de pulvérisation et les tours de refroidissement permettent dassurer un échange thermique direct plus efficace entre lair à refroidir et leau froide. Les serpentins dans lesquels circule leau servant à refroidir lair sencrassent par laction des poussières et des particules des gaz déchappement des moteurs diesel, doù une diminution rapide de leur efficacité.
Des systèmes de récupération dénergie permettent de compenser le coût du pompage de leau hors de la mine, assuré par des turbines Pelton. Lutilisation deau froide comme eau de service permet de refroidir tous les sites dactivités minières; elle a contribué à améliorer de façon notable lefficacité des systèmes de refroidissement des mines.
Chaque litre deau refroidie fournie à la mine par seconde a une capacité de refroidissement de 100 à 120 kilowatts (kW). Dans les mines souterraines profondes présentant une grande charge de refroidissement, particulièrement à 2 500 m et plus, le coût associé à la circulation de leau refroidie peut justifier son remplacement par de la glace. Si lon prend en compte la chaleur latente de fusion de la glace, la capacité de refroidissement de chaque litre/s est multipliée par quatre environ, ce qui réduit la quantité deau qui doit être pompée du fond de la mine à la surface. La réduction de la puissance de pompage résultant de lutilisation de la glace compense la puissance supplémentaire exigée par linstallation frigorifique pour produire la glace et limpossibilité pratique de récupérer lénergie.
Dans une mine, les travaux préparatoires constituent habituellement lactivité qui présente lapport calorifique le plus important par rapport au débit daérage disponible. Les températures dans les chantiers sont donc sensiblement plus élevées que celles associées aux autres activités. Lorsque le recours au refroidissement constitue un cas limite, lutilisation sur place de machines frigorifiques destinées à assurer le refroidissement des seuls travaux préparatoires peut permettre de reporter la mise en place dune installation générale. Une batterie de refroidissement locale est essentiellement une installation frigorifique miniature souterraine qui rejette la chaleur dans le retour dair des travaux préparatoires. Ces machines ont habituellement une puissance frigorifique de 250 à 500 kW.
Un monitorage de laérage comprenant des mesures des débits daérage, des concentrations de polluants et des températures est effectué à intervalles réguliers afin de satisfaire aux exigences réglementaires et de sassurer de lefficacité des méthodes daérage. Lorsque la chose est possible, des paramètres importants comme le fonctionnement du ventilateur principal font lobjet dun contrôle permanent. Un certain degré dautomatisation peut être intégré au monitorage continu des polluants critiques. Si les limites tolérables sont dépassées, des mesures correctives sont mises en uvre.
A intervalles moins rapprochés, des contrôles plus poussés de la pression barométrique et de la température sont effectués. Ils permettent, entre autres choses, de vérifier la résistance aérodynamique des voies daérage et de planifier lavancement des chantiers. On peut utiliser les informations recueillies pour ajuster les valeurs de résistance adoptées dans les calculs de simulation du réseau et déterminer la répartition effective des débits daérage. En modélisant les systèmes de refroidissement et en analysant les mesures de débit et de température, il est possible dévaluer la performance réelle des installations et de contrôler les changements intervenus.
Les feux et incendies dans les mines, les dégagements instantanés de gaz et les pannes dénergie sont des situations durgence qui peuvent affecter le système daérage et être, à leur tour, influencées par ce dernier. Les feux et incendies et les explosions sont traités plus loin à larticle «Les feux et incendies et les explosions dans les mines»; quant aux pannes dénergie, elles ne posent problème que dans les mines profondes, où les températures peuvent atteindre des niveaux dangereux. On utilise habituellement des ventilateurs de secours entraînés par moteur diesel pour maintenir un certain débit daérage dans la mine durant les pannes dénergie. En cas de feux ou dincendie souterrains, il est préférable de ne pas modifier laérage tant que se trouvent au fond des personnes qui connaissent bien la configuration normale du réseau daérage.
Linvention, en 1879, de la lampe à filament incandescent a mis fin à une situation de totale dépendance vis-à-vis des combustibles. Depuis la découverte dEdison, beaucoup de percées étonnantes ont vu le jour dans le domaine de léclairage, dont certaines sont applicables aux mines souterraines. Chaque source déclairage présente des avantages et des inconvénients. On trouvera au tableau 74.3 une liste des sources lumineuses en service dans les mines ainsi que de leurs caractéristiques.
Source lumineuse |
Luminance approximative d/m2 (ampoule claire) |
Durée nominale moyenne (h) |
Alimentation en courant continu |
Efficacité lumineuse initiale approximative lm/W–1 |
Rendu des couleurs |
Filament de tungstène |
105 à 107 |
750 à 1 000 |
Oui |
5 à 30 |
Excellent |
Incandescence |
2 × 107 |
5 à 2 000 |
Oui |
28 |
Excellent |
Fluorescence |
5 × 104 à 2 × 105 |
500 à 30 000 |
Oui |
100 |
Excellent |
Vapeur de mercure |
105 à 106 |
16 000 à 24 000 |
Oui avec restrictions |
63 |
Moyen |
Halogène |
5 × 106 |
10 000 à 20 000 |
Oui avec restrictions |
125 |
Bon |
Vapeur de sodium à haute pression |
107 |
12 000 à 24 000 |
Déconseillée |
140 |
Acceptable |
Vapeur de sodium à basse pression |
105 |
10 000 à 18 000 |
Déconseillée |
183 |
Insatisfaisant |
cd = candela; lm = lumen.
Certaines de ces sources peuvent être alimentées en courant alternatif, dautres en courant continu. Les sources lumineuses fixes sont presque toujours alimentées en courant alternatif, alors que les sources lumineuses portatives, par exemple les lampes de casque de mineur et les phares des véhicules, utilisent un courant continu fourni par des batteries. Il convient de relever que toutes les sources lumineuses ne peuvent être alimentées en courant continu.
La lampe à filament de tungstène est la plus communément utilisée; très souvent, elle a une ampoule givrée et un écran anti-éblouissement. La lampe fluorescente, facilement reconnaissable par sa forme tubulaire, se place au deuxième rang; elle existe en modèles compacts, circulaires ou en forme de U et est dun usage commode dans les mines où les espaces sont souvent exigus. Léclairage fluorescent et léclairage à incandescence (filament de tungstène) sont utilisés en plusieurs points souterrains: recettes de puits, convoyeurs, voies de communication, aires de repas, postes de chargement, magasins de carburant, ateliers de réparation, dépôts, ateliers et stations de fragmentation.
Léclairage minier fait de plus en plus appel à des lampes à décharge à haute intensité de rendement élevé. Il sagit des lampes à vapeur de mercure, des lampes à halogène et des lampes à vapeur de sodium à haute ou à basse pression. Avec chacune de ces lampes, il faut attendre de 1 à 7 minutes avant dobtenir le flux lumineux maximal. De plus, en cas de panne ou dinterruption de lalimentation, le tube à décharge doit refroidir avant que larc puisse être réamorcé (sauf pour le cas des lampes à vapeur de sodium à basse pression, dans lesquelles le réamorçage de larc se fait presque instantanément). La distribution spectrale de lénergie de ces sources lumineuses nest pas la même que celle de la lumière naturelle. Les lampes à vapeur de mercure produisent une lumière blanche bleutée, alors que les lampes à vapeur de sodium à haute pression donnent une lumière jaunâtre. Lorsquil est important de bien pouvoir distinguer les couleurs dans les chantiers souterrains (par exemple pour lidentification des bouteilles de gaz de soudage, la signalisation, les câblages électriques ou le tri du minerai), il importe de vérifier lindice de rendu chromatique de la source lumineuse. Lutilisation de lampes à vapeur de sodium à basse pression a pour conséquence de fausser la couleur des objets. On trouvera au tableau 74.3 une évaluation correspondante de différentes sources lumineuses.
Avec des chantiers sétendant à la fois verticalement et horizontalement, et des tirs de mines incessants, lutilisation dinstallations fixes déclairage est souvent irréalisable en raison des coûts de mise en place et dentretien. Dans beaucoup de mines, la source déclairage la plus importante est la lampe de casque de mineur. Bien que lon trouve des lampes de casque fluorescentes, la très grande majorité des lampes de casque sont à filament de tungstène et sont alimentées par des batteries au plomb ou au nickel-cadmium. Il sagit souvent de lampes miniatures dont le faible encombrement permet une orientation facile du faisceau lumineux. Le gaz halogène entourant le filament empêche le noircissement des parois de lampoule par vaporisation à haute température. La lampe peut fonctionner à une température plus élevée, doù sa plus grande luminosité.
Léclairage des véhicules est assuré la plupart du temps par des lampes à incandescence; celles-ci ne nécessitent aucun équipement spécial, sont bon marché et faciles à remplacer. Les phares des véhicules sont des lampes à réflecteur parabolique aluminisé.
Les pays qui possèdent une industrie minière souterraine bien établie ont élaboré en général des exigences précises en ce qui concerne la sécurité des installations déclairage dans les mines, particulièrement dans celles à dégagement instantané de grisou (habituellement les mines de charbon). Le grisou peut senflammer et provoquer des explosions dévastatrices. Aussi, tous les appareils déclairage employés au fond doivent être à sécurité intrinsèque ou antidéflagrants. Les sources lumineuses à sécurité intrinsèque fonctionnent sous des courants si faibles quun court-circuit est incapable de produire des étincelles susceptibles denflammer le grisou. Pour quune lampe soit désignée antidéflagrante, il faut quelle soit pourvue dune enveloppe telle quune étincelle ou une explosion à lintérieur de lenveloppe ne puisse ni briser celle-ci, ni propager la déflagration. De plus, lappareil lui-même ne doit pas chauffer au point de provoquer une explosion. Ce type de lampe coûte plus cher et est plus lourd en raison de lutilisation de pièces métalliques généralement coulées. Les services officiels ont habituellement des installations dessai pour la certification des lampes aptes à lutilisation en mines grisouteuses. Une lampe à vapeur de sodium à basse pression ne pourrait être certifiée antidéflagrante, le sodium contenu dans la lampe pouvant senflammer en cas de bris de lampoule, et mettre le produit en contact avec de leau.
Les pays ont adopté des normes concernant les niveaux déclairement requis pour différentes tâches, mais celles-ci diffèrent considérablement.
Des directives visant léclairage dans les mines ont également été établies par des organismes internationaux tels que la Société américaine des éclairagistes (Illuminating Engineering Society (IES)) et la Commission internationale de léclairage (CIE). Selon la CIE, la qualité de la lumière perçue par lil est aussi importante que la quantité émise. La CIE a établi des formules permettant de vérifier si léblouissement nuit à la performance visuelle.
On serait porté à croire quun meilleur éclairage aurait pour effet de réduire les accidents et daccroître la productivité, mais la démonstration en est malaisée. Léclairage ne constitue en effet que lun des nombreux facteurs entrant en ligne de compte, et son incidence directe sur le rendement et la sécurité est difficile à mesurer. Il existe des études bien documentées démontrant quun bon éclairage diminue le nombre des accidents de la route, et la même constatation a été faite dans les usines. Or, en raison de la nature spécifique de lexploitation minière, les chantiers changent constamment et les études analysant le rapport entre les accidents dans les mines et léclairage sont rares. Les enquêtes sur les accidents démontrent que la mauvaise qualité de léclairage est rarement la cause principale des accidents dans les mines, mais quelle peut être un facteur contributif. Les conditions déclairage jouent sans aucun doute un rôle dans le cas des éboulements, car un éclairage insuffisant ne permet pas de reconnaître des conditions dangereuses.
Jusquau début du XXe siècle, les mineurs étaient fréquemment atteints dune maladie professionnelle appelée nystagmus des mineurs, pour laquelle il ny avait pas de remède connu. Cette affection se traduisait par des mouvements oscillatoires incontrôlables des globes oculaires, des maux de tête, des étourdissements et la perte de la vision nocturne. Elle était causée par un travail prolongé dans des conditions déclairage insuffisantes. Les mineurs de charbon y étaient particulièrement exposés, étant donné la très faible quantité de lumière réfléchie par le charbon. La position de décubitus latéral souvent adoptée par les mineurs peut également avoir été un facteur. Avec larrivée des lampes de casque électriques, les cas de nystagmus ont disparu, et avec eux le risque le plus sérieux pour la santé associé à léclairage souterrain.
Les progrès technologiques en matière déclairage ont ravivé lintérêt pour le rapport qui existe entre léclairage et la santé. Il est désormais possible datteindre dans les mines des niveaux déclairement sensiblement plus élevés. Dans toute installation déclairage, on se soucie dabord déviter léblouissement, mais lon sinquiète aussi des autres rayonnements que le rayonnement visible des lampes. Lénergie radiométrique peut influer sur les travailleurs soit en agissant directement sur les cellules cutanées ou proches de la surface de la peau, soit en déclenchant certaines réactions, par exemple au niveau des rythmes biologiques desquels dépendent la santé physique et la santé mentale. Une source lumineuse à décharge à haute pression peut continuer de fonctionner même si lenveloppe de verre contenant le gaz est fissurée ou détruite. Les travailleurs courent alors le risque de recevoir des doses supérieures à trois fois les valeurs seuils, en raison surtout de la faible hauteur à laquelle sont montées ces sources lumineuses.
