La production recouvre des activités humaines qui aboutissent à la fabrication de matériel et à la production dénergie, dinformation et dautres biens ou services utiles aux individus et à la société; son développement dépend de la collecte, du traitement, de la diffusion et de lexploitation de linformation. On peut dire du travail quil sagit dune activité humaine axée sur la réalisation dobjectifs prédéfinis dans le processus de production au sein duquel les outils et les équipements servent dinstruments matériels. Précisons que linformation, reçue et organisée en permanence, influence et oriente ce processus.
Le processus de travail recèle en soi de linformation: soit sous la forme de lexpérience accumulée par le travailleur, à savoir ses connaissances et ses compétences professionnelles, soit incorporée dans les outils, les installations, les machines, en particulier les systèmes techniques complexes, et rendue tangible grâce aux équipements de traitement de linformation. Le travail est une manière concrète et dynamique dexploiter linformation pour atteindre certains objectifs prédéterminés. Les éléments dinformation qui touchent à la sécurité sont répartis, de façon égale, entre les diverses composantes du travail: travailleur, outils et installations, milieu de travail et produits. En fait, lidéal serait que linformation relative à la sécurité fasse partie intégrante de linformation nécessaire à la production elle-même. Il conviendrait de se demander non pas comment produire tel ou tel bien, mais comment le produire en toute sécurité, cest-à-dire à moindre risque. Un certain nombre dexpériences ont montré que linformation qui associe la sécurité au processus de production nest plus seulement théorique, mais est de plus en plus ressentie comme une nécessité.
Le terme de production ne sapplique pas seulement à la fabrication de nouveaux produits à partir de matières premières ou de matériaux et de biens déjà fabriqués par lhomme: il englobe également la transformation et la réorganisation de linformation dans le cadre du processus de production et du cycle même de linformation. Lélément dinformation associé à un processus de production en cours acquiert rapidement une portée de plus en plus grande. Si lon a pris lhabitude de scinder le processus de production en trois parties, à savoir production dénergie, production dobjets et production dinformation, on peut faire de même pour les produits. Toutefois, ces divisions ne sont pas étanches. Ainsi, lénergie est en principe transmise par la matière, mais linformation peut être aussi bien associée à la matière (le document imprimé, par exemple) quà lénergie (comme la charge électrique ou les impulsions optiques ou électroniques transmises par fibres optiques). A la différence toutefois des produits matériels, linformation ne perd pas nécessairement de valeur quand elle est reproduite. Au contraire, elle est destinée à la reproduction de masse, et ses copies garderont toute leur validité au même titre que loriginal.
Linformation relative à la sécurité couvre un large éventail de sujets et prend de multiples formes: données statistiques, descrip-tives, quantitatives ou qualitatives ou encore textes originaux ou de référence. Elle peut prendre la forme dun tableau statistique contenant des données quantitatives sur lincidence des accidents ou dune fiche de données de sécurité sur les produits chimiques. Ce peut être une base de données informatisée, des documents prêts à utiliser (avec illustrations et schémas), des textes législatifs ou réglementaires ayant valeur de référence, ou encore les résultats de travaux de recherche sur un problème de sécurité particulier. Jusquà lavènement récent de la photographie, de la radiotéléphonie, des films, de la télévision et des productions vidéo, la plupart des besoins en matière dinformation étaient couverts par les méthodes de communication classiques, quelles soient orales ou écrites. Les techniques employées par les médias avaient pour but de faciliter la reproduction électronique, mais elles manquaient de sélectivité. Or, tous les utilisateurs nont pas besoin du même type dinformation de sécurité et ne sont pas intéressés par la même information. Les bibliothèques et, en particulier, les centres de documentation spécialisés en matière de sécurité disposent dune sélection assez complète de documents susceptibles de donner des détails spécifiques à chaque utilisateur, mais leurs ressources documentaires ne sont pas immédiatement accessibles en format papier. Toutefois, les méthodes les plus récentes de collecte, de stockage des données et de recherche documentaire ont permis de pallier ce problème. Les fonds documentaires gérés électroniquement peuvent contenir un volume dinformation identique, voire supérieur, à celui dune bibliothèque spécialisée tout entière et cette information peut être reproduite facilement et rapidement.
Les professionnels de la sécurité: inspecteurs ou hygiénistes du travail, ingénieurs de sécurité, délégués à la sécurité, chefs dentreprise et agents de maîtrise, chercheurs et travailleurs, tireront au maximum parti de cette information sils peuvent y accéder facilement. Il faut quils laient à portée de la main, sur leur bureau ou dans leur bibliothèque. La documentation existante doit pouvoir être convertie en format électronique et organisée de manière à rendre la recherche documentaire fiable et rapide. Un tel travail se fait évidemment déjà et il représente une entreprise considérable. La première étape, celle de la sélection, est essentielle. Linformation doit être rassemblée et fournie en fonction de priorités et la procédure de recherche documentaire doit être facile et fiable. Il est nécessaire pour cela de mieux structurer les bases de données et de disposer de logiciels et de matériels informatiques plus intelligents.
Linformation, sous forme factuelle et quantitative, est exprimée le plus souvent en données chiffrées. Il peut sagir de valeurs nominales telles que le nombre daccidents, de valeurs ordinales qui expriment un rang au sein dun ensemble ou encore de taux qui décrivent, par exemple, la fréquence des accidents par rapport à leur gravité. La principale difficulté est de définir les critères defficacité des pratiques de sécurité et de trouver les meilleures méthodes pour les mesurer (Tarrants, 1980). Une autre difficulté réside dans la conception dinformation sous des formes qui mettent bien en évidence la nature des mesures de sécurité et leur nécessité, et qui soient compréhensibles par lensemble des personnes concernées (travailleurs ou utilisateurs de produits chimiques ou de vêtements de protection contre le risque chimique, par exemple). On a en effet démontré que linformation relative à la sécurité exerce effectivement une influence sur le comportement, mais que cette influence est conditionnée non seulement par le contenu de linformation, mais aussi par sa présentation, son caractère attrayant et sa facilité de compréhension. Les risques doivent être décrits de manière parlante et doivent être bien compris et évalués correctement si lon veut que les travailleurs, les personnels de direction, les concepteurs, les fournisseurs et tous les autres acteurs de la sécurité adoptent un comportement rationnel et sûr.
De manière générale, les données quantitatives sur les risques ne sont pas bien comprises. Le public fait lamalgame entre les risques graves et les risques mineurs parce quil nexiste pas de système de mesure uniforme du risque. Les médias ne sont pas étrangers à cette situation puisquils passent souvent sous silence des événements récursifs (même les plus graves), mais ont tendance, au contraire, à donner la vedette à des faits relativement rares mais spectaculaires.
Léducation en matière de sécurité se heurte à un autre obstacle: celui de lanalyse et de lassimilation des données quantitatives complexes sur les risques. En effet, pour assurer sa sécurité à son poste de travail, lindividu qui dispose de données dont la complexité dépasse ses capacités cognitives va se reposer sur ses connaissances empiriques sans tirer systématiquement les leçons des événements. Il sensuit que les risques faibles sont en général surestimés au détriment des risques élevés qui sont, eux, sous-estimés (Viscusi, 1987). Cette distorsion peut sexpliquer par le fait que, en labsence dinformation, tous les risques paraissent équivalents. A partir de ce principe, tout élément dinformation acquis par lexpérience aboutira à une perception déformée du risque, car les incidents plus fréquents, mais mineurs, retiendront davantage lattention (et feront lobjet dun plus grand nombre de mesures de prévention) que les accidents plus rares mais plus graves.
Linformation de sécurité de nature quantitative met en évidence les risques particuliers avec beaucoup dacuité et permet donc de faire porter les efforts sur les problèmes de sécurité les plus importants; linformation de nature qualitative qui constitue un fonds abondant de renseignements spécialisés est tout aussi précieuse pour trouver des solutions pratiques (Takala, 1992). De par son caractère, ce type dinformation ne peut être ni précis ni quantitatif, mais reste nécessairement hétérogène et descriptif. Il englobe des sources fort diverses: textes juridiques, documents à vocation pédagogique, supports audiovisuels, étiquettes, panneaux de signalisation et pictogrammes, fiches de données de sécurité, normes, recueils de directives pratiques, manuels, articles de périodiques scientifiques, thèses, affiches, bulletins dinformation et même brochures. Etant donné cette diversité, il est difficile, mais non impossible, puisque cela se fait déjà de manière efficace, de classer et donc de retrouver cette information quand on en a besoin. Lorsquon établit le profil de risques dune entreprise, dune branche dactivité, de lensemble dune profession, voire dun pays tout entier, on saperçoit que la collecte et le classement systématiques de linformation qualitative font ressortir limportance relative des problèmes en question et fournissent par là même des indications quantitatives.
Linformation doit être intelligible, et ce jusquà lutilisateur final. Le choix impropre dun terme, dans la langue courante comme dans la langue technique ou le jargon professionnel, peut constituer un obstacle de taille à la diffusion de linformation de sécurité. Les textes doivent être structurés en toute connaissance de cause de manière à susciter un écho fortement positif auprès du public cible.
On devrait constituer un fonds exhaustif qui regrouperait toute linformation existante dans le domaine de la prévention et le mettre à la disposition des utilisateurs par lintermédiaire dinterfaces personnalisées en fonction de la spécificité de chaque groupe. Lidéal serait que ces interfaces communiquent linformation, sans redondance, sous une forme accessible, associant langue courante, terminologie spécialisée (ou non), images, illustrations, dessins ou animations sonores et quelles sadaptent ainsi aux besoins et aux capacités de lutilisateur final.
Les études réalisées sur les systèmes dinformation utilisés dans les entreprises en matière de sécurité professionnelle semblent indiquer que linformation y circule selon un modèle cyclique:
collecte de données ->
analyse et stockage des données ->
diffusion de linformation de sécurité ->
élaboration de mesures préventives ->
production de biens et de substances (risques et accidents) ->
collecte de données, etc.
Les principales méthodes auxquelles on a recours pour réunir des données sont lanalyse des accidents, les visites dentreprise et la déclaration des quasi-accidents. Ces méthodes accordent la primauté aux problèmes de sécurité et sintéressent peu aux questions de santé et dhygiène du travail et à lexpérience acquise en dehors de lentreprise. Cest une faiblesse, car les accidents sont rares et il y a peu de chances que des événements similaires en particulier dans le cas daccidents majeurs comme les catastrophes de Bhopal, Flixborough, Seveso ou Mexico se produisent en nombre suffisant, que ce soit dans une entreprise ou même dans un pays, pour servir de référence à des programmes de prévention efficaces; en revanche, ces accidents peuvent très bien se reproduire, un jour ou lautre, quelque part dans le monde (BIT, 1988).
Les actions de sécurité dans lesquelles lentreprise peut sengager revêtent des formes diverses. Il peut sagir de campagnes visant à améliorer la diffusion de linformation sur la sécurité (et comprenant le recours à des consignes de sécurité et à des slogans), la création de cahiers dentretien des machines et installations, le développement de programmes de formation et dencouragement à la sécurité à lintention des travailleurs (Saarela, 1991). Certains pays ont opté, quant à eux, pour la création de services de santé au travail qui leur permettent de faire participer le personnel de santé aux actions de prévention des accidents du travail menées par lentreprise. Pour sacquitter de leur mission au quotidien, ces services doivent être capables de rassembler des données sur le milieu professionnel et deffectuer, par exemple, des analyses de la charge de travail et des risques. En outre, un grand nombre dentreprises ont mis en place des systèmes informatisés denregistrement et de déclaration des accidents. Plusieurs pays ont, pour leur part, établi des systèmes similaires denregistrement des accidents du travail et les ont adaptés aux critères définis par les organismes de réparation compétents.
Linformation de sécurité suit un cycle dans lentreprise, mais aussi aux niveaux national et international. On peut schématiser sa circulation dun pays à lautre par un cercle représentant les diverses étapes de ce parcours: demande, traitement et diffusion.