Dans la plupart des pays, les mineurs doivent porter un casque ou un chapeau de protection dun type agréé. Contrairement au casque qui ne comporte quune visière, le chapeau de mineur est à large bord, ce qui permet à leau de sécouler, avantage fort appréciable dans un milieu aussi humide. Cette conformation empêche toutefois lincorporation de fentes latérales pour la fixation de coquilles antibruit, dune torche, dun écran facial pour les travaux de soudage, de découpage, de meulage, de purgeage, ou encore dautres accessoires. Les chapeaux ne constituent quun très faible pourcentage des protecteurs de la tête portés dans les mines.
Casques et chapeaux sont, dans la plupart des cas, équipés dune bride et dune pince pour la fixation dune lampe et dun cordon, respectivement.
Le profil très bas du casque traditionnel de mineur réduit de manière appréciable le risque de se cogner la tête dans lexploitation de veines de faible épaisseur. Cette caractéristique nest toutefois daucune utilité dans les chantiers dont le toit est relativement élevé. De plus, ce profil très bas réduit lespace compris entre le sommet de la tête et la voûte du casque. De ce fait, ces casques sont rarement conformes aux exigences de résistance aux impacts par le haut, ce qui motive souvent leur remplacement par des protecteurs de la tête de type conventionnels.
Les normes en matière de protection de la tête dans lindustrie ont très peu changé depuis les années soixante. Or, dans les années quatre-vingt-dix, lexplosion des ventes déquipements de protection de la tête pour les activités de loisir par exemple les casques pour la pratique du hockey et de la bicyclette a révélé des lacunes dans le cas des protecteurs industriels, plus particulièrement labsence de protection contre les chocs latéraux et la chute du casque en cas dimpact. Des pressions se sont donc exercées pour ladoption de normes industrielles plus rigoureuses en matière de protection de la tête. Certains pays possèdent déjà de telles normes, et lon trouve sur le marché des casques de protection avec doublure en mousse, serre-tête à rochet et mentonnière. Ces casques ne sont pas encore très répandus en raison de leur coût élevé, de leur poids et de leur manque de confort. Toutefois, linscription de ces nouvelles normes dans la législation devrait favoriser le port de ces types de casque dans lindustrie minière.
Dans les secteurs de la mine qui ne bénéficient pas dun éclairage permanent, le port dune lampe au chapeau est essentiel pour que le mineur puisse se déplacer et travailler avec efficacité et en sécurité. On exige surtout dune telle lampe quelle soit robuste, facile à utiliser avec des gants, quelle fournisse un flux lumineux suffisant pendant toute la durée du poste de travail (et satisfasse le cas échéant aux niveaux déclairement requis par la réglementation locale) et, enfin, quelle soit aussi légère que possible sans que cela ne nuise aux exigences de performance mentionnées ci-dessus.
Au cours des dernières années, les lampes à halogène ont en grande partie remplacé les lampes à incandescence à filament de tungstène, ce qui a permis de tripler, voire de quadrupler les niveaux déclairement et de satisfaire aux dispositions réglementaires, même à la fin dun poste de travail prolongé. Les progrès réalisés en matière de batteries ont aussi eu un rôle majeur dans lamélioration de la performance des lampes. Les batteries au plomb sont encore les plus courantes dans la plupart des applications minières, bien que certains fabricants aient lancé avec succès des batteries au nickel-cadmium qui peuvent fournir le même rendement avec un poids inférieur. La fiabilité, la longévité et la facilité dentretien continuent néanmoins de jouer en faveur des batteries au plomb, et cest vraisemblablement pourquoi on continue à les utiliser aussi largement.
Outre leur fonction principale qui est déclairer, la lampe au chapeau et la batterie qui lalimente ont récemment été intégrées aux systèmes de communication intéressant la sécurité dans les mines. Grâce à un récepteur radio installé dans le couvercle de la batterie, les mineurs peuvent recevoir des messages, des mises en garde ou des ordres dévacuation par des ondes radioélectriques de très basse fréquence; ils peuvent aussi être informés de limminence dun message par le clignotement de la lampe. Ces résultats prometteurs devraient permettre daméliorer les systèmes dalerte rapide et de supplanter les méthodes traditionnelles dalerte olfactive par injection dans le courant daérage de gaz malodorants, en tout cas dans les mines où cela peut se faire.
La plupart des mines ont adopté des programmes contraignants de protection oculaire obligeant les mineurs à porter des lunettes de protection ou un écran facial, selon le type de travail effectué et les risques rencontrés. Pour la majorité des activités, des lunettes de protection à coquilles latérales assurent une protection suffisante. La saleté et la poussière, présentes dans beaucoup de chantiers miniers, plus particulièrement dans le cas de labattage en roche dure, peuvent être très abrasives et causer des rayures ainsi quune détérioration rapide des lunettes munies de lentilles en plastique (polycarbonate). Nombre de mines tolèrent donc encore les lentilles en verre, même si celles-ci noffrent pas la même résistance aux chocs et si elles peuvent ne pas être conformes aux normes en vigueur. Des progrès ont été réalisés en ce qui concerne le traitement antibuée et le durcissement superficiel des lentilles en plastique. Parmi ces traitements, ceux qui modifient la structure moléculaire de la surface des lentilles, au lieu dy déposer simplement un film ou un revêtement, sont habituellement plus efficaces et plus durables. Ils devraient permettre de supplanter le verre en tant que matériau privilégié pour les lentilles utilisées dans les mines.
Le port de visières en forme de coques nest pas courant dans les chantiers du fond, sauf sil y a risque de projection de produits chimiques.
Le port dun écran facial peut être indiqué lorsquil est nécessaire dassurer une protection complète du visage dans des travaux de soudage ou de meulage ou des travaux analogues. Un écran facial peut convenir à une tâche particulière (par exemple, le soudage) ou être dun usage plus général; dans ce dernier cas, il peut être tout simplement en matériau acrylique ou en polycarbonate. Bien quils puissent être équipés dun serre-tête, les écrans faciaux utilisés par les mineurs sont normalement montés dans les fentes du casque prévues pour recevoir un accessoire. Ils doivent pouvoir se relever et sabaisser rapidement.
Le mineur peut porter un couvre-face complet lorsque, en plus dune protection du visage, il doit également bénéficier dune protection contre des substances susceptibles dirriter les yeux. Ce genre de protection simpose plus souvent en surface quau fond.
Cest le plus souvent pour se protéger contre les poussières que les mineurs doivent recourir à une protection des voies respiratoires. Les poussières de charbon ainsi que la plupart des autres poussières ambiantes peuvent être filtrées efficacement au moyen dun quart de masque antipoussières peu coûteux. Le modèle de masque comprenant une pièce en élastomère couvrant le nez et la bouche et un filtre remplaçable est efficace; la coquille jetable en fibres, par contre, ne lest pas.
Des activités comme le soudage, loxycoupage, la mise en uvre de solvants, la manutention de combustibles et le tir de mines peuvent polluer latmosphère des chantiers. Il faut se protéger en portant un respirateur à deux cartouches filtrantes permettant déliminer les poussières, les brouillards, les fumées, les vapeurs organiques et les gaz acides. Les concentrations de polluants seront mesurées à laide de tubes détecteurs ou dautres appareils portatifs, afin de déterminer si une protection est nécessaire. Le personnel exposé devrait porter un respirateur approprié jusquà ce que le système daérage de la mine ait évacué les polluants ou ramené leur concentration à un niveau acceptable.
Certains types de particules que lon trouve en suspension dans latmosphère des mines par exemple, les fibres damiante dans les mines damiante, les fines de charbon découlant de lexploitation par longues tailles et les radionucléides des mines duranium peuvent imposer lutilisation dun appareil respiratoire à adduction dair comprimé équipé dun filtre à particules à haute efficacité. Les respirateurs à adduction dair filtré dans une cagoule, une pièce faciale étanche ou un casque avec pièce faciale intégrée satisfont à cette exigence.
Les engins motorisés en service dans les chantiers souterrains produisent des niveaux sonores élevés susceptibles à long terme de porter atteinte à laudition. Normalement, des coquilles antibruit fixées au casque de mineur dans des fentes prévues à cet effet assurent la protection requise; une protection supplémentaire peut être obtenue en portant des bouchons doreilles en mousse compacte. On peut aussi utiliser des bouchons seuls, du type jetable en mousse ou réutilisable en élastomère; cette solution simpose lorsque le casque porte déjà un masque ou un autre accessoire.
Certaines activités minières peuvent causer une irritation de la peau et exiger le port de gants de travail. Une protection supplémentaire peut être apportée par des crèmes isolantes (crèmes barrières); ces crèmes sont indispensables lorsquil est impossible de porter des gants.
Les chaussures montantes portées par les mineurs sont en cuir ou en caoutchouc, suivant que la mine est sèche ou humide. Pour satisfaire aux exigences minimales en matière de protection, la chaussure doit être munie dune semelle résistant à la perforation avec couche extérieure composite antidérapante, embout en acier et protection du métatarse. Ces exigences de base sont demeurées inchangées, mais des progrès ont permis de mettre au point des chaussures montantes beaucoup moins encombrantes et bien plus confortables que celles utilisées il y a plusieurs années. Ainsi, la protection du métatarse est désormais assurée par des éléments moulés en fibres qui remplacent avantageusement les anciens cerceaux et étriers dacier. On obtient la même protection avec un poids moindre, ce qui réduit les risques de trébuchement. La forme des chaussures est devenue plus anatomique, et les chaussures montantes des mineurs ont bénéficié des améliorations apportées aux modèles conçus pour les sportifs, avec semelles intercalaires absorbant lénergie, revêtements empêchant le passage de lhumidité et matériaux isolants modernes.
La combinaison en coton ordinaire ou en coton traité ignifuge est le vêtement de travail normal dans les mines. Elle porte dordinaire des bandes réfléchissantes pour que le mineur soit plus visible et, en particulier, mieux repéré par les conducteurs dengins du fond. Les mineurs travaillant sur perforatrices jumbo ou conduisant dautres équipements lourds peuvent également porter un imperméable étanche par-dessus leur combinaison pour éviter tout contact avec des liquides tels que les fluides de coupe, les fluides hydrauliques et les lubrifiants.
Les mains seront protégées par des gants de travail. En général, ceux-ci sont faits de toile de coton renforcée de cuir. Il existe des types et des modèles de gants adaptés à chaque tâche.
Dans la plupart des mines, la ceinture de sécurité nest plus considérée comme un moyen approprié de protection contre les chutes. On continue cependant dutiliser dans certains cas une sangle de toile ou une ceinture de cuir, équipées ou non dun baudrier ou dun support lombaire pour transporter la batterie de la lampe ainsi quun appareil autosauveteur à filtre ou un appareil respiratoire autonome (avec production doxygène).
A lheure actuelle, le seul dispositif recommandé pour la protection des mineurs contre les chutes est le harnais complet avec mousqueton en D pour réunir les deux bretelles. Les mineurs travaillant dans des puits, au-dessus de broyeurs ou à proximité dexcavations, de bassins ou de puisards non protégés devraient porter un harnais muni dun filin damarrage et dun amortisseur de choc. On peut utiliser des mousquetons supplémentaires pour limiter les mouvements du corps à lintérieur dune zone de sécurité.
Dans les mines à ciel ouvert en climat froid, les mineurs devraient porter des vêtements dhiver y compris des chaussettes, des sous-vêtements et des gants leur assurant une bonne protection thermique, des pantalons à lépreuve du vent ou des pantalons protecteurs portés en survêtement, une parka doublée avec capuchon et une doublure intérieure pour lhiver à monter sur le casque de protection.
Dans les mines souterraines, cest la chaleur davantage que le froid qui pose problème. Les températures élevées peuvent être dues à la profondeur de la mine ou au climat tropical de la région. Des vêtements et sous-vêtements spéciaux peuvent fournir une protection contre les agressions thermiques et les coups de chaleur; ces vêtements peuvent être garnis de sachets de gel congelé ou dun réseau de tubes assurant la circulation dun fluide de refroidissement à la surface du corps, fluide qui traverse un échangeur thermique. Si le massif lui-même est chaud, les mineurs devraient porter des gants, des chaussettes et des bottes résistant à la chaleur. De leau potable de préférence additionnée délectrolytes devrait être fournie aux mineurs pour remplacer les liquides physiologiques perdus.
La réglementation en vigueur peut, selon le type de mine, exiger que les mineurs portent un appareil autosauveteur individuel. Il sagit dun appareil respiratoire qui permet de séchapper de la mine en cas de feu ou dexplosion avec dégagement de monoxyde de carbone, de fumée ou dautres substances toxiques rendant latmosphère irrespirable. Lappareil peut être du type à filtration, avec catalyseur pour la conversion du monoxyde de carbone, ou il peut sagir dun appareil autonome, cest-à-dire dun appareil respiratoire à circuit fermé qui régénère chimiquement loxygène de lair expiré.
Les mineurs ne sont pas tous équipés dappareils portatifs (y compris les tubes détecteurs et les pompes daspiration) pour la mesure des gaz toxiques et des gaz combustibles; ces appareils sont plutôt utilisés par les agents responsables de la sécurité ou par toute autre personne désignée, conformément à des procédures établies, afin de vérifier latmosphère de la mine à intervalles réguliers ou avant lentrée des équipes.
Lamélioration des moyens de communication dans les chantiers du fond a très largement amélioré la sécurité; aussi, lusage de systèmes de communication bidirectionnels, de téléavertisseurs et de dispositifs de repérage individuels se répand de plus en plus dans les exploitations modernes.
Les feux et incendies et les explosions sont une menace constante pour la sécurité des mineurs et affectent la capacité de production. Ils ont, de tout temps, été à lorigine de catastrophes minières particulièrement dévastatrices.
A la fin du XIXe siècle, ils occasionnaient des pertes de vies humaines et des dommages inégalés par les autres secteurs industriels. Or, on a fait de remarquables progrès dans ce domaine, comme le démontre la baisse du nombre de feux et incendies et dexplosions signalés durant les dernières décennies.
Le présent article passe en revue les principaux risques de feux et incendies et dexplosions dans les mines souterraines et indique les mesures de prévention à mettre en uvre. La protection contre les feux et incendies dans les mines à ciel ouvert fait lobjet de diverses normes, en particulier la norme publiée par lAssociation nationale de protection contre lincendie (National Fire Protection Association (NFPA), 1996a), aux Etats-Unis.
De par leur fonction même, les aires de service permanentes peuvent être le site dactivités dangereuses et, de ce fait, appellent des mesures de sécurité spéciales. Les ateliers de maintenance souterrains et leurs installations connexes présentent des risques particuliers.
Les engins mobiles qui se trouvent dans les ateliers de maintenance sont une source fréquente dincendie. Dans le cas des moteurs diesel, le feu peut prendre naissance lorsquun fluide hydraulique à haute pression séchappe dune canalisation et entre en contact avec une source dignition, par exemple un collecteur déchappement chaud ou un turbocompresseur (Bickel, 1987). Ce type dincendie peut progresser rapidement.
Nombre dengins mobiles utilisés dans les mines souterraines contiennent non seulement des combustibles (carburant diesel et fluides hydrauliques), mais aussi des sources dignition (moteurs diesel et matériel électrique). Ils présentent dès lors un risque important dincendie. De plus, on trouve généralement dans les ateliers de maintenance des substances (agents de dégraissage, etc.) qui constituent elles aussi un risque dincendie.
Les travaux de soudage et doxycoupage, effectués régulièrement dans les ateliers de maintenance, comptent parmi les principales causes dincendie dans les mines. Il importe de sassurer que ces activités ne constituent pas une source potentielle dignition capable de déclencher un incendie ou une explosion. On trouvera ailleurs dans la présente Encyclopédie ainsi que dans dautres documents (NFPA, 1994a), des informations concernant les mesures de sécurité à observer dans les travaux de soudage en vue de prévenir les incendies et les explosions.
Il serait bon de songer à faire de lensemble de laire de maintenance une enceinte complètement fermée résistant au feu, surtout lorsquil sagit dune aire devant être utilisée pendant plus de six mois. Si cette solution nest pas réalisable, la totalité de laire devrait être protégée par un réseau dextinction automatique. Ces mesures simposent tout particulièrement dans les mines de charbon, où il est capital déliminer toute source latente dincendie.
Enfin, la ventilation des ateliers de maintenance devrait se faire par le retour dair, pour prévenir la propagation dans les chantiers de tout produit éventuel de combustion. Les exigences concernant ces types dinstallations sont précisées dans deux normes de la NFPA (1995a, 1995b).
Le stockage, la manutention et lutilisation de liquides inflammables et de matières combustibles présentent des risques dincendie particuliers dans tous les secteurs de lindustrie minière.
Dans de nombreuses mines souterraines, les engins mobiles sont entraînés dordinaire par moteur diesel, et une grande partie des incendies sont dus au fioul. Dans les mines de charbon, ces risques sont encore aggravés par la présence de grisou, de charbon et de poussières de charbon.
Le stockage des liquides inflammables revêt une importance particulière, étant donné que ceux-ci senflamment plus facilement et propagent le feu plus rapidement que les combustibles ordinaires. Dans la plupart des mines autres que les mines de charbon, des liquides inflammables sont souvent stockés sous terre en quantité limitée. Il arrive aussi que les aires de stockage principal de fioul, de lubrifiants et de fluides hydrauliques soient souterraines. En raison des conséquences extrêmement graves que pourrait prendre un incendie survenant dans un stock souterrain de liquides inflammables, il est essentiel dapporter un soin particulier à létude des aires de stockage, dadopter des mesures de sécurité rigoureuses et de veiller à ce quelles soient strictement respectées.
Toutes les étapes de lutilisation des liquides inflammables posent un défi en matière de prévention des incendies, quil sagisse de leur transfert au fond, de leur entreposage, de leur distribution et de leur mise en uvre finale. On trouvera des informations sur les risques des liquides inflammables et les mesures de prévention appropriées dans les normes de la NFPA (1995a, 1995b, 1996b).
Les méthodes de sécurité à mettre en uvre dans les mines souterraines contre les feux et incendies et les explosions sont fondées sur les principes généraux de prévention des incendies et des explosions, comme par exemple linterdiction de fumer ou linstallation de systèmes de détection rapide et dextinction.
La prévention des feux et incendies et des explosions dans les mines fait généralement appel à trois mesures principales: éviter les sources dignition, éviter la présence de matières combustibles et éviter les contacts entre les sources dignition et les matières combustibles.
Lexclusion des sources dignition est probablement la précaution la plus élémentaire. Toutes les sources dignition potentielle qui ne sont pas essentielles à lexploitation de la mine doivent être éliminées ou interdites. Il importe, par exemple, dinterdire de fumer et de proscrire toute flamme nue, particulièrement dans les mines de charbon souterraines. Les moteurs électriques des engins susceptibles de chauffer, tels que les convoyeurs, devraient être équipés de disjoncteurs en cas de patinage des bandes transporteuses, de commutateurs séquentiels et de coupe-circuits thermiques. Les explosifs peuvent constituer une source dignition lorsque des poussières dangereuses sont en suspension dans lair.
Il est essentiel déliminer les sources dignition de nature électrique. La conception, la construction, les essais et linstallation de circuits et dappareils électriques dans des atmosphères susceptibles de contenir du grisou, des poussières de soufre ou dautres substances inflammables devraient sinspirer de cette préoccupation. Les prises de courant, les fiches et les interrupteurs situés dans des zones dangereuses devraient être de type antidéflagrant. On trouvera des indications sur le matériel électrique à sécurité intrinsèque au chapitre no 40, «Lélectricité», de lEncyclopédie , ainsi que dans la norme de la NFPA (1996c).
La limitation des matières combustibles exige en premier lieu que lon proscrive toute accumulation dangereuse de détritus, de chiffons huileux, de poussières de charbon et dautres matières combustibles.
Il convient détudier toutes les possibilités de remplacement de certaines matières combustibles comme les fluides hydrauliques, les bandes transporteuses des convoyeurs, les tuyaux souples et les conduits daérage (Bureau of Mines, 1978), et de tenir compte des substances toxiques dégagées par la combustion de certains matériaux. A titre dexemple, la mousse de polyuréthane, largement utilisée dans les mines souterraines pour assurer létanchéité des conduits daérage, a été interdite dans bon nombre de pays.
Les explosions de grisou dans les mines de charbon souterraines font habituellement intervenir deux principaux combustibles, le méthane et les poussières de charbon. Le méthane peut se trouver également dans dautres types de mines; un système efficace daérage suffit à en assurer la dilution et lévacuation (Timmons, Vinson et Kissell, 1979). Quant aux poussières de charbon, tous les efforts sont faits pour en diminuer la production et la mise en suspension dans lair, mais il est très difficile den réduire la concentration au-dessous du seuil dexplosivité; il suffit en effet dune couche de poussières épaisse de 0,012 mm déposée sur le sol pour causer une explosion si elle est mise en suspension dans lair. La schistification, qui consiste à épandre dans les galeries des matériaux stériles comme de la pierre à chaux, de la dolomite ou du gypse pulvérisés, permet de neutraliser les poussières inflammables et de prévenir les coups de poussières.
La prévention des contacts entre les matières combustibles et les sources dignition consiste à éviter les conditions susceptibles denflammer des matières combustibles. Ainsi, lorsquil est impossible deffectuer des travaux de soudage ou de coupage au chalumeau dans une enceinte à lépreuve du feu, laire de travail doit être préalablement humidifiée et les combustibles se trouvant à proximité doivent être soit déplacés, soit placés sous une couverture ignifuge. Des extincteurs portatifs devraient être disponibles sur place et une surveillance devrait être assurée pour détecter et maîtriser les feux qui couvent.
Les aires à forte charge combustible par exemple les aires de stockage des éléments de soutènement en bois, les magasins dexplosifs, les dépôts et les ateliers contenant des liquides inflammables ou combustibles devraient faire lobjet de mesures spéciales. Dans le cas des engins mobiles, les canalisations de carburant, de lubrifiants et de fluides hydrauliques ne devraient pas se trouver à proximité de surfaces chaudes, dappareils électriques et dautres sources possibles dignition; des écrans devraient être mis en place la cas échéant.
On trouvera des dispositions détaillées en matière de prévention des feux et incendies et des explosions dans les mines dans les normes de la NFPA (1992a, 1995a, 1995b).
La possibilité de détecter un incendie dès sa naissance est capitale, étant donné que le feu peut se développer rapidement en étendue et en intensité. Lindication la plus rapide et la plus fiable de la présence dun incendie est fournie par des systèmes perfectionnés de détection et dalarme utilisant des capteurs très sensibles pour déceler la présence de chaleur, de flammes, de fumée et de gaz (Griffin, 1979).
La méthode la plus économique applicable à une grande partie de la mine, voire à son ensemble, passe par la détection des gaz ou de la fumée (Morrow et Litton, 1992). Des systèmes de détection thermique sont communément montés sur les installations non surveillées, par exemple au-dessus des bandes transporteuses. Pour certaines aires à risque élevé comme les aires de stockage de liquides inflammables ou de matières combustibles, les points de ravitaillement et les ateliers , des dispositifs de détection plus rapide sont utilisés. Ces aires peuvent également être protégées par des appareils optiques qui détectent les rayonnements ultraviolets ou infrarouges émis par un feu.
Tous les mineurs devraient être alertés dès quun feu ou un incendie a été détecté. On a parfois recours à des téléphones ou à des messagers, mais les mineurs sont souvent éloignés des téléphones et très dispersés. Dans les mines de charbon, le moyen le plus courant de signaler la présence dun incendie consiste à couper le courant puis à confirmer linformation soit par téléphone, soit par messager. Cette méthode ne peut être généralisée à toutes les mines, puisque les équipements fonctionnant à lélectricité sont très peu nombreux. Dans les mines autres que les mines de charbon, lutilisation de matières odorantes est courante comme moyen de communication des situations durgence dans les chantiers souterrains (Pomroy et Muldoon, 1983). Des systèmes de communication spéciaux sans fil, par fréquences radioélectriques, ont également été utilisés avec succès dans des mines de charbon et dans dautres types de mines (Bureau of Mines, 1988).
Dans un feu ou un incendie souterrain, la principale préoccupation est dassurer la sécurité des personnes se trouvant au fond. Plus la détection et lalerte seront rapides, plus tôt pourra-t-on déclencher le plan daction en cas durgence. Un tel plan prévoit la mise en uvre des actions nécessaires comme lévacuation et la lutte contre le feu. Pour garantir une mise en uvre sans heurts du plan durgence, les mineurs devraient avoir reçu une formation adéquate en matière de procédures durgence, suivie dun recyclage à intervalles réguliers. Il est important de procéder fréquemment à des exercices dincendie complets, avec déclenchement du système dalarme de la mine, afin de parfaire la formation pratique et didentifier les lacunes du plan durgence.
On trouvera des informations sur les systèmes de détection et dalarme incendie au chapitre no 41, «Les incendies», de lEncyclopédie , ainsi que dans les normes de la NFPA (1995a, 1995b, 1996d).
Les moyens les plus couramment utilisés pour éteindre un feu ou un incendie dans une mine souterraine sont les extincteurs portatifs, les lances dincendie, les extincteurs automatiques, lapplication de stériles (manuellement ou à laide dune machine de schistification) et les générateurs de mousse. Les extincteurs portatifs les plus fréquemment utilisés sont les extincteurs polyvalents à poudre.
Les systèmes fixes dextinction, quils soient manuels ou automatiques, sont de plus en plus utilisés pour les équipements mobiles, les aires de stockage de liquides combustibles, les bandes transporteuses et les installations électriques (Grannes, Ackerson et Green, 1990). Les systèmes automatiques sont spécialement indiqués lorsquil ny a personne pour détecter un début dincendie, actionner un dispositif dextinction ou lutter contre le feu.
La lutte contre les explosions est une variante de la lutte contre le feu. Elle consiste en des barrières passives ou à déclenchement. Les barrières passives sont composées de plusieurs rangées daugets de grandes dimensions contenant de leau ou des poussières stériles, suspendues au toit à lentrée de la mine. Lors dune explosion, londe de choc qui précède larrivée des flammes fait basculer les augets qui déversent leur contenu. Les flammes sont étouffées sur place. Dans les barrières actives, un dispositif électrique ou pneumatique déclenché par la chaleur, les flammes ou la pression de lexplosion provoque lentrée en action dagents de suppression stockés dans des récipients sous pression (Hertzberg, 1982).
A partir dun certain stade, le feu ne peut être combattu que par des équipes ayant reçu un entraînement poussé et disposant dun équipement spécial. La combustion de grandes quantités de charbon ou de bois dans une mine souterraine, combinée à des accidents comme des éboulements importants, un aérage aléatoire et laccumulation de gaz explosifs, exige la mise en uvre de mesures idoines. La seule solution pratique peut consister à inertiser latmosphère à laide dazote, de dioxyde de carbone ou dun autre gaz inerte, dinonder le site ou de condamner une partie ou la totalité de la mine (Ramaswatny et Katiyar, 1988).