Afin dévaluer les mérites respectifs des différents systèmes dinformation, il est utile daborder la diffusion de linformation en termes de «cycle de linformation». La figure 22.1 schématise le cheminement de linformation de sécurité au niveau international daprès le modèle de Robert (Robert, 1983; Takala, 1993). Au cours de la première étape, linformation de sécurité est identifiée ou décrite par lauteur dun document, le terme «document» étant pris dans son acception la plus large et pouvant désigner indifféremment un article scientifique, un manuel, un rapport statistique, un texte législatif, des supports audiovisuels à vocation pédagogique, une fiche de données de sécurité, une disquette, voire toute une base de données. Quel que soit son type, linformation peut entrer dans le cycle susmentionné sous forme électronique ou imprimée.
Linformation peut servir à des fins diverses: formation en entreprise ou en dehors de celle-ci; conception de machines; procédés; matériels et méthodes; procédures dinspection et de contrôle. Etant donné la diversité de ses applications, elle doit être présentée dans un format adapté à chaque type dutilisateur. Les utilisateurs modifient et retraitent eux-mêmes linformation pour la transformer en de nouveaux produits. Ainsi, un service dinspection peut rédiger de nouveaux règlements et de nouvelles règles, des constructeurs de machines peuvent établir de nouvelles directives en fonction de leur participation aux travaux de normalisation sur la sécurité, les fabricants de produits chimiques peuvent constituer leurs propres fiches de données de sécurité et étiquettes; quant aux formateurs, ils peuvent produire des manuels, des documents audiovisuels ou encore des polycopiés. Certaines données peuvent être spécifiques et immédiatement exploitables, offrant des solutions directes à des problèmes de sécurité et de santé particuliers; dautres peuvent contribuer à améliorer le processus de production parce quelles préconisent lemploi dune méthode, dune machine ou dun matériel plus sûrs. Malgré leur diversité, tous ces produits dinformation ont un dénominateur commun: leur exploitation, qui, pour être efficace, doit se faire grâce à un système de gestion de la sécurité mis au point par lentreprise. Les procédés, les matériels et les méthodes qui constituent les moyens à mettre en uvre devront être choisis, acquis, transportés et mis en place; les personnes appelées à les employer devront être sélectionnées et formées; le suivi et lencadrement devront être assurés et les renseignements seront diffusés en tenant compte, en permanence, de la diversité des besoins.
Les ordinateurs forment le maillon le plus récent du processus de développement qui englobe tous les supports dinformation, allant du langage écrit et parlé aux systèmes électroniques contemporains. En réalité, ils pourraient effectuer tout le travail de manipulation de linformation mentionné précédemment. Capables deffectuer des tâches très spécifiques impliquant de grandes quantités dinformation, ils sont particulièrement adaptés à cette mission. Dans le domaine qui nous intéresse, ils peuvent savérer dune grande utilité pour répondre aux types de besoins présentés à la figure 22.2.
La progression des connaissances accumulées dans le domaine de la sécurité et de la santé et leur publication dans la presse générale et spécialisée se sont accompagnées dune attention croissante vouée aux problèmes de santé personnels dans leur ensemble, aux risques pour lenvironnement et à la sécurité et à la santé au travail. En ce qui concerne le lieu de travail en particulier, la nécessité et le droit pour les employeurs, tout comme pour les travailleurs, davoir accès à une information adéquate en matière de sécurité et de santé sont devenus un principe de plus en plus reconnu et appliqué de manière active.
Pour atteindre les objectifs de sécurité et de santé au travail, il est essentiel de disposer de données fiables, exhaustives et compréhensibles. Linformation doit être aisément accessible, mise à jour et directement applicable à la situation de chaque utilisateur. Cependant, la grande variété des milieux de travail, ainsi que le volume énorme et la diversité de linformation sur la sécurité et la santé au travail quelle se rapporte à la toxicologie, à la biochimie, aux sciences du comportement ou à lingénierie compliquent la tâche des fournisseurs dinformation lorsquils doivent satisfaire aux demandes suivantes:
Linformation sur la sécurité et la santé au travail est nécessaire pour:
Il faut tenir compte des considérations suivantes si lon veut garantir lefficacité dun programme de diffusion de linformation sur la sécurité et la santé au travail:
[V. Morgan]
Le thème de la sécurité et de la santé au travail est présent dans toutes les activités et professions. Linformation pertinente est nécessaire aux responsables qui doivent, selon la loi, garantir un milieu de travail sûr et salubre, et aux personnes qui sont exposées aux risques même éloignés associés à lactivité professionnelle. Il sagit: de personnes directement exposées aux risques sur le lieu de travail ou qui sont impliquées professionnellement dans les questions de sécurité et de santé; de personnes appartenant à dautres entreprises prestataires de services sur le lieu de travail; de communautés et de la population en général qui peuvent être exposées, même indirectement, aux effets nocifs des procédés de travail. Par conséquent, le profil de lutilisateur dinformation sur la sécurité et la santé au travail est des plus larges.
Tout dabord, il y a le décideur. Dans chaque établissement, plusieurs catégories de personnes occupent des postes à responsabilités importantes qui ont une influence directe (et, assez souvent, indirecte) non seulement sur la santé et le bien-être de ceux qui sont associés au lieu de travail, mais aussi de ceux se trouvant aux environs ou encore de ceux susceptibles dêtre affectés par les pratiques de lentreprise. Ces décideurs peuvent être les employeurs, les cadres dirigeants, les membres des comités paritaires dhygiène et de sécurité, les délégués à la sécurité et à la santé, le personnel spécialisé responsable de la prévention, des achats, de la formation ou de la gestion de linformation. Toutes ces catégories de personnes doivent disposer de renseignements adéquats pour sacquitter de leurs fonctions et prendre des décisions éclairées sur des problèmes de sécurité et de santé et sur la manière de les traiter.
Les salariés eux-mêmes ne sont en aucune manière dispensés de la nécessité dacquérir de linformation relative à la sécurité et à la santé afin dagir en conséquence. Quels que soient le pays, lendroit, la branche dactivité ou le poste occupé, tous les salariés, quils soient indépendants ou quils travaillent dans nimporte quel domaine du secteur privé ou pour un organisme public, assument une responsabilité quant aux questions de sécurité et de santé associées à leur travail et doivent pouvoir disposer de données applicables à chaque contexte particulier. Tous ont besoin de connaître les risques, réels ou potentiels, auxquels ils peuvent être exposés et tous doivent connaître les solutions possibles et les mesures préventives, létendue de leurs droits et de leurs responsabilités et les moyens dont ils disposent pour effectuer leurs tâches dans ces conditions.
Les cadres qui sont spécialement responsables de la sécurité et de la santé sur le lieu de travail et les spécialistes de la prévention comme les infirmières et les médecins (employés par létablissement ou appelés en consultation), les formateurs en sécurité, les inspecteurs de la sécurité et toutes les personnes spécialisées dans la sécurité, la santé et lhygiène sur le lieu de travail doivent disposer dinformation sur les différents problèmes de prévention pour être en mesure de faire face à leurs responsabilités quoti- diennes.
Certes, un grand nombre de personnes et dentreprises ne sont en contact avec les lieux de travail que dans le cadre des services quelles fournissent. Toutefois, il faut savoir que, si elles peuvent exercer une influence sur la sécurité des lieux quelles desservent, elles peuvent aussi être affectées, en retour, par leur contact avec ces environnements. Les personnes qui fournissent des équipements, du matériel et des produits chimiques à des clients tels que les usines, les bureaux, les associations sectorielles, les syndicats, les services de transport, les services dinspection ou de médecine du travail doivent se soucier de savoir si leurs relations mutuelles peuvent éventuellement créer des problèmes de sécurité insoupçonnés; pour ce faire, elles ont besoin de posséder de linformation concernant les conditions réelles de prestation de leurs services sur les différents lieux de travail.
Les universitaires et les chercheurs spécialisés dans des domaines associés à la sécurité et à la santé au travail sont de grands utilisateurs dinformation sur ces thèmes, qui incluent les études de synthèse et les rapports sur les travaux de recherche en cours ou plus anciens. Les ingénieurs, les chimistes, les médecins et les spécialistes de la gestion documentaire proprement dite recherchent également de linformation technique et scientifique. De même, les professionnels des médias peuvent être amenés, dans le cadre dun reportage sur des événements ou des problèmes spécifiques, à se documenter sur certains aspects liés à la sécurité et à la santé au travail afin den informer le grand public.
Les instances gouvernementales à tous les niveaux (local, régional et national) représentent une autre catégorie dutilisateurs dinformation sur la prévention. Les décideurs, les législateurs, les planificateurs et autres administrateurs traitent de la prévention des risques professionnels dans le cadre de leurs fonctions.
La société elle-même est peut-être le plus important demandeur et utilisateur dinformation à forte diffusion. Les préoccupations en matière denvironnement et de santé, la reconnaissance accrue des droits des citoyens, ainsi que limpact des moyens modernes de communication, ont contribué à sensibiliser davantage la société aux questions de sécurité et de santé au travail et à créer une forte demande dinformation. En conséquence, cest lensemble de la société qui exige désormais de linformation sur ces problèmes. Les consommateurs, les populations proches des entreprises et le public en général sinquiètent des activités pratiquées sur les lieux de travail et des produits qui y sont fabriqués et veulent en connaître les incidences éventuelles sur leur sécurité et leur santé. En particulier, des associations civiques et des groupes de pression, inquiets pour la sécurité et la santé des collectivités, sont particulièrement soucieux dobtenir de linformation pour étayer la cause quils défendent et connaître tous les aspects des risques liés aux activités des entreprises (production, rejets dans lenvironnement, transport et élimination des déchets).
Il est en fait extrêmement complexe dinformer cette myriade dutilisateurs qui représentent tous les milieux sociaux, divers niveaux dinstruction, de cultures, de langues et de connaissances de la sécurité et de la santé au travail (sans parler du milieu de travail). Pour remplir pleinement son rôle, linformation doit de par son contenu, sa présentation et sa facilité daccès tenir compte des besoins spécifiques de toutes ces catégories dutilisateurs.
[V. Morgan et P.K. Abeytunga]
Linformation relative à la sécurité et à la santé au travail doit faire autorité et, surtout, avoir été validée par des experts appartenant à des institutions officielles et reconnues. Toutefois, de plus en plus de données, qui ne semblent pas avoir été validées, sont produites par dautres sources. Voici quelques exemples derreurs imputables à cette absence de validation:
Bien que le volume des données sur la prévention soit gigantesque, il existe certains secteurs où linformation est rare ou ne se présente pas sous une forme accessible. Linformation nécessaire est fragmentée dans des sources et des domaines différents, ou bien elle est entachée de biais, ou encore il arrive quelle ne soit pas disponible ou quelle se présente sous une forme inadéquate pour nombre dutilisateurs. Afin déviter toute perte de temps au chercheur, il convient de noter les points suivants:
Législation: toutes les législations sur la sécurité et la santé au travail sont disponibles, mais il nexiste pas, à lheure actuelle, de base de données centrale sur la législation de tous les pays. Le Centre international dinformations de sécurité et de santé au travail (CIS), dont le siège se trouve au Bureau international du Travail (BIT), à Genève, a déployé des efforts dans ce sens, mais CISDOC, sa base de données, ne prétend pas à lexhaustivité. Au Royaume-Uni, lUniversité de Salford, plus précisément, le Centre de recherche sur la législation européenne de prévention (European Occupational Safety and Health Law Unit) possède une collection complète et actualisée de tous les textes législatifs relatifs à ce sujet dans les Etats membres de lUnion européenne. Cette collection inclut également les directives européennes appliquées dans chaque pays; elle commence à sétendre aux pays nordiques et devrait être élargie au reste du monde. Toujours au Royaume-Uni, le Service dinformation de la Direction de la sécurité et de la santé (SHEIS), dont le siège est à Sheffield, possède également lensemble des textes législatifs des Etats membres de lUnion européenne, mais les données nont été mises à jour que jusquà 1991. Certaines autres bases de données offrent également des signalements relatifs aux législations applicables dans différents pays; il existe aussi des mises à jour imprimées.
Statistiques: la plupart des pays nemploient pas une méthode uniforme ou systématique de recueil des données statistiques. Il serait donc inconsidéré dimaginer que deux pays utilisent la même méthodologie; par conséquent, lexploitation des données émanant de pays différents à des fins comparatives est des plus difficiles.
Ergonomie: bien que de nombreuses bases de données contiennent de linformation relative à lergonomie, aucune ne rassemble la totalité de celle qui existe à léchelle mondiale. Ergonomics Abstracts est une publication bibliographique qui comprend des résumés analytiques et qui est également diffusée sous forme de CD-ROM.
Recherche: il nexiste pas de source dinformation exhaustive sur la recherche traitant de sujets relatifs à la sécurité et à la santé au travail à léchelon international. Néanmoins, un grand nombre de périodiques et de bases de données font état des résultats détudes et de programmes de recherche. En France, lInstitut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) possède bien une base de données sur ce sujet, mais elle ne comprend pas toutes les recherches menées dans le monde sur la sécurité et la santé au travail.
Films et vidéos: ces supports permettent de transmettre de linformation de manière simple et compréhensible, mais aucune base de données ne recense de façon exhaustive les productions audiovisuelles existantes ou ne signale lapparition de nouveaux titres. Dans sa base de données CISDOC, le CIS a tenté de recueillir de linformation relative aux documents audiovisuels disponibles, tout comme le Service dinformation britannique susmentionné SHEIS dans sa base de données HSELINE. Certains pays Etats-Unis, France et Royaume-Uni produisent des catalogues annuels contenant les nouveaux titres publiés lannée précédente.
Autres considérations: ces difficultés et ces lacunes font que le chercheur dinformation sur la sécurité et la santé au travail ne pourra pas trouver une seule source complète capable de répondre à ses questions. Il devra prospecter un certain nombre de domaines et de disciplines pour obtenir une vue densemble dun thème de recherche donné.
Lutilisateur de linformation doit savoir que les connaissances sur un point particulier peuvent être limitées ou que les opinions sont divergentes ou faussées; il est donc sage davoir lavis de spécialistes avant de tirer des conclusions. Certaines données peuvent être rapidement et facilement transposées dans le monde daujourdhui, mais il faut tenir compte des conditions locales et des exigences réglementaires en vigueur dans chaque pays.
Même si un grand nombre dorganismes importants, publics ou semi-publics, acceptent volontiers de partager leur information gratuitement ou pour un montant symbolique, le chercheur dinformation sur la prévention doit savoir que le coût dune bonne information validée est en hausse constante, car les droits dauteur et les frais de production, dimpression et de distribution ne cessent daugmenter tant pour les ouvrages imprimés que pour les supports électroniques.
Par conséquent, il est de plus en plus rare de trouver un service dinformation rentable qui offre des données à jour, mais aussi un service de professionnels de linformation de haut niveau, formés, qualifiés et possédant lexpérience nécessaire. Des organisations comme lOrganisation internationale du Travail (OIT), où le nombre des Etats Membres est en constante augmentation, encouragent la création de centres dinformation ou de documentation spécialisés que le chercheur dinformation puisse consulter, notamment pour accéder aux autres centres disséminés dans le monde. Lamélioration des moyens directs de télécommunications devrait accroître la capacité dassistance apportée aux centres régionaux.
En raison de lévolution permanente des prix, il na pas semblé utile de les inclure dans ce chapitre. Toutefois, les coûts relatifs des documents seront toujours conditionnés par la somme defforts engagés pour les élaborer, par le nombre dexemplaires à imprimer et par la possibilité de compenser le coût dacquisition dun document par le profit tiré de son exploitation, bien que le prix des publications de grande qualité puisse être diminué par loctroi dune subvention publique.
[S. Pantry]
La variété des utilisateurs décrite ci-dessus détermine la diversité des types de documents contenant de «linformation sur la sécu-rité et la santé au travail». Il est utile détablir une distinction entre les documents qui traitent exclusivement des problèmes de sécurité et de santé (documents «primaires») et les «autres» qui contiennent des renseignements utiles en la matière, mais ont un objectif différent. Pour des raisons de place, le nombre des publications présentées au tableau 22.1 a été limité. Les revues signalées ont été choisies pour leur fréquence de citation dans dautres publications ou dans des bases de données bibliographiques (la mention ou la non-mention dune source nimplique de la part du BIT aucune appréciation favorable ou défavorable).
Langue |
Titre |
Domaine |
Anglais |
American Industrial Hygiene Association Journal |
Hygiène industrielle |
American Journal of Industrial Medicine |
Médecine du travail |
|
Applied Ergonomics |
Ergonomie |
|
Applied Industrial Hygiene |
Hygiène industrielle |
|
Occupational and Environmental Medicine (anciennement BJIM) |
Médecine du travail |
|
Ergonomics |
Ergonomie |
|
Journal of Hazardous Materials |
Sécurité chimique |
|
Safety Science |
Science de la sécurité |
|
Scandinavian Journal of Work, Environment and Health |
Médecine du travail et hygiène industrielle |
|
Français |
Travail et sécurité |
Science de la sécurité |
Italien |
Medicina del Lavoro |
Médecine du travail |
Japonais |
Japanese Journal of Industrial Health |
Médecine du travail |
Russe |
Gigiena truda i professional’nye zabolevanija |
Hygiène industrielle |
Espagnol |
Salud y Trabajo |
Sécurité et santé au travail |
Le véhicule dinformation le plus courant est le papier; il prend la forme de livres et de périodiques. Ces périodiques paraissent régulièrement et les livres bénéficient de réseaux de distribution importants et bien établis. La littérature de base, ou littérature «primaire», se compose des différentes revues où les nouvelles observations, découvertes ou inventions sont rapportées par des personnes compétentes. Des articles de synthèse, qui font le point sur une question, apparaissent aussi dans les publications «primaires». La parution dun article dans une telle publication est soumise à lavis dun comité de lecture ou de rédaction constitué dexperts qui vont sassurer que larticle reflète les pratiques recommandées et que ses conclusions découlent des faits présentés. Ce processus est en quelque sorte un examen critique par les pairs.
Dans la catégorie «autres», on peut citer par exemple le Journal of the International Institute of Noise Control Engineering et le Journal of the American Medical Association (JAMA). Dans de nombreux pays, les services ministériels impriment des périodiques statistiques qui sont considérés comme de la littérature «primaire», bien quils ne fassent pas appel au procédé dexamen critique par les pairs auquel sont soumises les revues scientifiques. Le rapport hebdomadaire de morbidité et de mortalité (Morbidity and Mortality Weekly Report), publié par les Centres de lutte contre la maladie (Centers for Disease Control and Prevention (CDC)), aux Etats-Unis, en est un exemple. Les publications périodiques appartenant à cette littérature «primaire» se trouvent dans les biblio- thèques des institutions compétentes (par exemple, le JAMA peut être consulté dans les facultés de médecine ou dans les bibliothèques des hôpitaux).
Il existe des revues «primaires» à grand tirage qui ne font pas lobjet dun examen critique par les pairs, mais qui fournissent des données essentielles sur des événements récents ou à venir, tout en proposant des articles de vulgarisation sur des sujets dactualité. Elles contiennent fréquemment des publicités sur des produits et services en rapport avec la sécurité et la santé au travail qui constituent des renseignements utiles sur les sources dapprovisionnement. Elles peuvent être publiées par des organismes publics par exemple, Australia Newsletter (Australie) et Bezopasnost truda v promyshlennosti (Russie) , par des conseils de sécurité privés à but non lucratif Australian Safety News (Australie), Safety and Health (Etats-Unis), Promosafe (Belgique), Safety Management (Royaume-Uni), Arbetsmiljö (Suède), SNOP (Italie) , ou par des entreprises du secteur privé Occupational Safety and Health Letter (Etats-Unis). Nombre de publications spécialisées dans dautres domaines fournissent aussi des données utiles et intéressantes Chemical Week, Plant Engineer, Fire Prevention.
Le premier obstacle à la recherche dinformation sur un thème particulier est la masse de la littérature primaire, ce qui a conduit à lélaboration de sources secondaires. Ces dernières constituent des guides daccès à la documentation ou à des événements récents, tels que les procès, dont les minutes officielles apparaissent ailleurs. Elles indiquent la source dun document sur un sujet donné et contiennent généralement un bref résumé de son contenu. Il existe aussi des index de citations qui établissent la liste des publications citant un document donné. Ces index facilitent la recherche des publications pertinentes dès quune référence clé a été identifiée (malheureusement, aucun index nest exclusivement consacré à la sécurité et à la santé au travail). Ces sources secondaires devant être en permanence mises à jour, elles font appel à la technologie électronique la plus récente pour accélérer leur parution.
Afin daméliorer laccès à ces sources secondaires, notamment dans les régions disposant dun nombre limité dordinateurs, certaines bases de données existent aussi sous forme de documents imprimés. Le bulletin du BIT-CIS Sécurité et santé au travail est une version imprimée de la base CISDOC. Il est publié six fois par an et comporte des index établis sur une base annuelle et quinquennale. De même, Excerpta Medica est disponible sous forme de revue. Certaines bases de données constituées de sources secondaires existent aussi sur microfiches, comme le Registry of Toxic Effects of Chemical Substances (RTECS), bien quil soit plus courant dutiliser des microfiches comme support de texte intégral de linformation bibliographique existant sur papier. Dans ces cas, la base de données comporte deux parties: lune composée des signalements bibliographiques et des résumés sur papier (ou sous forme électronique), lautre contenant le texte intégral des signalements sur microfiche.
Parmi les autres titres de sources secondaires, on peut citer Occupational Health and Industrial Medicine, et CA Selects «Occupational Safety and Health». Il faut mentionner également Science Citation Index, Social Science Citation Index, Chemical Abstracts, et BIOSIS. En raison du nombre de personnes hautement qualifiées participant à leur préparation, les sources secondaires ont tendance à être onéreuses.
Certaines lettres dinformation et certains bulletins constituent des sources secondaires précieuses, car ils citent des publications, lois ou décisions judiciaires récentes et importantes. OSHA Compliance Advisor (Etats-Unis) figure parmi les publications primaires, et Chemicals in Progress Bulletin, de lAgence de protection de lenvironnement (EPA) (Etats-Unis), parmi les autres publications. Si de nombreuses publications officielles sont diffusées gratuitement, il nen va pas de même pour les bulletins dinformation résultant de recherches et de compilations privées; ils sont rarement disponibles dans les bibliothèques et ceux qui en ont besoin estiment quils justifient un abonnement.
Un troisième grand type de source dinformation rassemble les ouvrages, les encyclopédies et les recueils. Tandis que les articles figurant dans la littérature primaire décrivent un certain domaine de connaissance au moment de leur rédaction, les recueils de sources tertiaires récapitulent lévolution de ces connaissances et la replacent dans un contexte plus large. Les recueils regroupent les valeurs mesurées à lorigine, puis rapportées à différentes périodes sur plusieurs années.
Les publications de base dans cette «catégorie tertiaire» incluent Pattys Industrial Hygiene and Toxicology (Cralley, et coll., 1978), Reactive Chemical Hazards (Bretherick, 1979), Dangerous Properties of Industrial Materials (Sax, 1989), Handbuch der gefährlichen Güter (Hommel, 1987), The Diseases of Occupations (Hunter, 1978) et la présente Encyclopédie. Comme exemples de publications tertiaires dans la catégorie «autres», on peut citer les encyclopédies en un volume éditées par McGraw-Hill qui couvrent divers secteurs scientifiques et techniques, et la 4e édition en 27 volumes de lencyclopédie Kirk-Othmer Concise Encyclopedia of Chemical Technology (Grayson et Eckroth, 1985), dont les volumes 1 à 5 ont été publiés. Les lecteurs ne sauraient ignorer les grandes encyclopédies généralistes comme Britannica, Universalis, Brockhaus, etc., qui offrent une mine dinformations dans le domaine de la prévention.