On trouvera dautres informations sur les méthodes dextinction au chapitre no 41, «Les incendies», de lEncyclopédie, ainsi que dans les normes de la NFPA (1994b, 1994c, 1994d, 1995a, 1995b, 1996e, 1996f, 1996g).
Le confinement est une méthode applicable à tous les types dinstallation industrielle. Dans une mine souterraine, la mise en uvre de moyens appropriés pour circonscrire un incendie permet dassurer une évacuation plus sûre et de réduire les risques auxquels sont exposées les équipes dintervention.
Dans les houillères souterraines, les huiles et les graisses devraient être stockées dans des récipients hermétiques résistant au feu. Les transformateurs, les points de charge des batteries, les compresseurs dair, les ateliers de maintenance devraient être placés dans des zones ou dans des constructions à lépreuve du feu. Les appareils électriques non surveillés devraient être montés sur des surfaces non combustibles, isolés du charbon et des autres matières combustibles ou être protégés par un système dextinction approprié.
Chaque chantier devrait pouvoir accéder facilement aux matériaux nécessaires pour la construction de cloisons et de barrages (bois, toile, scies, clous, marteaux, poussières stériles, plâtre et ciment). Dans les mines souterraines autres que les mines de charbon, les lubrifiants et le fioul devraient être stockés dans des récipients étanches dans des aires résistant au feu, à distance sûre des magasins dexplosifs, des installations électriques et des recettes de puits. En certains endroits, des portes coupe-feu et des portes daérage devraient être installées pour empêcher la propagation du feu, de la fumée et des gaz toxiques (Ng et Lazzara, 1990).
Les opérations de traitement du minerai peuvent créer des situations dangereuses (risques dexplosion de poussières, dincendie de convoyeurs, etc.)
Des interrupteurs ad hoc devraient être installés pour prévenir les incidents causés par la chaleur générée par le frottement entre une bande transporteuse et un tambour dentraînement ou des rouleaux intermédiaires ou en cas de patinage de la bande. Laction de ces interrupteurs peut être combinée à des protections thermiques intégrées aux moteurs électriques.
Il importe de supprimer les risques dexplosion en éliminant les sources dignition de nature électrique. Léquipement électrique utilisé dans une atmosphère pouvant contenir du méthane, des fines de soufre ou dautres substances dangereuses devrait être conçu, construit, testé et installé de manière que son fonctionnement ne puisse causer ni incendie, ni explosion.
Des réactions doxydation exothermiques sont susceptibles de se produire avec le charbon et les minerais métalliques sulfurés (Smith et Thompson, 1991). Si la chaleur générée par ces réactions nest pas dissipée, la température du massif ou des piliers augmente et, lorsquelle est suffisamment élevée, il y a risque de combustion rapide du charbon et des autres matières combustibles (Ninteman, 1978). Bien quils soient relativement peu fréquents, les feux causés par combustion spontanée perturbent fortement lexploitation et sont difficiles à éteindre.
Le traitement du charbon pose des problèmes particuliers, cette matière étant naturellement combustible. On trouvera des informations sur les précautions à observer dans la manutention du charbon, du point de vue de la prévention des incendies et des explosions, dans les normes de la NFPA (1992b, 1994e, 1996h).
Les personnes qui travaillent dans les mines souterraines devraient connaître les gaz que lon peut y trouver, les dangers quils peuvent présenter, de même que les appareils et les systèmes dont on dispose pour les déceler. Pour celles qui utilisent ces appareils, une connaissance approfondie de leurs limitations et des caractéristiques des gaz mesurés est évidemment essentielle.
Même sans instrument, lêtre humain peut, grâce à ses sens, déceler lapparition progressive des phénomènes chimiques et physiques associés à la combustion spontanée. Léchauffement élève la température de lair des circuits daérage, quil sature dhumidité. Lorsque cet air chaud rencontre lair frais des entrées daérage, la condensation qui en résulte produit un brouillard ainsi quun suintement sur les surfaces des retours dair. Un autre signe de combustion est lodeur caractéristique dhuile ou de pétrole; de la fumée apparaît ensuite, suivie de flammes visibles.
Le monoxyde de carbone, un gaz inodore, est présent en concentrations mesurables à partir dune température inférieure de 50 à 60 °C environ au point dapparition de lodeur caractéristique de la combustion spontanée. Le fonctionnement de la plupart des systèmes de détection dincendie repose sur la mesure dune élévation de la concentration de monoxyde de carbone au-dessus de la valeur qui règne normalement dans la partie de la mine en question.
Il se peut quun échauffement soit dabord perçu par une personne qui a remarqué une légère odeur pendant un court instant. Des analyses détaillées et répétées de latmosphère peuvent être nécessaires avant quun accroissement mesurable de la concentration de monoxyde de carbone puisse être décelé. Les personnes se trouvant dans la mine ne devraient donc jamais relâcher leur vigilance, et un plan dintervention préétabli devrait être mis en uvre dès que lon a suspecté ou détecté un signe de la présence de gaz. Fort heureusement, grâce aux progrès considérables de la technologie en matière de détection incendie depuis les années soixante-dix (tubes détecteurs, détecteurs électroniques de poche, systèmes fixes informatisés), il nest désormais plus nécessaire de se fier uniquement aux sens de lêtre humain.
Les appareils portatifs servant à détecter les gaz sont conçus pour déceler la présence de plusieurs gaz en concentrations capables de causer un incendie, une explosion ou une atmosphère toxique ou pauvre en oxygène, ainsi que pour fournir un signal rapide de la naissance dun phénomène de combustion spontanée. Il existe des appareils pour le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde de carbone (CO2), le dioxyde dazote (NO2), le sulfure dhydrogène (H2S) et le dioxyde de soufre (SO2). Les types dappareils étant nombreux, il faut sélectionner celui qui convient pour une situation donnée. Pour ce faire, on se fondera sur les critères ci-après:
Tous les mineurs devraient recevoir une formation adéquate sur lutilisation des détecteurs de gaz portatifs. Lentretien des appareils devrait être effectué conformément aux recommandations du fabricant.
Une trousse de détection est composée dun piston à ressort ou dune pompe à soufflet et dune série de tubes indicateurs remplaçables, en verre, contenant des réactifs chimiques spécifiques aux gaz à mesurer. Dune capacité de 100 cm3, la pompe peut être manuvrée à laide dune seule main pour aspirer un échantillon de volume égal dans le tube indicateur avant de le faire passer dans le soufflet. Sur léchelle graduée, lindication de mise en garde correspond à linterface entre la zone colorée et la zone non colorée, et non au point le plus profond de pénétration de la couleur.
Même sil sagit dun dispositif facile à utiliser et ne nécessitant pas détalonnage, certaines précautions doivent être respectées:
On utilise des grisoumètres de type catalytique dans les mines souterraines pour mesurer la concentration de méthane dans lair. Leur capteur fonctionne suivant le principe du pont de Wheatstone, un ensemble de quatre résistances appariées, habituellement des filaments catalytiques en spirale disposés de façon symétrique. Normalement, deux filaments sont actifs et deux autres passifs. Les filaments actifs sont enduits dun catalyseur (de loxyde de palladium) pour provoquer loxydation du gaz inflammable à une température inférieure.
Le méthane présent dans latmosphère parvient à la chambre déchantillonnage soit par diffusion à travers une plaque frittée, soit par aspiration au moyen dun aspirateur ou dune pompe interne. Lorsquon presse sur le bouton du grisoumètre, le circuit est fermé et le courant circulant par le pont de Wheatstone oxyde le méthane sur les filaments catalytiques (actifs) de la chambre déchantillonnage. La chaleur dégagée par cette réaction élève la température des filaments catalytiques, ce qui a pour effet daccroître leur résistance électrique et de déséquilibrer le pont. Le courant électrique circulant dans le pont est proportionnel à la résistance de lélément et, par conséquent, à la quantité de méthane présent. Cette indication peut être lue sur un cadran gradué en pour-cent de méthane. Les éléments de référence du pont de Wheatstone servent à compenser les variations des conditions environnementales telles que la température ambiante et la pression barométrique.
Le grisoumètre catalytique présente toutefois certains défauts importants:
Les appareils à cellules électrochimiques sont utilisés dans les mines souterraines pour mesurer les concentrations doxygène et de monoxyde de carbone. Les appareils sont de deux types: à cellule composée, réagissant seulement au changement de concentration doxygène, et à cellule à pression partielle, réagissant au changement de pression partielle de loxygène dans latmosphère et, par conséquent, au nombre de molécules doxygène par unité de volume.
La cellule composée utilise une barrière à diffusion capillaire qui ralentit la diffusion de loxygène, de sorte que la vitesse à laquelle celui-ci atteint lélectrode est uniquement fonction de la teneur en oxygène de léchantillon. Cette cellule est insensible aux variations daltitude (pression barométrique), de température et dhumidité relative. Or, la présence de CO2 dans le mélange gazeux analysé a pour effet daccroître la vitesse de diffusion de loxygène et fournit une valeur erronée, car trop élevée. Ainsi, une concentration de 1% de CO2 augmente dau moins 0,1% la valeur indiquée doxygène. Bien que minime, cette augmentation inévitable nen est pas moins importante. Il faut être conscient de cette restriction si lon prévoit dutiliser lappareil après une explosion de grisou ou dans dautres atmosphères que lon sait contenir du CO2.
La cellule à pression partielle fonctionne suivant le même principe délectrochimie, mais ne comporte pas de barrière de diffusion. Elle réagit uniquement au nombre de molécules doxygène par unité de volume; elle est par conséquent sensible à la pression. En concentrations inférieures à 10%, le CO2 na pas de répercussions à court terme sur la valeur affichée, mais, à plus long terme, il détruit lélectrolyte et raccourcit la durée de vie de la cellule.
La fiabilité des valeurs doxygène fournies par les appareils à cellule à pression partielle dépend des facteurs ci-après:
Il existe des cellules électrochimiques capables de mesurer des concentrations de CO allant de 1 ppm jusquà une limite supérieure de 4 000 ppm. Ces cellules mesurent le courant électrique passant entre des électrodes plongées dans un électrolyte acide. Loxydation du CO sur lanode produit du CO2, et le nombre délectrons libérés par la réaction est directement proportionnel à la concentration de CO.
Il existe également des cellules électrochimiques pour la mesure de lhydrogène, du sulfure dhydrogène, de loxyde nitrique, du dioxyde dazote et du dioxyde de soufre, mais elles présentent linconvénient dêtre à sensibilité croisée.
Aucune cellule électrochimique nexiste dans le commerce pour la mesure du CO2. Pour remédier à cette lacune, on a mis au point un appareil portatif contenant une cellule infrarouge miniature sensible à des concentrations de dioxyde de carbone ne dépassant pas 5%.
Les détecteurs utilisant le principe de la spectrométrie dabsorption non dispersive dans linfrarouge peuvent mesurer tous les gaz contenant des groupes chimiques tels que le CO, le CO2 et le méthyle (CH3) qui absorbent les fréquences infrarouges qui correspondent à leur structure moléculaire. Ces détecteurs sont dispendieux, mais ils peuvent fournir des valeurs exactes pour tous les gaz comme le CO, le CO2 et le méthane (CH4), même en présence de concentrations dautres gaz et de faibles niveaux doxygène; ils sont par conséquent tout indiqués pour la surveillance des gaz derrière des arrêts-barrages. Loxygène (O2), lazote (N2) et lhydrogène (H2) nabsorbent pas les rayons infrarouges et ne peuvent donc être détectés par cette méthode.
Dautres appareils portatifs sont fondés sur la conduction thermique et lindice de réfraction, mais leur usage dans les houillères demeure limité.
La fiabilité des détecteurs de gaz portatifs est limitée par certains facteurs:
Les analyses et les contrôles effectués à laide dappareils manuels permettent souvent de détecter des échauffements mineurs avec production limitée de CO avant que le gaz ne soit dispersé par le système daérage ou quil atteigne une concentration dépassant les limites réglementaires. Ces moyens ne sont toutefois pas suffisants lorsquil existe un risque significatif de combustion, que les niveaux de méthane dans les voies de retour dair dépassent 1% ou que lon soupçonne lexistence dun risque potentiel. Dans ces circonstances, il faut exercer une surveillance continue des endroits stratégiques. Il existe à cette fin différents systèmes centralisés de monitorage en continu.
Cest en Allemagne, dans les années soixante, que lon a mis au point ces appareils pour détecter une combustion spontanée et surveiller sa progression. Un appareil peut comporter jusquà 20 tubes de plastique (en général du nylon ou du polyéthylène), de 6 ou 9 mm de diamètre, raccordés à une extrémité à une batterie danalyseurs à la surface et, à lautre extrémité, à des points sélectionnés du fond. Ces tubes sont équipés de filtres, de purgeurs et de pare-flammes; les analyseurs utilisent habituellement linfrarouge pour la détection du CO, du CO2 et du méthane, et le paramagnétisme pour la détection de loxygène. Une pompe aspire un échantillon dans chaque tube simultanément, et un programmateur séquentiel dirige successivement les échantillons de chaque tube vers les analyseurs correspondants. Un enregistreur de données note la concentration de chaque gaz en chaque point et déclenche automatiquement une alarme lorsque cette concentration dépasse une valeur plafond fixée davance.