Il existe un grand nombre de livres et de périodiques qui ne bénéficient pas du même système très organisé de publication et de diffusion que la documentation sur support papier. Il sagit par exemple des rapports, des fiches techniques et des catalogues. On les désigne sous le terme de littérature grise en raison de la difficulté à les trouver. La littérature primaire dans la catégorie «grise» comprend les rapports internes des administrations publiques (rapports de recherche, statistiques, enquêtes sur les accidents, etc.), les thèses et rapports provenant des instituts de recherche universitaires et commerciaux, tels que lInstitut de la recherche dEtat (VTT), en Finlande, ou le Centre décologie et de toxicologie de lindustrie chimique européenne (European Chemical Industry Ecology-Toxicology Research Centre (ECETOC)), en Belgique. Dans les pays en développement, les organismes publics ou privés sont une bonne source dinformation en matière de sécurité et de santé au travail. Les catalogues des fabricants peuvent receler une mine de renseignements. Ils existent souvent en plusieurs langues et leur collection complète fournit une terminologie quil est rare de trouver dans les dictionnaires.
Afin daider le professionnel de la sécurité et de la santé à se procurer ces documents de parution irrégulière, un certain nombre de sources secondaires ont été créées. Elles comprennent des rapports des administrations, des annonces, des index et des résumés de thèses. Les éditeurs des rapports peuvent parfois inclure, dans leurs séries de rapports, un catalogue des documents précédemment publiés. Ces sources secondaires nappartiennent pas à la littérature grise, elles sont publiées régulièrement et se trouvent facilement en bibliothèque.
Une catégorie majeure de la littérature grise est dorigine tertiaire: il sagit des fiches de données de sécurité et de la documentation de base (certaines fiches de données sont des périodiques, par exemple lIndustrial Safety Data File, publication mensuelle de Wilmington Publishers, au Royaume-Uni). Les sources de documentation de base sont les autorités nationales (NIOSH, Arbetsmiljöinstitutet), les programmes internationaux, comme le Programme international sur la sécurité des substances chimiques (PISSC) et les fiches de données de sécurité établies par les fabricants.
La plupart des pays et des groupements régionaux (comme lUnion européenne) disposent, à titre dinformation primaire, dune gazette officielle reproduisant les nouvelles lois, les textes dapplication, les brevets, etc. Les tirés à part des lois, brevets, etc. sont également publiés par les pouvoirs publics. Le cas des normes est plus compliqué. Les normes techniques sont fréquemment élaborées par des associations à but non lucratif reconnues officiellement, comme lAssociation américaine dessai des matériaux (American Society for Testing and Materials (ASTM)), ou des instituts indépendants reconnus par lEtat, comme lInstitut allemand Deutsche Industrie Normen (DIN). Ces organismes couvrent leurs frais dexploitation en commercialisant leurs normes. Les normes sanitaires et sociales (telles que la limite de la durée du travail ou lexposition à certaines substances) sont généralement définies par des organismes officiels. Par conséquent, les textes apparaissent dans les journaux officiels.
LAssociation américaine des bibliothèques de droit (American Association of Law Libraries) sest lancée dans la publication de Foreign Law: Current Sources of Codes and Legislation in Jurisdictions of the World. Deux des trois volumes projetés ont paru (The Western Hemisphere, 1989; et Western and Eastern Europe and the European Communities, 1991). Ce sont des volumes à feuillets mobiles qui sont mis à jour chaque année. Cet ouvrage décrit les systèmes juridiques de tous les Etats Membres des Nations Unies et des territoires dépendants ayant leurs propres régimes juridiques. Les textes sont classés par sujets (les textes afférents à la sécurité et à la santé au travail se trouvent sous les rubriques consacrées au travail et au secteur industriel). Les éditeurs indiquent de nombreuses autres sources secondaires et publient aussi une liste des distributeurs de publications juridiques étrangères.
Le recueil est loutil normal de travail pour les lois et règlements, car le délai entre la publication dune nouvelle loi dans la gazette officielle et son insertion dans les collections est généralement très court; de plus, chaque texte na de signification que dans le contexte dautres réglementations. Dans le cas des normes, il arrive fréquemment quune norme isolée, par exemple la norme de la Commission électrotechnique internationale sur les machines à coudre (CEI 335-2-28), nénonce pas toutes les obligations applicables, mais cite une norme apparentée dans la même série qui formule des exigences universelles sur la sécurité des appareils électroménagers et appareils électriques similaires (CEI 335-1). De nombreux pays ont réuni les diverses éditions de leur code du travail dans lequel on peut trouver les dispositions législatives essentielles sur la sécurité et la santé au travail. De même, le BIT et lISO (Organisation internationale de normalisation) publient des collections de normes, tandis que les dossiers juridiques (Legal File) du Registre international des substances chimiques potentiellement toxiques (RISCPT) contiennent de linformation juridique sur treize pays.
Létude des pratiques de sécurité et de santé au travail et des disciplines y relatives sest considérablement développée entre 1950 et 1990. Lune des premières applications de linformatique a consisté à organiser et à indexer la masse des publications recensées.
En 1996, on ne comptait que quelques bases de données en texte intégral consacrées exclusivement à la sécurité et à la santé au travail, mais leur nombre est en rapide augmentation. Toutefois, il est possible de trouver des renseignements pertinents dans dautres bases de données, comme les bases accessibles en ligne de lAmerican Chemical Society Journals Online, la base Dow-Jones et celles dautres services de presse. Dautre part, de nombreuses sources secondaires sur la sécurité et la santé au travail sont disponibles en ligne: CISDOC, NIOSHTIC, HSELINE, INRS, CSNB, ainsi que certains éléments de HEALSAFE. Dautres exemples de sources sont ERIC (Educational Resources Information Center) qui est un service américain; MEDLINE qui contient les résumés de la littérature médicale mondiale préparés par la Bibliothèque nationale américaine de médecine; NTIS qui indexe la littérature «grise» aux Etats-Unis; et SIGLE qui assure la même fonction en Europe.
Les bases de données sur la sécurité et la santé au travail peuvent être classées selon les catégories suivantes:
Pour lune ou lautre de ces bases, une personne cherchant la réponse à une question peut accéder de deux manières à linformation électronique voulue: en utilisant une ligne téléphonique pour se brancher à lordinateur dans lequel linformation est stockée ou en acquérant la disquette ou le CD-ROM contenant linformation et en linstallant sur son ordinateur.
On appelle bases de données en ligne dimportantes bases de données dans le cas présent, sur la sécurité , mises à la disposition des utilisateurs à tout moment au moyen dordinateurs de grande capacité, dans la mesure où laccès auxdites bases est possible. On appelle serveurs les organisations exploitant les systèmes en ligne (Takala et coll., 1992). Jusquà une période récente, les bases de données en ligne étaient le seul moyen de stockage et de diffusion de linformation sur supports magnétiques, ces derniers permettant dutiliser des ordinateurs et des logiciels spéciaux pour la recherche et le téléchargement de données (Wood, Philipp et Colley, 1988). Pratiquement toute personne pouvant accéder à un terminal vidéo (ou à un ordinateur) et à une ligne de télécommunication (données ou téléphone) peut se servir dune base de données en ligne.
Avec la commercialisation générale des services en ligne dès le début des années soixante-dix, laccès à linformation est devenu plus facile. En 1997, on estimait que plus de 6 000 bases de données couvrant de nombreux sujets et totalisant plus de 100 millions de références étaient accessibles à la recherche documentaire à léchelon mondial. En outre, on compte plus de 3 000 sources CD-ROM, parmi lesquelles un nombre sans cesse croissant de CD-ROM en texte intégral.
Les services en ligne ont commencé avec les bases de données bibliographiques et font appel à dénormes ordinateurs qui sont onéreux à installer et à exploiter. Compte tenu de la croissance du volume dinformation et du nombre dutilisateurs, la simple mise à jour des systèmes exige de lourds investissements.
Les systèmes ouverts, qui permettent aux ordinateurs du monde entier de dialoguer entre eux, deviennent un élément standard de lenvironnement de travail, car ils suppriment le besoin dhéberger toutes les données de sécurité nécessaires dans un ordinateur «interne».
Les problèmes de télécommunication et le nombre limité de terminaux disponibles dans les pays en développement font que les pays industriels sont pratiquement les seuls à avoir accès à ce type de services. Le niveau des infrastructures existantes, les préoccupations dordre politique, comme la sécurité, la confidentialité et la centralisation, ainsi que les spécificités culturelles peuvent sérieusement limiter lutilisation des services en ligne. En outre, la complexité des systèmes daccès et de recherche limite encore le nombre dutilisateurs. Si linformation ne présente quun intérêt occasionnel pour une personne donnée, on peut penser quelle naura pas les compétences nécessaires pour maîtriser les techniques utilisées ou quelle risque doublier les procédures correctes. Aussi, ce sont surtout les spécialistes de linformation formés à cet effet qui exploiteront ces systèmes informatisés. Le personnel chargé de la sécurité, notamment au niveau de lusine, sen sert rarement. Les bases de données en ligne ne sont guère exploitées pour la formation à la sécurité, car elles sont chères et tarifées à la minute. En revanche, elles sont irremplaçables lorsque leur ampleur est telle quun simple CD-ROM, voire plusieurs, ne suffisent pas à contenir toutes les données souhaitées.
De nombreux guides sur la recherche en ligne et sur les bases de données ont été publiés, et la personne à la recherche dinformation sur la sécurité et la santé au travail peut trouver utile de les consulter. Pour ce faire, elle peut sadresser à une bibliothèque publique ou universitaire ou les acquérir auprès de léditeur.
Les grands serveurs offrent laccès à des centaines de bases de données vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La recherche en ligne fait appel à diverses stratégies combinant un certain nombre dexigences techniques. En utilisant des techniques spécifiques telles que la recherche par descripteur ou mot-clé, le chercheur parcourt un très grand volume de documents, en se concentrant sur linformation correspondant le plus à ses besoins. Outre la recherche par mot-clé, la recherche en texte libre peut apporter des compléments dinformation par le biais dune recherche sur des termes précis dans nimporte quel champ de la base. Il ny a pour ainsi dire aucune limite quant au volume de la base de données et on peut rassembler plusieurs grandes bases pour former un groupe ou une grappe («cluster»). Ce groupe fonctionne comme une base de données unique, si bien que la stratégie de recherche peut sappliquer simultanément à tout ou parties des bases sélectionnées. Lun des plus grands serveurs, lAgence spatiale européenne (ESA-IRS), a mis en place ce type de base de données (All Safety). Ce groupe est conçu pour englober de nombreuses bases de données importantes et sa capacité se mesure en giga-octets ou en milliards de caractères. Bien entendu, ces groupes ne peuvent fonctionner sans ordinateurs.
Pour obtenir les listes complètes des bases de données accessibles en ligne, il suffit de sadresser aux grands serveurs internationaux comme ESA-IRS, DIALOG, ORBIT, STN, CCINFOline et Questel. Chaque serveur identifie uniquement ses propres bases de données; les listes plus exhaustives sont à rechercher dans les annuaires, comme le Gale Researchs Directory of Databases (y compris CD-ROM et disquettes), accessible en ligne sur ORBIT et Questel, mais aussi disponible sur support papier.