Ce système présente les avantages ci-après:
Le système comporte toutefois des inconvénients:
Le système de télémesure utilisé pour le monitorage automatique des gaz comporte des têtes de détection à sécurité intrinsèque disposées en des endroits stratégiques du fond et reliées par des lignes téléphoniques ou des câbles à fibre optique à un module de contrôle installé en surface. Selon les besoins, le système peut être équipé de capteurs conçus pour la mesure du méthane, du CO et de la vitesse de lair. Le capteur de mesure du CO est semblable aux capteurs électrochimiques des appareils portatifs et est assujetti aux mêmes limites. Le fonctionnement du capteur de méthane fait appel à la combustion catalytique de ce gaz sur les éléments actifs dun circuit à pont de Wheatstone. Il convient de relever que ces éléments peuvent être pollués par des composés de soufre, des esters phosphoriques et des composés de silicium, et que le capteur est inopérant en présence de faibles concentrations doxygène.
Ce système présente les avantages ci-après:
Le système comporte des inconvénients:
Le chromatographe en phase gazeuse est un appareil sophistiqué pour lanalyse déchantillons avec un degré de précision élevé; il ne pouvait, jusquà une date récente, être pleinement exploité que par des chimistes ou des personnes spécialement qualifiées et formées. Des échantillons de gaz en tubes sont injectés automatiquement dans lappareil ou peuvent y être introduits manuellement à partir déchantillons en sachets prélevés dans la mine. La séparation seffectue dans une colonne spécialement garnie, chaque gaz éluant de la colonne étant analysé par un détecteur approprié, habituellement à conductivité thermique ou à ionisation de flamme. Ce procédé de séparation assure un degré élevé de spécificité.
Le chromatographe en phase gazeuse présente des avantages particuliers:
Le chromatographe en phase gazeuse comporte toutefois des inconvénients:
Les appareils à faisceau tubulaire ont la préférence lorsquon nest pas exposé à des changements rapides de concentrations de gaz ou que lon ne se trouve pas en présence datmosphères pauvres en oxygène, dans le cas, par exemple, dun quartier barré.
Les systèmes de télémesure sont indiqués pour les voies desservies par des bandes transporteuses et les fronts de taille, où les changements rapides de concentrations de gaz peuvent être révélateurs.
La chromatographie en phase gazeuse ne remplace pas les systèmes de monitorage existants, mais elle permet des mesures plus précises et plus fiables, et cela sur une plage élargie. Cest particulièrement important lorsquil sagit de déterminer sil existe un risque dexplosion ou lorsquun échauffement a atteint un degré avancé.
Il est important que les prélèvements soient effectués en des points stratégiques de la mine. Un seul point de prélèvement à une certaine distance de la source de gaz ne fournira que des données vagues; si celles-ci ne sont pas étayées par des données provenant dautres points, on court le risque de surestimer ou de sous-estimer la gravité de la situation. Par conséquent, pour détecter la naissance dune combustion spontanée, les points de prélèvement doivent être situés là où les échauffements sont les plus susceptibles de se produire. La dilution du courant dair doit être faible entre la source déchauffement et le détecteur. Il ne faut pas négliger non plus la possibilité de stratification du méthane et des gaz de combustion chauds qui peut se produire dans un pendage situé dans une zone rendue impraticable. Idéalement, les points de prélèvement devraient être situés derrière les arrêts-barrages et dans le courant dair principal du circuit daérage. On respectera les principes ci-après lors du prélèvement déchantillons:
Les sacs en plastique sont dutilisation courante pour le prélèvement déchantillons à la mine; ils sont étanches et permettent de conserver un échantillon pendant cinq jours. Un échantillon dhydrogène contenu dans un sachet subira toutefois une dégradation et sa concentration initiale diminuera denviron 1,5% par jour. Si léchantillon est placé dans une vessie de ballon de football, la concentration changera toutes les trente minutes. Les sachets sont faciles à remplir et on peut expulser léchantillon par simple pression ou par aspiration à laide dune pompe directement dans lappareil danalyse.
Les tubes métalliques remplis sous pression à laide dune pompe peuvent conserver des échantillons pendant une durée prolongée, mais la taille de léchantillon est limitée et les fuites ne sont pas rares. Les récipients de verre sont en revanche inertes et nont aucun effet sur les gaz quils contiennent; toutefois, il faut tenir compte de leur fragilité et de la difficulté dextraire léchantillon sans quil ne soit dilué.
Avant de procéder à un prélèvement, il faut rincer le récipient trois fois au moins afin déliminer toute trace de léchantillon précédent. Chaque récipient devrait porter une étiquette indiquant la date et lheure de léchantillonnage, son emplacement exact, le nom de lopérateur et toute autre information utile.
Linterprétation des résultats danalyse est une science difficile; elle ne devrait être confiée quà des personnes possédant une formation et une expérience appropriées. Ces données sont vitales dans beaucoup de situations durgence; elles fournissent sur létat de la mine souterraine les informations nécessaires pour planifier et mettre en uvre les mesures qui simposent. Il importe de déterminer en temps réel tous les paramètres utiles de latmosphère dune mine souterraine durant un échauffement, un feu, un incendie ou une explosion, ou immédiatement après, afin que les responsables puissent évaluer correctement la situation et son évolution et déclencher sans délai les actions de sauvetage indispensables.
Les analyses de latmosphère devraient satisfaire aux critères ci-après:
Linterprétation des résultats des analyses de gaz devrait se faire conformément aux principes ci-après:
Pour obtenir des résultats corrects (sans air), il faut retrancher des valeurs mesurées la part de lair atmosphérique contenu dans léchantillon (Mackenzie-Wood et Strang, 1990). Cette manière de procéder permet de comparer des échantillons provenant de milieux similaires, après élimination de leffet de dilution causé par linfiltration dair.
Le résultat net est donné par la formule:
En effet:
Les résultats nets sont utiles pour établir une tendance lorsquon soupçonne une possibilité de dilution entre le point de prélèvement et la source, lorsquil y a une fuite dans le circuit déchantillonnage ou que les sachets déchantillons ne sont pas étanches. Si lon veut par exemple suivre lévolution de la concentration de monoxyde de carbone provoquée par un échauffement, toute dilution causée par une augmentation du débit daérage pourrait être assimilée à tort à une diminution de la concentration de monoxyde de carbone à la source. Ce nest quen déterminant les concentrations nettes (sans air) que lon obtiendra des résultats corrects.
Des calculs similaires seront effectués sil y a dégagement de méthane dans la zone de prélèvement: une augmentation de la concentration de méthane aura pour effet de diluer les autres gaz présents, et une élévation de la concentration de monoxyde de carbone pourrait être interprétée comme une diminution.
La concentration nette (sans méthane) est donnée par la formule:
Un corps senflamme spontanément lorsque la quantité de chaleur produite par réaction interne est supérieure à la quantité de chaleur dissipée et que la température élevée qui en résulte atteint le point dinflammation de ce corps. Léchauffement spontané du charbon on parle dans ce cas dun feu et non dun incendie est généralement lent jusquà ce que sa température atteigne environ 70 °C. Au-delà de cette température «critique», la réaction saccélère dordinaire. Au-dessus de 300 °C, il y a dégagement de matières volatiles («gaz de houille» ou «gaz de craquage»). Ces gaz (hydrogène, méthane et monoxyde de carbone) senflamment spontanément à environ 650 °C (il a été signalé que la présence de radicaux libres peut faire apparaître une flamme dans le charbon à une température denviron 400 °C). Le tableau 74.4 illustre les différentes étapes dun processus classique de combustion spontanée (lévolution sera différente selon le type de charbon).
Température à laquelle le charbon absorbe l’oxygène pour former un complexe et produire de la chaleur |
|
30 °C |
Décomposition du complexe et production de CO/CO2 |
45 °C |
Oxydation effective du charbon et production de CO et de CO2 |
70 °C |
Température critique, accélération de l’échauffement |
110 °C |
Dégagement d’humidité, de H2 et d’une odeur caractéristique |
150 °C |
Désorption de CH4, dégagement d’hydrocarbures non saturés |
300 °C |
Dégagement de gaz de craquage (par exemple, H2, CO, CH4) |
400 °C |
Flamme nue |
Source: Chamberlain, 1970.
Le dégagement de monoxyde de carbone se produit généralement à 50 °C environ au-dessous de lapparition de lodeur caractéristique de la combustion. La plupart des appareils conçus pour indiquer lamorce dune combustion spontanée sont donc basés sur la détection de monoxyde de carbone en concentrations supérieures aux valeurs normales de référence pour une zone donnée de la mine.
Une fois léchauffement décelé, il importe de le surveiller afin de connaître ses caractéristiques (par exemple, sa température et son étendue), la vitesse de montée en température, les émissions toxiques éventuelles et lexplosibilité de latmosphère.
Un certain nombre dindices et de paramètres permettent de déterminer limportance, la température et la progression dun échauffement. Ces données sont habituellement fondées sur les changements qui sopèrent dans la composition de lair circulant dans une zone suspecte. Avec les années, de nombreux appareils indicateurs ont été mis au point; la plupart nont quune plage dutilisation très restreinte et sont sans grand intérêt. Ils sont tous limités à des sites particuliers et diffèrent selon le type de charbon et les conditions ambiantes. Les méthodes les plus courantes sont basées sur lobservation de lévolution de la concentration de monoxyde de carbone, le dégagement de monoxyde de carbone (Funkemeyer et Kock, 1989), le rapport de Graham (Graham, 1921), les gaz traceurs (Chamberlain, 1970), le rapport de Morris (Morris, 1988) et le rapport monoxyde de carbone/dioxyde de carbone. Leur utilisation peut se révéler difficile après isolement ou barrage dun quartier en raison de labsence dun débit dair défini.
Aucun appareil ne permet de suivre de manière à la fois sûre et précise lévolution dun échauffement. Les décisions à prendre doivent être fondées sur la collecte, lanalyse, la comparaison et linterprétation de toutes les données disponibles en tenant compte des connaissances et de lexpérience acquises en la matière.
Lexplosion est le risque isolé le plus important dans une mine de charbon. En deux ou trois secondes, une explosion peut tuer toutes les personnes se trouvant dans la mine, réduire à néant les installations et le matériel et mettre un terme définitif à lexploitation.
Le monitorage de lexplosibilité de latmosphère dune mine est donc une tâche essentielle et continue. Elle revêt un caractère particulièrement urgent lors dopérations de sauvetage dans une mine grisouteuse.
Comme dans le cas des échauffements, un certain nombre de méthodes permettent de déterminer lexplosibilité dune atmosphère souterraine; on peut citer le triangle de Coward (Greuer, 1974), le triangle de Hughes et Raybold (1960), le diagramme dEllicott (1981) et le rapport de Trickett (Jones et Trickett, 1955). En raison de la complexité et de la fluctuation des conditions régnant dans une mine, il nexiste aucune formule ou méthode qui permette daffirmer avec certitude quil ne se produira pas dexplosion dans telle ou telle exploitation à un moment donné. La prévention des explosions exige par conséquent une vigilance extrême de tous les instants, un niveau élevé de suspicion et la capacité de déclencher sans hésiter les mesures appropriées au moindre signe susceptible dévoquer limminence dune explosion. Il faut souligner à ce propos quune interruption temporaire de lexploitation est un prix relativement minime à payer pour empêcher quune explosion ne se produise.
Le présent article a fourni une brève synthèse des méthodes de détection des gaz dans les mines souterraines. Les autres considérations de sécurité et de santé liées à latmosphère des mines (par exemple, affections causées par les poussières, risques dasphyxie ou dintoxication) sont traitées dans des articles distincts du présent chapitre et ailleurs dans lEncyclopédie.
Dans toute mine, les situations durgence sont souvent le résultat de labsence ou de la défaillance de systèmes destinés à prévenir ou à contrôler les circonstances susceptibles de provoquer des incidents pouvant conduire à une catastrophe sils ne sont pas maîtrisés efficacement. Une urgence est un événement imprévu capable daffecter la sécurité ou la santé des travailleurs ou la bonne marche des opérations, et qui requiert une intervention rapide et appropriée afin de se rendre maître de la situation et de limiter le plus possible les dommages.
Toute exploitation minière comporte des risques susceptibles de créer une situation durgence. Dans les mines de charbon souterraines, il faut compter avec le grisou, les poussières de charbon, les éboulements, la combustion spontanée et les engins lourds dabattage et de transport. Dans les mines métalliques souterraines, une situation durgence peut résulter dun éboulement (coup de terrain, chute de rocher, effondrement de piliers, etc.), de la détonation imprévue dexplosifs et de la présence de poussières de minerais de soufre. Quant aux mines à ciel ouvert, leurs risques sont liés aux gros engins mobiles de forte puissance, à la détonation imprévue dexplosifs et à la stabilité des excavations. La préparation du minerai crée également des risques: fuites ou déversements de produits chimiques dangereux, exposition à ces produits, défaillance des digues à stériles, etc.
Les techniques modernes dexploitation intègrent des mesures utiles de contrôle des risques. Néanmoins, des catastrophes minières surviennent encore de temps à autre dans le monde, et cela en dépit du fait que plusieurs pays ont mis en uvre des stratégies dynamiques damélioration de la sécurité dans les mines.
Le présent article donne un aperçu des moyens mis en uvre pour intervenir en cas durgence et assurer dans toute la mesure du possible la poursuite de lexploitation.
Le programme proposé ci-après est lexpression dune démarche intégrée en matière de gestion des situations durgence. Il comporte notamment:
En intégrant les interventions à prévoir en cas durgence aux dispositions des normes de la famille ISO 9000 sur les systèmes de management de la qualité, on disposera dun système bien structuré qui devrait permettre de maîtriser les situations durgence dune manière à la fois rapide, efficace et sûre.
Il sera difficile de faire valoir quil est indispensable de disposer dun programme dintervention en cas durgence aussi longtemps que les risques potentiels nauront pas été clairement reconnus et perçus comme une menace directe, tout à fait possible sinon probable, susceptible de se manifester dans un délai relativement court. En raison de sa nature même, on a tendance à ne reconnaître une situation durgence que lorsquelle est survenue; si on la reconnaît comme telle, on hésite souvent à lui conférer un caractère menaçant. Labsence de plans adéquats ou la présence de failles dans les plans existants accroissent la probabilité de voir survenir un incident grave ou une situation présentant un caractère durgence.
Cest en prenant les engagements nécessaires et en fournissant les ressources indispensables pour bien planifier les interventions requises en cas durgence quune entreprise se dotera de la capacité, des compétences et des moyens qui lui permettront de créer un milieu de travail sûr, de satisfaire à ses obligations morales et légales et daugmenter les chances de pouvoir poursuivre ses activités en cas durgence. Les pertes dues aux interruptions de lexploitation après un incendie, une explosion ou un accident nayant pas causé de mort dhomme sont souvent importantes en raison de lampleur des dommages causés et peuvent même entraîner la fermeture définitive de la mine. Les enquêtes portant sur les causes des accidents jouent également un rôle considérable. Labsence de mesures efficaces pour contrôler et gérer les événements dangereux aura pour effet dalourdir le bilan des pertes quils occasionnent.
Lélaboration et lapplication dun programme efficace dintervention en cas durgence supposent des qualités en matière de leadership et de gestion ainsi que lengagement et lappui de la direction. Un bon système dintervention en cas durgence comporte les obligations ci-après pour une entreprise:
Lentreprise peut montrer sa détermination en nommant une personne compétente et expérimentée, jouissant de lestime générale, au poste de coordonnateur des mesures durgence et en lui conférant lautorité nécessaire pour obtenir la participation et la coopération de tous les niveaux et de toutes les unités de lorganisation. La création dun comité de planification des mesures durgence, sous la direction du coordonnateur, pourra favoriser la planification et la mise en uvre de moyens intégrés dintervention en cas durgence à tous les échelons de lentreprise.
Grâce au processus dévaluation des risques, lentreprise devrait être en mesure didentifier et danalyser ceux auxquels elle est confrontée et de déterminer les probabilités et les conséquences de leur matérialisation. Ces risques seront étudiés en fonction de critères préétablis afin de déterminer sils sont acceptables ou non et dadopter le cas échéant les mesures nécessaires pour les supprimer ou les atténuer. Il faudra ensuite élaborer des plans avec des objectifs précis et assurer leur mise en uvre.
La même démarche peut être suivie pour élaborer des mesures destinées à faire face à des situations imprévues. Lanalyse méthodique des risques permet dimaginer des scénarios très proches de la réalité. Il sagit ensuite de concevoir les mesures appropriées pour chacun des scénarios retenus, mesures qui formeront la base de la stratégie dintervention en cas durgence.
Parmi les scénarios susceptibles dêtre retenus, il est intéressant de noter ceux qui sont présentés au tableau 74.5. Dautres sources, par exemple la norme australienne (Australian Standard AS/NZS 4360:1999 Risk Management) , proposent une liste de risques génériques et une classification différente des risques et de leurs conséquences; ces données constituent un plan complet danalyse des risques pour létablissement dun système dintervention en cas durgence.
Feux et incendies Déversements, fuites de produits chimiques Blessures Catastrophes naturelles Evacuation de la collectivité |
Explosions/implosions Désordres civils Panne de réseau ou de service Venue d’eau |
Expositions Environnement Eboulements Transport Désincarcération |
Source: Mines Accident Prevention Association Ontario (non daté).
Le système dintervention en cas durgence devrait comprendre trois niveaux. Lintervention de premier niveau englobe les actions individuelles entreprises après lidentification dune situation ou dun incident dangereux:
Lintervention de deuxième niveau comprend les actions des personnes appelées à intervenir lorsquelles sont informées de lincident (équipes de lutte contre le feu, équipes dintervention spéciale, personnel spécialisé, etc.) et à mettre en uvre des compétences et des équipements de pointe.
Lintervention de troisième niveau suppose le déploiement de techniques et déquipements plus sophistiqués; elle sapplique aux situations dans lesquelles les interventions de premier et de deuxième niveau ne peuvent être envisagées de manière sûre ou efficace. Ce type dintervention comprend entre autres:
Une situation durgence qui se prolonge saggrave à mesure que le temps passe. Le personnel sur place doit être préparé à réagir de façon appropriée à ce type de situation. Lorganisation chargée des secours doit être en mesure de coordonner et de gérer une multitude dactivités afin dintervenir de manière rapide et efficace.
Lorganisation responsable devrait élaborer un plan comportant des dispositions qui définissent et intègrent les stratégies durgence et qui précisent la chaîne de commandement, les ressources en personnel, les fonctions et les responsabilités de ce personnel, les équipements ainsi que les procédures. Toutes les étapes dune situation durgence devraient y figurer, depuis sa reconnaissance initiale et linstauration des mesures les plus urgentes jusquaux opérations de mobilisation, de déploiement des moyens et de rétablissement des conditions normales.
Laccent devrait être mis sur un certain nombre déléments clés, notamment:
Pour déterminer la nature et lampleur des moyens qui seront nécessaires en cas durgence, il est impératif de se reporter aux techniques de gestion du risque et dappliquer celles qui conviennent, puis détablir les stratégies de secours à mettre en uvre pour maîtriser les différentes situations qui peuvent se présenter. Par exemple, face à un risque élevé dincendie, il faudra prévoir des installations et des équipements adéquats de lutte contre le feu ainsi que les moyens requis pour déployer ce matériel en fonction du profil du risque. On pourra se reporter au tableau 74.6 pour déterminer les besoins en installations, en équipements et en matériel qui permettront de porter effectivement secours dans les situations durgence où il est essentiel de disposer de services de premiers secours, de moyens dévacuation et déquipement de survie ou de sauvetage.
Urgence |
Intervention |
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Premier niveau |
Deuxième niveau |
Troisième niveau |
|
Incendie |
Extincteurs, bornes d’incendie et tuyaux installés près des zones à risque élevé (convoyeurs, magasins de carburant, postes de transformation) ou fixés sur l’équipement quand il s’agit d’engins mobiles |
Appareils de protection respiratoire et vêtements de protection placés en des points centraux pour faciliter l’intervention des sapeurs-pompiers (générateurs de mousse, tuyaux d’incendie, etc.) |
Obturation et inertisation à distance |
Survie et premiers secours |
Equipements de survie, respirateurs; réanimation cardio-respiratoire |
Matériel de premiers secours, de triage des blessés, de stabilisation et de désincarcération |
Unité paramédicale; expertise légale |
Evacuation, secours et sauvetage |
Systèmes d’alerte ou d’alarme, voies de secours sûres, équipements de survie à oxygène, filins, systèmes de communication; véhicules de transport |
Abris bien équipés; équipes de sauvetage entraînées munies du matériel approprié; dispositifs de recherche de personnes |
Trous de forages de grand diamètre pour les secours; inertisation; engins de sauvetage spéciaux |
Dautres structures dappui peuvent se révéler nécessaires dans certaines situations durgence, par exemple la mise en place de services de gestion de lintervention, la désignation de zones de rassemblement pour les travailleurs et les sauveteurs, des mesures visant la sécurité des lieux et de leurs accès, la mise à disposition dinstallations adéquates pour les proches et les médias, la fourniture déquipements et de matériel divers immédiatement utilisables, etc. Il serait utile de prévoir aussi des moyens de transport et un service dintendance. Ces structures devraient être en place avant que ne survienne un incident. Les situations durgence qui se sont déclarées dans les mines soulignent la nécessité de mettre laccent sur trois points relevant spécifiquement de linfrastructure: les abris, les communications et la surveillance de latmosphère.
Ces abris facilitent les opérations de secours et de sauvetage au fond. Certains sont équipés dappareils individuels de survie et de moyens permettant au personnel de communiquer avec la surface; dautres procurent un refuge pendant une période prolongée, en attendant larrivée des sauveteurs.
Cest la configuration générale du système de secours et de sauvetage qui dicte en tout premier ressort la décision dinstaller ou non des abris-refuges ou des niches de sécurité dans une mine. On tiendra compte en outre des facteurs ci-après dans toute étude concernant léventuelle mise en place de ce type dinstallations:
Chaque mine dispose dun réseau de communication destiné à faciliter la conduite des opérations et à transmettre déventuelles demandes de secours. Malheureusement, cette infrastructure nest souvent pas assez robuste pour résister à une explosion ou à un incendie importants, ce qui a pour effet dinterrompre les transmissions au moment où elles sont dune importance vitale. Outre quelles requièrent laccès à un combiné téléphonique dont lutilisation nest guère compatible avec le port dun appareil respiratoire, les lignes conventionnelles de communication sont souvent installées dans les voies principales daérage plutôt que dans les voies de secours.
Les besoins en communications après un incident devraient être évalués de manière approfondie. Bien quil soit préférable, pour des raisons de maintenance, de coût et de fiabilité, quun tel système de communication fasse partie intégrante du système de communication normal, il peut être justifié dinstaller un système autonome pour les urgences. En tout état de cause, les systèmes de communication de la mine doivent faire partie intégrante de la stratégie globale de gestion des secours, du sauvetage et des urgences.
Il est essentiel de connaître les conditions prévalant dans une mine suite à un incident pour déterminer et mettre en uvre les moyens voulus pour maîtriser la situation, ainsi que pour secourir et évacuer les travailleurs restés à lintérieur, tout en assurant la protection des sauveteurs. Une fois que les besoins en monitorage de lair dans la mine auront été analysés, il sagira de mettre en place un ensemble de mesures appropriées portant sur:
La capacité de reconnaître les risques, de déterminer les mesures à prendre, dorganiser les secours et de choisir les moyens nécessaires sont autant de qualités et de compétences requises pour faire face à une situation durgence.
Celles-ci ne se limitent pas à la planification et à la gestion dune situation de crise; elles supposent également un vaste ensemble de connaissances de base associées aux interventions primaires et secondaires et qui devraient faire partie dune stratégie complète de formation comprenant:
Tout plan dintervention en cas durgence bien conçu fournit un cadre à lélaboration dune stratégie privilégiant une formation de caractère pratique. En effet, il permet didentifier de façon raisonnablement fiable les besoins susceptibles dapparaître dans une situation durgence, leur importance et leurs conséquences prévisibles pour la mine, ainsi que les compétences nécessaires pour y faire face. Ce plan devrait notamment comprendre:
Les différents éléments de la formation en matière dinterventions en cas durgence relèvent des diverses catégories indiquées au tableau 74.7.
Niveaux de formation |
||
Premier niveau éducation |
Deuxième niveau procédures |
Troisième niveau exécution |
Vise à assurer que les employés saisissent la nature des urgences dans les mines et qu’ilsconnaissent les conséquences du plan global d’action pour chaque personne, y compris les mesures de première intervention |
Qualifications et compétences pour exécuter les procédures définies dans les plans d’urgence et les mesures de deuxième intervention associées à leurs scénarios spécifiques |
Qualifications et compétences requises pour gérer et maîtriser les situations d’urgence |
Connaissances et compétences |
||
Connaissance des indicateurs clés des incidents miniers dangereux |
Connaissance des indicateurs clés des incidents miniers dangereux |
Connaissance des indicateurs clés des urgences dans les mines; connaissance détaillée des situations imposant le déclenchement des mesures d’urgence |
Conditions environnementales suite à un accident (par exemple, température, visibilité, présence de gaz) |
Aptitude à détecter, à surveiller et à évaluer les conditions environnementales suite à un accident minier dangereux (par exemple, gaz de mine, aérage, fumée) |
Connaissance détaillée de l’aménagement de la mine, de son réseau d’aérage et de ses moyens de surveillance |
Aptitude à réagir à des changements négatifs (par exemple, fumées, arrêt de l’aérage) |
Aptitude à évaluer et à interpréter les changements du système d’aérage de la mine (par exemple, destruction des arrêts, des sas, des superpositions de voies d’aérage; dommages aux ventilateurs principaux) |
Aptitude à évaluer et à interpréter les données des systèmes d’information de la mine (par exemple, données de surveillance de l’aérage et de mesurage de l’atmosphère) |
Aptitude à transmettre l’information requise après un incident dangereux |
Connaissance des mesures de maîtrise et d’atténuation des incidents (par exemple, lutte contre l’incendie, recherche et sauvetage, rétablissement de l’aérage, premiers secours, triage et désincarcération) |
Sensibilisation aux mesures pouvant être utilisées pour maîtriser et atténuer une urgence |
Connaissance des techniques d’intervention à mettre en uvre selon les conditions ambiantes |
Connaissance du rôle et des responsabilités attribuées au personnel de la mine en vertu du plan d’urgence, et de la capacité d’exercer les fonctions correspondantes |
Aptitude à exécuter et à gérer des plans et des procédures d’intervention et à effectuer des simulations de situations d’urgence |
Connaissance des possibilités et des limites des appareils, des voies et des systèmes de secours |
Sensibilisation à l’utilisation et aux limites des appareils, des voies et des systèmes de secours (par exemple, appareils de survie, abris-refuges, respirateurs) |
Aptitude à mettre en uvre les communications et les protocoles d’urgence, internes et externes |
Connaissance des rôles et des responsabilités de tout le personnel de la mine en cas d’urgence, y compris les fonctions et les responsabilités individuelles |
Aptitude à mettre en application les communications et les protocoles d’urgence internes |
Connaissance de la capacité des services extérieurs de sauvetage et de secours, et de l’accès à ces services |
Possession des qualités et des compétences de première intervention, associées aux scénarios spécifiques d’urgence (par exemple, données de base concernant la lutte contre l’incendie, les techniques de survie, l’évacuation et le refuge) |
Sensibilisation à l’utilisation et aux limites des appareils, des voies et des systèmes de secours (par exemple, appareils de survie, abris-refuges, respirateurs) |
Capacité d’organiser une équipe pour les incidents graves ou les situations critiques et de lui fournir le soutien nécessaire |
Connaissances en matière de sauvetage minier et d’autres services d’urgence |
Capacité des services de sauvetage et des autres services chargés des procédures d’urgence |
Connaissance de la capacité et du déploiement du troisième niveau (par exemple, systèmes de localisation, neutralisation, obturation à distance, trous de forage de grand diamètre pour le secours, laboratoires mobiles) |
Participation à des simulations de situations d’urgence |
Déclenchement des plans d’urgence fournis par des services extérieurs |
Aptitude à faire appel à des spécialistes (par exemple, unités paramédicales, experts en médecine légale, juristes, psychologues pour l’aide aux victimes de stress, techniciens) |
Participation à des urgences simulées et à des exercices |
Capacité de gestion et de direction des opérations en situation de crise |
Lévaluation de lefficacité des plans durgence (procédures, moyens, formation, compétences du personnel, etc.) saccompagne nécessairement dun programme daudit et de suivi. Audits et simulations fournissent dans tous les cas loccasion daméliorer lefficacité des interventions, de formuler des critiques constructives et de confirmer la bonne exécution des actions clés.