Plusieurs CD-ROM contiennent des bases de données consacrées à la sécurité et à la santé au travail. Par exemple, le CD-ROM édité par lOSHA aux Etats-Unis; les disques CCINFO du Centre canadien dhygiène et de sécurité du travail (CCHST) sont disponibles en anglais et en français (CCHST, 1996); au Royaume-Uni, les CD-ROM OSH-CD et OSH-OFFSHORE en texte intégral sont réalisés par le Service dinformation de la Direction britannique de la sécurité et de la santé (HSE) et diffusés par SilverPlatter, également éditeur dautres CD-ROM, comme CHEMBANK, EINECS, TOXLINE et EXCERPTA MEDICA. La maison dédition Springer Verlag publie GEFAHRGUT, un CD-ROM en allemand. Le texte intégral des conventions et recommandations de lOIT en matière de sécurité et de santé au travail se trouve sur ILOLEX, un CD-ROM édité par Kluwer. Les CD-ROM CCINFO et OSH-ROM de SilverPlatter contiennent des données annexes. MEDLINE et PEST-BANK sont deux autres CD-ROM dignes dintérêt.
Une grande diversité dinformations utiles peut aussi être obtenue sur disquette. GLOVES énumère les propriétés des matériaux utilisés pour la fabrication de gants de protection et aide les utilisateurs à choisir les articles les plus résistants pour un travail donné. Brethericks Reactive Chemical Hazards existe sous forme de disquette, tout comme lensemble de linformation du BIT sur les produits chimiques dont lusage est réglementé sur le lieu de travail, leurs valeurs limites dexposition dans treize pays, les conseils de prudence et les précautions dutilisation indiquées sur les étiquettes et les signalements de publications utiles.
Dautres sources sur disquette incluent UN-Earth, qui fournit des données sur les organismes des Nations Unies, leurs programmes et leurs domaines de compétence. Il existe également des guides annexes daccès aux données. La source de base est FACTS, qui contient les résumés des rapports daccidents du travail conservés par linstitut technique national néerlandais (TNO). Dautres programmes peuvent aider les professionnels, comme ACCUSAFE (système de vérification de la sécurité établi par le Conseil national de sécurité (National Safety Council) aux Etats-Unis), et EBE (système de gestion de linformation mis au point par le projet régional de coopération technique du BIT-CIS en Asie).
Résoudre les problèmes de sécurité et de santé au travail ne se limite pas à rassembler des faits; quelquun doit les exploiter pour élaborer les solutions. Les spécialistes de la prévention ont tous un domaine de prédilection et il faut faire appel à eux lorsquun problème dépasse les compétences dune personne donnée. Les grandes industries possèdent souvent des services qui se consacrent exclusivement à la sécurité et à la santé au travail. On peut citer le Centre pour la sécurité des processus chimiques (Center for Chemical Process Safety), de lInstitut américain des ingénieurs chimiques (American Institute of Chemical Engineers (AIChE)). Les centres antipoison locaux aident à identifier les produits et fournissent en urgence une assistance sur le lieu de travail. Des associations professionnelles telles que lASTM publient des listes dexperts reconnus. Des publications spécialisées comme Fire Prevention comportent des annonces publicitaires utiles. Dans de nombreux pays, des organismes officiels fournissent des conseils.
Nimporte quelle bibliothèque au monde constitue un centre dinformation où il est possible de trouver des données relatives à la sécurité et à la santé au travail. Cependant, aucune nest en mesure de répondre à elle seule à toutes les questions imaginables. En général, les spécialistes de linformation ou les documentalistes connaissent les sources spécialisées locales et peuvent orienter leurs clients. Il existe également des guides imprimés comme le Gale Research Inc.s Directory of Special Libraries and Information Centres (16e édition, 1993). Les institutions qui font office de centres nationaux collaborant avec le CIS forment un réseau capable de transmettre les demandes dinformation à la source spécialisée la plus appropriée.
Ces «publications» (affiches, panneaux de signalisation, brochures, etc.) étant des images plutôt que des mots ou des chiffres, il était auparavant impossible de les stocker et de les extraire par voie électronique. Au moment de la rédaction de cet article, les choses sont en train dévoluer, mais le spécialiste de la sécurité et de la santé au travail qui recherche des brochures à distribuer lors dune journée détude sur la prévention des incendies devrait sans doute sadresser dabord à la caserne des sapeurs-pompiers locale avant de consulter son ordinateur. De toutes les bases de données de fond sur la prévention, seule CISDOC inclut systématiquement des références sur les documents de formation, encore que la collection CISDOC ait un caractère plus indicatif quexhaustif.
Comme les bibliothèques ne conservent pas en principe de catalogues, toute personne intéressée doit constituer sa propre collection en contactant les fournisseurs. Il sagit de sociétés commerciales (par exemple, Lab Safety Supply International) ou dorganismes publics ou privés reconnus (assureurs, syndicats). Une première liste dadresses peut être obtenue à partir des sources référencées dans CISDOC.
[E. Clevenstine]
La recherche documentaire peut être très décevante. On trouvera ci-après des conseils, notamment si lon ne bénéficie pas des avantages dun véritable service dinformation ou dune bibliothèque locale.
On peut sadresser à la bibliothèque publique municipale, au centre de documentation dune faculté, dune université, dune école technique ou dun hôpital. Dans de nombreux cas, les documents peuvent seulement être consultés sur place, mais des photocopieuses sont souvent disponibles, ce qui permet de reproduire des textes (en tenant compte toutefois de la protection des droits dauteur). Il faut commencer par chercher dans les index ou les catalogues de la bibliothèque: si le document recherché ny figure pas, le documentaliste ou le bibliothécaire peuvent indiquer une autre bibliothèque susceptible de fournir une assistance. On peut demander laide dun spécialiste de la prévention de son syndicat, de son association professionnelle ou de son employeur. Toute demande doit comporter le maximum déléments pour le documentaliste ou le bibliothécaire et, en tout cas, au moins les renseignements suivants:
La recherche peut demander trois semaines ou plus si un article doit être emprunté à une autre source, mais son obtention peut être plus rapide si lon est prêt à payer un supplément pour le service.
Dans ce cas encore, il convient de faire appel aux services et contacts locaux. Les documentalistes ou les bibliothécaires aideront le chercheur en ayant recours aux divers index et résumés classiques. Tous les autres conseils donnés dans ce chapitre sappliquent à nimporte quelle recherche; il faut penser également à consulter les bibliographies, annuaires, guides, encyclopédies, dictionnaires et livres, et écrire aux organismes compétents pour leur demander des compléments dinformation. Il est utile de passer par les réseaux établis. Un spécialiste local de linformation ou une bibliothèque municipale doit être en mesure deffectuer une recherche en ligne ou sur CD-ROM à partir dune ou de plusieurs des bases de données informatisées qui sont citées dans le présent chapitre.
Linformation recherchée devrait être clairement énoncée. Par exemple, le terme «lésions» est trop vague pour effectuer une recherche documentaire sur un sujet comme les «lombalgies chez le personnel infirmier». Il faut définir avec exactitude les différents aspects dun sujet et communiquer tous mots-clés, termes apparentés, synonymes, dénominations chimiques ou numéros CAS (Chemical Abstracts Service Registry Number) pour les produits chimiques susceptibles de servir à la personne effectuant la recherche. Il peut savérer utile de consulter le nom dun auteur qui est spécialisé dans le domaine en question pour connaître ses autres publications les plus récentes. Il faut préciser le niveau dinformation nécessaire, cest-à-dire si elle se limite à quelques références ou si elle implique une recherche exhaustive. Il faut sintéresser également aux documents publiés dans dautres langues. Le Centre de documentation de la Bibliothèque nationale de Grande-Bretagne (British Library Document Supply Centre (BLDSC)) rassemble des traductions sur tous les sujets. Le NIOSH aux Etats-Unis, le CCHST au Canada et le HSE au Royaume-Uni gèrent de vastes programmes de traduction. Chaque année, le HSE dépose plus de 700 traductions auprès du BLDSC.
Il est utile de posséder un formulaire recherche type (voir tableau 22.2), qui est la garantie dune recherche systématique et cohérente.
Recherche par |
Mots-clés Synonymes No CAS (produits chimiques) Auteur(s) connu(s) Jusqu’à quelle date faire remonter la recherche? Nombre de références requises Où chercher (par exemple, index, bibliothèques)? Revues/périodiques vérifiés Livres/rapports vérifiés Bases de données/CD–ROM vérifiés Termes utilisés dans la recherche Nombre de références trouvées Date |
Lorganigramme présenté à la figure 22.3 illustre un parcours typique de localisation dune information.
Les progrès de la technologie sont rapides. Parmi les évolutions nouvelles, on peut citer la fourniture à léchelle mondiale dinformation riche et complexe à des vitesses de transmission de plus en plus élevées et à des coûts de plus en plus faibles. Lutilisation du courrier électronique (également appelé courriel ou Mel) simplifie également laccès à linformation, de sorte quil est désormais plus facile quautrefois de demander de laide et des conseils à des spécialistes nimporte où dans le monde. Ladoption et lutilisation de la télécopie pour la transmission des données ont contribué à cette simplification, toujours à un faible coût. Ces nouvelles technologies de linformation offrent un potentiel énorme. Le matériel daccès à linformation qui leur est associé et qui est disponible à un coût de plus en plus réduit joue un rôle grandissant dans la réduction des disparités entre pays et entre régions dun même pays. Au fur et à mesure de lextension des réseaux de transmission de linformation et de la création dautres applications novatrices grâce aux avantages offerts par ces technologies, le nombre de personnes pouvant être jointes augmentera, permettant ainsi à linformation de circuler et de promouvoir les changements souhaités sur le lieu de travail.
Les techniques informatiques de pointe sont également une bénédiction pour les pays en développement. Il est bien connu que le savoir et linformation sont essentiels à lamélioration de la qualité de la vie et de lenvironnement. Pour ces pays, les technologies de linformation représentent lun des moyens les plus économiques de suivre les progrès réalisés dans de nombreuses branches dactivité. Les technologies électroniques peuvent accroître considérablement la capacité des pays en développement à tirer profit dune meilleure diffusion de linformation à un coût raisonnable.
Les systèmes à processeur central et les systèmes en ligne sont loin dêtre dépassés, mais ils sont souvent trop chers. Les coûts de production des données et le prix des télécommunications sont élevés, voire prohibitifs. Les techniques daujourdhui, comme le CD-ROM et Internet, constituent pour ces pays le meilleur moyen de sinformer et de se familiariser avec les connaissances actuelles dans de nombreux domaines, notamment dans les secteurs très critiques liés à la santé. Ils offrent des avantages indéniables en présentant de nombreuses données sous des formes qui sont directement compréhensibles par les utilisateurs et qui répondent rapidement et aisément à leurs besoins.
Le coût dacquisition dun poste de travail complet ordinateur, lecteur de CD-ROM et applications correspondantes baisse rapidement. Le prix abordable de linformation disponible sur ordinateur et les compétences locales existant en matière de technologie de linformation offrent aux pays en développement la possibilité dobtenir autant de données vitales que le monde industriel.
[S. Pantry et P. K. Abeytunga]
En matière de sécurité et de santé au travail, il est essentiel de disposer dune information fiable, exhaustive et compréhensible. Les utilisateurs de cette information sont les chefs dentreprise, les travailleurs, les professionnels de la prévention et les membres des comités dhygiène et de sécurité. La diffusion de linformation fait normalement partie des responsabilités de ces professionnels, des représentants et des membres des comités. Dans de nombreux pays, les lois relatives à la prévention exigent que les gouvernements, les employeurs et les fabricants de produits chimiques, entre autres, fournissent de linformation aux travailleurs et que cette information soit produite par les entreprises mêmes auxquelles ces lois sappliquent.
Au sein même dune entreprise, il existe deux grands types dinformation, indispensables en matière de sécurité et de santé au travail:
Linformation dorigine externe. Cette information est nécessaire pour répondre à des besoins et résoudre des problèmes spécifiques. Elle est diverse et volumineuse et peut provenir de nombreuses sources (voir tableau 22.3). Pour respecter les normes voulues de fiabilité, dexhaustivité et de compréhensibilité, cette information doit être bien gérée. La gestion de linformation fait appel à trois procédés courants:
Linformation dorigine interne. Cette information sert à faciliter lidentification des problèmes de sécurité et de santé, à évaluer les résultats et à respecter les exigences réglementaires.
La collecte, le codage et le stockage de linformation provenant denquêtes sur des accidents peuvent contribuer à définir les accidents susceptibles de se répéter et à mettre en évidence les facteurs de causalité. Par exemple, les données enregistrées sur lexposition des travailleurs à certains produits chimiques peuvent savérer utiles sil se pose ultérieurement des questions de maladie liée au travail.
Lanalyse de ce type de données permet dobtenir de linformation. Pour que lanalyse aboutisse à des conclusions fiables, les données doivent être exhaustives et exactes. Pour garantir lexactitude, linformation doit être collectée et compilée selon des principes scientifiques. Par exemple, la question ou le problème doivent être énoncés clairement et à lavance de sorte que toutes les données appropriées puissent être collectées et que:
La gestion de linformation sapplique aux procédures de collecte, de stockage, de recherche documentaire et danalyse des données.
La gestion de linformation est souvent assurée par un service de documentation ou dinformation dont les fonctions sont les suivantes:
Pour mener à bien toutes ces tâches, le service dinformation doit surmonter divers écueils, notamment la croissance rapide du volume déjà considérable de linformation potentiellement utile dans un domaine particulier. Ce problème est encore aggravé par les incessantes mises à jour et révisions des données existantes. Il a pour conséquence que lexcès apparent dinformation cache en fait un manque de documentation multidisciplinaire. Une grande partie de linformation résultant de recherches médicales et techniques, par exemple, est communiquée uniquement aux spécialistes. Il se peut quelle soit incompréhensible pour les autres. Les connaissances nouvelles ne peuvent donc pas être transmises à des utilisateurs potentiels pour qui elles revêtiraient une grande importance. Lun des rôles dun service dinformation consiste à encourager la production douvrages multidisciplinaires.
Dautres difficultés surgissent lorsque les utilisateurs veulent accéder à linformation ou lexploiter; les barrières sont les suivantes:
Les services dinformation et les bibliothèques travaillent de concert. Les bibliothèques de grandes villes et les bibliothèques spécialisées (en droit ou en médecine, par exemple) possèdent souvent des services dinformation. Les services dinformation spécialisés dans la sécurité et la santé au travail (dont les bibliothèques) sont généralement implantés dans des organismes spécialisés, des entreprises, des universités et des services officiels.
Le service dinformation se charge de répondre aux demandes des utilisateurs et de les tenir informés des faits nouveaux. Pour rechercher et obtenir une information, et traiter de certaines questions de droits dauteur, il faut faire appel aux compétences et aux ressources dune bibliothèque. Le service dinformation analyse linformation en fonction des besoins des demandeurs. Il établit des réponses qui font fréquemment appel à des données provenant de sources qui sortent du domaine dune bibliothèque publique (voir tableau 22.3).
Certains experts de la sécurité et de la santé au travail établissent une distinction entre une bibliothèque publique et un service dinformation. Ils considèrent quil faut éviter toute duplication defforts, en particulier pour des raisons de coût. Le principe est que les documents prêtés par une bibliothèque publique accessibles aux utilisateurs du service dinformation ne devraient pas pouvoir être prêtés également par le service dinformation. Dans la même logique, le service dinformation devrait se spécialiser dans linformation de sécurité et de santé au travail qui nest pas normalement accessible par lintermédiaire dune bibliothèque publique. Le service dinformation devrait concentrer ses activités sur les services à rendre aux groupes ou aux individus ayant des besoins définis en matière de sécurité et de santé au travail. Le service dinformation peut aussi prendre en charge lobligation légale dune organisation de fournir ou de produire de linformation, ce quune bibliothèque publique nest pas censée faire.
Les bibliothèques ont recours à des systèmes informatisés, souvent très complexes pour lacquisition et le catalogage des documents et pour la surveillance et le contrôle de leur circulation. Les services dinformation accèdent à ces systèmes en collaborant avec le personnel des bibliothèques spécialisées. La bibliothèque et le service dinformation doivent coopérer étroitement pour organiser la documentation de référence (à savoir les documents consultables sur place uniquement), les échanges interbibliothèques, les systèmes en ligne et les documents audiovisuels. Le service dinformation dispose normalement dun fonds documentaire de référence important, comme lEncyclopédie de sécurité et de santé au travail du BIT.
La diffusion sélective de linformation est un aspect du travail du service dinformation pour lequel la coopération entre les services dinformation et les bibliothèques joue un rôle important. Pour opérer une diffusion sélective de linformation, le prestataire dinformation mémorise le profil individuel des besoins de lutilisateur. Il utilise par exemple un groupe de profils de chercheurs pour passer en revue les titres des articles scientifiques au fur et à mesure de leur publication. Les titres correspondant à des profils particuliers sont notifiés aux personnes intéressées. Si la diffusion sélective de linformation est une activité importante, il est difficile de lorganiser efficacement, car les besoins en information des utilisateurs peuvent varier considérablement selon les périodes, comme cest souvent le cas en matière de sécurité et de santé au travail.
Le personnel et la direction dune entreprise doivent savoir à qui et où sadresser pour obtenir de linformation. Ainsi, les fiches de données de sécurité sont, en matière de sécurité et de santé, une source dinformation importante sur les produits chimiques utilisés par les travailleurs. Le personnel et les employeurs doivent recevoir une formation sur la manière de rechercher et dexploiter cette information. Comme aucune formation en matière de prévention ne saurait couvrir tous les problèmes potentiels, il est primordial pour le personnel et la direction de savoir se documenter. Tout programme de formation dans ce domaine devrait porter notamment sur les sources et services dinformation.
La formation à la recherche documentaire est une composante essentielle de léducation des spécialistes, des délégués du personnel et des membres des comités de sécurité.
Cette formation sadresse aux personnes ayant de bonnes notions en matière de sécurité et de santé au travail, mais qui ont besoin dune formation de base en gestion documentaire. Ces compétences incluent la recherche des sources dinformation en ligne et lusage effectif dun service dinformation. La formation devrait prévoir lacquisition dune expérience pratique du travail en équipe avec des membres dune bibliothèque spécialisée et dun service dinformation.
Les personnels des bibliothèques spécialisées et des services dinformation représentent le niveau le plus élevé dinstruction théorique et de formation dans le domaine de linformation, mais ils peuvent avoir été très peu confrontés, en pratique, aux questions de sécurité et de santé au travail. Il est nécessaire daccroître ce volet de connaissances et de prévoir éventuellement une spécialisation appropriée dans le cursus universitaire de ce groupe.
Tous les procédés de gestion de linformation font de plus en plus appel à linformatique. Bien quune partie importante de linformation à léchelle mondiale se présente encore sur support papier et le restera vraisemblablement encore pendant un certain temps, linformatique prend une place grandissante dans tous les domaines. Les dimensions et les prix des ordinateurs se réduisent de plus en plus, tandis que leurs capacités saccroissent. Les ordinateurs bon marché, appelés également ordinateurs personnels ou PC, sont désormais capables deffectuer des tâches de gestion documentaire qui, il y a quelques années seulement, ne pouvaient être réalisées que par un ordinateur central fort coûteux. Trois concepts clés de linformatique sont particulièrement importants dans la gestion de linformation: les bases de données, les systèmes de gestion des bases de données et les communications entre ordinateurs.
Un annuaire téléphonique est un exemple simple de base de données. La compagnie de téléphone conserve sur ordinateur la liste mère des noms et numéros de téléphone quelle actualise constamment. Cette liste est également utilisée pour limpression de la version papier de lannuaire téléphonique, lequel constitue une base de données daccès public. Les particuliers et les entreprises possèdent souvent leurs propres listes de numéros de téléphone fréquemment utilisés. Ces listes sont en fait des bases de données personnelles ou privées.
La version papier de lannuaire téléphonique représente la forme élémentaire dune base de données. Linformation est organisée par patronyme et par ordre alphabétique. Les prénoms et adresses permettent de différencier les personnes ayant le même patronyme. A chaque combinaison unique de nom, prénom(s) et adresse correspond au moins un numéro de téléphone. En terminologie de base de données, chaque groupe de données composé des nom, prénom(s), adresse et numéro de téléphone est appelé un enregistrement, dans lequel chaque élément (nom, etc.) est un champ.
Choisir la version papier pour une grande base de données, comme un annuaire téléphonique, présente des limites considérables. Si le seul point de départ est un numéro de téléphone, il est pour le moins difficile de trouver un nom dans lannuaire dune grande ville. En revanche, ce travail est très facile pour lordinateur de la compagnie de téléphone. Il lui suffit de réorganiser tous les enregistrements par ordre numérique des numéros de téléphone. Cette facilité de réorganisation des enregistrements constitue lune des fonctions les plus utiles dune base de données informatisée.
Les catalogues de bibliothèques sont des bases de données disponibles à la fois sur support papier et en format électronique. Chaque enregistrement de la base de données correspond à un ouvrage ou à un article de presse particulier. Les champs identifient la date et le lieu de publication et indiquent où consulter un exemplaire de la publication. Il existe dans les bibliothèques des bases de données catalogues sur de nombreux sujets, dont plusieurs sur la sécurité et la santé au travail. Le système CISDOC du BIT-CIS est un exemple de base de données bibliographiques.
Outre les noms des auteurs, les titres et les références biblio-graphiques (date, éditeur, pagination), une base de données biblio- graphiques contient souvent aussi un résumé analytique qui décrit le contenu de larticle. Lutilisateur peut alors décider de se procurer ou non la version intégrale du document signalé.
Les bases de données peuvent stocker non seulement les résumés analytiques, mais aussi le texte intégral des articles, ainsi que des illustrations (graphiques, photographies, tableaux, diagrammes). Les applications multimédias permettent de combiner son, texte et images fixes ou animées.
Les progrès réalisés en matière de supports dinformation optiques et magnétiques ont réduit le coût du stockage haute capacité. Désormais, les ordinateurs personnels gèrent des bases de données plus importantes et de plus en plus complexes ou permettent dy accéder.
Un système de gestion de bases de données (SGBD) classe les enregistrements dans la base et exécute de nombreuses autres fonctions importantes de gestion de linformation, comme la recherche denregistrements prédéfinis. Un SGBD est un logiciel permettant à lutilisateur de travailler sur les données contenues dans la base. Cest donc un élément crucial de la gestion de linformation. Le gestionnaire individuel dinformation constitue une forme spéciale de logiciel SGBD. Il permet à une personne de gérer toutes ses données personnelles (ses propres répertoires téléphoniques, ses listes de choses à faire, ses rendez-vous, etc.).
Le concept de filtre est dune grande utilité pour se représenter la manière dont une recherche est structurée par un SGBD. Chaque recherche peut être considérée comme un filtre autorisant uniquement le passage des enregistrements correspondant à un profil donné. Par exemple, un utilisateur peut demander à consulter tous les enregistrements de documents publiés sur lamiante en 1985. Au niveau de lordinateur, la recherche se traduira par une instruction de filtrage de tous les enregistrements possédant le mot-clé «amiante» dans leur titre et ayant été publiés en 1985. Une instruction typique se présenterait ainsi:
mot-clé du titre = amiante ET date de publication = 1985
Lopérateur «ET» est appelé opérateur booléen, du nom de George Boole (mathématicien anglais) qui a inventé au XIXe siècle un système de logique algébrique connue sous le nom dalgèbre de Boole. «OU» et «SAUF» sont dautres opérateurs booléens couramment utilisés. Grâce à ces opérateurs, les filtres de recherche peuvent être dune grande précision.
Les communications entre ordinateurs ont permis de créer de nombreux réseaux, reconnus ou non, qui servent aux échanges dinformation. Ces réseaux couvrent souvent de grandes distances. Beaucoup fonctionnent par le biais du système téléphonique traditionnel en passant par un modem. Dautres font appel aux communications par satellite.