Tout plan durgence devrait être testé sur place au moins une fois par année, pour chaque équipe. Les éléments sensibles comme lalimentation de secours et les systèmes dalarme à distance devraient faire lobjet de vérifications spéciales plus fréquentes.
Il existe deux formes daudits. Laudit horizontal vise le fonctionnement déléments spécifiques et de moindre importance du plan dintervention global et se propose den détecter les carences. Même si elles sont en apparence mineures, des carences peuvent avoir des conséquences graves en situation durgence. On trouvera des exemples de ces carences au tableau 74.8. Laudit vertical , en revanche, sintéresse à lentrée en action simultanée de plusieurs éléments constitutifs du plan dintervention en simulant une situation durgence. Il teste le déclenchement du plan durgence, les procédures de recherche et de sauvetage, la lutte contre le feu ainsi que la logistique en cas dintervention dans une exploitation éloignée.
Disposition |
Lacunes |
Indicateurs de l’imminence d’un incident ou d’un événement dangereux |
Incapacité de reconnaître l’incident ou l’événement, de communiquer l’information, de la consigner et de prendre les mesures nécessaires |
Procédures d’alerte/ d’évacuation |
Méconnaissance des procédures d’évacuation |
Port des appareils respiratoires de secours |
Méconnaissance de l’utilisation des appareils de protection respiratoire de secours |
Matériel de lutte contre l’incendie |
Extincteurs vides; têtes d’extincteurs automatiques encrassées; bornes d’incendie masquées ou enfouies |
Alarmes |
Alarmes ignorées par le personnel |
Appareils de mesurage des gaz |
Manque de maintenance et d’étalonnage à intervalles réguliers |
Les simulations peuvent mettre en scène des personnes appartenant à des services différents, voire à dautres entreprises, des organisations dentraide et même des services durgence comme la police et les sapeurs-pompiers. La participation dorganisations extérieures peut être bénéfique pour tous; elle fournit une excellente occasion dintégrer les équipes dintervention, de rassembler les moyens et dadapter les capacités daction aux principaux risques propres à certains sites.
Un examen critique systématique sera effectué dès que possible après tout audit et simulation. Les carences mises en évidence devraient être déterminées avec le plus de précision possible, et les procédures revues afin de les amender le cas échéant; si des changements ont été apportés, les résultats devraient être contrôlés.
Un programme suivi mettant laccent sur la planification, les compétences, la discipline et le travail déquipe permettra dassurer le succès des exercices de simulation et de formation. Lexpérience a démontré à maintes reprises que ces exercices sont bénéfiques; ils offrent en tout cas loccasion de mettre en évidence les forces et les faiblesses du plan dintervention en cas durgence.
La plupart des risques ont une dynamique; il importe dès lors de surveiller leur évolution pour décider en cas de besoin des ajustements à apporter au niveau des personnes, des méthodes et des équipements. On pourra être amené à modifier lordre des priorités en matière de risques ou la capacité dintervention.
Les situations durgence sont souvent considérées comme des événements totalement inattendus. En réalité, à notre époque marquée par dénormes progrès dans le domaine de linformation et des communications, seuls quelques événements peuvent encore être réellement qualifiés dimprévus. Rares sont les catastrophes dont on peut dire quelles ne se sont pas encore produites. Une abondante documentation (presse spécialisée, alertes au danger, statistiques daccidents, rapports techniques, etc.) nous fournit de solides données historiques et devrait nous aider à imaginer ce que lavenir peut réserver à ceux qui ne sont pas préparés.
Les changements qui sopèrent dans lindustrie modifient également la nature des situations durgence qui peuvent survenir. Si lon se fie aveuglément aux méthodes du passé, on risque de ne pas avoir en main tous les éléments requis pour traiter les événements futurs.
La gestion des risques permet daborder de façon complète et systématique la connaissance des dangers propres aux mines et de mettre en place des plans et des moyens dintervention efficaces en cas durgence. Il importe par conséquent de se familiariser avec cet outil et den maîtriser lapplication.
Une bonne capacité dintervention en cas durgence repose sur la sensibilisation de lensemble du personnel de la mine. Celui-ci devrait être soumis à un entraînement prospectif réaliste dans des conditions de chaleur, dhumidité, de fumée et de faible visibilité. Une formation insuffisante ou exclusivement théorique peut suffire à transformer un incident en une catastrophe.
La convention (no 176) de lOrganisation internationale du Travail (OIT) sur la sécurité et la santé dans les mines, 1995, et la recommandation no 183 qui laccompagne constituent des outils de référence générale pour lamélioration de la sécurité et de la santé dans les mines.
Remerciements: les auteurs tiennent à remercier M. Paul MacKenzie-Wood, directeur, Coal Mines Technical Services (Mines Rescue Service, NGS, Australie) pour sa collaboration à la mise au point du présent article.
Les risques pour la santé dans les mines et les carrières peuvent être classés en deux catégories: les risques liés aux aérosols et aux poussières et les risques physiques. Dans la première catégorie, on peut ranger plusieurs types de matières particulaires: les gaz naturellement présents dans latmosphère de la mine, les gaz déchappement des moteurs et certaines vapeurs chimiques. Quant aux risques physiques, ils comprennent: le bruit, les vibrations, la chaleur, les variations de la pression barométrique et les rayonnements ionisants. Tous ces risques sont présents à des degrés divers, suivant la nature du minerai et des roches encaissantes, la profondeur des chantiers et les méthodes dexploitation. De plus, les mineurs qui travaillent ensemble dans des quartiers isolés peuvent être exposés aux risques de transmission de certaines maladies infectieuses comme la tuberculose, lhépatite (B et E) et le virus de limmunodéficience humaine (VIH). Le degré dexposition des mineurs à ces divers risques varie selon la tâche quils effectuent, la proximité du risque et lefficacité des mesures de prévention ou de suppression mises en uvre.
Cest à la silice cristalline libre, élément constitutif le plus abondant de lécorce terrestre, que les mineurs et les carriers sont le plus communément exposés. La silice libre est du dioxyde de silicium qui nest pas lié chimiquement à un autre élément pour former un silicate. Sa forme la plus courante est le quartz, bien quelle puisse également se présenter sous forme de trydimite ou de cristobalite. Toutes les opérations de foration, de tir, de fragmentation, de concassage et de transport de roches silicieuses peuvent produire des particules respirables. La teneur en silice des différents types de roches varie, sans être pour autant un indicateur fiable de la quantité de poussières de silice respirables que peut renfermer un échantillon dair. Ainsi, il nest pas rare de mesurer une teneur en silice libre de 30% dans une roche et de 10% seulement dans un échantillon dair, et vice versa. Le grès peut contenir jusquà 100% de silice, le granite jusquà 40% et lardoise jusquà 30%, la teneur pouvant être moins élevée dans les autres minéraux. Le risque dexposition aux particules en suspension dans lair est réel dans nimporte quel type de mine souterraine ou à ciel ouvert dont les morts-terrains, le gisement ou les roches encaissantes renferment de la silice. Le même risque sapplique aux poussières soulevées par le vent, les véhicules de transport ou les engins de terrassement.
A partir de certaines doses absorbées, la silice peut provoquer une silicose, forme de pneumoconiose qui se développe de manière insidieuse après des années dexposition. Une exposition exceptionnellement forte peut causer une silicose aiguë ou accélérée en quelques mois, évoluant en quelques années vers linsuffisance respiratoire et la mort. Lexposition à la silice est également associée à un risque accru de tuberculose, de cancer du poumon et de certaines maladies auto-immunes comme la sclérodermie, le lupus érythémateux général et larthrite rhumatoïde. Par ailleurs, la silice qui vient dêtre fragmentée semble plus active et dangereuse que la poussière inerte; cela pourrait être dû à la charge de surface plus élevée des particules fraîchement formées.
Les opérations qui produisent le plus souvent des poussières de silice respirables dans les mines et les carrières sont la foration, le tir de mines et labattage de roches contenant de la silice. La plupart des trous de mines sont réalisés à laide de perforatrices pneumatiques à percussion montées sur chenilles. Ces machines associent rotation, impact et poussée du fleuret. Lair comprimé qui actionne les perforatrices sert également à chasser les éclats et les poussières hors du trou. En cas de fuite dair, de grandes quantités de poussières peuvent être soulevées et demeurer en suspension dans latmosphère. Le marteau-piqueur à main est un outil dabattage de plus petite taille qui fonctionne suivant le même principe. Il transmet une dose appréciable de vibrations, et lopérateur risque de souffrir de troubles vasomoteurs; cest la maladie dite du «doigt mort». On a décelé des cas de cette affection chez des mineurs en Inde, au Japon, au Canada et ailleurs. Le marteau-perforateur, la perforatrice montée sur rails et le marteau-piqueur sont également utilisés sur des chantiers de construction pour forer des trous ou briser de la roche, du béton ou des revêtements routiers.
Des moyens efficaces de lutte contre les poussières ont été mis au point pour ces engins. Un brouillard deau parfois additionné dun agent mouillant peut être injecté dans lair qui séchappe de lengin, ce qui favorise lagglomération par coalescence des particules de poussière qui, devenues plus lourdes, se déposent. Si lon utilise trop deau, un collet se forme entre le fleuret dacier et les parois du trou foré, et il nest pas rare de devoir le briser pour retirer le fleuret; en revanche, si lon utilise trop peu deau, la suppression des poussières est inefficace. Cette méthode de lutte contre les poussières comporte toutefois des inconvénients: la vitesse davancement est réduite, lalimentation en eau peut être insuffisante, et le lubrifiant est chassé par leau, ce qui entraîne une usure des pièces plus rapide.
Il existe une autre méthode pour lutter contre les poussières produites par les engins de foration: leur adjoindre une aspiration localisée. Un courant dair circulant en sens inverse dans le fleuret dacier capte une partie de la poussière, qui est évacuée par un ventilateur. Ce dispositif offre un meilleur rendement que les systèmes qui utilisent de leau: les fleurets durent plus longtemps et lavancement est plus rapide. Toutefois, il est plus coûteux et nécessite davantage dentretien.
On recourt parfois à des cabines alimentées en air filtré pouvant être équipées dun climatiseur, ce qui est apprécié des opérateurs dengins de perforation et de bouteurs et des conducteurs de véhicules. Ils peuvent porter un appareil de protection respiratoire bien adapté pour se prémunir temporairement ou lorsque les autres moyens se révèlent peu efficaces.
Lexposition à la silice présente également un risque dans les carrières où lon procède à lextraction et à la taille de la pierre. Aujourdhui, la méthode la plus couramment utilisée consiste à pratiquer des saignées à la flamme au moyen dun brûleur alimenté en fioul et en air comprimé; cette méthode libère des particules de silice. Le problème le plus sérieux lié à lutilisation des brûleurs est cependant leur niveau de bruit élevé, qui peut dépasser 120 dBA au moment de lallumage du brûleur et à sa sortie dune saignée. Lorsquil est engagé dans la saignée, le niveau sonore atteint encore 115 dBA environ. La pierre peut aussi être découpée à laide dun jet deau à très haute pression.
On trouve souvent, dans une carrière ou à proximité, un atelier où les blocs de pierre sont débités ou travaillés. Si latelier nest pas équipé dun système daspiration localisée efficace, les tailleurs de pierre peuvent être exposés à de très fortes concentrations de silice produites par les outils vibrants ou rotatifs.
Les poussières de charbon respirables que lon trouve dans les mines de charbon souterraines et à ciel ouvert, de même que dans les ateliers de préparation des charbons, sont aussi un risque pour la santé. Les mélanges traités contiennent surtout du charbon, mais on peut y trouver de la silice, de largile, du calcaire et dautres minéraux.