Dans une configuration réseau type, les bases de données sont rassemblées dans un seul ordinateur, la cible, tandis que la demande émane dun ordinateur personnel, la source ou lorigine. La réponse de la cible consiste à renvoyer les enregistrements repérés par la recherche. Des normes internationales ont été élaborées afin de garantir le bon fonctionnement de ces communications interordinateurs. On peut citer les normes ISO 10162 et 10163-1 (ISO, 1993a, 1993b), relatives à la recherche de données.
Par le passé, ce type de communications exigeait des ordinateurs de grande taille et très onéreux. La puissance et la capacité des ordinateurs personnels sont désormais telles que même un particulier peut organiser des réseaux à partir de son bureau ou de son domicile. Internet est le réseau par lequel une personne se connecte au monde de linformation. En 1996, Internet est devenu le système de communications connaissant lextension la plus rapide jamais enregistrée, avec un milliard dutilisateurs prévus pour lan 2000.
Le World Wide Web (La Toile mondiale) est lun des instruments de cette croissance. Ce logiciel facilite laccès à Internet. Avec le Web, lutilisateur nest pas obligé de connaître les langages ou commandes informatiques. De même, il na plus besoin davoir recours aux services dun professionnel de linformation comme cétait le cas auparavant. Pour lutilisateur, loutil clé est le moteur de recherche qui lui permet de naviguer sur le Web et daccéder à des millions de documents. Ces documents ne sont pas limités à du texte, mais comportent aussi des présentations multimédias complètes incluant son et animation.
Les fonctions multimédias ont transformé le Web en un support pédagogique important. En 1996, des programmes de formation à la sécurité et à la santé au travail ont commencé à y faire leur apparition. A partir des sites Web les plus importants, on a pu télécharger des programmes informatiques et les appliquer à la sécurité et à la santé au travail. Parmi les autres sources dinformation disponibles sur le Web, il faut citer la présence gran- dissante de sites de bibliothèques ayant un rapport avec la prévention. En raison de lextension continue du Web, on pourrait tout à fait envisager le développement dune «université virtuelle» mondiale consacrée à la sécurité et à la santé au travail, et ce pendant la durée de vie de la présente édition de lEncyclopédie.
Internet procure un système de courrier électronique mondial («e-mail» en anglais) permettant aux particuliers de senvoyer des messages. Mais Internet est également de plus en plus utilisé pour la messagerie vocale et la vidéoconférence.
La messagerie diffère du courrier électronique. Dans un système de messagerie, tous les membres du groupe peuvent lire et répondre à un message. La messagerie est utilisée dans les téléconférences informatisées où il est possible de relier un grand nombre de participants pour une discussion sur un sujet donné. Cest une manière très économique de créer un réseau, regroupant, par exemple, des préventeurs qui partagent un intérêt commun pour un type particulier de risque.
Le transfert de fichiers est un procédé de base en informatique. Du point de vue terminologique, un fichier est lunité de stockage de base permettant à lordinateur de distinguer un ensemble dinformations dun autre. Un fichier peut être un programme informatique, un texte traité, une base de données complète ou une série filtrée darticles résultant dune recherche dans une base de données. Le transfert de fichiers est le moyen utilisé par les ordinateurs pour échanger linformation. Différents protocoles de transfert de fichiers garantissent que les données ne subissent aucune modification lors de leur acheminement. Pour la gestion des informations relatives à la sécurité et à la santé au travail, le transfert de fichiers a un rôle particulièrement important, car nimporte quel service dinformation, même doté dun simple ordinateur personnel, peut recevoir tous les types de données fournies par les services dinformation du monde entier. Le transfert de fichiers et les services connexes constituent généralement la méthode la plus rentable de transmission des données. Le développement des capacités des ordinateurs saccompagne dune augmentation proportionnelle de la masse et de la portée de linformation transférable.
A titre dexemple de traitement dune transaction en ligne, on pourrait citer la commande dune publication par lintermédiaire dun ordinateur personnel. Un autre exemple serait lenvoi, à un ordinateur situé dans une ville distante, dune donnée liée à un projet de recherche impliquant plusieurs régions géographiques.
Dautres formes de communications informatisées prennent une importance croissante dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail. Il sagit des services informatisés de réponse par télécopieur. Lutilisateur téléphone à lordinateur pour commander des renseignements spécifiques. Lordinateur transfère alors linformation sur le télécopieur de lappelant.
Pour résumer, on peut dire que non seulement lordinateur constitue linstrument principal de la gestion de linformation, mais quil est aussi le grand médiateur de la révolution informatique qui se propage dans le secteur de la sécurité et de la santé au travail comme dans dautres domaines majeurs de lactivité humaine.
En ce qui concerne les risques des pesticides, les pays industriels sont principalement préoccupés par lexposition professionnelle chronique et la pollution de lenvironnement. Par contre, cest lintoxication aiguë qui constitue le danger principal des pesticides dans un grand nombre de pays en développement. Selon une estimation de lOrganisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de cas dintoxications graves sélève à 3 millions par an et on compte environ 220 000 décès. Fait encore plus inquiétant, une étude sur les intoxications mineures spontanément signalées dans quatre pays asiatiques a révélé que 25 millions de travailleurs agricoles de pays en développement étaient exposés chaque année au risque dintoxication aiguë par les pesticides (Jeyaratnam, 1990).
En Malaisie, pays à forte dominante agricole, lusage des pesticides est relativement fréquent. Dans la seule péninsule malaise, environ 1,5 million dhectares de terres sont consacrés à la culture de lhévéa et 0,6 million au palmier à huile. Lagriculture emploie près de 4,3 millions de personnes.
La loi de 1974 sur les pesticides est le principal texte législatif régissant les pesticides en Malaisie. Cette loi vise à réglementer la fabrication et limportation de pesticides par des dispositions relatives à leur déclaration. Elle prévoit également dautres mesures, dont loctroi de licences aux entreprises commercialisant des pesticides et les stockant pour la vente ainsi que létiquetage adéquat des substances et le contrôle des importations de pesticides non déclarés aux fins de recherche et de formation (Tan et coll., 1992).
Les enquêtes menées par lindustrie agrochimique locale ont montré quen 1987 la plupart des 715 000 petits exploitants de plantations dhévéas et de palmiers à huile utilisaient du paraquat (Shariff, 1993). Sur une période de dix ans (1979-1988), les pesticides ont été responsables de 40% du total des 5 152 cas dintoxication humaine en Malaisie. Le paraquat représentait 27,8% des cas; les autres herbicides, 1,7%; le malathion, 4,7%; les autres composés organophosphorés, 2,1%; les composés organochlorés, 2,6%; et les autres pesticides, 1,4%. Annuellement, les seules dépenses en herbicides représentent 230 millions de ringgits (MYR) (Tara et coll., 1989). On a estimé quenviron 73% des intoxications impliquant le paraquat étaient des cas de suicide, tandis que 14% étaient dues à des accidents et 1% à une exposition professionnelle (Jeyaratnam, 1990).
Il existe peu de documents sur les cas dintoxications par les pesticides. Toutefois, de tels incidents se produisent bel et bien si on se réfère à un certain nombre détudes spécialisées. Une enquête a montré que 14,5% des 4 531 agriculteurs cultivant des légumes, des fleurs et des fruits dans les Cameron Highlands avaient fait lobjet dintoxications. Les registres des hospitalisations ont montré que, dans 32,1% des cas, il sagissait dun empoisonnement accidentel dû aux pesticides et que 67,9% étaient des suicides. A Tanjung Karang, une zone de rizières, 72% des riziculteurs présentaient des symptômes dintoxication après avoir manipulé des pesticides; ils portaient rarement des vêtements et des chaussures appropriés, des lunettes ou des masques de protection respiratoire. En 1989, un total de 448 personnes travaillant au contact de pesticides avaient subi un traitement médical dans les hôpitaux publics (Lee, 1991).
Une autre étude (Awang et coll., 1991), réalisée dans une zone essentiellement agricole, a signalé que 12,2% des 264 cas dintoxications traités dans un centre hospitalo-universitaire étaient dus à des pesticides. Selon une autre étude (Majid et coll., 1991), les taux sériques de pseudocholinestérase, utilisés comme indicateur dexposition aux composés organophosphorés, étaient significativement plus faibles chez les maraîchers: le niveau de ces taux sanguins diminue avec la durée dexposition à ces pesticides.
Lusage des pesticides en Malaisie suscite de graves préoccupations. Un rapport rédigé par le Malaysian Factories and Machin-ery Departement, organisme gouvernemental chargé de faire appliquer la loi sur la sécurité et la santé au travail, a révélé que le taux daccidents dus à une manipulation incorrecte des pesticides était quatre fois supérieur à celui des autres industries et que 93 ouvriers sur 1 000 en étaient victimes, alors que la moyenne nationale était de 23 (Rengam, 1991). Ces chiffres semblent indiquer une carence en matière dinformation et de formation sur la sécurité et une absence apparente de prudence dans la manipulation des pesticides. Un rapport de 1994 a également fait état de la mort de 70 têtes de bétail, due apparemment à une intoxication par le paraquat provoquée par la réintroduction trop rapide des animaux dans une zone traitée (New Straits Times, 1994).
Il est clair quil faut durgence rassembler des données et aussi mieux éduquer les personnes manipulant des pesticides. A cet effet, un service dinformation sur les pesticides a été créé et un système pilote dinformation a été mis en place à léchelle du pays en 1989, dans le cadre du Service intégré dinformation sur les médicaments et les pesticides (Integrated Drug and Poison Information Service (IDPIS)), dépendant du Centre national antipoison (National Poison Centre) implanté dans les locaux de lUniversité Sains Malaysia (USM) à Penang.
LIDPIS a pour mission principale de communiquer aux professionnels de la santé et au public des renseignements sur les problèmes de santé, spécialement en matière dusage des médicaments et de lutte contre les intoxications (Razak et coll., 1991).
Le service dinformation sur les pesticides, lancé par lintermédiaire dun système vidéotex, a eu comme effet secondaire positif douvrir de nouvelles possibilités à plusieurs autres grandes bases de données sur la santé. Les bases de données IDPIS ont servi en permanence de guide pour la constitution dautres bases sur les pesticides, les produits chimiques industriels et domestiques et les compléments nutritionnels. Le système Pestinfo en est un exemple: il a été mis en uvre par lIDPIS en collaboration avec le Pesticide Board (lorganisme réglementaire malaysien en matière de pesticides) et le projet germano-malaisien sur les pesticides. Cet accord a été un franc succès du point de vue de la validation des données et de lévaluation des besoins en information, compte tenu du développement de lemploi des pesticides dans ce pays.
Ce système est axé sur les pesticides déclarés en Malaisie, mais pourrait aussi sappliquer à ceux qui existent dans toute la zone Asie-Pacifique. A ce jour, des données sur plus de 500 substances biochimiquement actives ont été introduites dans ce système dinformation, y compris la liste de quelque 3 000 produits commercialisés et de leurs profils. Ce système est accessible de deux manières: soit par lintermédiaire dun système vidéotex, soit par celui dun réseau informatique. Pestinfo désigne le premier mode daccès, tandis que le second est appelé Système dinformation sur les pesticides (Pesticide Information System) (voir figure 22.4).
Pestinfo a été le premier système implanté dans la région; il utilise TELITA, le système vidéotex national de Malaisie. Lopérateur étant la compagnie de téléphone malaisienne, TELITA offre un accès à la fois rapide et bon marché à léchelle nationale. Laccès à TELITA se fait soit par un poste de télévision muni dun décodeur, soit par un ordinateur équipé dun modem relié au réseau téléphonique (Siraj, 1990). Cette configuration est économique, puisque chaque connexion coûte seulement 0,13 MYR, soit moins de 5 cents É.-U.; le temps daccès nest facturé que 0,08 MYR la minute. Cest une solution unique au monde, car le système repose à la fois sur linformation des professionnels et celle de la communauté. Linformation de Pestinfo est présentée collectivement avec deux autres bases de données en ligne étroitement coordonnées (Drugline et Poisonline), afin de maximiser son utilité pour lutilisateur.
Pestinfo est accessible aussi bien au public quaux spécialistes, notamment ceux du secteur agricole, quil sagisse de vulgarisateurs ou de personnes de terrain. Toutes les bases de données sont intégrées, bien quindépendantes, de manière à faciliter laccès à lensemble des renseignements pertinents. Pour cette raison, le système Pestinfo de lUSM possède une structure séquentielle organisée en un minimum de 15 sous-catégories.
Les utilisateurs qui sont des professionnels de la santé peuvent ainsi accéder directement à Poisonline, base comportant des compléments dinformation spécialisée sur la manière de traiter les personnes intoxiquées.
Poisonline est en réalité un très vaste module dinformation recouvrant plusieurs classes de substances toxiques et englobant aussi bien les produits pharmaceutiques que les produits chimiques et ménagers, les aliments et les cosmétiques. Il fournit des indications sur les signes et symptômes dintoxication par système anatomique, sur les modalités de traitement et de prise en charge thérapeutique et sur les différents aspects de la prévention. On y trouve aussi des renseignements détaillés sur les antidotes et le traitement des urgences.
Le dispositif Poisoning Reporting System (alerte en ligne sur les intoxications) est une fonction exceptionnelle incorporée à Pestinfo, ainsi quà Poisonline. Cette fonction permet à lutilisateur de signaler immédiatement un cas dintoxication par voie électronique et en utilisant un format spécial. Elle donne non seulement le moyen de constituer une documentation automatique sur tous les cas signalés, mais agit aussi simultanément comme système de référence instantané, ce qui autorise un suivi systématique. Avec ce dispositif, il est possible de réagir immédiatement et daider lutilisateur à gérer le cas dintoxication. Les données obtenues par lintermédiaire de ce système dalerte sont automatiquement stockées dans un réseau informatique aux fins de la production de rapports statistiques.
En outre, tous les utilisateurs de Pestinfo pourront accéder à plusieurs autres bases de données dutilisation facile traitant de lenseignement public et qui sont axées sur la santé et, notamment, sur le domaine pharmaceutique. Le but de ces bases est dapprendre à la population à bien utiliser les produits chimiques et les médicaments et à préserver sa santé. La base de données principale conçue pour répondre à cet objectif sappelle Public Infoline.
Une fonction intéressante à cet égard est le service «Questionnez votre pharmacien», qui assure des communications par courrier électronique sur le mode questions-réponses pour tous les sujets liés à la santé. Laccès est gratuit pour tous.
Lexpérience initiale de Pestinfo a donné lieu au développement du Système dinformation sur les pesticides, qui offre de nouvelles possibilités de traitement de linformation en matière didentification dans les cas dintoxication. Il peut servir de support de référence aux vulgarisateurs, tout en permettant de compiler les différents cas dintoxication en vue de faciliter les décisions de politique générale et la planification des centres médico-sociaux. Le système vidéotex nétant pas totalement équipé pour répondre à ces besoins, une application capable dassurer plusieurs fonctions souples de recherche a été mise au point.
Comme mentionné précédemment, le système dinformation sur les pesticides est complété par un réseau facile à utiliser dordinateurs personnels compatibles IBM. Cette application sappelle «Pesticide Information System Version 2.3» et elle a été spécialement conçue pour la mise à jour de la documentation et pour le traitement des dossiers dintoxication reçus sous forme électronique ou autre. On peut lui demander de fournir des rapports statistiques de base et de répondre à dautres recherches de données, selon les possibilités du logiciel. Cette application offre une plus grande flexibilité dans la recherche documentaire en raison de la puissance accrue de traitement et dinteraction de chaque ordinateur. Elle a été conçue avec dBase3 Plus et compilée sous Clipper Summer 5.0.
Le Système dinformation sur les pesticides contient dautres renseignements intéressants auxquels on peut accéder en utilisant la dénomination du pesticide, sa composition, son numéro de déclaration et le nom du fabricant ou du dépositaire de tout produit déclaré dans le pays. Le menu principal du système est décrit à la figure 22.4. Ce système convient particulièrement aux professionnels de la santé et au personnel du secteur agricole, car il peut être installé sur un ordinateur portatif.
A ce jour, plus de 50% des cas dintoxication signalés en ligne mettaient en cause des pesticides (Latiff et coll., 1991). Lassociation des deux modes de fonctionnement décrits ci-dessus a indubitablement favorisé la mise en uvre du système dinformation sur les pesticides en permettant dobtenir une réponse encore plus rapide à une gamme plus large de demandes dinformation.
La compilation de linformation sur les pesticides et sa communication aux utilisateurs ont été couronnées de succès bien quayant un caractère non officiel. LIDPIS a également défini de nouvelles orientations face à lévolution rapide des équipements et techniques de communication. Par exemple, les utilisateurs pourront accéder partout dans le pays à toutes les applications en réseau grâce à la collaboration dune société de communications qui prend en charge et assure lensemble des liaisons de communication à léchelle nationale. Cette coopération favorisera la communicabilité de linformation sur la santé du fait que ce type daccord offre des solutions économiques aussi bien à lutilisateur quà lIDPIS en tant que serveur dinformation.
Actuellement, lIDPIS fonctionne sur deux réseaux, Token Ring et Ethernet, dans le cadre de travaux de recherche-développement sur des systèmes dinformation (voir figure 22.5). Le premier est installé au centre hospitalo-universitaire de lUSM. Les deux réseaux sont reliés à un IBM RISC6000, ce qui permet la mise en commun et la coordination des données et des ressources contenues dans les serveurs des deux réseaux en matière denseignement, de formation et de recherche. Les réseaux sont conçus pour intégrer un instrument de surveillance pharmaco-épidémiologique et de toxicovigilance.
En 1996, lIDPIS a créé sa propre page locale sur Internet, intitulée «Malaysian Drug and Poison Net», dont ladresse est http://prn.usm.my.
La Thaïlande a une population denviron 59 millions dhabitants et une superficie de 514 000 km². La croissance démographique annuelle est de 1,7%. La population active sélevait à 34 millions en 1995, avec 33 millions dactifs et 1 million de chômeurs. Les secteurs agricole et non agricole employaient respectivement 17 et 14 millions de personnes.
Léconomie thaïlandaise, autrefois agricole, exportait à elle seule plus de riz et de manioc pris ensemble que tout autre pays, mais elle a subi des changements structurels spectaculaires de 1960 à 1990. La production industrielle a joué le premier rôle en termes de contribution au PIB. Ces changements ont fait de la Thaïlande lune des économies à la croissance la plus accélérée dans cette zone géographique, avec un secteur industriel en expansion rapide fournissant textiles, vêtements, appareils électriques et électroniques, pierres précieuses, bijoux et des dizaines dautres produits destinés aux marchés locaux et mondiaux.
Le gouvernement thaïlandais se préoccupe énormément du bien-être des travailleurs dans lindustrie et lagriculture. Cest pourquoi il a organisé des séminaires qui ont souligné la nécessité de mesures efficaces pour améliorer les conditions et les lieux de travail du personnel dans les différents secteurs et aux divers postes de travail. A la lumière de toutes les questions examinées, lInstitut national pour lamélioration des conditions de travail et de lenvironnement (National Institute for the Improvement of Working Conditions and Environment (NICE)) a été créé à la suite daccords de partenariat entre le gouvernement thaïlandais et lOrganisation des Nations Unies. Le NICE est devenu une division du ministère de la Protection du travail et du Bien-Etre (DLPW), dont la responsabilité principale est la protection des travailleurs. Ce service sefforce de réaliser ses objectifs par lamélioration des méthodes de travail et des capacités techniques du DLPW.
Lobjectif du NICE est de renforcer la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles et daméliorer les conditions de travail. Ses activités principales sont les suivantes:
Le NICE emploie 50 spécialistes et se compose des sections suivantes: administration générale, milieu de travail, ergonomie et physiologie du travail, technologie de la sécurité, promotion de la sécurité et formation, centre dinformation sur la sécurité et la santé et audiovisuel; en outre, 12 antennes régionales ont été établies dans les zones industrielles du pays.
Pour atteindre son objectif avec une plus grande efficacité, le NICE a créé le Centre national thaïlandais dinformation sur la sécurité et la santé au travail, en collaboration avec le Centre international dinformations de sécurité et de santé au travail (CIS), qui est basé à Genève et dépend du Bureau international du Travail. Le centre thaïlandais se charge principalement de la collecte de données sur la sécurité et la santé au travail et sur les conditions de travail en Thaïlande et à létranger, de leur traitement et de leur stockage et les diffuse aux employeurs, aux travailleurs, à leurs organisations respectives et organismes associés et à toute personne physique ou morale pouvant en avoir besoin. Ce centre dinformation comprend une bibliothèque de référence, une unité de documentation, un service de renseignements et un département informatique.
A son ouverture, cette bibliothèque ne possédait que quelques centaines de livres. A présent, le fonds documentaire comprend approximativement 3 000 références et 20 000 titres de microfiches sur divers sujets relevant de la sécurité et de la santé au travail, tels que les maladies professionnelles, les techniques de prévention et les conditions de travail. De plus, la bibliothèque a souscrit, depuis 1983, des abonnements à 27 publications de langue anglaise et à 10 journaux thaïlandais. Trente titres de vidéocassettes et des affiches sont disponibles. La bibliothèque intéresse un nombre croissant de spécialistes de la prévention.
Cette unité est chargée de publier un bulletin dinformation sur la sécurité et la santé au travail, des directives, un manuel et un recueil de directives pratiques, une brochure et des fiches dinformation.
Le service de renseignements a été créé dans le but dapporter des réponses aux questions de sécurité et de santé au travail posées par les personnes intéressées: inspecteurs du travail, responsables de la sécurité, employeurs, travailleurs, étudiants, etc. Toutes les demandes peuvent être adressées au centre par courrier, téléphone ou télécopie. Avant de fournir une réponse, le personnel technique du NICE vérifie lexactitude de linformation quil livre.
Chaque année, le centre reçoit environ 600 demandes de renseignements.
En tant que point central de collecte et déchange dinformations, dexpertise et dexpériences pratiques dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail, le NICE a créé plusieurs bases de données qui concernent les établissements industriels, les rapports denquête sur les accidents, les rapports de linspection du travail, les responsables de la sécurité, les installations présentant des risques majeurs, les rapports dinspection des chaudières, les rapports dinspection sur le milieu de travail et les comptes rendus des visites médicales des travailleurs. Pour enrichir les capacités offertes par ce département informatique, le NICE a mis au point un système informatique centralisé qui servira de base de données centrale sur la sécurité et la santé au travail. Cette opération a été réalisée avec le concours du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) et de lOrganisation internationale du Travail (OIT). Parallèlement, un réseau local a été établi entre le NICE et les autres centres régionaux de prévention. Cette liaison permettra au personnel dun centre régional daccéder aux renseignements contenus dans les bases de données du NICE et dans les diverses bases sur CD-ROM que possède son département informatique.
Afin de promouvoir lamélioration des conditions de travail, de sécurité et de santé des travailleurs dans tout le pays, le NICE offre ses services gratuitement; il assiste maintenant tous les inspecteurs du travail, les quelque 5 000 responsables de la sécurité, les 650 syndicats des moyennes et grandes entreprises, ainsi que les employeurs et travailleurs de tout le pays. Il poursuit ainsi son effort de développement et de renforcement de sa capacité de protection des travailleurs en cas de risques imputables à de mauvaises conditions de travail ou aux dangers du milieu de travail.
* Ces documents ne constituent pas une liste à jour des références et ressources électroniques existant dans ce domaine.