En général, les exploitations mécanisées produisent plus de poussières que celles qui recourent à des méthodes manuelles; certaines méthodes mécanisées en produisent plus que dautres. Le havage est une technique particulièrement poussiéreuse. Des poussières sont également produites et mises en suspension dans lair lors des transferts du charbon abattu entre un véhicule et un convoyeur à bande ou un autre engin de transport.
Les poussières des mines de charbon induisent la pneumoconiose des mineurs (anthracose) et favorisent lapparition de maladies chroniques des voies respiratoires comme la bronchite et lemphysème. Les charbons de rang élevé (par exemple les charbons à haute teneur en carbone comme lanthracite) sont associés à un risque accru de pneumoconiose. Lexposition aux poussières de charbon peut également causer certaines réactions de type rhumatoïde.
Il est possible de réduire la production de poussières dans les mines de charbon en modifiant les techniques dabattage; quant à leur dispersion, elle peut être limitée par lemploi dune ventilation adéquate et deau pulvérisée. En réduisant la vitesse des tambours et des chaînes de haveuses et en augmentant leur cadence de progression dans la veine de charbon, on peut diminuer les concentrations de poussières sans que cela nentraîne une baisse de productivité. Dans les chantiers par longues tailles, la quantité de poussières est moins importante lorsque labattage seffectue en une seule passe (plutôt quen deux) suivie dun retour à vide. La dispersion des poussières dans les longues tailles sera réduite si le courant dair, la tête dabattage et le convoyeur à chaîne du front de taille se déplacent tous dans le même sens. Une méthode dabattage innovatrice a été mise au point: elle repose sur lemploi dune tête excentrée dont laction est continue, perpendiculaire au fil du gisement et qui semble générer moins de poussières que la tête circulaire classique.
Une ventilation mécanique dirigeant lair sur les mineurs avant quil ne frappe le front de taille peut réduire leur exposition aux poussières. Le front peut aussi bénéficier dune ventilation localisée dappoint.
Une autre méthode consiste à mettre en uvre des jets deau pulvérisée positionnés stratégiquement près de la tête dabattage pour chasser les poussières à lécart du mineur, vers le front de taille. Lutilisation dagents tensioactifs contribue elle aussi à réduire les concentrations de poussières de charbon.
Les mineurs qui travaillent dans des mines damiante ou de minerai contenant de lamiante sont exposés à des risques sérieux. On sait que lexposition à lamiante a accru le risque de mésothéliome et de cancer du poumon. Elle se traduit également par un risque plus élevé de contracter une asbestose (autre type de pneumoconiose) ou une affection des voies aériennes.
Les gaz déchappement des moteurs diesel sont un mélange complexe de gaz, de vapeurs et de matières particulaires. Les gaz les plus dangereux sont le monoxyde de carbone, les oxydes dazote et le dioxyde de soufre. Ils contiennent également de nombreux composés organiques volatils (COV) comme les aldéhydes et les hydrocarbures imbrûlés, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les HAP nitrés (N-HAP). Les HAP et les N-HAP sont également adsorbés sur les particules de fioul. Les oxydes dazote, le dioxyde de soufre et les aldéhydes sont tous des irritants respiratoires aigus. Beaucoup de HAP et de N-HAP sont par ailleurs cancérogènes.
Les particules émises par les moteurs diesel sont des particules de carbone de faible diamètre (<1 µm) condensées à partir des gaz déchappement et qui sagglomèrent souvent, dans lair, en grappes ou en chaînes. Toutes ces particules sont respirables. Elles se sont révélées cancérogènes chez des animaux de laboratoire, et leur présence paraît augmenter le risque de cancer du poumon chez les travailleurs exposés à des concentrations supérieures à environ 0,1 mg/m3. Or, les mineurs du fond sont exposés à des concentrations sensiblement plus élevées. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) estime que les particules émises dans les gaz déchappement des moteurs diesel sont probablement cancérogènes.
Une modification des moteurs et lutilisation de carburants de haute qualité, propres et à faible teneur en soufre, devraient permettre de réduire les émissions polluantes. Les moteurs de moindre puissance à régime réduit et les carburants à faible indice de cétane produisent moins de particules. Lutilisation de carburants à faible teneur en soufre produit également moins de dioxyde de soufre (SO2) et de matières particulaires. Des filtres efficaces peuvent être montés sur les moteurs; ils permettent déliminer plus de 90% des matières particulaires contenues dans les gaz déchappement. Ces filtres existent pour les moteurs sans laveur et pour les moteurs avec laveur à pulvérisation deau ou par voie sèche. De plus, linstallation dun convertisseur catalytique apporte une réduction appréciable des émissions de monoxyde de carbone. Il y a formation doxydes dazote dès que lazote et loxygène sont soumis à des pressions et des températures élevées (par exemple, à lintérieur des cylindres dun moteur diesel), doù une plus grande difficulté à les éliminer.
Dans les mines souterraines, la concentration de particules diesel dispersées peut être abaissée par une ventilation mécanique adéquate; une autre solution consiste à réduire lutilisation de moteurs diesel. Pour tous les engins, machines et véhicules à moteur diesel, il convient de prévoir un débit minimal de ventilation pour diluer et évacuer les gaz déchappement. Les besoins en ventilation sont fonction de la puissance du moteur et de lusage auquel il est destiné. Si plus dun moteur diesel est utilisé dans un même circuit daérage, il faudra accroître le débit daérage.
Un moteur diesel peut également aggraver le risque dincendie ou dexplosion, car sa température superficielle est très élevée et il émet des gaz déchappement très chauds accompagnés de flammes et détincelles, ce qui peut avoir pour conséquence denflammer des poussières de charbon ou toute autre matière combustible. Pour prévenir la combustion du charbon, il faut que la température superficielle du moteur ne dépasse pas 150 °C. Linstallation dun laveur devrait supprimer les flammes et les étincelles sortant du pot déchappement qui pourraient enflammer le grisou ou les poussières de charbon.
On trouvera au tableau 74.9 une liste des gaz couramment rencontrés dans les mines. Dans les mines de charbon, les gaz dorigine naturelle les plus importants sont le méthane et le sulfure dhydrogène; dans les mines duranium et les autres types de mines, cest le radon. Une déficience en oxygène peut affecter les mines de charbon aussi bien que les mines duranium. Le méthane est un gaz combustible dont linflammation est responsable de la plupart des explosions dans les mines de charbon, lesquelles sont souvent suivies dexplosions plus violentes dues à linflammation des poussières de charbon soulevées par le souffle de la première. Dans toute lhistoire des charbonnages, des milliers de mineurs sont morts principalement par suite de feux et dincendies et dexplosions. On peut réduire le risque dexplosion en diluant le méthane jusquà une concentration inférieure à sa limite explosive inférieure et en proscrivant toute source potentielle dinflammation près du front de taille, là où la concentration du gaz est habituellement la plus élevée. La schistification pulvérisation de calcaire ou de toute autre poussière de roche incombustible exempte de silice sur les parements, le sol et le toit des galeries contribue à prévenir les explosions de poussières; il ne se produira pas dexplosion secondaire si la poussière soulevée par lexplosion de méthane nest pas combustible.
Gaz |
Nom courant |
Effets sur la santé |
Méthane (CH4) |
Grisou |
Gaz inflammable, explosif; asphyxie simple |
Monoxyde de carbone (CO) |
Oxyde de carbone |
Asphyxie chimique |
Sulfure d’hydrogène (H2S) |
Gaz puant |
Irritation des yeux, du nez et de la gorge; insuffisance respiratoire aiguë |
Atmosphère pauvre en oxygène |
Mofette |
Anoxie |
Sous-produits du tir de mines |
Produits du tir |
Irritation des voies respiratoires |
Gaz d’échappement des moteurs diesel |
Même appellation |
Irritation des voies respiratoires, cancer du poumon |
Le radon est un gaz radioactif dorigine naturelle que lon trouve entre autres dans les mines duranium et les mines détain; les mines de charbon nen renferment pas. Ce gaz est une source de rayonnements ionisants (voir plus loin).
Parmi les autres sources de risques associés à des gaz, on peut ranger les irritants respiratoires présents dans les gaz déchappement des moteurs diesel et dans les produits dégagés par les tirs de mines. Le monoxyde de carbone se rencontre non seulement dans léchappement des moteurs, mais aussi dans les incendies où il peut atteindre des concentrations létales et créer un risque dexplosion.
Des oxydes dazote (NOx) surtout NO et NO2 sont émis par les moteurs diesel et sont aussi des sous-produits des tirs de mines. Le bon fonctionnement des moteurs diesel demande que lair (composé de 79% dazote et de 20% doxygène) soit porté à des niveaux de températures et des pressions élevées, ce qui entraîne la formation de NOx. Une certaine réduction de NOx est néanmoins possible si la température du moteur est réduite et si lon accroît la ventilation pour diluer et évacuer les gaz déchappement.
Les NOx sont également des sous-produits du tir de mines. Lors des tirs, les mineurs sont évacués de la zone dangereuse. Pour éviter une trop grande exposition aux NOx, aux poussières et aux autres produits générés par les tirs, le retour des mineurs est retardé jusquà ce que le système daérage de la mine ait évacué une quantité suffisante de sous-produits de lexplosion, après quoi il seffectue par une voie dentrée dair.
Linsuffisance doxygène peut être due à de multiples causes. Loxygène peut être déplacé par dautres gaz, par exemple le méthane, ou il peut être consommé par la combustion ou par des micro-organismes présents dans un espace non aéré.
Il existe bon nombre dautres matières en suspension dans lair auxquelles des groupes particuliers de mineurs peuvent être exposés. Lexposition des vapeurs de mercure et les risques dintoxication qui en découlent font partie des risques encourus par les mineurs travaillant à lextraction de lor, les personnes affectées au traitement de lor ainsi que les travailleurs des mines de mercure. Lexposition à larsenic et le risque associé de cancer du poumon se rencontrent dans les mines dor et de plomb. Les mineurs du nickel sont exposés à ce métal et, par conséquent, au risque de cancer du poumon et dallergies cutanées.
Certaines matières plastiques ont trouvé une utilisation dans les mines, entre autres les mousses durée-formaldéhyde et de polyuréthane qui sont produites sur place. Elles servent à obturer les trous de forage et à améliorer la ventilation tout en contribuant à lancrage du toit. Le formaldéhyde et les isocyanates, deux matières de base de ces mousses, sont des irritants respiratoires qui peuvent provoquer une sensibilisation allergique; il est pratiquement impossible pour les mineurs sensibilisés de travailler en présence de lun ou lautre de ces éléments. Enfin, le formaldéhyde est un agent cancérogène pour lhumain (Groupe 1 du CIRC).
Le bruit est très répandu dans les opérations minières. Lutilisation dengins puissants, les tirs à lexplosif et le transport du minerai sont sources de bruit. Lespace habituellement limité des chantiers souterrains crée une forte réverbération. Pour une même source de bruit, lintensité sonore est plus forte en milieu confiné quen milieu ouvert.
Lexposition au bruit des machines peut être réduite par des moyens conventionnels. Il est possible de rendre les transmissions moins bruyantes, les échappements des moteurs plus silencieux; il est également possible de réduire la nuisance sonore des machines hydrauliques. Les goulottes et cheminées peuvent être isolées ou garnies de matériaux insonorisants. Lutilisation dun équipement de protection de louïe combinée à des examens audiométriques périodiques est souvent nécessaire.
Les rayonnements ionisants font partie des risques de lindustrie minière. Du radon peut être émis lorsquun massif rocheux est attaqué à lexplosif; il peut aussi être entraîné dans la mine par des voies deau souterraines. Le radon est un gaz, il est donc en suspension dans lair. Le radon et ses produits de filiation émettent des rayonnements ionisants suffisamment puissants pour entraîner la formation de cellules cancéreuses dans les poumons. On observe des taux de mortalité élevés dus au cancer du poumon chez les mineurs qui travaillent à lextraction de luranium; dans le cas des mineurs qui fument, ce taux est beaucoup plus élevé.
La chaleur est un risque dans les mines souterraines comme dans les exploitations à ciel ouvert. Dans les mines souterraines, la principale source de chaleur est le massif lui-même. La température de la roche augmente denviron 1 °C par tranche de 100 m. Les autres sources de contrainte thermique sont la dépense énergétique des travailleurs, une ventilation insuffisante, la température ambiante et le degré dhumidité, ainsi que la chaleur générée par les machines dexploitation, particulièrement les moteurs diesel. Dans les mines très profondes (plus de 1 000 m), la chaleur peut être source de problèmes critiques, la température des parois pouvant atteindre 40 °C. Dans les mines profondes dAfrique du Sud, des groupes de climatisation en service au fond améliorent sensiblement le confort des mineurs et rendent leur travail moins pénible. Dans les mines à ciel ouvert, ce sont lactivité physique, la proximité de moteurs chauds, la température de lair, lhumidité et lexposition aux rayons du soleil qui sont les principales sources de chaleur.
Pour réduire la contrainte thermique des travailleurs dans ces mines, on peut refroidir les machines dont la température de fonctionnement est élevée, alléger lactivité physique, assurer un approvisionnement suffisant en eau potable, un travail à labri du soleil et une ventilation adéquate. Pour ce qui est des engins mécanisés, linstallation dune cabine climatisée serait la bienvenue.
De nombreuses mines sont à haute altitude (parfois à plus de 4 600 m) et ceux qui y sont employés peuvent souffrir du mal des montagnes. Leur état de santé peut saggraver sils doivent faire la navette entre un chantier situé à haute altitude et un endroit moins élevé où la pression atmosphérique est plus proche de la valeur normale.